Event Andrej Partie 3

Un rendez-vous avait été donné. Un rendez-vous qui pourrait paraître anodin. Deux puissances qui souhaitaient un arrangement, dans les bas-fonds des sociétés controversées et secrètes d’une ville qui se voulait en apparence tranquille. Pourtant, ce n’était qu’un leurre. Un leurre destiné à annihiler une puissance par rapport à une autre. Les concurrences étaient trop fréquentes, les tensions trop permanentes. Les regards torves et les échanges devenaient fréquents, néfastes. Négatif pour les affaires de la mafia japonaise, c’était une réalité. La réalité de Jinzō, qui faisait partie de celle-ci. Aux côtés des siens, un raid fut frontalement mené sur les plus grosses têtes de la mafia anglaise pour les faire tomber. Un but de toute une vie pour certains, un accomplissement pour l’étape suivante pour d’autres.

En une nuit, quelques cafards subsistaient encore, mais furent rapidement écrasés par la plante des chaussures nippones. Au lever du soleil, la mafia anglaise n’était qu’un souvenir ensanglanté pour les côtes britanniques.

Mais lors du raid, un objet, un papier plus qu'intéressant avait été trouvé. Des documents plus que compromettant que Jinzo fit passer au directeur de l'académie après qu'il l'ait libéré de ce carnage dans lequel il avait été emprisonné pour servir de moyen de pression. Un mouvement qui avait été un échec.

Tout avait été très vite.
Sous le choc alors que des coups de feu retentissaient à l'intérieur du bâtiment duquel il avait été exfiltré d'urgence, le principal de l'académie fixait, médusé, les documents papiers qu'il tenait entre ses mains. Très vite. Trop vite.
Il se souvenait à peine de la main autour de sa bouche, de l'odeur du gaz soporifique mais beaucoup plus de la sensation du canon contre sa colonne vertébrale. C'était trop pour lui. Ce n'était pas pour lui tout court. C'était la dernière fois qu'il se retrouvait dans ce type d'embrouille. Altaïr n'était ni un homme de combat, ni un homme de terrain et à présent, il allait certainement devoir s'occuper du fait de trouver un psychologue. Le réveil avait été douloureux, autant pour sa tête que pour son bassin écrasé au sol et ne parlons pas de son égo d'avoir dû affronter le regard méprisant d'Edward au-dessus de lui. La tête dans le brouillard, tout c'était enchainé très vite. Tout ce qu'il pouvait dire c'est que son épaule avait rencontré un torse solide qui avait rompu ses liens avant de l'emmener à l'extérieur, tout en lui collant le dossier précédemment nommé dans les mains. "A remettre à Dabrowski".

- Merci, je vous attends.

Son uber arrivait.
Altaïr referma sa veste sur sa chemise tâchée d'un sang qui n'était pas le sien, secoua la tête pour reprendre ses esprits avant d'ouvrir les feuillets, indifférents aux nuages qui commençaient à parsemer le ciel. La voiture arriva, il y monta en direction de l'hôpital. Tous le long du trajet, ses sourcils ne cessèrent de se froncer et de se hausser de plus en plus.

- Andrej.

Il avait fait claquer la porte de la chambre avec tant de vivacité qu'il en a sursauté lui-même. Les yeux toujours dans le vague et les pupilles clairement dilatées, il s'approcha du lit du brun pour lui tendre le dossier qui contenait toutes les preuves incluant photos, dossiers, achats et données numériques, inculpant le père d'Andrej pour trafic d'enfants et expériences menés sur eux.
Epuisé, le plus vieux alla se laisser tomber sur une chaise pour enfin prendre le temps de digérer tout ce qui venait de se passer et de respirer. Il avait besoin d'un putain de café.