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Rikers - El abandono de los dos.

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Mar 8 Fév - 16:52


El abandono de los dos.
I could be a better boyfriend than him. I can do the shit that he never did up.
Plaisir.
Ismaël quittait son atelier en traînant des pieds. Comme tous les jours depuis quelques semaines, la journée passait trop lentement, les nuits étaient moroses. Et tout ça pour quelques petits évènements qui étaient intervenus les uns après les autres. Un en particulier, avait eu la "chance" de retenir son attention. Départ du médecin, nouveau toubib au commande. Plus de nuque hâlée à fixer en rêvassant pendant ses minutes de pause.
Pour cette fois là, être en taule c'était vraiment à chier.
Qu'est-ce qu'il n'aurait pas donné pour passer une nuit, une seule, dans le lit de Jax avant qu'il ne parte. Fuck le sexe, fuck les pulsions de testostérone ; le regarder dormir lui aurait suffit.

L'existence était devenue encore plus ennuyeuse qu'elle ne l'était auparavant. Eviter Daryl était désormais son jeu favoris : pas envie d'avouer à son supérieur qu'il s'était entiché d'un civil, en plus d'avoir trouvé le moyen d'aller copuler avec le camp adverse.
Stab se savait sur une pente glissante, mais agissait comme s'il n'en était rien. C'était peut-être un appel à un coup dans la gueule histoire de bien le réveiller. Ou qui sait ?
Peut-être qu'une clope suffirait -non-.

- Salut Neruda.

Qu'il lâche en arrivant dans la cour, s'adossant à un mur à côté du surveillant à la mine défaite. Fouillant dans sa poche, il sort une clope avant d'aviser le visage de l'autre.

- J'allais te d'mander du feu compañero mais j'vais surtout t'en proposer une. No te ves bien, que passa ? Demande-t-il en sortant un deuxième tube pour le tendre à Adoración.

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Sam 5 Mar - 17:02
Ce sont souvent les mêmes gars qui traînent dans la cour à cette heure, aux alentours de 19h. Pour une fois, Ado’ a pu laisser le soin à son équipe de nettoyer les cuisines, et comme c’est toujours donnant-donnant, il enfile symboliquement sa casquette de surveillant pour aller se mêler aux détenus dans cet espace de pseudo-liberté. Enfin se mêler, c’est vite dit, il ne rentre pas à proprement parler dans la zone, préférant son pourtour, à proximité des murs et surtout des escaliers. D’instinct, il a vérifié que sa matraque était bien accessible à sa ceinture, mais il prie pour ne pas avoir à s’en servir. Son visage est rouge encore de l’effort que ça a été de rusher aux fourneaux, et il retire son bandeau ce qui fait que ses cheveux retombent sur son front. Là, il entame de les tripoter et coince une sucette donnée par Azariah entre ses molaires. C’est mauvais pour les dents, il faudra juste qu’il les lave bien et puis c’est tout.

L’ibérique ne résiste pas longtemps à l’envie de s’appuyer dans un coin en soupirant, à défaut de pouvoir s’assoir – ne jamais donner l’impression aux détenus qu’on est une chose vulnérable et fatiguée, ça leur donnerait des idées pourries – et observe d’un œil fauve le simulacre de vie qui se déroule devant lui.

Soudain, une grande silhouette approche à sa droite et il se fixe un objectif simple : ne pas trop se crisper, les prisonniers sont comme des bêtes, ils hument la peur, ils flairent tout. Ado’ sent ses poils de bras se hérisser quand l’homme lui parle. Il connaît son nom. Bon jusque-là, rien de spécial. Mais son visage lui dit quelque chose. Ils ont déjà parlé quelques fois.

- Holà Ismaël.

Le chat aux yeux charbon a depuis longtemps abandonné l’idée d’être vouvoyé par les détenus. Paradoxalement, dire « tu » n’est pas forcément une familiarité, et puis de toute façon, ils sont tous dans la même galère ici.
Adoración ne sourit pas, regarde l’homme sortir une cigarette. Il vérifie aussi qu’il n’a pas de feu sur lui, au risque de devoir lui rappeler gentiment que c’est interdit, mais la question le prend de cours. Il est si transparent que ça ?
Ça le fait se renfrogner. Ses étroites narines se rétractent.

- No fumo, gracias Ismaël.

Agréable de se laisser glisser dans la langue de ses parents sans devoir faire l’effort de traduire derrière, ou se concentrer sur certains mots pour qu’ils sortent en anglais. Il lève la main pour refuser poliment la cigarette qui arrive dans sa direction. Ça ne l’a jamais trop tenté, excepté une fois.

- La seule fois où j’ai clopé, c’était pour impressionner ma p’tite amie de l’époque, et j’ai été malade comme un chacal. Je retenterai nunca.

Cependant ce n’est pas ce que le grand blond cendré a demandé, et Ado’ n’est pas du genre à mépriser les gens et leurs questions, même si ça le met mal à l’aise. Ses lèvres remuent pour répondre mais sa volonté le coince et il ne sait pas si c’est une bonne idée de se confier sentimentalement avec un détenu. Même avec Ismaël. Il glisse une main dans une des poches de son uniforme noir de cuisinier et sort une boîte d’allumettes. Il en fait craquer une pour G3-9927.
Dans sa tête, la voix d’un collègue : « Ne copine pas trop avec eux, ils ont toujours quelque chose à te prendre, que tu le veuilles ou non, et même quelque chose que tu penses ne pas posséder. »

Il balaie ça.

- No pasa nada… Hmm.

Après tout, il peut quand même causer un peu. Un regard par en-dessous pour son interlocuteur.

- Ruptura. Et un bon ami est parti. Bon…les deux ne sont pas liés hein ! Que tu t’fasses pas des idées…

S’empresse-t-il de préciser. Même si qualifier Jax de « bon ami » sonne très mal dans sa tête. D’ailleurs…il ne sait pas comment parler de lui. Ça a toujours été…spécial.

- M’enfin, j’vais pas me plaindre devant toi !

Par pudeur, par respect aussi de la peine du grand gaillard. Se permettant de le regarder un peu plus précisément, notamment au niveau de plis que forment la combinaison sur son ventre, il demande :

- T’as maigri.

Clairement, Ismaël était de ces types qui font de l’ombre comme de grands cocotiers et qui remplissent leur combinaison. Ado’ n’y est pas indifférent, d’une parce qu’en tant que cuisinier, il veut que tout le monde mange bien, de l’autre parce que…AHEM. Bon, voilà. C’est sexy.
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Sam 5 Mar - 17:03


El abandono de los dos.
Hum ? No fumo ? C'est rare par ici mais pourquoi pas. L'explication qui vient derrière lui semble logique : forcément quand tes poumons se sont écrasés sous le poids de la nicotine pour ensuite crachoter comme un cancéreux en phase terminale, y a de quoi être dégoûté.

- Haces bien.

Il est chiant Ismaël, parce qu'il dit ça en mâchouillant le bout de son filtre. Fais ce que j'dis, mais surtout pas ce que je fais ; du genre à ne pas suivre ses propres conseils, c'est bien pour ça qu'il se retrouve souvent dans la merde. Bon, en vrai c'est cool pour la santé du cuistot mais pas pour ses mentales issues à lui. Le boy a besoin d'une flamme et Adoracion n'en a pas - même pas dans les yeux d'ailleurs, notez la poésie -.
Par contre ce qu'il retient, c'est qu'il n'a pas répondu à sa question. Pas qu'il y soit obligé d'une quelconque manière bien sûr que non, mais quand on est enfermé 24h/24h dans cette prison-vaisseaux, n'importe quel changement attise ton attention. Il finit pourtant par répondre, en sortant de son paquet l'ô combien désirée, allumette.
La colonne vertébrale du Némésis s'affaisse alors qu'il se penche vers le feu, yeux fermés et les mains dans les poches, la mine basse mais l'oreille tendue. Ce serait con qu'on profite de sa position pour le planter dans le dos - parano ? Un peu, comme tout le monde par ici -.

- Ruptura ? Tu sortais avec quelqu'un d'ici ou on t'a appelé des colonies ?

Le détenu se redresse en haussant un sourcil amusé à sa dernière réflexion avant de s'adosser à la barrière.

- Well, plains toi à foison, ça m'fait des choses plus intéressantes à entendre que qui a volé le chocolat de qui.

On s'ennuie par ici. Le départ d'un bon ami, ça il feel. Même si pour lui, c'était pas un bon ami, mais il se voit mal lâché à Neruda qu'il entretenait une relation plus qu'ambigu avec un certain doc'. Son esprit s'égare par bride quelques secondes, avant que la voix grave mais basse le ramène à la réalité. Y a une certaine douceur dans la voix de l'homme, c'est pas désagréable, ça a presque un arrière-goût très lointain d'innocence.
Ismaël baisse par automatisme ses yeux vers son torse en inspirant la nicotine par la gorge.

- Ah ça. Un haussement d'épaules et un sourire pour détendre l'atmosphère, Digamos que he estado mejor. Mais c'est pas ta bouffe hein, don't worry. J'juste pas super faim en c'moment. 'Fin quelque chose me dit qu'tu sais c'que c'est, hum ?

S'il était plus petit, il se ferait un plaisir de le regarder par en-dessous ; c'est toujours de cet angle qu'on voit les véritables prémisses des émotions.
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Mer 30 Mar - 14:55
Quelqu’un…d’ici… ?

Son cerveau fait un looping qui lui donne la nausée et l’étourdit un peu. C’est comme ça qu’il sait, quand il en parle, quand on lui en parle même indirectement, ça lui permet de voir que ça n’a pas encore cicatrisé, que ça prend un temps fou et qu’en attendant il continue de morfler et de rêver de Dimitri. Il ne peut pas répondre franchement à cette question et ça l’embête parce qu’Ismaël est un gars réglo, pour ce qu’il en sait. A moins que lui aussi cache un terrible secret ? L’idée est à la fois effrayante et rassurante. Ado’ se demande si les rumeurs le dépeignent déjà comme le surveillant qui sortait avec un prisonnier, ou si la hiérarchie aura étouffé l’affaire. Est-ce que Dimitri va vouloir le cogner et organiser des choses à son encontre maintenant ? Tout tourne, tout vacille.

Il peut toujours mettre l'hésitation sur le compte de sa gêne à parler de relations amoureuses.

- Una chica afuera…Hace meses. [Une fille à l’extérieur…il y a des mois.]

Parler d’Amina est plus simple et moins louche. Pourtant c’est la première fois que se réfugier derrière son hétérosexualité de façade lui pose autant problème. Il se ment à lu-même. C’est comme avoir un serpent à sonnette dans l’estomac. Il entend sa crécelle très distinctement…

- Vive en la tierra.

La remarque du blond lui tire une risette à la commissure.

- C’est quand même un peu plus sérieux qu’un vol de chocolat. D’ailleurs, si tu en veux… ?

Petite pause pour respirer, reprendre ses esprits. Si jamais, il tapote une autre poche. Ado’ a toujours plein de bazar sur lui : allumettes, chocolat, sucettes, bonbons, dictionnaire de poche, mouchoirs, autant dire qu’il est un sérail ambulant et que s’il tombait sur un détenu mal intentionné – ça arrive souvent par ici – il pourrait aisément se faire dépouiller.

Le cuisinier espagnol prend le temps, il laisse Ismaël déguster son tabac et sent sa grande silhouette se détendre. Les vapeurs de cigarette ne l’ont jamais dérangé, et il trouve même un côté apaisant de fumer par procuration. Quant à son dernier sous-entendu… Est-ce que l’hypothèse de l’ibérique pourrait être vérifiable en fait ? Ou bien est-ce juste le climat pesant de Rikers qui coupe la faim à son interlocuteur ? Ses lèvres se ferment sur la sucette d’Azariah.

Il sait ce que c’est. Ses yeux sombres s’embuent et son regard se tourne vers le sol.

- Sí. Es el corazón. Es un traidor. [C’est le coeur. C’est un traître.]

Il essaie de dire cela avec légèreté. Et puis, sa résistance lui semble tout à coup inutile et bien lourde à porter. Adoración soupire en se redressant tandis que le sommet de son crâne rencontre le mur.

- Si le toubib avait été encore là, j’t’aurais conseillé d’aller le voir.

Doucement, il sourit à Ismaël.

- Era un buen tipo.

Jax. Bien sûr qu’il parle de Jax. La première personne à l’avoir véritablement accueilli en ces murs, et il ne doute pas qu’il était patient et à l’écoute des détenus qui venaient le voir.

- Tu l’as connu peut-être ?

Il se fiche que cette conversation devienne normale, il en a besoin. Besoin des autres plus qu’il ne l’aurait cru sur Terre et sur la Lune où il se débrouillait essentiellement seul.

Mais au final, même les chats les plus sauvages ont besoin d’attentions et de caresses.
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Mer 30 Mar - 15:11


El abandono de los dos.
Une fille de l'extérieur ? C'est marrant mais pour l'instant, Stab n'y croit qu'à moitié.
Il continue d'observer l'angle du visage d'Adoracion dans un silence quasi-religieux. Il lui laisse l'espace de parole dont il a besoin ; le détenu a bien compris et remarqué que pour obtenir quelques paroles du cuistot, il fallait le laisser venir de lui-même. Le brun n'était pas de ces bêtes trop sociales qui caquetaient à longueur de journée avec le premier venu.

- C’est quand même un peu plus sérieux qu’un vol de chocolat. D’ailleurs, si tu en veux… ?

La proposition lui tire un sourire. Il est mims Ado'.
Non c'est vrai, Ismaël l'aime bien. Il est peut-être même dans son top 5 des membres du personnel préférés ici. Allez, peut-être même 3 s'il fait un effort.

- C'pas bon pour ma ligne.

Il lâche ça dans un rire rauque alors qu'il tire sur sa cigarette.
Lorsqu'il tapote sa poche, les divers bruits qui en émanent lui tire un haussement de sourcils amusé. Combien d'objets il trimballait là-dedans ? Ça avait l'air d'être le bordel mais ça l'amusait. Ado' était relativement prévenant derrière ses airs un peu bourru parfois.

- Sí. Es el corazón. Es un traidor. Le visage d'Ismaël se fige d'une ligne au front d'étonnement, Si le toubib avait été encore là, j’t’aurais conseillé d’aller le voir. Et là, son sourire se fane.

"Un bon type. Tu l'as connu ?"
La cendre du tube de nicotine tombe dans le vide avant de s'écraser sur sa combinaison. Un brouillard a commencé à s'installer devant ses yeux, bien vite rejoint par le bruit blanc qui écrase chacune de ses pensées dans son crâne et provoque même un désagréable acouphène.
Putain.
Son crâne se détourne un peu sur la gauche, vers le bas. Ça cache les émotions dans ses yeux. Sa main tremble lorsqu'il vient chercher sa cigarette, la rate avant de la retirer finalement de ses lèvres et de l'écraser contre le métal derrière lui. Un blasphème lorsqu'on sait à quel point il est difficile d'en obtenir par ici.

- Finalement sa voix a tourné au murmure, va pour le chocolat.
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Mer 6 Juil - 16:15
Pas bon pour la ligne ? Ado’ ne comprend pas. C’est ce que les filles disent toujours, enfin celles qu’il a connues. A vrai dire…en-dehors de sa mère et d’Amina, il n’a fait que les observer de loin comme des chevaux sauvages à la démarche incompréhensible et au magnétisme étrange... Les hommes sont plus lisibles, du moins à son sens. Mais comme Ismaël veut. Il hausse les épaules doucement, vérifie que personne ne déborde du cadre des règles de la cour ; et que personne ne vienne dans sa direction dans le but de lui taxer quoi que ce soit, et surtout pas sa super sucette aux fruits !

Et puis, quelque chose tombe à côté de lui. Le grand détenu est bel et bien debout or sa prestance naturelle et son charisme viennent de se crasher au ralenti, là, pas loin de son épaule.
Ado’ veut regarder d’abord, et puis il se dit que c’est une mauvaise idée. Qu’est-ce qu’il a dit ? Qu’est-ce qu’il a fait ? Son cœur accélère, son instinct lui fouette le sang pour en envoyer dans ses membres, l’incitant à changer de place, à bouger, à foutre le camp. Il n’en fait rien. Il cultive soigneusement son immobilité.

La cigarette tombe, dérape sur la combinaison puis finit la tête écrasée dans le mur derrière eux. Ado’ se demande comment un homme qui avait une telle envie de fumer se retrouve à soudainement détruire une chance unique d’avoir trouvé du feu.

« Finalement, va pour le chocolat. »

Un léger frisson dans la nuque quand il ressent tout le poids des mots. Pas besoin de poser d’autres questions gênantes et intrusives pour saisir qu’Ismaël a le cœur abîmé lui aussi, et rien que pour cette espèce de communion bizarre, il ne mérite pas des palabras bateau qui ne mèneront nulle part. L’ibérique en uniforme de gardien retourne fourrer sa main métallique dans sa poche et en sort une bonne poignée de friandises de toutes sortes, des trésors emballés dans des papiers colorés, à tel point qu’on dirait qu’il vient de plonger les doigts dans un gisement de gemmes : caramels, gélatines acidulées, rouleaux de réglisse, chocolats fourrés, enrobés. Le Lapin de Pâques n’a qu’à bien se tenir.
La main chargée se tend sous le nez d’Ismaël.

- Vamos. J’te conseille les chocolats pralinés, ceux-là – il désigne un emballage hexagonal orange vif – ils sont cool. Dis pas que je t'en ai filé, ok.

Parce que parfois, le langage verbal est délicat ou de trop, et qu’un chocolat donné de bon cœur aura raison du venin de la vie, même si c’est juste en apparence, même si c’est juste cinq putains de minutes. Ado’ est bêtement content de pouvoir offrir ça à Ismaël, qu’il soit de l’autre côté de la barrière n’y change rien. C’est un homme blessé.

Dans la cour, ce soir, il y a deux hommes blessés qui dealent de la douceur, en orange et en noir.
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Mer 6 Juil - 17:16
Y a des regards qui tendent dans leur direction mais Ismaël fait en sorte de ne pas lever les yeux, de faire comme s'il ne les remarquait pas. Ne pas provoquer quelqu'un qui viendrait le faire chier, surtout dans cet état, lui paraissait un bon moyen de rester un minimum tranquille. Surtout pour le moment.
Certes son coeur saignait, il avait perdu quelques kilos et il venait de laisser tomber une cigarette comme s'il pouvait en racheter n'importe quand mais au moins, il passait un moment relativement agréable. La présence de ses camarades n'avait rien à envier à celle d'Ado'. Il ne le regardait pas mais Ismaël se doutait que le cuisinier avait capté le changement d'ambiance. Le dos lourd de muscles endoloris, le titan traça un cercle de nuque en commençant par la droite dans une vaine tentative pour la délier. Well. Il avait fait mieux comme état.

A sa droite, le civil fouilla dans sa poche avant d'en ressortir une main couverte d'or. Les yeux du blond s'agrandir quelques secondes avant de cligner. Wow. C'était noël ?

- ... T'as la caverne d'Ali-Baba dans les poches ? C'est dangereux ce que tu fais là, j'espère que tu le sais amigo.

Pour une surprise, c'était une surprise et ça réussit même à lui tirer un sourire en coin.

- Vamos. J’te conseille les chocolats pralinés, ceux-là, ils sont cool. Dis pas que je t'en ai filé, ok.

Sans hésiter, le Némésis attrapa le dit chocolat avant de le déballer pour le poser sur sa langue. La gourmandise s'empressa de fondre et étrangement, cette minuscule chose sembla apaiser son coeur pendant quelques brèves secondes. Qui aurait cru hein ?
Tranquillement, le détenu se laissa couler vers le sol pour mieux s'y caler, le crâne posé en arrière contre la barrière alors que seuls quelques traits de lumière pouvaient trouver ses yeux au travers de ses cils..

- Merci.

C'était la chose la plus simple mais la plus aidante qu'il avait trouvé ces derniers temps.

- Tu veux en parler ? J'suis une bonne oreille il parait.

Puis pour le coup, il lui devait bien ça.

- Y no te preocupes, no tengo interés en decírselo a nadie. Sería una pena privarme de tu compañía.
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Jeu 21 Juil - 1:50
La caverne d’Ali-Baba ? Si Ado’ se sentait moins vulnérable et plus en sécurité au milieu de la cour à causer avec un détenu, il aurait probablement lâché une risette de chat.
Oui, il sait que c’est dangereux. Ses grands cils noirs se baissent sur ses yeux tout aussi noirs, comme un enfant qu’on gronde. Mais le cuisinier est un adulte et il ne doit pas se laisser impressionner. Alors il renifle, se frotte le nez en relevant vite le museau.

- No hago eso con todo el mundo.
[Je ne fais pas ça avec tout le monde.]

C’est dit un peu durement, un peu sèchement, mais gentiment dans le fond, il ne sait juste pas doser. Au moins Ismaël prend ce qu’il lui a conseillé, et ça, ça lui fait plaisir, ça redore un peu son orgueil de bête sauvage dure à domestiquer.
Et au « Merci » il comprend que c’est bien plus qu’un chocolat. Justement, l’ancien mineur terrien sait précisément ce que c’est qu’un chocolat donné à une personne qui en a été longtemps privée. Il sait que sa saveur en sera décuplée, que le sucre va gaver les papilles et envoyer plein de bonnes hormones dans le cerveau et laisser une impression de sérénité. Pour quelques secondes et c’est déjà pas mal.

- De nada.

Un temps. Adoración s’apprête à se lever, ayant repris son observation de la cour et des échanges entre les détenus du fait de regards dans sa direction. Il n’aime pas ça.

« Tu veux en parler ? J’suis une bonne oreille il paraît. »

Il va presque demander « Quoi ? », puis il se rappelle de ce qu’il a confié. Merde, quel crétin ! Il n’a pas du tout envie de parler d’Amina, pas du tout de Dimitri, il voudrait bien…

« …no tengo interés en decírselo a nadie. Sería una pena privarme de tu compañía. »

Parce que ça a tout l’air d’être sincère, il sent ses joues chauffer et ça l’énerve d’être définitivement aussi transparent.

- Pues vaya…

C’est vrai, Ismaël n’a aucun intérêt à connaître les histoires de cœur d’un pauvre employé, à moins que ces informations ne servent à d’autres pour le compromettre ou le faire chanter…peut-être qu’il va trop loin là, il n’est pas si important, il ne l’a jamais été, et les détenus ont une forme de reconnaissance du ventre quand il s’agit de ceux qui les nourrissent. Tant qu’il y a des frites et du poulet, il n’y a pas de révolution.

Brusquement, la vérité se satisfait de cette brève analyse sur l’honnêteté du prisonnier – et puis il est assez connu qu’Ismaël fait partie des Némésis et que ceux-ci ont dans leur intérêt de bien se comporter avec le personnel pour entretenir leurs privilèges – et Ado’ souffle par le nez avant de lâcher :

- Había una muchacha. También había un hombre. El primer hombre que amaba. Terminó mal. Pero el chocolate no lo cura todo.
[Il y avait une fille. Il y avait aussi un homme. Le premier homme que j'ai aimé. ça s'est mal terminé. Mais le chocolat ne guérit pas tout.]

Pour la petite touche d’humour, et aussi justifier du fait qu’il se trimballe avec une telle marchandise dans les poches. Ce n’est pas qu’un besoin de manquer, ou une précaution, c’est aussi pour se rebooster quand son moral descend trop bas. Ça lui rappelle ce type qui venait voir souvent sa mère et qui lui donnait un carré à chaque fois, comme s’il cherchait à apprivoiser un petit animal.

- ? Y tu ¿

Il se rend compte qu'il a totalement basculé en mode espagnol, ce qui ne lui est pas arrivé depuis belle lurette. Retourner la question est peut-être un peu risqué, et il l’a posée en premier lieu de manière polie, mais au final il réalise qu’il a envie de savoir, tout comme il se demande comment son interlocuteur va prendre ça.

A nouveau des regards pour lui, pour eux. Un détenu qu’Ado’ ne connaît que de visage s’approche et aboie :

- Alors Stab, tu fricotes avec la cheftainerie low cost ?

Ado’ se serait bien passé de l’insulte dissimulée qui l’oblige à se redresser, fixant le prisonnier insolent avec son air de fauve irrité.

- Personne ne fricote. Je vous permets pas de me causer comme ça. Ismaël a eu un coup de mou alors je lui ai filé un peu d’sucre.


Son ton est un poil agressif mais…ça fera l’affaire et c’est mieux que prévu, vu son état d’agacement. Il sent l’autre le jauger, le juger aussi, mais comme personne ne le soutient dans son entreprise, l'homme finit par hausser les épaules et balancer son menton en direction du géant aux cheveux argentés.

- Te laisse pas acheter comme ça, frère. Mauvaise pente.
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Jeu 21 Juil - 1:54


El abandono de los dos.

- No hago eso con todo el mundo.

Ça lui tire un smirk de chat, ça encore. P'tit privilégié qu'il était avec sa grande bouille d'ange et son calme sans pareil. Tant qu'il ne pétait pas les plombs of course, comme le mur à sa gauche avait fini par en faire les frais il y a de ça déjà un bon paquet de mois. Le chocolat sur sa langue fondait comme neige au soleil, le sucre réveillait ses papilles et apportait un baume à son coeur qu'il n'avait pas effleuré depuis bien trop longtemps à son goût.
Et puis vint la proposition.
Du coin de l'oeil, le gros fauve aperçoit le changement de couleur des joues de l'employé et, d'un réflex poli, il détourne le regard en espérant ne pas le gêner davantage.

- Pues vaya… Había una muchacha. También había un hombre. El primer hombre que amaba. Terminó mal. Pero el chocolate no lo cura todo.

Ah ça ...
Stab repensa alors vaguement au goût doux qui finissait de s'éteindre dans sa gueule. L'amour, fléau de tous les hommes. Avait-il vraiment aimé, lui ? Novice en relation de couple, le détenu n'en était pas certain mais savait pourtant faire la différence entre un intérêt et un désir réel vis-à-vis d'un autre. Autre aux allures médicales dans son cas. Autre asiatique et relâché, d'une certaine manière, dans un autre.

Y tu

Smirk, deuxième du nom.

- Le même genre aussi ? C'toujours ça en fait, au fond. L-o-v-e. Lâcha-t-il en détachant bien toutes les lettres du sentiment honni.

Ses doigts allèrent s'accrocher à un bout de sa poche alors qu'il ouvrait la bouche pour reprendre la parole. Mais forcément, être au calme ici plus de dix minutes c'était trop demandé.

- Alors Stab, tu fricotes avec la cheftainerie low cost ?

Les yeux du fauve se redressèrent avec une lenteur inquiétante en direction du détenu qui venait de les interrompre. L'insulte gratuite, il n'appréciait pas. Visiblement Adoracion non plus vu la tension qu'il percevait désormais autant dans ses muscles que dans sa voix. Tch. Un mince grognement échappa à sa gorge alors qu'il se redressait pour toiser l'autre de toute sa hauteur.

- C'est toi qui vas finir sur la pente, si tu continues à m'déranger.

Le némésis sentit le mouvement de recul dans le corps de l'autre qui ne s'attendait visiblement pas à rencontrer un mur. C'est pas le moment. Et Ado' n'a rien d'une compagnie déplaisante. Remettre un con de plus à sa place n'était pas pour lui déplaire. Au final, lorsque le prisonnier rebroussa chemin en grognant quelque chose d'incompréhensible, Ismaël se sentit incapable de se départir de ses traits tendus. Ses mains s'enfoncèrent dans les poches de sa combinaison alors qu'il tendait son regard étréci en direction du chef.

- C'pas une bonne idée pour toi que j'reste, right now. Mais merci. Pour le chocolat. Y para la conversación.

"On se recroise vite", il aurait voulu sortir. Mais les oreilles étaient tournées vers eux désormais. Et puis de toute manière, il n'y avait pas grand moyen de se fuir dans cet endroit. Ismaël prit le chemin de sa cellule avant de s'arrêter au bout de quelques pas afin de tourner la tête vers son compagnon de discussion.

- Si te hizo daño, no te merecía.

Il espérait véritablement à cet instant, qu'Adoracion puisse trouver le repos auprès d'un autre.
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