Congratulation for your weakness.
Putain. Putain. Putain. J'étais couvert de sang. J'étais censé rentrer chez moi, merde. Chez moi et Leevan, me foutre dans un coin et pleurer toutes les larmes de mon âme à cause de ce qu'il venait de se passer. Mais c'était trop loin, vraiment trop loin. Plus prêt, il y avait Erik. Leevan se foutrait de ma gueule mais Erik ... il m'a demandé la dernière fois si ça n'allait pas. Il allait m'écouter. Surement ? Je n'arrivais pas à penser rationnellement. Sinon je me serais surement abstenu de frapper à sa porte, les yeux rouges et le visage trempé de larmes et de sang séché.
Il est quelle heure bordel? Je jouais tranquille aux jeux vidéo. Bon ça va, on a cogné assez fort à ma porte, c'est quoi le problème? En me levant je lave ma mannette et ouvre la porte.
''Putain Nash t'as foutu quoi?''
- Salut ...
En le voyant apparaître dans le cadre de la porte, je sentais immédiatement que j'étais en train de faire une connerie. Mais mes jambes tremblaient et ne me portaient plus vraiment. J'avais mal et malheureusement, pas que physiquement. Et je voulais me raccrocher à l'espoir qu'il ne me jugerait pas trop.
- Je ... Est-ce que je peux entrer s'il te plait ..?
Ma politesse naturelle, qu'il ne connaissait pas, ressortait déjà. J'étais incapable de tenir mon masque.
Comme si j'allais le laisser crever dans le couloir comme un imbécile. Il est bizarre, un peu comme la dernière fois dont je lui avais parler
-Bah si va y entre t'es con ou quoi?
Me poussant légèrement, je le laisse entrer.
Titubant, je rentrais à l'intérieur avant de me laisser m'écrouler sur le canapé un peu plus loin. Mes bras tremblaient. Sans retirer mes chaussures, je ramenais mes pieds sur le canapé contre mon torse pour y poser mon front. La colonne vertébrale vibrante de reste de pleurer, j'essayais d'oublier le goût de la bile et du sang dans ma bouche, ignorant le fait que je lui montrais ce que j'étais vraiment : une lopette. Un faux. Et cela faisait vraiment pitié à voir.
Je le regarde marcher, croche, me foutant qu'il calice tout mon appart. J'étais inquiet, surtout en le voyant de la sorte. Me posant devant lui, je l'inspecte, il ne semble pas plesser.
-C'est ton sang? Tu es coupé?
Ma tête remua faiblement de droite à gauche. J'hésitais à parler. Il me fallut prendre quelques minutes et une grande inspiration pour lâcher ces simples mots :
- On m'a cogné.
"On". La blague. Si c'était juste un "on" normal.
J'attends comme un con là, mais je comprends qu'il est sous le choc.
-Qui t'a blessé?
Je lui dis que c'est Allen ? Il faut non ? Mais il va aller se battre et lui casser la gueule et honnêtement, moi je ne veux pas lui faire du mal à Allen, je l'aime toujours enfin ...
- ... Je t'ai menti. Je sors avec quelqu'un ... depuis genre ... plusieurs mois. Mais c'est pas ... c'est pas quelqu'un dont je pouvais pas te parler et ce soir je suis allé le voir parce que ... enfin c'est ma faute mais ... i-il s'est énervé tu vois et il m'a frap-pé et j'ai pas pu ...
J'entendis ma voix se briser alors que je me sentais repartir dans une nouvelle crise de larmes. Contrôle toi Nash, contrôle toi ça va, c'est que Erik. Ce n'est QUE Erik.
- Mais il voulait pas tu sais, je suis sûr il est toujours un peu violent mais contre moi mais il s'est p-pas contrôlé je pense pas qu'il voulait... faire tout ça tu sais ...
Je commençassais à fulimer, de quoi il parle? C'est quoi le but de m'avoir menti pour une connerie comme ça? Je me lève, fais quelques pas et le regarde, puis me remets à sa taille. Putain mais c'est quoi ce bordel
-Admettant le fait de ton mensonge, c'est quoi ce que tu me dis là? C'est quoi ce connard qui te frappe il voulait quoi? Tu peux me dire pourquoi il t'as frappé?
Moi, censé être homophobe, je sortais avec un mec. Forcément que j'allais lui planquer.
- J'voulais ... discuter, peut-être prendre une pause ou qu'on se sé-sépare mais ...
J'avais pas envie au fond, je l'aimais tellement mon Zack même si j'étais épuisé.
- I-Il a pas apprécié ...
Putain c'est moi qui est fou là? Déjà il sort avec un mec que je connais forcément, depuis des mois et tout explose en une soirée. Je dois resté calme pour lui là?
-Tu veux discuter et le foutre à la porte? Tu me prends pour un imbécile?
- N... Bah ...
Oui ? Non c'était pas logique ? Merde il avait l'air énervé, je me sentais rapetisser au fur et à mesure qu'il me fixait avec cet air de plus en plus en colère. Erik m'avait toujours un peu fait peur au fond, c'était ce qui m'avait motivé à ne jamais perdre la face fasse à lui.
Je comprends pas. Déjà c'est quoi le but de me mentir? Il a fait quoi aussi là bas?
-Arrête de me mentir Nash. Déjà c'est qui? Pourquoi tu veux pas me le dire?
Silence. Oulah, ça c'était une question compliquée. J'étais en train de comprendre ma connerie. Mordant doucement ma lèvre, je détournais le regard en murmurant un minuscule "...personne." Personne mon cul ouais.
-NASH! T'es con ou quoi? Arrête de me mentir!
A deux pouces de sa tête, j'étais un peu en colère oui
Sursaut. Putain j'avais dis qu'il faisait peur ! Il avait presque du feu dans les yeux et moi j'étais à deux doigts de mouiller mon pantalon pour la deuxième fois de la soirée.
- A-A... C'...
C'est oui.
- Alle-len...
Oui non là ça ne va plus. Allen, ce putain de junkie à qui j'ai pété la gueule il y a de ça même pas une semaine? Il se fout de moi bordel. Lui agrippant les deux côtés du chandail, je le planque au sol
-T'es sérieux là? Ce Allen?? Tu peux me dire ce que tu faisais avec un junkie bordel?
Mon dos cogna brutalement contre le sol alors que je sursautais de nouveau et que le hoquet et les pleurs reprenaient. Mes mains se poserent brusquement sur ses épaules pour tenter de le repousser alors que ses cris ne faisaient qu'aggraver mon bégayement :
- C'-c'-c'est pas c'qu- ..! N-non c'est enfin ... j... oui. Non. Si c'est ... il-il était g-gentil ...
Je le lâche. A quoi bon me battre avec lui, petit merdeux. Je me relève malgré son mensonge, mais je sais qu'il me ment sur autre chose.
-C'est quoi? Il était gentil au début, après possessif, c'est ça? Et toi, tu m'as menti sur quoi d'autre? Parle.
Bon j'étais déjà foutu de toute façon. Essayant de retrouver un semblant de prestance, je me redressais, tenant debout par la grâce de Dieu, littéralement.
- Ouais c'est ... ouais. Bah ... ça fait un moment et j'te l'ai pas dis ... euh et ... j...
Je ne trouvais pas quoi dire. J'étais censé faire quoi ? Lâcher que toute ma personnalité était une façade ?
- J'aime bien les fleurs ..?
J'ai envie de le jeter par la fenêtre de mon appartement putain. Il vient chez moi plein de sang, me balancer ces conneries et moi, je dois lui dire que ça va? C'est pas comme ça que ça marche.
-Les junkie Nash, ça ment tout le temps. Et je commence à croire que toi, tu me mens aussi mal qu'une mauviette là
Je ne pouvais pas vraiment contredire ça. Mais j'étais naïf et j'avais cru, j'avais vraiment cru que ça irait avec Zack. Mais ça voulait dire quoi ? Qu'il ne m'aimait pas vraiment ? J'avais le ventre qui tremblait, et la bile qui montait de nouveau. Reculant d'un pas, je heurtais le canapé.
- Toi aussi tu caches des trucs.
On en cache tous, non ? J'avais la peur au ventre et je puais littéralement la proie.
- J'avais... pas le choix ...
Pas le choix de? Non mais ça va pas la tête, se replier sur moi? On parle de lui, pas de mon cas.
-Tu peux pas être plus précis bordel? Tout le monde à le choix. Je t'ai jamais rien caché Nash, toi tu me cache quoi? Ta relation, tes sentiments, quoi d'autres encore? Tes cours? Ta vie entière?
- Oui.
C'est sorti. Tout seul. Je sentis mes yeux s'écarquiller alors que je me rendais compte de ce que je venais de dire. Oui. J'avais avoué qu'il était ami avec une illusion totale. Il n'y a rien de ce que j'aimais vraiment, rien dont Erik n'était au courant. Et c'était. Consternant.
Je le regarde, plus que surpris. Vraiment? Quel sale gosse de merde. Ma main sort toute seule et le frappe au visage, ouais, c'était mérité. Puis je pousse avec force.
-Tu sais comment je me sens là? Trahis, depuis le début. T'es vraiment une merde tu le sais ça? Bouge, bas-toi
Putain ça fait mal. Ma bouche recommence automatiquement à saigner et je crache du sang sur le sol. Sol d'ailleurs bien près de ma tête vu que je vienne de m'y étaler lamentablement. Je levais les yeux vers Erik en déglutissant, tentant de me relever.
- Non j... j'aime pas la ... violence...
Ah ouais le comble putain. Monsieur n'aime pas se battre. Alors toutes les fois où il lâchait c'est vanne assez tranchant, ce n'était que du mensonge aussi. Putain. Je le relève de mes mains
-T'es qu'un menteur, j'ai dit tu te BAS.
- J'veux pas. J'aime pas. J'veux plus me battre j'aime pas ça ! S-surtout contre toi !
Pour le coup, on ne pouvait pas faire plus vrai. J'avais pas trop de force en vrai mais Erik, je savais qu'il pouvait sans probleme de cogner à sang. J'allais pour reculer un peu, avant de contourner le canapé pour me mettre derrière et essayer d'établir une barrière entre nous.
Je fronce les sourcils, pourquoi moi spécialement? Parce qu'il peut crever? Sans doute.
-Pourquoi, t'as peur que je t'en foute une en plein tronche?
- ... Oui ! EN EFFET ! T'ES VIOLENT ET T'EN AS RIEN A FOUTRE DES AUTRES COMMENT VEUX-TU QUE JE N'AI PAS PEUR DE TOI ?
Je n'avais pas maîtrisé mon cri, au point que je me fis peur à moi même et qu'en reculant, je percutais des objets qui tombèrent, attirant mon attention.
Je...quoi? Il a toujours eu peur de moi? Putain j'ai toujours été son ami. Moi qui les protèges sans cesse je comprends rien, j'en ai même les yeux écarquillés
-Quoi? J'ai toujours été ton ami, comment tu peux dire ça?
- Tu es ... méchant et ... violent et insultant et tu te moques des autres et de ce qu'ils peuvent ressentir s'ils ne sont pas UN MINIMUM comme toi ! Aussi ... intolérant et-et ... méprisant et-...
J'étais en train de me décomposer sur place.
Putain j'en reviens pas. Le premier ami que j'ai rencontré ici me donne toute...cette merde. Je n'ai même plus envie de le regarder, puis j'entends de gros pas, la porte ouverte...un flic.
-Tu me balances sale gosse j'irai chercher tous les membres de ta famille, commençant par la soeur. Pourquoi pas Allen mmh?
J'ai pas entendu moi. Le flic. Mais entendre parler de ma petite soeur par contre ça me fait vriller. Je ne sais pas d'où il vient, cet élan de courage, mais il vient. J'ai vu rouge, le temps d'un instant, suffisamment pour le pousser violemment par terre au moment où un policier toque :
- T'AS DIS QUOI ?
Putain ça faisait longtemps que je ne m'étais pas senti aussi ... "comme ça". Ce mode plus dur. Je me jetais sur lui pour lui en coller une histoire qu'il voit aussi rouge que moi. Mais un fracas m'arrêta et des cris m'interrompirent, m'ordonnant de me relever et de le lâcher. Ce que je fis par la suite, titubant.
Je riais. Je sais qu'il l'aime, ça petite seule chérie. Pourtant c'est lui qui m'a sauté dessus en premier, moi je n'ai rien fait. On me met des menottes aux poignets, elles serront enlever très vite.
-C'est toi qui c'est foutu dans la merde seule Nash.
Je sens le métal froid sur mes poignets et de nouveau, j'ai l'air con, seul, perdu, je tremble et je m'excuse encore et encore comme si ça pouvait aider mon cas.
- Erik j... J'voulais pas je te jure que je ne voulais pas te frapper, j'avais pas envie !
Mais déjà on nous tirait à l'extérieur. Là, un trou noir. Trop d'événement. Trop de panique. Les lumières des lampadaires qui défilent au-dehors. J'aperçois le carrefour que j'aurais dû prendre au lieu de venir ici. L'arrivée au commissariat, c'est la même chose. Les questions, la garde à vue, je ne me souviens pas de grand chose.
J'avais entendu ses dernières paroles, mais sur le coup je m'en balançais, puis ça me blessait. C'est vrai, je ne voulais pas perdre Nash qui après tout, m'avait menti. Gosse de riche, mes parents ont dû être appelés et quelques heures plus tard, j'ai été relâché. On n'était pas dans la même salle, du coup j'ai dit qu'on avait eu un différend. Peut-être qu'avec un recul, je lui pardonnerai.
Y avait l'interrogatoire. Une histoire de procès. Je ne sais plus trop. Je suis resté ici un moment. Le reste est... pour ainsi dire complètement flou. J'avais appelé mes parents. Il y avait eu des histoires d'avocat. Un procès, très rapide mais sur le rapport de la police il était inscrit que c'était ma faute et exclusivement ma faute. Le reste ? Je ne m'en souviens pas. Juste du moment où je changeais de vêtements et qu'on me balançait dans une cellule encombré par déjà trop d'autres occupants. Et cela pour visiblement, un certain temps.
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