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BR - Morning Sunshine

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Mar 5 Oct - 11:17
D’ordinaire, tu fais gaffe. D’ordinaire, ce n’est pas ton genre de faire ce genre de mésaventures. Tu es la personne qui organise tout à l’avance, et ce genre d’imprévus, te met dans l’embarras. Assez fortement pour t’arracher un grognement qui se sort jamais de ta gorge, et ne franchit jamais les barrières de tes lippes. Cette haine de toi-même s’empare alors vulgairement des moindres pores de ta peau, avant qu’elle ne coule plus loin sur le rivage. Ce calme légendaire, dont tu te repais tous les jours, semble une nouvelle fois faire son effet, pour ne pas te déplaire. Tu ne pouvais cependant pas aller à la banque de sang avant deux jours, trois maxima. Cela ne semblait rien, mais pourtant, tu n’avais pas mangé depuis déjà quelques jours à nouveau. C’était trop long. Tes longs doigts fins agrippent alors le sachet vide, maculés de quelques tâches brunâtres encore disparates sur les bords. Un rictus nerveux fait retrousser légèrement ta lèvre, instaurant dans cette pénombre naissante, la luisante de tes yeux. Tes perles rouges se tournent en direction de la fenêtre de ton appartement. Tu n’as pas le choix, il fallait te nourrir.

Le clapotis de l’eau sur le sol rythme tes pas, alors que tes mains sont engouffrées dans tes poches. La pluie avait cessé, mais elle menaçait toujours ce ciel si sombre d’hiver au-dessus de ta tête. Le pas rapide, tel un malfrat qui venait de commette un crime - la vérité n’étant pas si loin -, tu te laisses guider par tes sens alors que ton cerveau activement angoissé, s’empresse de réfléchir à toutes les éventualités, toutes les failles, toutes les possibilités qui pourraient arriver, arrivent et arriveraient en cette soirée d’automne naissant.

Trouvé.

L’odeur est faible, mais présente. Un petit filet de sang, pas grand-chose, quelque chose d’infime et pourtant, tes talons tournent dans la direction annoncée par ton corps, guidé par cet odorat dont la nature t’as doté il y a encore vingt ans à peine. Tu étais un jeune vampire, pour certains. Un plus vieux pour d’autres, mais tes pulsions en cas de manque, étaient toutes aussi alléchantes que lorsque tu étais à l’aube de ta nouvelle naissance. Pourtant, les rues n’étaient pas encore désertes. Tu ne pouvais te permettre une trop grande attention à ta personne, alors comme un junkie, un timide ou encore un isolé de cette société, tes épaules allaient un peu plus vers l’avant et tu t’efforçais de ne tiquer sur aucune manche, aucune épaule. De ne frôler aucun bout de peau, aucune senteur. Tu marches, marches encore. Ne cesse, au travers de la ville, pour tenter de faire taire ce ventre qui gronde, qui te dévores de l’intérieur. Au final, cette piste est vaine.

Sans t’en rendre compte, les heures passent, et tes pas sont circulaires dans ces ruelles et dans ces rues que tu connais par cœur. Voilà maintenant deux ans, que tu les fréquentes. Il était normal, même pour un humain, de les connaître sur le bout des doigts. Mais la faim, elle, ne partait pas. Tu finis donc par te stopper, non loin d’une allée. Tes mains sortent enfin de tes poches et viennent se caler contre ton ventre, le serrant avec une force qui te broierait presque les côtes ; si seulement. Les rues s’étaient faites vides, et ne restaient que dans celle-ci, une rare voiture passante toutes les demi-heures. Il devait être pas loin de cinq heures du matin, et tu te retrouvais piégé avec ta faim omniprésente, accablé par les rayons du soleil qui bientôt, perceraient ta chair comme des lames de rasoir. Tu ne pouvais pourtant pas faiblir à une bassesse de ce monde ; attaquer un être humain était contraire aux lois, contraire à ton éthique également. Tes recherches avaient pourtant été infructueuses.

Boum, boum. Boum, boum.

Ce son, familier. Résonnant dans ta propre poitrine comme s’il s’agissait du tien. Ce n’était pas le cas. Quelqu’un approchait. Un humain, vif. Vivant. Ton regard se lève, trahissant une légère nuance rougeâtre dénotant de ta faim. Tu l’observes, attendant qu’il passe, ose le respirer, te nourrir de son odeur si fraîche et apaisante - encore un espoir - pour ta faim. Après tout, une simple odeur, n’était pas un crime. Tes pensées s’écrasent lourdement dans ton encéphale, te faisant presque oublier la bienséance. Il est tard -ou tôt-, et tu ne peux laisser passer cette chance. La voix sèche, tu parles lorsque ses pas frôlent les tiens.

"J'ai besoin d'aide."
A-Delta Lord
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Mar 5 Oct - 11:20


BR - Morning Sunshine Hwoo

Morning Sunshine
The sun is coming, the fangs are leaving.

Il était trop tôt - trop tôt pour n'importe qui, mais une heure correcte pour Anubis -. Pas assez pour regretter des heures de sommeil perdu pour le lève-tôt qu'il était en tout cas. L'égyptien prenait un doux plaisir à avoir tout le loisir d'admirer le réveil de l'astre solaire qui viendrait bientôt baigner de sa douce chaleur, les ruelles de la ville endormie.

L'hiver s'en venait bientôt ; l'automne s'annonçait quant à lui suffisamment rude pour l'obliger à se couvrir assez pour ne pas risquer d'attraper froid. Un col montant, un jean un peu plus clair, le tout sous un trench d'une tonalité caramel. Ce matin là, il n'avait pas cours - et c'était tant mieux -. L'après-midi seulement, lui obligerait à rejoindre l'université. Mais à cette heure, le mathématicien avait prévu de se rendre à la bibliothèque universitaire afin d'avancer sur sa thèse en cours.
Les études n'attendaient pas ; Anubis se montrait studieux et talentueux dans tout ce qu'il entreprenait. Sa thèse n'était donc pas une exception. Il n'était pas ailleurs ni rare ni curieux de le voir à des heures assez tardives dans une des salles reculées de l'université, de multiples piles de livres dans diverses langues, autour de lui.

Déambulant d'un pas lent dans les ruelles de la ville, le professeur prit le temps d'inspirer les effluves des lieux. Rien n'était plus agréable que d'avoir le loisir de pouvoir se promener sans être en permanence poursuivit par le tintamarre des voitures ou de la foule.
La seule vivante qui semblait emprunter les mêmes chemins que lui, était cette silhouette d'homme au loin, qui s'avançait dans sa direction. Les épaules un peu voûtées, il avait l'air d'avoir passé une mauvaise soirée. Inconsciemment, le brun récita silencieusement quelques mots pour souhaiter intérieurement une bonne chance à l'inconnu, avant que celui-ci ne s'arrête à quelques pas de lui. Tiens ? En temps normal, on dépassait le passant, on ne l'arrêtait pas comme ça.

- J'ai besoin d'aide.

Sec.
C'est rauque dans la gorge du borgne face à lui.
Il faut un temps à l'humain avant de réagir et de s'approcher d'un pas plus vif, pour au final s'immobiliser brusquement à moins d'un mètre. Après tout il ne le connaissait pas, l'individu pouvait très bien être armé. De là où il était, il ne percevait aucune crevasse, aucune tâche qui pourrait indiquer une quelconque plaie ouverte. En revanche, le visage face à lui criait clairement à la fatigue et au mal-être.

- Vous êtes blessé ? Qu'est-ce que je peux faire pour vous aider ?

Appeler les secours peut-être ? Par réflexe, Anubis sortit son cellulaire avant de le pointer du menton :

- Voulez-vous que j'appelle une ambulance ?

Dans l'oubli total de son but premier, l'étranger était devenu en quelques secondes sa préoccupation numéro une.
 
mots | ft. Hadès
A-Delta Lord
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Dim 14 Nov - 16:51
Tu sens qu’il s’approche et pourtant, tu n’aimerais pas le savoir si proche de toi à la fois. Tu n’as pourtant pas le choix, ça pulse à l’intérieur. Tu n’es pas dans l’optique de refuser quelque traitement que ce soit, alors la gentillesse de l’homme t’arrache un grognement de plus contre ton propre dégoût. Comment pouvais-tu en être arrivé à ce genre de complication, réellement. Tu t’enflammais d’un rien, incapable de te gérer et gérer l’excès qu’il y avait dans tes prunelles qui souhaitaient plus que tout prendre cette teinte rougeâtre.

Je ne suis pas blessé.

C’est peu, mais suffisant. Tu remarques que son téléphone est sorti et tu poses ta main froide sur la sienne gorgée de sang. C’est une poche ambulante pour toi, mais ton esprit vise ailleurs. Plus haut. Tu devais te contenir.

J’ai besoin d’un service.

Il va trouver ça absurde, improbable, et pourtant. Il fallait que tu tentes le tout pour le tout. Il fallait que tu trouves une raison de ne pas finir dans un état aussi lamentable que tes semblables dans ce genre de manque, à commencer par t’éloigner légèrement. Un pas en arrière, puis un autre. Son coeur pulsant dans tes oreilles comme s’il berçait tes songes les plus ardents.

Allons à la pharmacie de garde. Je ne peux rentrer, mais vous pourriez y aller à ma place, dites leur que monsieur Jiiro a une urgence gastrique.

C’était une roue de secours comme une autre. Peut-être que la pharmacie refuserait ce traitement de faveur. Peut-être tout simplement qu’ils ne pourraient te prendre en charge. Beaucoup de facteurs que tu ne pouvais analyser sur le moment. Une main sur le ventre, l’autre sur ta bouche pour cacher tes canines qui ne cessaient de poindre, tu en tituberais presque en marchant, espérant avoir un soutien au moins moral si ce n’est plus, de l’inconnu qui t’accompagnais.
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Dim 14 Nov - 16:54


BR - Morning Sunshine Hwoo

Morning Sunshine
The sun is coming, the fangs are leaving.
Dieu a un jour dit "tu aimeras ton prochain comme ton frère" ou quelque chose dans ce genre. "Aimer" ici, voulait également dire "aider" et même si Anubis n'était pas le bon samaritain chrétien, refuser d'apporter son aide à cet homme visiblement en détresse serait de la non-assistance à personne en danger.
Et pourtant à l'intérieur, quelques alarmes pointaient au rouge en lui disant fortement de se méfier. Parce que oui, l'homme avait besoin d'aide, mais non, il n'était pas blessé. Parce qu'également, il s'éloignait en se tenant dans une bien étrange posture en lui indiquant qu'il ne pouvait pas rentrer dans un lieu médical comme une pharmacie - pardon ? -.

Bon certes, stupide, absolument pas. Très loin même.

- Il y en a une à la prochaine rue. Répondit le professeur en pointant le chemin d'où il venait du pouce, Je vais vous accompagner.

Conscient que monsieur Jiiro ne voulait pas qu'il le touche - ce qui l'arrangeait - comme le démontrait son attitude complète, l'égyptien tourna légèrement de trois-quarts avant d'ouvrir un bras pour lui indiquer la route à suivre. Lorsque l'inconnu l'eut dépassé, ses phalanges comprimèrent légèrement l'hanse de son sac, seul signe de tension apparent, avant de lui emboîter le pas en se tenant ainsi à sa hauteur.
Les rues toujours aussi vides plongeaient leur cheminement dans un silence plus ou moins dérangeant. Parce que le soit-disant blessé lui paraissait étrange, parce que ça clignotait toujours dans sa tête ; un "attention, méfiance" lumineux, qui ne lui disait rien qui vaille. Anubis n'était pas du genre à se mettre volontairement dans les embrouilles. Il apprécierait de ce fait, qu'elles évitent de venir de leur propre volonté, à sa personne.

- La voici. Vous ... restez là ? Demanda-t-il en haussant un sourcil, dévisageant l'inconnu de bas en haut.

Il avait l'air de plus en plus mal en point, comme si une nausée le prenait en continu. La maladie n'était pas quelque chose que le jeune homme supportait bien, honnêtement : sa santé n'était pas si bonne qu'il le laissait paraître. Un peu trop de fièvre pouvait l'emmener immédiatement à l'hôpital et les problèmes gastriques, n'en parlons pas. De ce fait, il ressentait tout de même un vent de compassion à l'égard de son compagnon d'infortune, méfiance ou non.
Entrant dans la pharmacie après avoir sonné pour qu'on lui ouvre la porte, l'humain se dirigea vers le comptoir derrière lequel se tenait un petit homme cerné, aux allures de quadragénaire maussade.

- Bonjour. J'ai avec moi un certain monsieur Jiiro qui dit souffrir de problème gastrique, pourriez-vous ...

Avant qu'il n'ait pu finir sa phrase, l'homme s'était redressé d'un bon et avait dépassé son comptoir pour rejoindre l'extérieur. Le visage stupéfait, Anubis resta quelques instants figé sans comprendre ce qu'il venait de se passer, avant de se décider à les rejoindre d'un pas prudent. Passant seulement sa tête par la porte, il avisa les deux personnes avant d'oser d'une voix légèrement enraillée par l'hésitation :

- Excusez moi ? Y a-t-il quelque chose que je puisse faire ..?
 
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