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Contraste - Second souffle.

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Ven 9 Avr - 17:31

   

Second souffle.

Premier manque.

Feat Tao & Yoichi

Ta tête, elle tourne. T’y penses plus depuis quelques minutes. Heures. T’es juste bien, là. Les lumières ne t’éclatent plus les yeux, et t’as enfin trouver un sens à l’apparence d’ton verre dans tes mains. Combien d’verres t’as bu, déjà ? Tu n'sais même pas, même plus. C’même plus un rêve ou une lubie maintenant. T’as la tête bien ancrée sur les épaules, l’esprit ailleurs, loin. La musique n’est qu’un vacarme dont tes tympans se seraient bien passé, mais toi, t’y penses pas. Toi t’es des jours auparavant. Des semaines peut-être ? Non, ça fait pas si loin. Si ? T’en reviens pas d’pouvoir simplement y penser comme si c’était hier. T’as envoyé un message ou pas ? Il l’a fait ? Non, il le f’ra pas. Tu le sais, quelque part.

«J’dois tout faire ici.»

Tu râles, contre lui, contre toi, contre ton verre qui est encore vide. Quand l’as-tu vidé, au juste ? T’inspires. L’air ne vient pas. Il te manque. Il te manque. C’plus fort que toi alors que tu tâtonnes ton pantalon noir à la recherche de ton cellulaire glissé soigneusement quelques heures avant. Tu ne l'as pas touché d’la soirée, mais t’as pourtant, encore, aucun message. C’est répugnant. T’affiches une grimace alors que tu montes les escaliers vers l’étage, volant le verre plein à peine payé de l’autre main. Ton téléphone plaqué à l’oreille, la sonnerie d’attente te fait frissonner le dos. L’excitation s’installe dans tes reins sans que t’ai aucun contrôle. Puis, ça décroche.

«S’lut.»

Classique, bien qu’on entende surtout le bruit de fond. La musique. L’ambiance de la fête. De la nuit. Tout c’que t’aimes pas normalement, tout ce que tu fuis depuis des années. Pourquoi t’es là, à nouveau ?

«J’voudrais te voir. J’te dois quelque chose. J’crois.» Sors-moi de là s’il te plait. «Ca peut pas attendre demain et j’serais pas long.» Tu m’manques. «Puis, une soirée, ça se refuse pas? Je te paye les consos que t’veux ce soir.» Ouais, j’suis prêt à ça.

Tu raccroches, t’attends même presque pas sa réponse. Dans ta tête, c’est un oui, mais t’imagines pas que le contraire puisse être étonnant. Est-ce que ton alcoolémie s’est sentie ? Ta voix était sûrement plus rauque, pleine de désir qui trahissait tes réelles envies à son égard. Tu t’en contre-fiches, ça passerait peut-être juste pour la fatigue. Parce qu’il était tard. Il était même sur les coups de quatre heures du mat, et t’as cruellement besoin d’une clope, alors t’en profites pour sortir et l’attendre dehors, sans reposer ton verre qui est mystérieusement encore vide.
   
:blackheart:
A-Delta Lord
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Ven 9 Avr - 17:36

Second souffle.

703 mots

Ft. Yoichi Cooper

Le plafond n'avait jamais été vraiment intéressant. Ça faisait quelques temps déjà, qu'il se demandait pourquoi il n'avait pas tout simplement pris un appartement. Il aurait pu emmener Miharu avec lui, l'idée lui paraissait bonne. Mais à bien y réfléchir, cela voudrait dire un temps d'adaptation supplémentaire aux nouveaux murs, à la nouvelle disposition de l'espace. Et puis c'était plus compliqué pour son ami de venir en cours, surtout sans lui. Il serait moins autonome, déjà qu'il ne l'était pas beaucoup. Et puis partir sans lui ? Non, l'option était à oublier.
Allongé dans le lit qui n'était pas le sien, sa main droite vagabondant sur le dos du musicien qui composait, dos à lui, Tao Yàn finissait de tirer tranquillement sur son joint. Il ne s'était pas mis à la fenêtre ce soir : il faisait froid et ça ne semblait pas gêner le japonais qu'il tire sur son lit.

L'ambiance était douce, la soirée, particulièrement calme. C'était le genre de nuit à sortir ou à profiter de l'absence des autres étudiants pour justement se couler dans le silence profond qui stagnait à leur étage. C'était bien, cette position. La gorge tâchée par le cannabis, le chanteur se sentait peu à peu partir.
Un pas de plus vers le coma. Une respiration supplémentaire. Le bonheur d'une descente dans un faux paradis et ... [The Trooper - Iron Maiden] qui se lance en tirant un sursaut à son colocataire.

- ... Tiens.

Il attrape l'objet du diable, lui tend et Tao Yàn sans regarder, décroche en collant l'appareil à son oreille, un vague "hmmm ?" accroché aux lèvres.

- S'lut. Ce timbre lui dit quelque chose. Le bordel en fond, aussi. J’voudrais te voir. J’te dois quelque chose. J’crois. Il lui doit un truc ? Quoi ? Ca peut pas attendre demain et j’serais pas long. Puis, une soirée, ça se refuse pas? Je te paye les consos que t’veux ce soir.

Ça raccroche et le brun sent le japonais le fixer sans le voir. Il est pas loin des coups de quatre heures. Eux, se tapent une insomnie de bâtards, c'est bien pour ça qu'ils sont toujours réveillés, mais là il lui demandait de sortir ?

- ... J'vais aller voir ce qu'il veut. M'attends pas pour dormir.

Il lâche en se redressant, gratifiant d'une caresse la chevelure blanche, avant d'attraper son jean noir de la journée et de passer un sweat-shirt de la même couleur, à l'effigie de son groupe, par-dessus. Ça cachait toutes ses marques et comme ça, il n'avait pas besoin de s'encombrer d'une veste. Son portable dans sa poche arrière, ses papiers dans l'autre, l'asiatique se dépêcha de rejoindre l'extérieur pour s'allumer une clope sur le trajet. La dangereuse aux lèvres, il traîna des pieds jusqu'à se retrouver devant le Lux. Putain, il fait froid. Putain, il n'avait pas envie de bruit ce soir, mais ça, l'étudiant n'allait pas le dire à voix haute.
Déjà quelques têtes connues - ou pas - se rapprochaient pour lui faire sa fête, têtes que le métalleux gratifia d'un mince signe, sans plus.

"J'suis là." Il écrit rapidement de la main droite, cherchant des yeux la mâchoire carrée et les fils longs et bruns qui pourraient l'attendre. Et d'une main passée sur le visage, Tao Yàn tente de retirer les brides de fatigue et de souvenirs qui s'attaquent un peu trop fermement à sa sale gueule de camé.
Puis il le voit, lui, là ; il perce à travers la foule, une barre rougeoyante au bout des lèvres, un verre vide qui garde sa main ouverte.

- Retournez vous amuser, j'suis pas là pour ça ce soir. A plus.

Friendly avec son entourage, les autres étudiants s'écartent après quelques brèves vannes et tapes dans le dos ; un désir de proximité avec la célébrité défoncée qu'il était. En quelques pas, Tao s'est arrêté à la gauche de son dealer, enfouissant ses mains dans sa poche ventrale avant de lui envoyer un mince geste du menton pour toute salutation.

- Hmmm. Ça marmonne, sans émotion.
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A-Delta Lord
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Mer 5 Mai - 14:48
T’attends. Tu n’sais pas s’il viendra, ni quand, mais t’attends. Presque trop sagement. C’des choses qui semblent si naturelles pour toi, au final, maintenant. Pourtant, y’a pas si longtemps, t’aurais pas attendu. Tu serais juste parti, t’aurais juste fait autre chose. Combien de temps à passer, alors que tu sens la masse se poser à coté de toi, hors du temps. Ton regard dévie et observe. Ses formes triangulaires, si singulières. Sa maigreur qui te frappe toujours autant mais qui t’empêche pas d’avoir envie d’y planter les ongles, possessif. Tu retiens un grognement, mais ton demi-sourire cache si peu ta simple joie de l’entendre maugréer à tes cotés. T’inspires ton cancer en tube et recraches la fumée près de son visage, te rapprochant malgré toi pour souffler des mots, des paroles.

«T’es là.»

Ouais, ça s’voit pas crétin ? Evidemment. C’était pourtant un doute, pour toi. T’oserais pas l’avouer, mais y’a rien qui prouvait qu’il se pointerait, encore moins parce que tu l’avais demandé. C’était pas naturel, comme situation, même pour toi. Puis, t’avais pas l’habitude de réclamer des choses, encore moins avec autant d’ardeur et de convictions. T’inspires, comme pour essayer de capter son odeur qui pourtant est si lointaine encore. Tu t’redresses pour lui redonner son espace vitale, avant de te décaler du mur et d’marcher en direction du club à nouveau, écrasant la luisante.

«Allez, viens. Chose promise, chose due. J’t’offre ce que tu veux ce soir.»

T’avais presque trop envie qu’il te demande des choses impensable, mais il fallait déjà que tu remplisses ton verre qui était à nouveau vide, c’con. C’était beaucoup trop dommage, de le laisser vide, non ? Surtout en bonne compagnie. P’tete même qu’il regretterait que tu l’ai invité, d’être venu, d’ici une heure ou deux, mais qui sait, peut-être que non. Qu’il sera content, et qu’tu pourras discerner un sourire sur ses lèvres que t’aimaient faire rosir sous tes dents. Tu décales ta nuque et la craque doucement, passant les portes à nouveau, observant le son, les gens, cherchant à nouveau le bar des yeux, puis lui, savoir s’il t’as suivit. Obéissant, le petit ? T’espères ouais. T’as pas envie d’le perdre dans la foule, encore moins qu’on l’regarde, en fait. Tu l’attends à cette pensée, t’tournes.

«Tu veux boire un truc ? J’vais remplir mon verre.»

Ton regard cherche le sien en quête de compagnie, envie passagère de ne plus rien entendre que le son d’sa voix, quelle que soit la réponse qu’il t’offrira alors que tes pas se dirigent vers le bar. Tu t’y accoudes, commande, laissa ta tête légèrement reposer à l’arrière, tes cheveux se trouvant un chemin finalement lache. Ton regard ne l’quitte pas, ou qu’il soit. A ta droite, à ta gauche, devant toi, perdu dans la foule, qu’importe. T’as un instinct qui t’pousse à l’observer, et pas l’lâcher, le protégé. Pourquoi l’emmener sur un terrain de chasse si c’était le but, le protéger ? T’avais parfois des envies incohérentes.
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Mer 5 Mai - 15:01

Second souffle.

530 mots

Ft. Yoichi Cooper

Ça l'a fait chier, un peu, de se déplacer.
Mais Tao Yàn, il est poli, alors il ne va pas le dire. En fait, il va même pas le laisser paraître, sauf si on s'attarde sur la gueule blasée qu'il affiche en permanence. Cela dit, il sait pas trop faire autre chose, comme tête. C'est à s'y méprendre, c'est vrai ; au fond c'est un peu comme si le monde dans son intégralité le faisait chier. C'est peut-être le cas. Personne ne sait vraiment.
Même lui, il sait pas.

Ouais, il est là, bien sûr qu'il est là.
C'est pas très naturel comme situation parce que lui, il est fatigué, il aurait bien voulu dormir. Et pourtant, un ordre et il avait rappliqué. C'est qu'il était bien dressé le yorkshire.
Il inspire une latte de plus, la laisse sortir par le nez comme pour contrer la fumée du dealer qui virevoltait déjà jusqu'à lui. Yoichi a l'air content sans vraiment l'être ; fébrile aussi, est-ce qu'il a pris un truc ? C'est un dealer, Tao, il a toujours pris un truc. C'est très con comme pensée, mais l'asiatique la garde dans un coin parce qu'elle lui parait importante.

- Allez, viens. Chose promise, chose due. J’t’offre ce que tu veux ce soir.

Un lit. Il veut répondre, mais il a peur que ce soit mal pris ou mal interprété.
Du calme. Pareil, encore une fois. La communication verbale, c'est décidemment trop compliqué pour lui. Alors il préfère clore son bec débarrassé d'une cigarette qu'il écrase dans un cendrier, avant de suivre l'autre à l'intérieur. Beaucoup trop excité, ça contraste avec lui qui garde ses mains fourrées dans son sweat. Ça se voit qu'il n'est là ni pour le marketing, ni pour la fam', même pas pour vraiment s'amuser. Les lumières lui paraissent trop bruyantes, le bruit, trop assourdissant. Ses paupières se plissent alors qu'il rejoint le plus vieux au bar.
D'instinct, son assise rejoint un tabouret au faux cuir écaillé, avant de porter un regard un peu vide sur la carte inscrite au mur.

- ... Un ... J'sais pas. Un truc pas fort. Un truc sans alcool, ce serait bien en fait, Un coca.

Un coca en boîte, quelle hérésie.
Mais avec sa carrure de squelette et son foie déjà en miettes, s'offrir un nectar plus fort revenait à provoquer le karma. Et là tout de suite, c'était pas dans ses plans de rentrer au pensionnat en rampant. Quoique le brun ferait surement en sorte qu'il rentre avec lui ... La pensée le fige une seconde, avant qu'il ne secoue vaguement la tête pour se débarrasser des souvenirs relativement gênants que lui mettait sous les yeux, son encéphale.

- Pourquoi tu m'as appelé au fait ?

Il demande, faisant pivoter son tabouret dans sa direction en rendant vaguement au barman son signe de main. L'étudiant n'avait pas trop envie qu'on vienne le faire chier ce soir, mais c'est sûr que ça n'allait pas manquer ...

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A-Delta Lord
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Ven 2 Juil - 21:20
Au bout d'un moment, tu le sens. Qu'il se force. Il ne fait pas les choses à moitié, c'est vrai, mais il ne semblait pas réellement ravie d'être à tes cotés. C'était l'impression que t'avais. Il était quand même venu pourtant. T'avais réellement du mal à suivre les agissements du gamin, mais quand bien même, tu voulais faire un effort pour lui. Pourquoi ? T'en avais foutrement aucune idée. T'étais juste pas passé au dessus de ce qu'il s'était passé entre vous, tout simplement. Tu prends une grande inspiration, consomme la quasi totalité de ton verre avant de descendre avec souplesse de ton tabouret, pour venir aggriper les siens de tes mains. Tu te rapproches, tout restant à distance, suffisamment près pour qu'il t'entendes.

«Et toi, pourquoi t'es venu ? Tu fais une tête de déterré. T'es sûr que j'te force pas ?»

Tu penches légèrement la tête vers l'avant, levant les sourcils, cherchant dans son regard quelque chose qui indiquerait que t'étais pas l'méchant de la soirée. C'était pas si dur, mais une lueur pouvait bien prouver le contraire. Après tout, il y avait un certain rapport de force entre vous malgré toi. Tu ne ferais jamais ce genre de choses, mais tu pourrais le priver de conso, et te démerder pour qu'il n'en trouve aucune en ville avnt un moment. Puisque tu étais son dealer, peut-être pensait-il que s'il te désobéissait, d'une certaine manière, tu agirais sur ses consommations. L'idée germant dans ta tête ne t'plaisait pas du tout, et tu relâches alors son tabouret pour attraper le reste de ta consommation d'un geste vif, faisant disparaitre son contenu dans ta gorge.

Ouais, besoin d'un joint.

«J'sors, tu veux fumer ?»

Tu attendais sa réponse, car malgré tout, l'idée de le laisser là avec son putain de coca, tout seul à ce bar, ça te donnait des frissons d'horreur. Tu voulais pas le laisser en plan sur son interrogation non plus, puis bon, t'avais pas à te justifier, et tu l'avais déjà dis non ? T'avais un vague souvenir à la con. Tu l'avais peut-être pas dis, non. Le dire changerait quoi ? Il te manque. Il doit le savoir. Aucun dealer n'appelle un client pour lui offrir des conso. Quel con t'étais, et qu'elle con il faisait s'il ne comprenait pas qu'il était légèrement spécial pour toi, là, tout de suite.

Tes pas s'emboitent et l'air vient à nouveau claquer ton visage, comme les minutes précédentes. Ou l'heure ? Le temps passe vite. Alors que tu te retournes pour suivre du regard ton angelot noirci, tu fronces les sourcils. C'qui ces gens qui lui parlent ? T'allumes pas ton joint, que tu fais demi-tour comme un lion sorti de sa cage alors que tu te postes directement derrière Tao, frolant avec un peu trop d'insistance son dos. Aucun mot, t'attends, et les gus qui étaient devant lui lèvent les yeux vers toi, attendant surement une explication. Toi aussi, d'ailleurs, mais bon. T'étais pas à ça prêt, et puis, pourquoi tu réagissais comme ça, en fait ? C'était pas comme s'ils allaient le bouffer.

A-Delta Lord
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Ven 2 Juil - 22:52

Second souffle.

700 mots

Ft. Yoichi Cooper

La tête dans les nuages comme à son habitude, Tao fut rapidement ramené sur terre lorsque celui qui l'avait invité se retrouve si proche de toi. Les oreilles internes dressées, le regard visiblement surprit, il battit des cils quelque fois avant de se concentrer sur la voix proche, mais qui lui parvenait de façon tout de même un peu lointaine. Plus loin, avec la sono' et les basses, il aurait été impossible qu'il entende la moindre syllabe.

- Et toi, pourquoi t'es venu ? Tu fais une tête de déterré. T'es sûr que j'te force pas ?

Clignement rapide de paupières et regard fuyant à l'appui tandis que son visage reprenait des traits plus neutres. Caché dans son fort intérieurement, il fit mine d'observer avec attention le néon flamboyant derrière le bar, avant de revenir au visage de l'asiatique qui fronçait légèrement les sourcils. Son coude posé contre le bar, coca en main, il haussa une épaule avant de se pencher sur lui pour qu'il entende sa réponse :

- T'avais l'air d'avoir besoin de me voir. On allait dormir.

"On" sous-entendu lui et son coloc'.
Bien loin de se douter des pensées qui taraudaient déjà l'esprit du plus vieux, le jeune homme releva le menton lorsque l'autre se recula avant de descendre cul sec son verre. Bon, l'étudiant n'était pas un professionnel de la communication mais il était à peu prêt sûr que sa réponse n'avait pas totalement plu à son dealer.
Tant pis.
S'il essayait au quotidien de se montrer avenant et avec suffisamment de tac, il n'était pourtant pas du genre à mentir. Le mensonge faisait du bien un temps, mais c'était un faux ami.

- J'sors, tu veux fumer ?

Hmmm ... Bof. C'est plus l'idée de faire du sport - oui, marcher équivaut à du sport pour la loque humaine qu'il est - qui le dépite, davantage quel le goût prochain de la fumée dans sa bouche. Alors, prenant la dernière gorgée de son coca parce que oui au final, il l'a bu vachement vite, le musicien se lève, remet rapidement son col et enfonce de nouveau ses mains dans la poche ventrale de son sweatshirt. Il a l'impression de faire des allers retours. C'est peut-être ce qu'il fait. Qu'est-ce qu'il fout là, sérieux ... c'est pas clair pour lui, Yoichi ne semble pas avoir à lui parler de quoique ce soit. Est-ce qu'il recherchait juste un peu de compagnie ? Non parce qu'un grand gars comme ça avec cette belle gueule, ça avait surement pas mal de succès ... enfin belle-gueule, objectivement parlant hein. Lui n'avait pas d'avis, après tout ce genre de choses ... ne l'intéressait pas.
La brise de l'extérieur le frappa comme une gifle glacée. Violente au point d'envoyer une mèche trop rebelle en arrière, mais pas désagréable. De là, il voit déjà le dos large de son dealer s'éloigner alors que rapidement, on l'accoste.

- Eh Taooo tu nous as pas dis que tu sortais !

- Laisse le, tu vois bien qu'il a l'air fatigué.

- Tao, Tao tu me signes un autographie ? C'est pour mon petit-frère allez s'teupléééé ...

Trop de bruits. Trop de gens.
Il sourit vaguement, fait un signe de main vague et d'un pas en arrière, sent un mur dur contre lui. Enfin, un mur ... un mur chaud surtout. S'écartant rapidement, gêné, l'étudiant se retourna les yeux légèrement écarquillés vers l'asiatique. Un frisson le prit à la nuque alors qu'il marmonnait quelques brides d'excuses à ses camarades/fans, avant de s'écarter rapidement en espérant que Yoi' le suive. Au détour d'un coin de mur, il trouva une ruelle dans laquelle il alla se poser, adossé à la brique. Et lorsque l'autre le rejoignit, il tendit la main pour saisir le joint et tirer une longue latte dessus qui prit tout le temps du monde pour passer de sa bouche à ses poumons, pour enfin ressortir en lui brûlant les sinus.

- Tu comptes rester longtemps ici ?
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A-Delta Lord
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Dim 25 Juil - 17:20
T'observais les garçons qui parlaient. Qu'est ce qu'il lui voulait. Pourquoi ils agissaient de la sorte et pourquoi Tao trouvait ça normal ? Tu ne comprenais pas. Ce que tu ne comprenais pas, tu voulais le maîtriser. Pire que ça, le posséder entièrement. Ton coeur se mit à battre plus rapidement, alors qu'il s'éloignait sans aucune explication. Ne t'en devait-il pas? Surement pas. Il ne devait rien. Tu ne cessais de te répéter cette phrase dans ta tête, mais elle la quitta alors que tu le suivis dans cette ruelle avec un peu trop d'entrain.

Cette chaleur d'excitation grimpa le long de tes reins pour remonter jusqu'à tête. C'était le moment. Ton bras se calla au-dessus de sa tête alors que ton corps cachait le peu de lumière qui perçait votre scène sinistre.

"Qui c'était."

C'était même pas une question. T'imposais. Ton envie, ton choix, ta phrase. Tu lui imposais ta présence, avec beaucoup trop d'entrain et de présence, ton corps bouillait si fort qu'il pouvait en émaner de la chaleur torride rien qu'en effleurait tes courbes. Tu ne faiblissais pourtant pas. Tu ne tremblais pas. Ton corps était statique comme un mur, adossé à un mur. Tu lui laissais l'échappatoire de ta gauche pour s'échapper, mais tu étais tellement ravagé à le fixer et à puer le prédateur qu'il ne bougerait certainement pas. Pas tant que t'avais pas ta réponse.

Tu ne comprenais pas pourquoi ta colère avait monté aussi rapidement que cette excitation soudaine. Tu ne comprenais pas, et ne pas comprendre, te rendait fou. Tu voulais tout comprendre, surtout ce qui te plaisait. Lui dire, maintenant, alors que tes nerfs étaient à bloc ? Hors de question, cela ferait trop plaisir à ta voix interne qui kiff ruiner ta vie. Tu préfères alors simplement esquisser un sourire et venir récupérer le joint de ton bras libre, tirant dessus.

"Pourquoi, un autre endroit te plairait ?"

Tu lui craches la fumée lentement dessus, très lentement, attendant sa réponse. La tension est palpable, en toi, entre vous, s'écrasant contre le corps mince de la star inconnu à tes yeux. Ignorant de sa condition, tu ne pouvais là que voir une provocation de sa part de te faire ignorer ce monde, cette part de lui, qu'il ne t'avait encore pas dite. Tu voulais le dévorer rien que pour cet affront, rien que pour cette rébellion qui n'en était pas réellement une. Rien qu'une excuse, pour l'avoir près de toi un peu plus longtemps, sans exposer les faits qui sont déjà trop présents chez toi.
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Dim 25 Juil - 17:22

Second souffle.

663 mots

Ft. Yoichi Cooper


- Qui c'était.

Ce n'est même pas une question, mais le taïwanais ne s'en vexe pas.
La sensation froide de la pierre traverse lentement son sweat, insidieuse comme pour lui rappeler qu'elle est là, qu'il est bloqué sans échappatoire. Yoichi a cette fâcheuse tendance à coincer ses issues, comme si l'étudiant était assez vif autant de corps que d'esprit pour ne serait-ce que penser à lui glisser entre les doigts.
C'est peut-être l'obscurité ou la drogue qui se faufile dans son organisme déjà trop désensibilisé à la chose mais Tao Yàn ne perçoit pas tout de suite la prédation qui émane du dealer. Ou du moins, il ne la comprend pas. L'esprit légèrement blanc, par la fatigue comme le joint, le bruit peut-être et le boom boom boom qui fait vibrer la brique et avec, sa cage thoracique. Mais s'il portait un peu plus d'attention à ses doigts, peut-être les verrait-il tressauter ; peut-être qu'il remarquerait la brûlure de sa peau, trop proche du corps du brun. Peut-être que tout ça ne serait plus des détails laissés au hasard.

Qui es-tu, "Hasard" ?

- Des camarades de l'université.

Le chanteur lève sa main détentrice de la chose précieuse, que l'autre prend sans aucun ménagement. La lumière clignote au bout du tube ; Tao la fixe un peu trop intensément. Le noir semble s'affaisser autour de lui, comme s'il n'y avait plus que ça. Cette flamme.
Vacillante, faible et terriblement précieuse.
Son membre a bougé seul avant de reculer, brûlé, lorsque son index a eu la bonne idée d'effleurer la lumière du bout de l'ongle.

"Pourquoi, un autre endroit te plairait ?"

Frisson. Tao inspire la fumée qui lui arrive en pleine figure, comme un souffle de vie supplémentaire. Un souffle de mort serait davantage approprié. Et puis, il porte son ongle à sa bouche pour le mordre légèrement, puis le bout de son doigt afin d'atténuer la désagréable sensation de douleur qui le picotait toujours. Son attention dévie sur la gauche, seule porte de sortie, puis sur le bras au-dessus de lui.
Le chanteur n'aime pas la proximité.
Pourtant ce soir, il ne dit rien. Ce n'est qu'un soir de plus mais avec Yoichi, ça commence à faire beaucoup de soirs en fait. L'étudiant en vient à se demander s'il ne préfèrerait pas goûter à certains matins, peut-être quelques après-midi mais rien n'est sûr. Se focaliser sur un seul élément est déjà suffisamment compliqué pour son cerveau malade.

- Sais pas. Je suis fatigué.

J'étais censé dormir, là. Pourquoi je suis dehors ?

- Y a beaucoup d'bruit ici.

Et si on marchait ?

Ses poings s'enfoncent dans les poches de son jean pour chercher une cigarette, quelque chose à allumer et à mordiller mais c'est vide encore.

- Tu m'as pas dis pourquoi tu voulais me voir.

Il demande en relevant les yeux.
Ça heurte, fort, le vert dans ses yeux. Non, c'est du noisette, un peu doré peut-être, pourquoi t'as rêvé de vert ?
T'as l'impression de toujours ressentir la course, l'or, la plaine quand tu penses à Yoichi. ... Eh, ça t'arrive souvent, de penser à Yoichi, dis moi ?

Un peu trop, surement. Mais c'est inconscient. Ça se fait au détour d'une avenue, quand t'aperçoit un dos large et des fils corbeaux trop longs. Ou quand t'entends un rire grave avec cette teinte qui prouve qu'un jour, il a bien quitté le monde.
C'est exactement pareil, maintenant.


Tao percute ; ses doigts lui brûlent et ce n'est pas le joint, ce n'est pas son sang qui va trop vite, c'est la proximité. Nothing else.
C'est bon, il la ressent aussi : la tension.

- T'es en colère. Il dit.

C'est contre moi ? Il pense.
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Jeu 16 Sep - 16:20
Fatigué? Tu bouillonnes. Tu ne t’attendais pas à une telle réponse, il faut dire. Fatigué... Qu’est ce qu’il peut bien te sortir comme connerie. Fatigué, il ne serait pas venu. Pourquoi il est venu, hein ? Pourquoi ? Tu grognes. Le bruit... Ouai, t’aimes ça, ça te fait pas penser, parce que tu te concentres sur autre chose. Ca t’rappelle ton temps de DJ, ça te rappelle les joies éphémères. Ca te rappelle un temps qui était une délivrance, une rédemption, et voilà que comme un addict, tu retombais dans tes travers pour ses putains de yeux. T’es en colère, tremblant, fâché, mais pas contre lui. Contre toi-même. T’es incapable de tenir tes propres promesses, te revoilà dealer et dans les émois pour un minet d’à peine trop jeune pour toi. T’es con, putain que t’es con.

«Marchons.»

Parler, te feras du bien, puis loin du bruit, il pourra t’entendre. Pas sûr qu’il le veuille, en fait. C’était trop tôt, c’était toujours trop tôt, finalement. T’as bu, t’es bien. Tu mets les mains dans tes poches et lèves la tête. Nuit, noir. Comme ton âme.

«J’voulais te voir, ça faisait longtemps.»
Tu m’manquais.

Si dur à dire, connard ? Ca le ferait fuir. Tch. Tu baisses la tête et sort une clope que t’allumes, tu sais même pas ce que t’as fais de la dernière, au final. Elle est surement tombée, comme le joint, comme ta motivation à trouver un sens à tes actions depuis que tu le connais. Putain, il hante ta main droite, tes nuits, tes sorties. Faut vraiment que tu te calmes.

«Ouai, j’suis en colère, contre moi.»
Parce que je me suis entiché d’un gamin. Un drogué. Perdu.

T’as pas le temps pour ça. T’as plus le temps. A donner. C’était ce que tu étais persuadé, et pourtant, non. T’étais là, à vérifier qu’il te suivait comme un bon chien, à vérifier qu’il partirait pas en courant en laissant un bout d’toi sur le coté. Pourquoi t’accordes du temps et de l’intérêt, il s’en fou. Tu le sais. Tu tends ton paquet de clopes.

«A moins que... tu veux autre chose?»

Tes yeux jaunes luisent dans la nuit. Sous-entendu. Joint. Drogue. Tes mains sur son corps. Inlassablement toute la nuit. Tu ramènes ton paquet de clopes quand il s’est servit ou non, ton regard toujours noirci de colère et illuminé au moindre lampadaire. Putain, fuck.

«Tu m’manquais.»

C’est sorti. C’est dit, c’est con. Il va courir, t’es prêt à courir après, là. T’as pas peur de ça. T’as pas peur de le confronter. Au pire, t’as une cave.
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Jeu 16 Sep - 16:34

Second souffle.

727 mots

Ft. Yoichi Cooper

Il répond pas, il grogne seulement à croire que c'est un moyen de communication universel de grogner sur les gens. Sauf que si avec les autres ça marche, Tao Yàn n'est pas le meilleur en communication animal ou humaine, en fait il est le meilleur en rien. Parler avec les autres l'ennuie, la plupart du temps parce qu'il a juste rien à dire donc bon. Pourquoi se prendre la tête avec ce qu'il ne va pas comprendre, avec les réactions qu'on attend de lui mais qu'il n'aura pas et qui finiront forcément par décevoir ? Bref, Yoichi grogne, l'étudiant ne sait pas si il doit interpréter ça comme un "oui" ou comme un "non" donc il mise sur la partie "mauvaise humeur" et c'est déjà bien.

- J’voulais te voir, ça faisait longtemps.

C'est mignon, il pense - pourquoi il pense ça d'abord ? - ça lui fait un peu plaisir aussi au fond. Y a pas beaucoup de gens qui l'apprécient pour ce qu'il est au fond. A raison d'ailleurs, parce qu'au fond lui, il est pas grand chose. Sans sa guitare, sa voix et son nom, y a plus rien d'intéressant. Avec des yeux qui ignorent son titre de chanteur, y a pas grand chose à voir de beau. Et pourtant Yoichi, il a pas vraiment l'air au courant de ça. Est-ce qu'il a des yeux ou tout simplement il n'est pas à jour musicalement parlant ? Non parce que sa gueule est placardée sur les devantures de grosses façades de Londres, le rater c'est assez difficile. Ou peut-être qu'il fait semblant, ça c'est pas une possibilité qu'il peut ignorer.

- Ouai, j’suis en colère, contre moi.

Ah ?
Il a fait une connerie peut-être ?
L'air frais lui fait du bien. Tao Yàn enfouit ses mains calleuses dans les poches de son sweat et sent ses paupières se clore légèrement sous le bien-être que lui procure le souffle dans sa cage thoracique. Il inspire, bloque, expire. C'est comme une renaissance, comme si la crasse fumeuse interne s'envolait avec la plupart de ses soucis.

- Je suis une bonne oreille.

Il parait, 'fin si tu veux en parler.
Il s'arrête, tend son paquet, fixe ses yeux et pose la question. Lui, il hésite. Il est jamais contre mais il a déjà fumé aujourd'hui, en même temps il est fatigué. Mais se couler dans un truc un peu plus fort et qui lui donnerait peut-être un coup de peps pour demain ... ou juste de quoi passer une très bonne nuit peut-être. Ça pourrait être un plus.

- ... J'dors mal/ Tu m’manquais.

Y a un silence. Un peu embarrassant.
Il a toujours l'air en colère, c'est presque accusateur.
Tao ne s'est pas servi. Il a figé, pas dur mais de surprise. Sa compagnie n'est pas spécialement agréable, y a mieux que lui comme pote, y a mieux que lui comme client. Puis y a un éclair, un flashback dans sa tête ; ça parle de frottement sous un drap à nu, d'un baiser qui n'aurait pas dû être échangé et d'un gémissement rauque, trop rauque pour provenir des lèvres pulpeuses d'une demoiselle. Son visage demeure neutre mais y a du rose qui apparait au coin de sa pommette.
Faudrait peut-être qu'il rentre.
Ça le perturbe tout ça sauf que Tao, il sait pas gérer les situations gênantes et ça s'en est clairement une. Yoichi fume mais le fixe toujours comme s'il attendait une réponse. Et lui, ne sait pas trop quoi dire, à part qu'il devrait rapidement se cacher du groupe de jeunes qui arrive non loin, complètement alcoolisés et en faisant un bordel pas possible.

- Je sais pas quoi dire.

C'est sorti tout seul parce qu'entre le "je suis pas gay" qu'il a déjà du dire et le "je suis pas intéressant comme ami" y avait pas grand chose d'autre.

- T'as un truc pour que je dorme bien ?

Il avait de l'argent sur lui, non ? Oui surement. Revenir à une situation bien connue lui permettait de désamorcer la bombe interne qui craquait d'un tic-tac aigüe à chaque nouveau battement de coeur.
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Sam 16 Oct - 11:23
C’était tout alors. C’est ça. Rien à dire, hm ? T’étouffes un grognement, range ton paquet. Fouille tes poches, un brin agacé. T’aimais pas donner sans recevoir, pourtant tu devrais avoir l’habitude avec lui. Il t’avait déjà donné une nuit. Deux ? C’était peut-être déjà trop, pour lui. Pour toi. Pour vous deux. T’inspires, tente de calmer tes pulsions animales qui brûlent en toi. C’dur. Dur de freiner le tigre qui a envie de bondir, de freiner les envies dévoreuses de le dévorer, lui. Tu sors une pilule, un joint. Tu lui tends, comme si c’était un bonbon.

« Choisis. Ou prend les deux.»

Tu dis pas le prix, non. Tu le fais plus payer, non. C’triste, comme t’es con. Même passé trente ans, rien ne te perturbe autant que son souffle contre ta peau. T’en mourrais pour en avoir encore, mais t’es pas sûr que ça reviendra un jour. T’as peut-être juste rêvé tout ça. T’entends un groupe beuglé au loin. Eux aussi, t’as envie de leur grogner dessus, de les mordre. T’aimes pas être déranger. Tu deviens trop sauvage. Plus ils s’approchent, plus tu te tends. Prédateur, tes pas se font plus lent. T’attends qu’ils dérapent. T’attends un pas de travers. Leurs regards vous observe, vous jugent, vous toise, et là. Enfin, ta libération.

« Hé mais c’pas-»

Il a pas le temps de finir sa phrase, le pauvre, qu’il est déjà plaqué au mur sous le regard médusé de ses compères qui mettent quelques de plus à comprendre que leur ami n’est plus à coté. Le souffle court, la proie a peur, tremble sous ton bras qui coince avec une facilité beaucoup trop déconcertante sa nuque, pressant contre le mur.

«C’pas quoi, hein?»

Un regard carnassier, un sourire qui s’allonge. T’es effrayant. Tu l’sais. Tu aurais fais un bon garde du corps, si seulement tu savais. Ca aurait pu être une bonne excuse pour ta colère, si seulement tu savais. T’ignores, pourtant. Qui il est. Aux yeux des autres, du monde. Tu fais pas attention à tout ça, toi. Toi, là, t’es juste énervé. Frustré. Perdu. Tu cherches des réponses dans ses yeux noirs qui ne viennent pas, alors tu extériorises. Comme tu sais le faire. Mal. T’appuies un peu plus alors qu’il suffoque, balbutiant des «rien, rien» incompréhensibles. Il faut qu’il se mette à deux pour t’écarter. D’toute façon, t’avais pas prévu d’étouffer quelqu’un ce soir, alors tu t’écartes, le regardant choir au sol. Tu sais même pas si Tao en a profité pour se barrer, si même il regarde la scène incrédule, ou si, tout simplement, il n’en a que faire. C’est une facette de toi qu’il connaît pas, le chanteur. Qu’il aurait pas dû, peut-être. Qu’importe. Tu vas mal, là. Tu t’écartes, tire à nouveau sur ta clope, remet les mains dans tes poches et reprend ta marche, laissant le groupe alcoolisé gémir et tenter des punchlines inutiles sur ta personne, maintenant que tu étais assez loin pour qu’ils puissent te distancer «au cas ou». Une bulle noire s’est formé, imaginaire et énergétique, autour de toi. Ouais, super soirée.
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Sam 16 Oct - 11:39

Second souffle.

498 mots

Ft. Yoichi Cooper

Le joint, c'est ça vers quoi il se dirige et délaisse la pilule. Parce que prendre les deux seraient malpoli et que Tao Yàn n'a pas été élevé à ne pas respecter les règles de politesse les plus élémentaires. De plus, avec son envie présente de dormir, l'idée de se jeter sur un cachet qui pourrait potentiellement exciter ses méninges n'était pas non plus celle qui lui venait en tête. Dans un vague remerciement, il alluma le bout de son ter avec la ferme intention de s'enfiler son troisième - non, quatrième ? Il ne comptait plus à force - stick de la soirée.
Il payera plus tard.
Un peu plus ou un peu moins sur sa dette, c'était clairement pas un problème. L'argent n'était pas un problème. La réputation non plus et d'ailleurs, c'est ça encore qui allait leur attirer des ennuis. Yoichi avait déjà l'air bien tendu, même un cerveau aussi défoncé que celui du taï pouvait s'en rendre compte ; la ligne saillante de son triceps lui sauta à l'oeil, avant qu'il ne soit rappelé à l'ordre par la flamme du briquet qui avait failli lécher ses doigts.

Putain.

- Hé mais c’pas-

- C’pas quoi, hein?

Ça va honnêtement un peu trop vite pour lui. Entre la réaction trop sèche de son dealer, le groupe qui recule et l'autre qui se fait attraper, l'étudiant fige un peu. Plante plutôt, un peu comme un ordinateur en surchauffe. L'air hagard, il s'intéresse une seconde à son joint en se questionnant fermement sur la potentielle présence d'une hallucination. Mais vu les cris, il en doute fermement. Alors quand la bulle fumeuse éclate et qu'il arrive à revenir à la réalité, le chanteur se redresse et accélère le pas. Dans sa tête il court presque, mais de l'extérieur ça apparaît très ralentis.
Peu importe, il ne sait même pas pourquoi il n'en profite pas juste pour rentrer dormir.
Dépassant le groupe sans s'en rendre compte, il lui faut bien quelques minutes pour réussir à rattraper le brun qui dégage plus d'énergie noire que la moitié des enfers. D'ailleurs dans son élan, Tao n'arrive pas à ralentir assez vite et cogne son front au dos de la bête en colère dans un "outch" douloureux. La main plaquée sur son front pour le frotter un peu, ses yeux se relèvent légèrement vers son dealeur.

- Désolé. Tiens. T'en as plus besoin que moi.

Il marmonne en lui tendant le joint, dans l'attente qu'il se retourne. Et puis aussi ...

- Tu veux qu'on aille fumer dans un endroit calme ? Tu pourras me dire ce qui va pas si t'en as besoin.

Tao toujours là pour écouter les problèmes ! Bon, les résoudre c'est autre chose mais ... il se savait être une bonne oreille - ou du moins on le lui avait suffisamment répété pour qu'il le pense -.

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Lun 18 Oct - 22:42

T’es énervé. Quand t’es énervé, tes muscles se tendent et ton esprit se muselle. Tu n’es qu’un animal qui n’est plus en cage. Tes réactions sont parfois disproportionnées et trop intenses, manquant de discernement. Ta respiration lourde et saccadée. Ton regard se faire dévoreur d’âmes.

Il percute ton dos.
Maladroitement.
Inlassablement, ta main lâche en réflexe l’individu pour se fermer en un poing dévastateur qui s’écrase sur le visage de Tao lors de ta volte face.

Ton coeur manque un arrêt immédiat. Ta colère fuit, lâche. Il ne reste que tes actes et ton incessante respiration. Plus rien n’existe autour de toi alors que sur le visage de l’homme dément qui fait perdre ton attention et tes battements de coeur depuis des semaines, assume l’entièreté de ta rage sur son visage. Visage qui ne met pas longtemps à marqué sous ton coup, tout comme à devenir humide.

Tes genoux chancellent et tu te trouves à terre devant lui qui est déjà à terre sous la pression de ton impulsion. Le loup enragé est devenu louveteau devant l’énormité de ce qu’il vient de faire. Tes vieux démons te rattrapent. Monstre. Tu n’es qu’un monstre pour heurter ainsi les gens auxquels tu tiens. Regarde ce que tu fais à ce visage déjà fragile. Regarde ce que tu fais. Tu ne vaux rien. Ni son attention, ni son attention. Ton regard, évoquant le choc de ton action, s’emplit de larmes à son tour alors qu’il se dirige sur le sol pour voir le joint qui avait volé en l’air sous ton action stupide. T’es qu’un con, Yoichi. T’es qu’un putain de con. Tes mains attrapent les siennes alors que ton regard cherche le sien.

« ... J’suis désolé. »

Tu sais pas ce que ça vaut à ce moment là. Le désespoir. Tu es désespéré de ta propre personne. Mais ça fait un moment déjà, tu le sais. Tes mains le tirent à toi et tu l’enlaces lourdement, faisant attention que ta poigne ne viennent pas briser ses côtes vu les ravages qu’elle avait fait pour le foutre au sol. Tu trembles, instable.

« Merde, merde, merde. J’suis désolé. »

Ta voix rauque se brise, s’échoue contre lui. Tu voulais pas le frapper. Pas lui. Puis, tu fais un truc con. Encore plus con que tout l’reste. Tes mains attrapent ses joues et tu poses tes lèvres contre les siennes, tes larmes roulant sur vos joues respectives. Qu’il fuit, qu’il court. Qu’il t’échappe. Tu le rattraperas.
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Lun 18 Oct - 23:07

Second souffle.

407 mots

Ft. Yoichi Cooper

Ce n'était pas fait exprès, cette chute, ce choc non plus. Le brun n'était pas fan des contacts alors il n'en aurait pas initié, surtout un aussi violent après l'altercation que Yoichi venait de subir.

Aïe.
C'est la seule chose à laquelle le cerveau complètement défoncé du pauvre chanteur a pu faire résonner. L'information avait du mal à passer et la première qu'il capta vraiment fut la douleur à ses fesses qui avaient percuté le sol. La deuxième, la pression de ses mains sur les deux côtés de son nez. La troisième, l'éclair de douleur fulgurant qui amena quelques larmes au coin de ses yeux. Merde, ça faisait mal ...

- A-aïe...

Un tremblement anima sa colonne vertébrale, ses bras et ses jambes alors qu'il essayait de réaliser ce qui venait de se passer. Mais alors que Tao Yàn levait les yeux vers son ravisseur, un flash passa devant ses yeux et tout devint blanc. Il y eut seulement quelques mots en taïwanais, des sensations violentes au niveau de l'abdomen et des cuisses et cette puissante, si puissante envie de rendre son déjeuner.

- Merde, merde, merde. J’suis désolé.

Ce sont ses mains qui le ramenèrent sur la terre ferme. Ses mains, son étreinte et puis ce baiser qu'il lui donne et lui arrache à la fois. Tao sent sur ses joues, des larmes qui coulent en continue et qui ne sont plus les siennes. Il reste figé pourtant, les yeux grands ouverts, dans l'incompréhension totale de ce qui venait de se passer et surtout, tremblant de tout son corps. Pas du coup, non. Des voix plutôt.
Ses mains ensanglantées sont retombées le long de son corps alors que Yoichi s'écarta et que le chanteur reniflait doucement.

- T'as pas ... des mouchoirs ?

Pour le sang ... et les larmes ... putain mais c'était quoi cette soirée.

- Et puis ... Il vit du coin de l'oeil le joint par terre. Ecrasé au sol. ... Et ... Ecrasé. Comme lui, écrasé.

Et quoi, et rien ? L'étudiant sentit un hoquet le prendre à la gorge, son regard se fixa plus bas, immobile comme perdu dans un ailleurs trop loin alors que ses longs doigts calleux venaient agripper ses propres épaules pour contenir de violents tremblements qui grimpaient.

- 'uis d'solé ...

Mais il n'était pas sûr de savoir s'il parlait à son dealer ou à un visage venue d'outretombe.

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Lun 18 Oct - 23:39
Tu t’en voulais pas de ce baiser. Etrangement, il n’avait pas fuit. Le pire c’est qu’il ne semblait pas en état de quoi que ce soit et t’avais surtout agis par impulsion que par réelle passion. T’inspires et te calme, ta colère partie comme une lâche ne reviendra pas ce soir. Là, ce qui t’importe le plus c’est la détresse de Tao. Tu grondes, fronces les sourcils devant ses excuses. T’en veux pas, mais quelque chose ne va pas. Il semble réellement perturbé par quelque chose. L’idée que t’as peut-être frappé trop fort t’effleures l’esprit momentanément. C’est pas possible. T’as pas tout ruiné comme ça, si ? T’es trop con.

Tu cherches à te redresser sans le laisser à terre. Tes mains passent sous ses jambes et derrière son dos, puissamment pour le soulever en même temps que tes genoux quittent le sol. Tu le presses contre toi. T’es pas prêt de le lâcher. Tu sais pas où tu vas l’emmener. Safe. Une safe zone. La seule qui te vient à l’esprit c’est ton propre appartement, mais tu ne connais pas la sienne. Réfléchis, Putain. Réfléchis. T’as pas trente solutions. Tu commences alors à marcher, ignorant le monde autour de toi. Tu dois trouver une safe place. C’est tout ce que tu demandes. Ton regard est happé par une lumière au coin de la rue. Tu tournes alors, serrant contre l’unique raison de tes inquiétudes, lui jetant des regards de temps en temps comme si sa lueur pouvait s’éteindre à n’importe quel moment.

La lueur de lumière était une lumière d’un vieil hotel. Tu ouvres la porte aidé de ton coude et ton épaule, avant de la refermer avec le pied. Ton regard cherche l’hôte et lorsque tu le trouves, tu le regardes droit dans les yeux. Tu ordonnes une chambre, la meilleure possible. On te guide jusqu’au troisième. Tu prends les escaliers, lentement mais surement. Tu ne lâches pas la plume brisée entre tes bras. Lorsqu’il ouvre enfin la porte, tu prends la carte magnétique entre tes dents et rentre sagement en refermant la porte. T’observes l’endroit. Tu vas claquer toute ta thune de la soirée dans cette chambre... Déjà, elle a un salon. Petit, certes, mais présent. Un lit dans le fond et une salle de bain surement immense. Qu’importe. Tu te diriges avec ton précieux paquet dans un coin de la chambre, le reposant sur le sol avec toute la douceur dont t’étais capable, posant la clé sur la table de nuit avant de tirer violemment la couette du lit pour enrouler le drogué dedans. Tu te redresses ensuite pour monter un peu le chauffage et t’asseoir à coté de lui, cherchant dans tes poches un nouveau joint, restant non loin de lui. C’était con, mais ton reflèxe, dans ce genre de moment, était de créer un endroit cocooning ou il pourrait se sentir bien. T’as peut-être des réflèxes cons, mais là, tu calmais tes propres angoisses qui revenaient au galop. T’étais à moitié présent depuis que t’avais fais ton geste, encore plus de le voir dans cet état. Tu posas le joint sans l’allumer sur la table de nuit avant de venir contre Tao, l’enlaçant de tes bras.

«... It’s ok. I’m here. You’re not alone.»
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Lun 18 Oct - 23:59

Second souffle.

764 mots

Ft. Yoichi Cooper

Il s'était senti décoller du sol, littéralement. Tout son côté gauche s'était écrasé contre un torse dur et la prise sous ses jambes et dans son dos ne lui laissait aucun échappatoire. Ce n'était de toute manière pas comme s'il avait voulu partir à toutes jambes ; et même si ça avait été le cas, l'aurait-il pu ? Non. Aucunement.
Même si la situation le mettait inconfortable et qu'y repenser dans le futur lui tirerait certainement des élans de honte, pour l'instant le brun recroquevilla ses poignets contre son torse, contractant les maigres muscles qu'il avait pour mieux trouver sa place dans les bras du dealeur.

Des gens autour d'eux, il y en avait : Tao en avait autant conscience qu'il ne s'en rendait pas compte. En revanche, le flash d'appareil photo le fit sursauter, mais le pas qui s'accélérait sous lui lui fit comprendre que Yoichi n'avait clairement pas le temps de se soucier de ce problème. Les jambes toujours fébriles et tremblantes, le chanteur voulait lui demander de le déposer au sol mais sentait que s'il s'exécutait, il s'écroulerait de nouveau. C'était ridicule cette position, cette posture déplorable. Si cela arrivait aux yeux et aux oreilles de ses parents ... L'étudiant sentit une boule se former dans sa gorge à cette idée. La façon dont il était comprimé en plus de celle-ci rendait sa respiration difficile. Et son esprit embrumé de drogues et des tentacules visqueuses des traumatismes faisait tout pour le tirer encore plus bas.

La lumière soudaine de l'hôtel lui fit crisper les paupières et chercher un peu plus l'ombre contre le corps de son porteur. L'odeur masculine qui se dégageait du vêtement lui fit remuer le nez ; c'était étrange, quoique pas désagréable. A cet instant, Tao sembla se rendre compte qu'il connaissait davantage la pression d'un corps d'homme que de celui d'une femme. Ce n'était pas des choses qui l'intéressaient mais ... à force de dormir avec Miharu, puis Joël et ses autres amis aussi, sans compter son expérience avec Jace et ... et avec celui qui prenait soin de lui à présent ... Oui. Cela faisait beaucoup d'hommes pour très peu de femmes, pour quelqu'un qui se disait hétérosexuel.

Posé comme un fardeau sur un matelas moelleux et brusquement enroulé dans une lourde couette, il ouvrit légèrement les yeux juste le temps de voir le plus vieux se coucher contre lui. Le murmure coula dans son oreille, lui tira un nouveau frisson alors qu'il fermait mieux les yeux, sans rien dire, sans bouger, sans protester. Le saignement semblait s'être arrêté. Il avait du imbiber son propre sweatshirt, sans parler des affaires de Yoi'. Mais pour l'instant, il n'en avait pas grand chose à faire. Les minutes passèrent, par tranches de dix, avant qu'enfin il n'essaye de se redresser sur un coude :

- J'ai besoin d'une douche. T'as surement du sang sur toi.

Une douche ou un bain ... oui, peut-être qu'il aimerait se détendre dans l'eau chaude pendant un moment. Difficilement, le brun se tortilla pour sortir de la couette, manquant de s'écraser au sol avant de marcher jusqu'à la salle de bain, beaucoup trop grande pour une seule personne. Bon, lui avait l'habitude de ce genre de choses mais ... Tao Yàn avisa la grande baignoire d'angle et ouvrit les vannes d'eau chaude en fixant le carrelage blanc.
Jetant un regard en arrière, il avisa son visage dans le miroir. C'était ... un peu comme un film d'horreur.

- Je crois qu'tu m'as cassé le nez. Lâcha-t-il à l'attention de l'autre en allant se rincer la gueule à l'eau froide.

C'était déjà mieux. Tirant un peu sur son tee-shirt, il s'arrêta net avant de regarder à travers la porte ouverte.

- ... Tu peux v'nir. Si tu veux. Mais allume pas la lumière s'teu plait.

Ses vêtements tombèrent, sauf son boxer bien sûr et le brun éteignit toutes les lumières, ne laissant d'allumer que de petites loupiottes sous l'eau, d'un éclairage très faible. Il ne voulait pas que l'autre voit ses cicatrices. Les autres fois ... la lumière était éteinte aussi.

- C'est un peu une petite piscine. Dit-il en pénétrant dans l'eau et en allant s'asseoir dans un des coins, les yeux à demis-clos pour surveiller les déplacements extérieur.

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Dim 24 Oct - 19:50
Tu le vois qu’il se calme, le suricate apeuré. Il reprend contenance. Ouai, ton tee-shirt est tâché mais t’en as pas grand chose à faire là. T’observes le manège du plus jeune qui semble vouloir se relaxer dans un bain. Tu le laisses faire, allongé sur le lit. Finalement, tu te redresses pour aller ouvrir la fenêtre et allumé ton joint.

Tu commences à te poser des questions. Est-ce que t’es réellement bien, pour lui. Est-ce que tu aurais la patience, pour lui. Malgré ta flamme qui brûle, à sens unique encore, tu ne sais pas combien de temps cela pourrait durer. Ni si réellement oui ou non, cela avait un sens pour lui. Pour toi. Il avait l’air bien sans toi, sans que tu le brusques. Il n’a pas réellement changé après réflexion, avant ou après ta rencontre. Tu fermes les yeux et soupire, entendant sa voix qui te réclame. Non, il ne te réclame pas. Il te dit que tu peux le rejoindre, mais sans lumière. Tu fronces les sourcils et te diriges vers la salle de bain, posant ton épaule contre la porte et observe l’obscurité. Il est dans le bain, tu le discernes à peine. Tes yeux sont fatigués alors qu’il s’ouvre et se ferme. T’hésites. Tu te dis que c’est une mauvaise idée de continuer à entretenir ton espoir, sa déchéance et votre perte.

Tu ôtes ton haut, retire ton bas. Gardant ton sous-vêtement alors que tu tires une taffe, tu rentres dans la salle de bain à demi-obscure, ta silhouette bercée par la fumée que tu traines derrière toi sans prendre réellement en compte si oui ou non, des détecteurs de merde se déclencheront. Tant pis si c’est le cas, t’es un peu à l’ouest là. Tu glisses tes jambes dans l’eau et reste en face de lui. T’as pas le choix que tes jambes le frôlent. Elle est grande la baignoire, mais faut pas pousser, tu fais presque deux mètres. Tu tires sur ton élastique et tes cheveux se libèrent alors que tu poses ta tête en arrière sur le rebord, les yeux fermés.

Tu profites de la chaleur du bain, en silence, beaucoup trop perturbé par tes réflexions internes et peut-être les décisions futures que tu prendras. Persuadé que les choses ne mèneront à rien, choqué par tes propres actions à son encontre, tu sombres. L’oubli est peut-être la meilleure chose à faire.
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Dim 24 Oct - 20:23

Second souffle.

462 mots

Ft. Yoichi Cooper

Il fait chaud dans l'eau. Ça lui fait l'impression d'un cocon délicat à Tao Yàn, c'est plutôt satisfaisant ... Très lentement, il se sent couler et la brume dans la pièce s'épaissit comme celle à l'intérieur de son crâne. Il fait bon là. Seul son bout du nez est un peu, alors l'asiatique se laisse glisser un peu plus afin de pouvoir le plonger dans l'eau chaude. C'est mieux ... un frisson le prend tout le long de son épine dorsale, avant qu'un bruit n'attire son attention.
Il est entré, silencieux mais imposant comme à son habitude. C'est comme si sa simple présence emplissait la pièce, n'y laissant ainsi pas même quelques microcellules de vide. Son regard s'attarde sur la dangereuse qui luit dans l'obscurité presque totale de la salle de bain, puis sur le roulis de ses muscles qui se débarrassent des vêtements avant de pénétrer à leur tour dans l'eau chaude. Le niveau monte, la ligne transparente atteint désormais presque ses paupières basses, qu'il plisse de ce fait un peu afin de ne pas se retrouver aveuglé.

Tao remue un peu, ramène ses jambes à lui afin de laisser plus de place à l'autre.
Yoichi ne bouge pas. Seul son torse semble vivre, alors qu'il laisse tomber sa nuque contre le rebord et qu'il retourne à l'état de statue. Les secondes passent, puis les minutes : l'étudiant voit ses longues jambes squelettiques se détendre par obligation ; son dos lui fait mal. L'allongement l'oblige à les appuyer contre celles du brun. C'est un peu gênant pour lui qui n'est pas tactile, mais pas assez ambiguë pour l'obliger à fuir de suite. Et le dealer qui ne bouge pas d'un pouce.
Au final, la détente le gagne.
Cinq minutes. Dix.

Est-ce qu'il s'est endormi ?

Le chanteur a envie de murmurer son prénom mais rien ne sort. La gorge bloquée, il hésite avant de se mouvoir difficilement, sortant de l'eau de moitié. Sa paume vient s'appuyer sur le rebord de la baignoire, non loin de la tête du plus vieux alors qu'il se penche au-dessus de lui. Le mince bruit des gouttelettes qui roulent de sa peau au corps de Yoichi lui rappelle que son ouïe est encore valide. De là où il est, il use de ses maigres muscles abdominaux pour se maintenir sur une main, afin de saisir délicatement la clope restée allumée, agonisante, afin d'éviter que le brun se brule.
Tout ça en espérant qu'il n'était pas réveillé ... parce que la proximité gênante pourrait rapidement faire naître une nouvelle maladresse accompagnée d'une mince rougeur.

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Dim 6 Mar - 18:25
Tu ne dors pas. En réalité, tu te reposes simplement. Tu es toujours dans ton questionnement interne sur la marche à suivre. Tu es toujours dans ce qu’il semble être un «entre-deux» mental, ou tu pèses le pour et le contre. Tu es clairement attiré, mais les freins dans une relation ne sont plus de ton âge. Tu comprends les issues de chacun. Tu comprends et acceptes. Parce qu’au fond, t’as un bon fond. Au fond, t’as envie que les choses marchent quand tu as décidé quelque chose. Tu te sentirais con, trahis et déçu, si tu te détournais de lui parce qu’il n’arrive pas à passer le cap avec un homme. Ou peut-être juste, avec toi. Les yeux toujours fermés, tes pensées s’installent. T’étouffes. T’as envie de sortir de cette baignoire, mais lorsque tu allais prendre ta décision, un mouvement dans l’eau te fit stopper tout les tiens. Tu coupais presque ton souffle alors que tu sentais son corps se mouvoir au dessus de toi. Ses caresses sur tes doigts, tu comprends qu’il s’agit alors de la cigarette qui l’attire. Il est prévenant, ou bien en manque de nicotine. Un cas comme dans l’autre, ton coeur fond. Ton corps s’enflamme de cette si mince proximité.

Tu n’étais pas du genre précoce, en tant normal. Mais il te faisait tellement languir. Tu avais tellement envie de le serrer contre toi, alors que ce n’était qu’une poignée de fois que vous vous êtes vus. Tu n’étais que son dealer. Tu n’étais rien de plus, en plus de cela, il fuyait beaucoup de choses. Tu ne pensais pas le frapper un jour. Tu ne pensais pas non plus te retrouver à demi-nu contre lui dans une baignoire. Tu savais. Tu savais qu’il faisait des efforts. Inconsciemment. Ou consciemment. Tu le savais, tu ne pouvais pas marcher dessus. Alors tu n’ouvres pas les yeux. Tu ne veux pas le briser dans cet instant, tu ne veux pas tout niquer encore une fois.

C’est pas toi qui nique tout, là. C’est ton corps. Ton corps en manque, ton corps d’homme remplis de désir pour lui. Qui s’affole, se durcit. Malgré toi. Malgré tes pensées que tu gardes sages et pures. Fuck. Tu sens sa jambe glisser contre toi, tu sens son corps prendre appuie mais il n’a pas assez de force pour faire monter toute la pression. Il va te sentir, c’est obligé. Tu dois dormir, faire au moins semblant. Il partira de ce bain et tu pourras te soulager. Tu l’espères du moins, mais ton corps te trahit à nouveau et tes battements de coeur s’affolent, faisant vibrer tes oreilles. Merde. Merde, merde. Tu te détestes d’être si impuissant face à ce jeune.
A-Delta Lord
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Dim 6 Mar - 18:43

Second souffle.

580 mots

Ft. Yoichi Cooper

Son index et son majeur arrivent enfin à pincer la cigarette qu'il retire tout délicatement des doigts de Yoichi, frôlant d'un geste caressant son poignet du sien avant de laisser tomber la dangereuse sur le sol carrelé. Là, elle fume un peu puis s'éteint : le choc l'a atteint à la tête. Létal et quasi immédiat ; l'agonie ne dure pas.
De là où il est, Tao Yàn sent le souffle lent et reposé geler la peau fine de sa gorge. Un peu en équilibre, il a peur de faire un mauvais mouvement, de glisser et de s'étaler peu gracieusement sur lui. Son bras tremble un peu ; la peur que son coude ne s'aide étouffe une respiration.

Il entend avant de sentir.

L'oreille est trop habituée à déceler le moindre changement dans la musique. Ainsi, lorsque l'organe vital de son dealeur s'affole, il entend. Crois qu'il se fait des idées, dans un premier temps. Et puis il y a la sensation de pression contre sa cuisse, qui fait naître une interrogation. Ses yeux commencent à se baisser, dévalent le torse musclé, tombent sur le bord du vêtement et s'arrêtent. Pas plus bas. C'est bon, il a compris. Quel idiot.
Son coude tremble.
Il va céder.
Le taïwanais a cette envie soudaine de lui murmurer un "tu dors ?" délicat prêt de l'oreille, mais la possibilité que la réponse soit négative l'angoisse. Le jeune déglutit sourdement. Tao n'est pas du genre à prendre des initiatives, surtout dans ce genre de situation.
Well.
Tao n'est pas du genre à se retrouver dans ce genre de situation non plus, after all.

Avec toute la force qu'il lui reste, son biceps l'amène vers l'avant pour poser son avant-bras sur le rebord de la baignoire. Lorsque sa poitrine se gonfle, elle frôle celle de Yoichi tant ils sont proches. Et lui, il dort.
Non. Tao détecte un mince tressaillement derrière les paupières closes. Soit il fait semblant, soit il est sur le point de se réveiller.

Dans la salle de bain, l'obscurité s'est installé. Pas le moindre bruit ne transperce le silence. Pas le moindre intrus ne les dérange.
L'étudiant repense à Miharu, au Lux, au joint, au groupe, au coup, au trajet jusqu'à l'hôtel, à la chambre. Quelle heure peut-il bien être ? Il aimerait éviter d'avoir à vérifier. Son portable est loin, la lumière sera agressive et il se surprend à ne pas vouloir s'éloigner de la peau du japonais. Il en émane tellement de chaleur qu'il pourrait réchauffer l'eau du bain à lui seul. C'est peut-être ça qui la garde à bonne température d'ailleurs ? Ou qui maintient au chaud jusqu'à ses os.
Tao Yàn ne se souvient pas avoir été aussi proche du visage de quelqu'un d'endormi. Même dans le noir, il discerne les traits, la détente et la tension en même temps. Quelques cicatrices à peine visible. De très légères cernes. Une petite sécheresse à la lèvre inférieure.
Automatiquement, le musicien humecte les siens. Sèches, également.
Son front tombe doucement contre le sien. Le bout de son museau court contre l'aile du sien, sa nuque se brise sur le côté prête à laisser tomber la tête lourde du drogué contre l'épaule de l'endormi.

Il expire.
Inspire.
Et goûte au premier baiser désiré de sa vie.
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A-Delta Lord
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Mer 25 Mai - 22:33
Tu sens ses lèvres contre les tiennes. Bouger serait l’option la plus folle que ton esprit pouvait avoir, mais tu ne pouvais pas non plus rester intact. Ce contact, c’est tout ce que tu désirais. Depuis longtemps. Si longtemps que tu ne comptais plus les heures, les messages et les discussions que tu avais entamées avec lui. Des moments précieux qui restaient dans ta mémoire. Des moments que tu ne pourrais pas oublier.

Ce premier baiser en ferait partie.

Ton souffle se fit court alors que ta langue, sauvage, se glissa pour venir chatouiller ses lèvres. Humides, chaudes. Cette lenteur n’aidait en rien ton impatience, mais plus tes muscles se tendaient de la situation, plus tu ne bougeais pas, figé. Plus aucun doute cependant, tu étais bien réveillé. Ta langue traîtresse avait bien fait comprendre le message et malgré la peur que tout s’arrête, qu’il fuit et te rejette encore, tu t’accrochais à cet espoir qu’il continue ce qu’il venait de commencer. Un espoir chaud qui réchauffait ton bassin et que personne n’avait fait vibrer depuis quelques années.

Sourds aux accusations de ton esprit, ton coeur et ton corps battaient à l’unisson pour cet homme. Un simple baiser et tu étais déjà sien. Comment avait-il fait pour te rendre si mortellement obsédé par sa présence ? Un baiser et tes doutes oubliés. Passagèrement, cependant, tu le savais, mais tu profitais. Tes doigts se crispaient alors qu’ils faisaient bouger l’eau pendant qu’ils venaient agripper le bord de la baignoire, effleurant les siens. Tes lèvres ne s’étaient pas résous de quitter les siennes, sauf s’il employait un mouvement de recul que tu ne retiendrais pas.

Tu avais compris que cela ne servait à rien de le forcer. Tu ne voulais plus le forcer. Même si ce baiser était la seule chose que tu aurais de sa part, pour la suite de ton existence. Tes yeux passèrent de fermés à mi-clos, évasifs. L’eau coulait le long de ton dos alors que tu te redressais doucement, luttant contre l’envie dévorante de le serrer dans tes bras pour ne jamais quitter ses lèvres et cet instant. Les secondes sont longues et durent des heures dans ton esprit.

Un dégourdissement plus tard et tes muscles commencent à se détendre légèrement. Comme soulagé, au final. Tu n’avais pas forcé ce baiser.
Ni ne l’avais incité.
Il l’avait fait de lui-même.
Son envie, son consentement, était la chose la plus excitante et sincère qu’il pouvait t’offrir.
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Mer 25 Mai - 22:53

Second souffle.

537 mots

Ft. Yoichi Cooper

C'est chaud, dans son ventre.
La montée de la lave qui s'écoule par le bout de ses lèvres, pressées contre leurs jumelles, s'approchent et s'écartent pour mieux se rejoindre. Le muscle humide bien réveillé qui s'introduit dans leur échange ne laisse plus aucun doute quand à l'état de sommeil absent du japonais ; lentement, les muscles s'échauffent, Tao retient un gémissement.
Surprise, plaisir.
Il goûte à la nouveauté.
Ses phalanges se serrent contre le bord de la baignoire jusqu'à blanchir, il sent le corps à la poitrine légère qui se redresse contre le sien, lourd d'une appréhension qui ne peut pas qu'être dirigé envers le genre de Yoichi.

Et vient la rupture.

Ça fait beaucoup pour son cerveau défoncé, ses neurones handicapés, sa résistance émoussée.
Tao s'écroule contre le torse du plus vieux, coupe le baiser pour appuyer son front sur son épaule. D'une respiration difficile, il récupère la vision qui lui avait été ôté, ainsi que l'ouïe.
Plic ... ploc ... chantent les gouttes qui dévalent ses mèches pour s'écraser dans l'eau du bain.
Le même son que ses angoisses qui viennent mourir au fond d'un profond soupir.
Il sent, tout. Le corps de l'autre, la chaleur de sa peau, l'afflux sanguin de son bassin, la contracture de ses muscles. Le désir dans sa respiration. C'est relativement instinctif, plus que réfléchit ; il a l'impression que c'est la première fois qu'il se sent vivre.

- Regarde moi ...

Murmure-t-il comme une supplique, un secret qui doit échapper aux murs et au carrelage. Un secret qui s'emprisonne d'un mouvement dans un nouveau baiser.
Ça y est. L'afflux sanguin est partagé. Tao accepte de se sentir glisser un peu plus dans la baignoire alors qu'une de ses mains quitte le bord pour effleurer la nuque musclée penchée sur lui, tandis que l'autre se retient désespérément à la céramique comme pour ralentir une chute déjà bien entamée. La décadence d'une âme et d'un corps.
Embrasse moi encore ...
Sa propre langue court enfin sur sa jumelle, avec moins d'impression mais toujours peu d'expression. Maladroite, elle explore, frôle le palais et revient attribuer une caresse. Des pics de chaleur incessants cognent son échine sans qu'il sache si l'eau du bain est mise en cause ou non. Dernière réflexion naïve peut-être. Mais il est bien là. Dans le noir. Contre Yoi'. Sur ses lèvres.
Les yeux fermés et les oreilles sourdes.

Son bassin a bougé sans qu'il s'en rende compte une fois, deux fois. La troisième fois c'était plus franc, ça lui a tiré un mince râle qui disparait sous un nouveau baiser. Plus dur. Plus ferme. Le genre de baiser qui sait.
L'étudiant n'est pas du genre à parler ; là tout de suite il aurait bien voulu, mais pour dire quoi ? A part la peur de dire quelque chose de travers ou que sa propre voix le tire de son berceau de chaleur, rien ne vient. Mais ses désirs refoulés apparaissent de plus en plus clairement : l'espace de quelques minutes, il se sent enfin apaisé.
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Mar 2 Aoû - 17:45
T’entends ses mots.

Tu te demandes si tu les imagines. Pourtant, c’est bien son souffle qui s’échoue sur ton corps.

La fréquence de tes battements de cœur accélère.

Tu te sens pousser des ailes.

T’es con, putain.

On dirait un adolescent dans ses premiers émois. Il te fait ressentir des choses que tu pensais avoir oubliées. Un lien qui semble s’effacer, au fil du temps, et qui pourtant vibre dès qu’une symphonie plus grande que les autres frappent en plein thorax.

Tu décides enfin de bouger un bras.

Ses paroles étaient la clé de ta prison et ton regard, lui, s’ouvre pour offrir un reflet noircit par le peu de lumière de cette pièce.

Ton bras soutient, n’impose rien. Tu ne souhaites pas le voir s’échouer dans cette baignoire, ni s’échouer sur n’importe quelle autre surface.

T’es loin d’être le mec le plus délicat, et tu le sais.
T’es loin d’être le prince charmant et tu fais énormément de merdes, surtout amoureusement parlant.
Tu te doutes d’une chute, un jour ou l’autre. Similaire à cette baignoire, où la glissade sera lente.
Tu sais, pourtant. Que t’amortiras sa chute, quitte à ce qu’elle t’arrache un bras en passant.

Tu réponds au baiser, doux.
Caresses partagées.
Frôlements incontrôlés.
Bientôt pulsions.

Un grognement s’arrache de tes lèvres. Un avertissement, qui se voulait pourtant accompagnateur plus que réellement méprisant. Tu ne tiens qu’à un fil. Un fil qui se distant, qui vibre, et qui peut s’étirer pendant un long, long voyage. T’as pourtant tes points de rupture, et parfois, ils sont frôlés.

Ton bras s’est tendu pour venir agripper ses hanches, tes doigts blanchissent sous la pression avant que ton bassin réponde au sien dans un mouvement qui fait vibrer l’eau.

T’as chaud, tu suffoques presque dans ses baisers. T’en veux plus, mais tu n’exiges pas. Tu es sage. Ton point de rupture est titillé, mais jamais atteint.
Pas encore.

Un coup de bassin.
Encore.

L’eau s’échappe un peu trop, quittant ce navire turbulent où tes doigts s’accrochent sur les os saillants. Ce corps imparfait t’appelle. Répondant au tien. Tu le sens, tu le sais. Tu te fais sage, tu te fais impatient. Une mixité qui demande une stabilité dans un flot continu d’effluves.

Souffle chaud.
Râle rauque.

Tes oreilles tambourinent d’une valse, dont tu sais, tu ne te lasseras pas avant un moment. Un long moment.

Une valse qui t’avait manqué et dont tu connais les pas...

La fréquence du coeur.
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Mar 2 Aoû - 18:30
Les doigts dans ses hanches le font souffrir. Terriblement mais il ne dit rien, se retient. Le corps de Tao Yàn à l'habitude d'être maltraité et en même temps, cela l'a rendu sensible, si sensible. Loin de lui l'absence de douleur chronique que ressentent certains ; lui, à cet instant, il ressent tout.
Autant la chaleur de l'eau que le corps bouillant de Yoichi, que son érection qui grandit encore, que celle du brun qui en fait de même, que le souffle sur la peau, l'humidité de sa langue, que ...
Il ne manque que les bruits.
Mais il y en a aussi, des sons. Le frémissement de l'eau, les respirations sifflantes. Et les grognements, les grognements du japonais qui creuse ses propres reins d'une étreinte possessive. Ça lui fait peur. Ça le rassure aussi. Tout ça à la fois et lui surtout, lui : le dealeur contre-indiqué qui lui fait découvrir à quel point son cerveau peut être contradictoire.

Le râle qui explose contre son oreille le fait frémir d'une force insoupçonnée. Ça part du haut pour s'écraser à l'orée de ses fesses. Tao avance les reins, entraîné d'un réflex qu'il ne connaissait pas. Dans cette situation, le jeune homme semble faire la connaissance d'un nombre surprenant de sensations et de ressentis. Comme si des muscles et des parties de son corps se réveillaient soudainement.
Un nouveau train l'attrape à la gorge. Il tente de se redresser, glisse un peu. Est rattrapé encore, toujours par la puissance de son partenaire.
Partenaire.

- ... Ah ...

Ça lui a échappé ; c'est la surprise qui parle quand ses hanches prennent vie pour danser en fusion avec leurs homologues. Le bout de ses doigts fourmillent en découvrant la texture tendue de la chair devant lui, épaules, nuques, biceps. Tao cherche une prise sans réussir à la trouver.
Il glisse.
Coupe légèrement ses bras de ses ongles, sursaute, tente de s'excuser mais gémit de nouveau. Ça fait beaucoup pour le non initié qu'il est. Trop, en fait. Alors quand une brûlure sourde et violente par de la base de son sexe pour le transpercer, ses mains tremblantes se crispent contre sa nuque et sa gorge se brise en un long râle tremblant.
Un râle qui a le goût et la texture de son prénom.

Les tremblements secouent sa cage thoracique alors que le chanteur garde son front écrasé contre l'épaule du plus vieux et que, petit à petit, ses yeux s'écarquillent et son visage s'empourpre de honte quand il se rend compte de ce qu'il vient de se passer. Quand il comprend que désormais, l'eau n'est pas la seule à tremper son sous-vêtement. Une honte monumentale s'empare de sa gorge et vient serrer son torse alors qu'il se retient de respirer et refuse de lever les yeux pour croiser son regard dans lequel il a peur de ce qu'il pourrait percevoir.
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