Rikers - Again and again.

C'était pas la semaine. En fait, c'était même pas le mois pour faire chier Stab mais visiblement, tout le monde semblait s'en donner à coeur joie.
La nouvelle du coma de Toni lui traînait dans la tête depuis quelques temps. Déjà ça, ça le mettait à fleurs de peau, tant par la colère visé contre le chef des Black Perros que contre lui-même. La culpabilité assaillait sa poitrine et crevait son estomac à chaque pas qu'il faisait ; se nourrir devenait difficile, encore plus avec le départ de Jax désormais, seul esprit contre lequel il aurait accepté d'aller trouver du réconfort. La chaleur de ses grands yeux noirs ...

Mais non.
Plus de Jax, plus de réconfort, quel plaisir.

Le fauve renfermé sur lui-même passait sa journée à resserrer des boulons et réparer des circuits électrique. Comme si c'était ce qu'il voulait faire de sa vie. Les parties de cartes étaient passées à la trappe, les moments de rigolade également. Au diable les putains de sourire qui ne veulent rien dire.
Et puis de toute façon, sourire était musculairement difficile en ce moment. Parce que Loco s'était dit qu'il allait venir lui péter la gueule pour quelque chose qui était de sa putain de faute.
Ok. Il l'avait peut-être mérité à une certaine hauteur mais merde ce n'était. pas. lui. qui avait foutu Toni dans cette putain de civière de merde. La boule de feu dans son ventre n'avait jamais cessé de grandir depuis ce moment là. Le némésis n'était pas du genre à avoir des ennemis, encore moins de revendiquer des individus comme tels. Lui son crédo, c'était d'être chill avec tout le monde et de regarder de haut ceux qui tentaient de lui causer des embrouilles. Un petit sourire, une petite blague et on passait à autre chose. Ou un appui de regard menaçant pour les trop téméraires.
Ne pas réveiller la bête. Son surnom ne venait pas de nul part.

Mais quand c'est fini, y en a encore.
Sinon c'pas drôle. C'jamais drôle de toute façon.
Il avait juste eu le temps de faire deux pas dans sa piaule avant de se rendre compte d'une présence qui n'avait rien à y foutre. Son regard s'appuya sur le coin de la mâchoire du squatteur alors que déjà, il savait à quoi s'attendre.

- J'suis pas d'humeur, Jaril. S't'as un message pour moi, balance et vite.

Déjà, les muscles de ses avant-bras se tendaient. La nature du message lui apparaissait déjà comme plutôt claire.

Il ne cherchait pas de raisons. Il obéissait point. Beaucoup diraient qu’il est stupide de suivre aveuglément quelqu’un. Il dirait qu'ils ne comprenaient en rien le sens de la loyauté, de la famille ! Et puis il restait un chien fou, un tigre sauvage qui avait besoin de chair fraîche pour se rassasier. Sans rien avoir sous la dent, il tournait en rond et il avait l’impression de mourir à petit feu, de perdre en consistance s’il ne se battait pas. C’était peut-être pour ça que les médicaments proposés par le psy le terrifiaient. Il tachait de se faire vomir à chaque fois. Il cherchait avec frénésie le moindre des changements qui s'opérait en lui. La faible quantité prise ne lui laissait voir que de légère variation après sa prise. Il avait l’impression de sombrer dans une sérénité effrayante, le poids du vide, de l’absence totale d'énergie pendant quelques heures. Vivement qu’il trouve une alternative ou qu’il décide de passer à autre chose.

Miguel, lui avait dit qu’il fallait qu’il paye, qu’il souffre qu’il en chie… Bref, qu’il fasse, son boulot sur Ismaël.

Il ne lui avait jamais parlé, ils ne faisaient pas partie du même monde...Mais il n’avait rien contre lui et de loin, c’était le genre de gars qu’il trouvait assez cool. Mais voilà, il devait lui mettre une rouste, peu importe ce qu’il pensait de lui. C’était un ordre point final.

Il chercha donc l’homme qu’il devait envoyer au tapis ! Il le trouva dans sa cellule, ce n’était pas l’endroit idéal pour un combat. Trop étroit, trop visible, trop tout…

- On m’aurait pas envoyé si c’était pour un message.. Moi et les mots... Ça m'emmerde ! Ta gueule me plaît bien, je te propose deux trucs.. Soit tu me suis bien gentiment, on trouve un coin pépouze et on profite tous les deux de se mettre dessus... T’a l’air d’en avoir besoin... Soit on le fait ici ! Ce sera rapide, les connards vont ramener leur cul rapidement...Mais il y a rien d'exitant la dedans !

Son regard de combattant avait accroché sur ses muscles tendus. Lui aussi se prépara à recevoir des coups. Franchement, cela l'emmerdait de se battre ici, ce n'était pas intéressant, mais s’il ne lui laissait pas le choix, il serait efficace. Enfin le plus efficace possible contre un gars qui semblait un minimum se battre. En tout cas il devait assez lui faire mal pour qu'il comprenne le message silencieux.