Le deal à ne pas rater :
Bon plan achat en duo : 2ème robot cuiseur Moulinex Companion ...
600 €
Voir le deal

Contraste - Je veux pas mourir tout seul.

 :: Coin sombre Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Ven 9 Avr - 15:03
Il se sent mal, Hater. Il ne s'est jamais senti aussi... seul. Finalement, les choses n'étaient pas si différentes d'avant. Rien ne changeait. Tout se répétait. Les mêmes schémas. Les mêmes relations. Les mêmes discours. Et lui, ne retenait rien. Jamais. La vue brouillée par ses larmes. Le torse couvert de bleus. Darren ne répondait plus à ses messages. A croire que le speed dating, était leur dernier rendez-vous avant qu'il ne se rende compte de la grosse merde qu'était son ami. Avant qu'il ne le laisser tomber, peut-être aussi. Avant qu'il ne se retrouve encore plus seul. Devant le vide d'Isay. Le vide de Kei. Le vide de tout les connards qui avaient croisé sa route, infligeant les bleus de son corps.

Le tel en main, il appelait, sans réponses, le seul ami qui lui restait dans les environs. Pas le seul en général, le seul sur qui il pouvait compter, mine de rien. Il se comptait sur les doigts d'une main. Une main ou il ne restait pas beaucoup de doigts. "Kris.. Kris répond." Il voyait flou, l'enfant. Le perdu. Le jeune adulte ado. Il voyait flou de ses larmes, de ses envies perdues. Il trouvait le chemin de l'appartement qu'il connaissait, du salon qu'il ne fréquentait pas. Il foulait de ses pieds, priant pour que le salon soit encore ouvert à une heure si tardive. Ou qu'il est zappé de le fermer. Ou peu importe la raison, en fait. Il voulait rentrer. Le temps se gatait. Il ne supporterait pas non plus le mauvais temps sur ses vêtements qui seraient trempés autrement qu'avec ses larmes. "Kris putain !" Les mains tremblantes, se posant sur la poignée qui s'enfonça et laissa la porte s'ouvrir, le seul petit plaisir de sa soirée, alors qu'il tomba à genoux dans l'entrée du salon, sans grandes surprises, passant ses mains sur son visage.

Il ne savait pas si son ami était là, puisqu'il ne répondait pas à son téléphone. Il ne savait pas ce qu'il foutait là, au final non plus. Il n'avait pas bu, pourtant. Il était plus sobre et clean que jamais, ce soir. Il était même trop sobre et trop clean, pour que son corps, son coeur, ne supportent encore sa situation. Il n'avait pas eut beaucoup de choix ce soir. Lui qui n'était pas suicidaire pour un sou, aurait simplement pu reconsidérer la question pour des histoires de coeur et de cul. Qu'il était idiot. Et il avait besoin de l'entendre.
A-Delta Lord
A-Delta Lord
Messages : 3225
Date d'inscription : 16/07/2018
Revenir en haut Aller en bas
Ven 9 Avr - 15:18

Je veux pas mourir tout seul.

612 mots

Ft. Hater J. Romanov

J'te laisserai pas mourir tout seul.
Ça sortait d'un cauchemar, un de plus, un qui marque. Ça fait longtemps pourtant, qu'il n'y avait pas eu le droit - longtemps équivalent à quelques jours, tout au plus trois -. La tranquillité n'était jamais trop demandé, surtout lorsqu'on parlait d'accrocher ses heures de sommeil à son plafond pour leur faire faire un tour de manège. Et R.I.P. le bien-être, bye bye les doigts fixent qui évitent le tremblement d'une ligne.
Alors là, comme ça, assis à sa table en verre marquée par le passage de centaines d'inconnus et de plus connus chez lui, l'italien fixait d'un oeil accusateur les somnifères qui roulaient. Foutage de gueule ? Petits et rondouillards, des bébés blancs qui n'attendaient qu'à être avalés pour diffuser leurs substances actives toxiques à hautes doses, dans son organisme déjà bien détériorés. Il aimait pas ça, Kris. Dépendre de pilules. Même si c'était censé n'être "qu'occasionnel" mais, eh, au bout de combien de prise ça ne le devient plus ?

Pas ce soir.
Il avait passé une bonne journée. Pas besoin de subir les assauts chimiques du benzodiazépine une nouvelle fois.
Alors, décidant de laisser son cerveau un peu tranquille pour ce soir, Kris rangea les comprimés, la boite, la boite dans l'autre boite, dans le placard de sa salle de bain et le placard ... était déjà rangé de part son encastrement.

Quelques secondes plus tard, le mince clapotis de l'eau commença à embuer la pièce d'une vapeur chaude, atteignant de sa moiteur la peau mise à nue de l'adulte. La vitre de son téléphone portable s'embua, sur le lavabo, loin de ses yeux et de ses oreilles ; juste assez pour l'empêcher d'apercevoir les sms de détresse qui faisaient vibrer l'appareil à répétition.
Et puis l'eau s'arrête, l'éphèbe sort pour se sécher d'une main lâche, ouvrant la fenêtre dans le même geste pour chasser au plus vite la buée. C'est là qu'il voit ; c'est là qu'il entend. Le claquement de la clenche qui s'ouvre mais ne se referme pas, le bruit distinctif d'un corps qui tombe. Le son était osseux et sec : c'est à genoux et pas face contre le sol. L'urgence n'était pas vitale.

Nouvelle clenche, celle de la salle de bain cette fois, puis le glissement des pieds nus sur le parquet fraîchement lavé, la fermeture lente de la porte d'entrée poussée du bout des doigts. Le cliquetis du mécanisme de la serrure qui se referme. Et Hater, dans un état déplorable, qui ne bouge pas, sur lequel s'appuie le regard d'abord sans émotions du maître des lieux. D'un geste lent, le tissu de son jogging se plie en même temps qu'il s'abaisse, deux bras forts viennent entourer l'être fragile, soulevant le corps abimé jusqu'à son torse couvert d'un simple hoodie ouvert. La prise est ferme, protectrice, le pas lent et précautionneux alors qu'il le porte doucement sur le canapé.
Dans un premier temps, Kris songe à l'y déposer pour le laisser y reprendre des forces, son souffle, seul. Mais l'instinct canin lui gronde de ne pas le lâcher ; alors c'est son assise qui trouve le cuir, son bassin qui garde les fesses du plus jeune contre lui, ses ongles courts qui glissent entre les mèches d'une caresse rassurante et sa voix douce, qui murmure des tendresses à qui voudrait bien les prendre.

- Je suis là, Hater.

J'te lâche pas, Hater.
notes
A-Delta Lord
A-Delta Lord
Messages : 3225
Date d'inscription : 16/07/2018
Revenir en haut Aller en bas
Mer 5 Mai - 15:04
Qu’il se sentait mal. Qu’il se sentait sale. Seul. Isolé de tout. Incapable d’être comprit, apprécié, aimé même. Incapable de satisfaire la moindre personne. Le moindre ami. La moindre envie. Il se sentait juste vide, vide de toutes ses émotions qui l’animaient normalement. Hater, agissait pour ne pas penser. Il faisait chier le monde, pour ne pas se faire chier lui-même. Il parlait souvent, pour couvrir le bruit de ses pensées. Il souriait pour ne pas verser de larmes. Il aimait les gens, plusieurs en même temps, pour ne pas à s’aimer lui-même. Il avait trop d’amour à donner et beaucoup de personnes pour le refuser, ces derniers temps. Les sanglots, il les avaient freinés si fort, jusqu’à la porte de Kris.

Il était tout ce qu’il lui restait.
Il était maintenant le seul et l’unique ami sur lequel il pouvait se reposer quand son sourire ternissait.

C’était une question de vie, ou de mort. Probablement que les émotions étaient trop fortes, ces derniers temps. Lorsqu’il sentit alors la vie, la chaleur et la voix, il comprit qu’il n’était plus seul, pour quelques minutes. Juste quelques minutes dans ses bras. Déglutissant, il n’osait pas ouvrir les yeux, mais ne le rejetait pas. Ca non, c’était bien l’une des seules personnes qu’il ne rejeterait pas dans ce genre de moments.

Intensément, il inspira grandement pour essayer de parler. Expliquer. Se vider. Accuser les maux et les mots. Il déglutit une nouvelle fois et ouvrit à demi les yeux. Clos encore de tout ces sanglots et toute cette peine.

«J’ai mal au coeur, Kris. J’ai mal. J’ai si mal... d’aimer.»

C’était si douloureux. L’amour. Cette chose qui pourtant, n’était pas si néfaste, quand il était intense et dirigé envers quelqu’un qui te le rendait. Ce n’était plus le cas. Ce n’était juste plus le cas. La ligne droite de la conduite du bicolore s’était fissuré quelques semaines, mois plus tôt, quand il avait rencontré son professeur. Dont il s’était éprit trop rapidement. Dont il avait eut des palpitations. Puis, un autre, encore professeur mais pleins de fureur de passions. Puis, elle, puis, lui. Eux. Encore et encore. Se mélant dans son coeur et son corps. Sans jamais cesser, jusqu’à ce que son coeur souffre de ces rejets, de ces envies de retour qui n’arrivent pas.

«Je suis fatigué d’aimer, Kris. Je veux... Je veux mourir dans tes bras.»

Paroles sincères, lourdes de sens. Redressant alors ses ongles contre son torse, Hater commence alors à se le gratter. Intensément, voulant se faire saigner, s’arracher le coeur. S’arracher l’organe qui était indispensable à sa vie. Ses blessures, au coeur, au corps maintenant, il n’en avait que faire.

Il voulait se détruire.
Pour ne plus détruire les autres.
Il voulait se détruire.
Pour ne plus que jamais on l’atteigne.
A-Delta Lord
A-Delta Lord
Messages : 3225
Date d'inscription : 16/07/2018
Revenir en haut Aller en bas
Mer 5 Mai - 15:05

Je veux pas mourir tout seul.

419 mots

Ft. Hater J. Romanov

- J’ai mal au coeur, Kris. J’ai mal. J’ai si mal... d’aimer.

Aaah l'amour ...

Quelle chiasse.

Le malheur des hommes, le bonheur des femmes. L'Enfer était pavé de bonnes intentions, certes, mais on oubliait souvent de dire qu'ils étaient remplis d'amoureux transits, en détresses et esseulés. Toutes ses âmes qui avaient fini par être oubliées. Ce genre de douleur, d'abandon que Kris connaissait bien, trop bien même et qui elle-même, connaissait Kris; Une compagne un peu trop fidèle dont on aimerait se débarrasser sans pouvoir ouvrir la serrure des bracelets. Une belle chienne, en somme.

- Je suis fatigué d’aimer, Kris. Je veux... Je veux mourir dans tes bras.

L'italien écoute les paroles ; ça lui rappelle d'autres corps, d'autres larmes qui s'étaient jetées dans ses bras, dans son lit, dont les sentiments avaient fini par changer. Qui s'étaient à la fin, arrachées le coeur. Un cercle vicieux, le serpent qui se mord la queue : non, Kris n'est pas un bon pansement.
Pourtant, il ne lâche pas le corps mince, au contraire : sa prise s'est faite plus ferme, mais c'est plus de l'instinct qu'une réaction réellement réfléchie. Mais ça lui va aussi.
Ses lèvres se sont appuyées sur le front glacé du plus jeune, une main s'est libérée pour aller chercher la sienne, entrelacer leurs doigts d'une danse qui le tirerait de ses pulsions auto-agressives.
Doux, il aimerait bien dire.

- C'est pas important, ici. Il dit.

Ça va passer, ça passe toujours - c'est pas vrai, chez toi c'est jamais passé. - certes, mais il prie pour qu'Hater ne soit pas comme lui. Ne le sois jamais.
Une fois ses phalanges saisit, il les amène contre son visage, en embrasse chaque jointure avant d'aller découvrir autre chose. Sa tempe tout d'abord, puis une joue trempée pour terminer sur sa bouche humide de sanglots.

- Que puis-je faire pour faire sourire tes jolis yeux, Haty ?

Seuls en pleine nuit, dans le cocon offert par son chez-lui, le petit être en détresse était devenu sa priorité. Et si prendre soin de lui, l'italien ne savait que très peu faire, il excellait dans l'art de s'occuper des autres. D'une poussée des cuisses, il se redressa une fois de plus et cette fois-ci, ce fut les escaliers qu'il entreprit de gravir, afin d'amener le petit chat directement dans sa chambre.

notes
A-Delta Lord
A-Delta Lord
Messages : 3225
Date d'inscription : 16/07/2018
Revenir en haut Aller en bas
Dim 30 Mai - 21:42
C'est à peine s'il sent le contact, Hater. C'est à peine s'il veut le sentir, ce contact. Il est dans un état second, et pourtant, c'était lui, la seule personne chez qui il s'était réfugié. Comme un dernier fil à son existence, une constante. Parfois chaotique et pourtant, si stable en cet instant. Ses yeux à demi-clos s'ouvrirent pour observer ce qui semblait être un rêve irréel et pourtant, la réalité. Il voulait se réveiller, Hater. Espérer que cette souffrance n'était qu'une ironie, qu'une illusion. Qu'un passage. Ne pas vivre les jours, les semaines qui suivraient. Ne pas vivre ce combat, mais arriver directement à la victoire, la guérison. Quand il pourrait sourire à nouveau. Cela, arriverait-il, finalement ? Ne serait-il pas mieux, ainsi bercé, dans les bras connus et inconnus, advita eternam, pour oublier la douleur et la souffrance des actes des personnes qu'il ne pouvait contrôler ?

Il avait quitté le sol, Hater. Il ne s'en était pas rendu compte. Porté ainsi aurait pu lui déplaire, en temps normal. Cependant, le temps, s'était arrêté dans l'esprit du coloré. Arrêté à ce rejet. Arrête aux autres rejets. Arrêté aux coups reçus, aux bleus sur son corps, aux larmes versés asséchées avec le temps, arrêté au battement de cœur de trop. Redressant légèrement la tête contre son cou, il entreprit de respirer à nouveau cet être avec qui il avait déjà partagé les draps, cet être qui le portait quand il n'était plus capable de le faire lui-même. Ah, si seulement, il savait. Si seulement, il pouvait supporter l'importance qu'il avait pour Hater. Si seulement, il comprenait, à quel point, il n'était pas juste un simple ami de secours, quand il était juste seul. S'il comprenait que c'était son amitié, qui le maintenait en vie. Un fin sourire, nourrit de sel, emprunt le visage du bicolore avant que celui-ci ne ferme pas les yeux à nouveau, voulant s'engouffrer dans le noir.

Ainsi, dans le noir, on pouvait rêver. Oublier, imaginer. La vie qu'on aurait voulue. Le passé qu'on aimerait avoir. Les marques qu'on aimerait porter. Les sourires qu'on aimerait graver. Il ne se rendait pas souvent compte, de la chance qu'il avait, ainsi lové, grimpé, affaissé finalement contre des draps. Un lit ? Ses yeux s'ouvrirent lentement, sa main gauche se tendait jusqu'à trouver une parcelle de peau à effleurer.

« Merci... »

Un mot, sincère, murmuré de la voix aussi rauque qui n'avait plus de timbre de vie, plus d'essence. C'était ça, qu'il était, quelque part. Une essence, qui devenait vitale, et lui donnait de la pulsion pour avancer. Non, pas avancer. Rester hors de l'eau, hors de la tombe. C'était déjà... beaucoup. Hater se laissa aller contre les draps et observer le plafond. Sa main était retombée, elle aussi, inerte et vidée de vie. Comme son regard. Il inspira alors grandement, essayant, de se battre contre lui-même et cet état pitoyable dont il faisait preuve actuellement.

« Je veux oublier. Tous. Tous autant qu'ils sont. Sauf, toi. »
A-Delta Lord
A-Delta Lord
Messages : 3225
Date d'inscription : 16/07/2018
Revenir en haut Aller en bas
Dim 30 Mai - 21:43

Je veux pas mourir tout seul.

410 mots

Ft. Hater J. Romanov

- Merci ...

Etendu sur son lit, Hater semblait s'enfoncer dans sa propre fatigue, au sein de ses draps qui avaient l'air prêt à l'engloutir à la manière de sables mouvants. L'oeil riche de fantaisies du tatoueur se posa sur le corps alangui avant de dévier vers la fenêtre. Derrière le store à demi baissé, le lampadaire qui éclairait la rue clignotait sous le passage de quelques insectes. Ils venaient se brûler à son carreau, à force de trop vouloir se chauffer les ailes. Quelques grésillements étaient audibles dans la chambre, de ce fait.

- Je veux oublier. Tous. Tous autant qu'ils sont. Sauf, toi.

Nouveau regard en direction de son ami.
Ses talons se tournèrent pour le faire se rapprocher de la fenêtre qu'il ferma calmement, tournant la poignée pour la sécuriser avant de rejoindre le lit. Son assise se posa sur le matelas qui s'affaissa légèrement sous son poids et déjà, il se penchait pour poser un baiser délicat sur le front clair.

- Oublie les. Ils ne méritent pas ton intérêt.

Le zip de la fermeture éclair de son hoodie se fit entendre, avant que le vêtement ne rejoigne le bout du lit. D'un mouvement svelte, le fauve passa par dessus son cadet avant de se laisser tomber sur le lit dont les lattes craquèrent.

- Ah. J'vais péter mon lit.

Oups.
Ses bras se croisèrent l'un sur l'autre derrière sa tête, alors que Kris poussait un long soupir. Son menton tourna dans la direction du plus jeune pour l'observer de biais, suivre la ligne de sa mâchoire qui s'enfouissait dans une tignasse bicolore.

- Tu veux me raconter ? Ou tu préfères une pipe pour te divertir ? Il lâche, sur un ton amusé, avant de se mettre sur le côté pour caresser sa pommette du dos de l'index, Quoique vu ta gueule, une bonne nuit de sommeil ne serait pas de trop, hein ...

Il connaissait bien, lui, ce genre d'angoisse, ce genre de tourment incessant. Et il savait donc que parfois, la meilleure chose à faire était de se taire et de s'enterrer dans les songes les plus profonds qui soient.

- Ils sont de passage. Je sais pas qui t'as fais quoi, mais c'que je sais c'est que tu vas les oublier. Dans ... allez, peut-être pas deux mois mais dans deux ans, ils n'auront plus aucun impact sur ta vie. Alors, valent-ils véritablement tes larmes, Haty ?
notes
A-Delta Lord
A-Delta Lord
Messages : 3225
Date d'inscription : 16/07/2018
Revenir en haut Aller en bas
Lun 14 Juin - 1:02
"T'aurais pas du prendre ce maxi best-of, je te l'avais dis."

Un silence à nouveau alors que son ami s'était affaissé contre lui. Il fixe alors ce plafond qui ne lui apporte pas les réponses dont il a besoin. L'attention que lui donne Kris, coule contre sa joue et contre lui, remplissant le vide qui s'installe dans son corps pendant un moment, son coeur un court instant. Il laisse alors un léger sourire se dessiner sur ses lèvres, avant une grande inspiration.

"Je pourrais pas bander, là."

C'était un fait.

Il tourna la tête vers le brun, observant son regard, plongeant dans le sien. Il était incroyablement vide, Hater. Il était incroyablement ouvert à toute demande, mais les plus insensées étaient les plus désirables et refoulées. Il ferma alors les yeux.

"J'ai... été tabassé." Comme ses bleus le disent. "J'ai aimé." Comme son coeur le hurle. "J'ai beaucoup, beaucoup merdé." Comme ses cernes le prouvent. Il rouvre les yeux. "Mais je suis toujours là."

Il était toujours là.
Presque sur ses pieds, même s'il avait du être porté.
Il était toujours vivant, avec un coeur qui bat.

Parfois, il se demandait pourquoi.

Il glissa alors contre le brun, osant passer ses mains sous son torse avec alégresse et légèreté, se callant parfaitement contre le corps censuré. Il connaissait bien quelle pouvait être sa place, il connaissait bien quelle était sa place au creux de son épaule, posant sa tête calmement, avant de déposer un baiser doux contre la peau basanée.

"Merci."

Encore, toujours ce mot.
Que dire de plus.
C'était la simple vérité.
Merci d'être là, car sans toi, j'avancerais pas.

Puis, soudain, une autre crise de larmes. Les doigts se serrent contre son torse. La peine monte, grandissante, les larmes ne cessent qu'à ternir son sourire et ses yeux. Il a envie de hurler, le bicolore, mais se retient. Il se retient de toutes ses forces contre ce torse, si bien que ses poings en deviennent blancs. Il déglutit, inspire, cherche son souffle, agonise, lentement. Il s'éloigne alors brusquement, pour s'asseoir, comme si ça allait l'aider à quoi que ce soit. Il a besoin d'air, l'enfant.

Il retire son haut, pose la main sur son propre torse, cherche son souffle, paniqué. Incapable de respirer correctement. Il sent son coeur battre fort. Beaucoup trop fort. Intensément. Il va vraiment mourir, là ? D'une putain de crise d'angoisse ? Fuck.
A-Delta Lord
A-Delta Lord
Messages : 3225
Date d'inscription : 16/07/2018
Revenir en haut Aller en bas
Lun 14 Juin - 1:21

Je veux pas mourir tout seul.

467 mots

Ft. Hater J. Romanov

- T'aurais pas du prendre ce maxi best-of, je te l'avais dis. Puis, Je pourrais pas bander, là.

Pfff sérieusement ? C'est ce que voulait dire son visage qui venait de se tordre d'un haussement de sourcil faussement outré.

- C'est un défi, gamin ?

Genre, il pourrait pas bander. Mais what the fuck, comme si le tatoueur allait lui laisser le choix. Il allait le redresser à la pompe s'il le fallait. Perdu dans ses pensées vaguement délirantes, Kris ne sentit que tard, le corps de l'étudiant rouler dans sa direction avant de l'enlacer. Le museau d'Hater contre sa pomme d'Adam provoqua un frisson qui le prit à la nuque, tirant une déglutition douce et une prise plus lente contre son dos. L'avoir dans ses bras, ce n'était pas la première fois ni la dernière et c'était surtout loin d'être désagréable.
De nouveau ce remerciement. Quand est-ce que le russe allait comprendre qu'il n'avait pas à le remercier de quoi que ce soit? C'était normal pour lui d'aider son prochain, encore plus quand celui-ci se baladait avec la mention "pote de Kris" collé au front.

- C'est ok, t'inquiète.

Chuis là pour toi, moi, il aimerait dire, mais les aveux le prennent de court. Le font froncer les sourcils légèrement, mais pas partir en vrille comme ça aurait été le cas quelques poignées de mois auparavant. Non, là l'italien reste immobile, calme dans toute sa réflexion, serre seulement un peu plus l'être contre son torse.
Il allait leur faire la peau.
Ou pas. Quoique. Une réflexion s'imposait.
Mais avant qu'il n'ait pu ouvrir la bouche pour faire part de ses pensées relativement morbides à son jeune ami, il sentit une pression contre son torse qui l'incita à le lâcher. L'écart, rapidement suivit d'un torrent de larmes et d'une hâte dans les mouvements que le brun reconnaissait bien, lui mit la puce à l'oreille.

- Hater.

Redressé à genoux, l'italien s'approcha doucement avant de glisser une main souple mais solide contre la nuque du jeune homme blessé. Malgré la respiration courte de l'autre, il ne s'éloigna pas, le ramenant même rapidement à lui en le forçant à relever la tête vers lui. Le souffle court, les yeux brouillés, les pupilles étrécies de panique... la gifle partit sans attendre, pour s'écraser en un claquement sonore sur la joue d'Hater.

- Calme. Respire. Avec moi. Grogna le loup tout en l'obligeant à se concentrer sur lui, une main retenant son menton, le pouce entre ses dents pour l'obliger à garder la bouche ouverte, l'autre bras enroulé autour de sa taille pour le maintenir droit.
notes
A-Delta Lord
A-Delta Lord
Messages : 3225
Date d'inscription : 16/07/2018
Revenir en haut Aller en bas
Lun 14 Juin - 1:41
Hater observait ce qu'il pouvait, derrière les formes floues que lui imposait alors son cerveau. Il s'en fichait, d'exposer un peu plus les bleus de son corps, les marques et les coups. Il s'en fichait qu'on le touche, là où ça faisait mal. Qu'on appuie sur ses blessures. Cela le faisait sentir vivant, quelque part, mais n'arrangeait rien son manque de souffle et ses battements de coeur. L'homme se concentra alors sur la voix qui lui parvenait, le regard trouble, il chercherait à exécuter les ordres, dociles. Se laissant faire - plus par confiance que par habitude - il planta son regard dans celui qui se voulait être son ami.

Un silence.
Sa respiration, peu à peu, comprenait que tout allait bien. Son corps se détendait. Un battement plus tard et une inspiration forte, Hater ne bougeait plus. Ne tressautait plus. Il resta calme, à observer Kris, un doigt dans la bouche.

"T'm'ch'a frappé là?"

Un léger sourire se glissait alors sur son visage, pendant qu'il mordillait le doigt passager, cherchant à le retirer de sa bouche après une énième attention de sa dentition.

"T'es un grand malade! Je te dis qu'on frappe, et toi, tu me refrappes derrière ? J'ai vraiment un soucis avec mon choix de pote, tu sais ça ?"

Hater grogne, Hater tente d'aboyer, mais Hater ne mord pas. Il n'a qu'un ami, à présent. Il ne voulait pas le perdre. Il allait se confondre encore en merci, mais se ravisa. Il se contenta de passer ses bras autour du cou de l'ébène et soupirer contre son cou, s'enivrer de son odeur, de ses bras, de ce moment. Il était bien là. Il ne se posait pas de question. C'était naturel.

Les larmes montaient rire, si facilement, à ses cotés. C'était chiant, incroyablement agaçant. Il ne pensait pas qu'il l'appréciait autant, en fait. Il ne pensait pas qu'il était important dans sa vie, avant d'ouvrir les yeux sur sa situation. Quand tout le monde se casse, et qu'il ne reste que les personnes qui comptent. Ouais, ce genre de moment.

"Enfoiré."

Parce qu'il fallait bien le faire redescendre sur terre, lui aussi. Il était pas un sauveur, juste un ami. Ouais. Ok, c'était son sauveur ce soir.

"... T'as changé de parfum ?"
A-Delta Lord
A-Delta Lord
Messages : 3225
Date d'inscription : 16/07/2018
Revenir en haut Aller en bas
Lun 14 Juin - 1:55

Je veux pas mourir tout seul.

409 mots

Ft. Hater J. Romanov

Il lui en voulait ? Est-ce qu'il lui en voulait ? Peut-être un peu, c'était un peu sûr mais en même temps pas très sûr. Les dents qui commençaient à s'acharner sur son pouce lui tiraient des éclairs désagréables qui finirent par lui faire rendre les armes : ses phalanges s'arrachèrent de la bouche du plus jeune - très jolie bouche au passage -, alors qu'il reculait de quelques centimètres pour lui laisser de l'air.

- T'es un grand malade! Je te dis qu'on frappe, et toi, tu me refrappes derrière ? J'ai vraiment un soucis avec mon choix de pote, tu sais ça ?

Hm ... Les sourcils du plus vieux se froncèrent, alors que sa main se levait jusqu'à atteindre son menton, le grattant d'un air songeur. Hmmmmmm ... ouais, il avait l'air con, mais Kris avait vraiment l'air de réfléchir intensément et profondément à tout ça. Finalement, c'est comme si une lumière s'était allumée au-dessus de sa tête, lui tirant un sourire particulièrement con et un index en l'air :

- Ouaip !

Pas très loquace ce soir, l'animal. On visait plutôt pour l'efficacité d'un geste bien placé que pour un long discours philosophique sur l'amour, l'amitié et le règne du tsar Nicolas II au début du siècle dernier.

- Au moins tu paniques plus.

Et l'insulte ne l'atteignit pas plus que le moustique qu'il envoya valser contre le mur d'un revers de la main bien maîtrisé. Kris - 1 ; Moustique - 0. Qu'il crève cette merde. Encore un animal qui ne devrait pas exister. Un peu comme un certain ex-président blond des Etats-Unis.
Lorsque le plus jeune revint dans ses bras, l'italien put constater la chaleur qui émanait de son torse nu contre le sien. Son bras passa machinalement autour de sa taille pour l'enlacer davantage, alors qu'il se laissait tomber en arrière pour se retrouver dans une position nettement plus confortable, la bête sur le ventre.

- Hmmm no. Bon. T'veux en parler ? Parait que j'suis d'bon conseil.

Vu qu'on était là, autant servir.

- A moins que tu préfères que j'te tripote mais paraît qu'en plus d'être une chialeuse, t'es impuissant. Déclara le tatoueur, un sourire goguenard plaqué sur le visage.

Embêter Hater pour lui redonner un peu le sourire ? Son objectif premier, bien planqué sous une couche de débilité profonde.
notes
A-Delta Lord
A-Delta Lord
Messages : 3225
Date d'inscription : 16/07/2018
Revenir en haut Aller en bas
Lun 14 Juin - 2:11
Hater aimait sentir la chaleur de son corps contre le sien. Il se laissa volontiers tomber vers l'avant, sans le lâcher pour autant. La remarque du brun lui fit froncer les sourcils. Il grommela et voulu agir sur l'instant, mais mis plus de temps que prévu. Il prit alors l'une de ses mains pour lui pincer l'arrière de la nuque.

"chut."

Il ne savait pas quoi dire d'autre, juste qu'il se taise. Qu'il profite de ce moment. Cependant, si son but était de lui arracher un sourire, sa mission était réussit, même si c'était passager. Hater ferma les yeux, profitant de l'instant. Il ne doutait pas un seul instant que son vis à vis se faisait chier à ses cotés en cet instant, et que la proposition insistante, bien que profondément débile qui lui avait arraché un sourire, n'était pas qu'une si grande blague. Il laissa cependant plâner le doute, son impuissance beaucoup moins présente que les minutes précédentes. Autant ne pas confirmer ce genre de réaction primaire envers lui.

Quoi que.
Un sourire esquissé, perdu dans ses pensées, alors qu'il se blottit un peu plus contre le brun à la pointe rouge, collant son bassin contre le sien, dans un grognement satisfait, soupirant d'aise.

"T'es super confortable, tu sais ça?"

Il ne put s'empêcher d'arracher son sourire pour le remplacer par une pique de douleur lorsque ses frottements pour se caler correctement avait atteint un bleu plus gros que les autres. Putain, on dirait réellement que son mari ou sa femme le battait à la maison et qu'il échappait à la réalité de la vie dans les bras de son amant. Cette vision le dégouta un peu, puisqu'il n'avait ni mari ni femme, principalement. Il se redressa alors en observant de son sommet Kris pendant quelques secondes, avant de s'avancer pour frotter son nez au sien.

Il se redressa pour venir fouiller dans ses poches et en sortir un joint.

"T'as un briquet ?"

Ce n'était pas forcément la meilleure qualité qu'il soit, mais il avait envie d'un joint et ce n'était pas la présence du plus vieux qui l'empêcherait. Cependant, il ne voulait pas l'importuner avec l'odeur dans la pièce et se demandait s'il devait ouvrir la fenêtre. Bien que l'odeur de l'herbe n'était pas aussi présente et incrustante que celle de la cigarette.
A-Delta Lord
A-Delta Lord
Messages : 3225
Date d'inscription : 16/07/2018
Revenir en haut Aller en bas
Sam 26 Juin - 22:06

Je veux pas mourir tout seul.

419 mots

Ft. Hater J. Romanov

- T'es super confortable, tu sais ça?

Le poids du bassin du plus jeune contre le sien lui tira un mince sourire. Bon. Si Hater était capable de taquinerie, c'était que ça n'allait plus si mal. Ou du moins, que lui, avait réussi à lui remonter un minimum le moral. Son air pervers s'effaça lentement au profit d'un visage plus doux, les sourcils légèrement baissés pour accentuer son côté rassuré. En revanche, le pincement de douleur qu'il aperçut en provenance du corps de l'étudiant eut vite fait de l'inquiéter.

- Eh ... t'as besoin que je te mette de la pommade ou quoi ? Tu veux pas que j'regarde ?

C'est qu'il n'avait pas envie que son ami se retrouve avec une hémorragie interne à cause d'un coup trop sec ou mal placé. Un poumon perforé était si vite arrivé ... les côtes c'est fragile, merde !

- Ouais, si tu fumes à la fenêtre. T'es sûr que c'est une bonne idée right now ?

Bon, en même temps ça ne pouvait que l'apaiser un peu et l'aider à dormir.
Alors, tout en se redressant, il fouilla dans le tiroir du meuble qui retenait sa télévision pour en sortir un briquet relativement usagé. Son zippo était resté en bas, bien à l'abris avec le reste de ses cigarettes et de sa came. L'italien alla ouvrir la fenêtre, prit le joint des mains du plus jeune pour l'allumer tout en gardant un oeil attentif sur lui. Une latte longue comme le monde et il le lui rendit.

- Come here ...

Un bras fort se tendit, passa autour de la taille du plus petit pour le ramener contre son torse, le calant ainsi en le laissant fumer. De sa hauteur, son menton passait au-dessus du crâne d'Hater, lui permettant ainsi d'observer toute la ville. Le lampadaire qui clignote ... un passant qui marche très vite le long du trottoir ... une fenêtre qui s'éteint. La ville s'endormait paisiblement et là, Hater dans ses bras, Kris essayait de ne pas penser. D'être juste bien, ancré dans l'instant présent.
Son museau s'appuya contre la nuque de son ami, humant l'odeur chaude qui émanait de sa peau alors qu'il soupirait longuement.

- Wanna talk about it ? Or something ? Dis moi ce que je peux faire pour ... Une main vint se poser sur l'épaule plus frêle pour la masser lentement, te détendre, p'tit chat.
notes
A-Delta Lord
A-Delta Lord
Messages : 3225
Date d'inscription : 16/07/2018
Revenir en haut Aller en bas
Sam 26 Juin - 22:33
Je veux pas mourir tout seulHater & KrisHater observa les gestes de son ami, qui lui retira le joint allègrement pour l'allumer à sa place. Un geste qui fit hausser les sourcils au bicolore, avant que celui-ci ne sourit légèrement, récupérant l'objet de ses désirs. Il pourrait ainsi, ne plus sentir cette pression exaspérante de ses poumons qui s'écrasent à chaque respiration, lui intimant d'en finir et vite, avec cette histoire de vie ou de mort.

"Tu sais..."

Il était perdu dans ses pensées, lentement, aspirant une grande taffe de ce médicament. Il ne savait pas ce qui pourrait le détendre, mais il était d'humeur à parler, en tout cas.

"Je pense que.. J'aimerais plus jamais. Pas plus jamais, jamais. Jamais avec une telle implication et une telle force."

Il appréciait le massage qu'il lui procurait, ses épaules se détendaient et malgré les douleurs de celles-ci, il n'était pas endolori si souvent que cela.

"Puis, pour les blessures, t'inquiète pas. Elles sont assez vieilles maintenant, plusieurs jours maximum. Je n'ai plus trop mal. C'est juste énervant, de toujours attiser la colère des gens. Je pense réellement que ce monde ne veut pas de moi, mais c'est pas juste moi qui veut pas de lui, tu vois ? Parfois, je me dis que tout me repousse vers un seul chemin, un seul retranchement. Me donner l'illusion que j'ai le choix de la vie que je veux faire, de qui je veux être, mais au final, c'est faux. J'ai pas le choix. J'ai pas le choix, Kris."

Il tira encore sur ce joint, et le tendit à son vis-à-vis, perdu dans ses pensées maussades. Il voulait trouver une autre raison de sa peine que son coeur brisé qui battait toujours sous les effluves de la drogue, et sous l'odeur charnelle de son ami. Il ne voulait, en cet instant, ne pas poursuivre ce combat cardiaque. Il ferma alors les yeux et profita de la brise, douce et fraiche, qui pouvait le caresser lorsqu'elle passait furtivement, le noyant dans les rêves et les songes d'un été qu'il ne verrait peut-être pas.

"J'ai plus envie de me battre pour rien, c'est... infâme, comme sensation."

Soirée déprime, hein ? Même le joint, n'y faisait rien. Putain, qu'il retrouve de la joie de vivre, s'il vous plait. Car au fond, même à lui, ça lui manquait.

2981 12289 0
A-Delta Lord
A-Delta Lord
Messages : 3225
Date d'inscription : 16/07/2018
Revenir en haut Aller en bas
Sam 26 Juin - 22:45

Je veux pas mourir tout seul.

520 mots

Ft. Hater J. Romanov

Hater déprimait.
C'était plus calme, moins violent. Ce n'était plus à grand renfort de cris, de larmes ou de crises d'angoisse. C'était la fatigue pure et dure, celle qui venait après tout ça. Et Kris comprit bien à l'instant où le coin de son oeil perçut cette lumière éteinte, qu'Hater n'avait posé les pieds chez lui qu'en dernier recours. Parce que ce qu'il était très souvent, à raison : un dernier recours. Jamais il n'avait laissé tomber quelqu'un, la preuve ici encore une fois, avec ses câlins et ses mots doux pour l'empêcher de se faire totalement engloutir.

- Tu sais... Je pense que.. J'aimerais plus jamais.

C'était court. Et puis long derrière puisque l'étudiant enchaîna, visiblement avec un besoin pressant de vider son sac. Sans surprise cela dit ; même dans le noir, il pouvait percevoir les légères cernes qui s'étaient creusées un nid sous ses prunelles aussi divisées que les siennes.
L'amour, nid de tous les tourments. Lui en avait fini avec ça, enfin presque. Restait son trouple, ses deux amants officiels et quelques sentiments qui se créaient à droite, à gauche, sans jamais prendre de véritables racines : trop de destruction pour un homme qui n'a même pas la trentaine. Une pensée pour son meilleur ami fit brûler la cicatrice sur son avant-bras. Il ne rétorqua pas, attendant juste que le plus jeune termine.

Seulement, lorsque le ter vint s'agiter sous son nez, l'italien ne résista pas.
Sa consommation avait, certes, bien diminué ces cinq dernières années, malheureusement au profit d'une drogue bien plus dure à retirer puisque légale. Dieu comme cela lui manquait, les nuits de pure débauche à ne plus penser à rien ... oh oui, cela lui arrivait toujours. Le tatoueur était incapable de ne pas avoir une vie sexuelle très active. Mais la passion, le feu au ventre ... ce n'était plus là. L'étincelle refaisait écho, sursaut, de rare fois mais bénit étaient-elles. Le motard se sentait éteint par les épreuves, les relations et la vie.
Et les sentiments.
Peut-être l'était-il vraiment.

- Ça va te paraître bidon. Il tire, inspire, se délecte et rend enfin, Mais c'est vrai. Tu es jeune encore. T'as eu une vie de merde à certains moments mais faut pas baisser les bras. Tu peux déprimer un temps, faire de la merde pas possible, t'auto-détruire même mais ... la vie est un cadeau empoisonné certes, mais un cadeau tout de même.

Les cils du brun vinrent balayer le haut de ses joues alors qu'il fixait le sol, pensif, puis le béton de la rue et de nouveau, la fenêtre qui se rallume.

- Les gens partent, Hater ... Un murmure qui veut dire bien des choses, Et les sentiments s'effacent ... seuls les souvenirs restent véritablement. L'italien tourna la tête pour admirer le profil du plus jeune, Si tu n'avais pas ta place dans ce monde, tu ne serais pas là pour m'écouter parler.

Ça en revanche, il en avait la certitude.
notes
A-Delta Lord
A-Delta Lord
Messages : 3225
Date d'inscription : 16/07/2018
Revenir en haut Aller en bas
Sam 16 Oct - 17:42
Hater aimait son ami. Profondément. Mais quand il jouait les vieux cons, il l’aimait moins. Il détourna le regard, préférant faire semblant de ne pas l’écouter. Oui, il était jeune. Etait-ce une raison pour finir seul jusqu’à ses 30 ans ? Il se mordit la lèvre. Il savait que ses étâts d’âmes étaient stupides, mais en attendant, ils étaient là et ne voulaient pas partir. Sa souffrance ne voulait pas le quitter. Sa peine, son mal-être. C’était présent, et ne partait pas. Oui, dans deux mois, il aurait sûrement autre chose en tête, mais ce n’était pas le cas, maintenant. Il ferma alors les yeux et inspira grandement, se concentrant sur les paroles de Kris pour ne pas les ignorer délibérément.

Il observa alors à nouveau son ami lorsqu’il parla de cadeau et haussa un sourcil, l’air de le juger salement vu ses états d’âmes amoureux personnels. Qu’importe, il était pas là pour lui reprocher quoi que ce soit, c’est pas comme s’il en avait la force anyway.

«Pour que les gens ne partent pas, j’ai pas à les ramener dans ma vie. C’est aussi simple que ça, et pourtant, visiblement, moi et moi-même on est pas d’accord pour arrêter de chercher au travers de la planête cette âme qui sera différente pour moi.»

Il grogne, se redresse et fini par pousser le brun jusqu’à le faire chuter sur le lit, passant ses pieds de chaque coté de ses hanches avant de poser son front contre son torse.

«Je peux dormir...?»

Il avait envie, d’oublier, pendant une nuit, dans les bras attachant de son ami. Fermant les yeux, il finit par se blottir comme un animal apeuré. Alcoolisé, fumé jusqu’au cerveau, il était bien en état de s’endormir et rapidement, il serait bercé par des ronflements... si ses pensées étaient pas perturbées par quelque chose, et dont il ne pouvait taire les voix incessantes de son esprit. Il redressa alors le regard bicolore vers celui de son homologue.

«Tu partiras pas, toi, hein ?»

S’il avait bien une certitude, c’était qu’il avait besoin de Kris dans sa vie. Pendant encore un long moment. Peut-être que dans 6 mois, un an, cela serait différent. Mais ce n’était pas le cas actuellement et cela ne serait pas le cas avant un long, très long moment. Il espérait ne jamais voir son ami assez tourmenté pour disparaitre derrière un bruit assourdissant contre sa tempe, ou encore, dans une autre ville, une autre vie, ou il ne pourrait le rejoindre. Il espérait, vraiment, ne pas le perdre. Mais ça, il le taisait au fond de son coeur. Il posait simplement une question qui pourrait être digne d’une insécurité passagère, et pourtant bien profonde. Sans lui, il n’aurait pas tenu et ne tiendrait pas les mois à venir. Il le remercierait jamais assez d’être celui qui reste quand tous, s’en vont, comme il tenait tant à le dire.
A-Delta Lord
A-Delta Lord
Messages : 3225
Date d'inscription : 16/07/2018
Revenir en haut Aller en bas
Sam 16 Oct - 17:52

Je veux pas mourir tout seul.

402 mots

Ft. Hater J. Romanov

Ce n'était pas méchant, mais parfois le propriétaire du White Leviathan disait des trucs sans réfléchir, des phrases toutes faites qui pourtant en avaient toujours aidé plus d'un. Il ne comptait plus les âmes meurtries qui avaient trouvé refuge dans ses bras.

- ... Eh. Désolé, j'voulais pas t'vexer ok ? Viens là.

Il voyait bien que ce qu'il venait de dire l'avait un peu saoulé. Certes, en même temps cela faisait un peu moralisateur, il en avait conscience. Ce n'était d'ailleurs pas son genre de l'être mais visiblement, la vieillesse prenait le pas. Resserrant doucement sa prise sur la taille du plus jeune, il se mit à lui caresser calmement la tête, glissant ses ongles taillés entre les fils bicolores, avant que le plus jeune ne se mette à lui grogner quelque chose qui lui dira une mince grimace, invisible dans le noir. L'âme parfaite hein ? L'âme soeur ... quel blague.
La poussée le surprit mais il se laissa tomber de lui-même sur le matelas avant d'accueillir l'étudiant sur son bassin. Par habitude, ses mains vinrent se caler sur ses reins, avant de chuter sur son assise pour le tirer mieux à lui et le sécuriser.

- Bien sûr que tu peux ... T'as besoin d'un truc ? Un médoc' ou ... un truc à manger, je n'sais pas ?

Le russe tombait déjà dans ses bras, avachit contre son épaule alors que Kris le regardait attentivement. Il s'apprêtait même à le retourner pour pouvoir mieux l'allonger dans le lit lorsque la petite voix attira son attention, au même moment où le corps long se redressa comme animé d'une deuxième vie.

- Tu partiras pas, toi, hein ?

Le silence lui répondit, pendant quelques secondes.
Cette question ... on la lui avait posé tellement de fois. Dans tous les sens du terme, elle était correcte. L'italien ferma les yeux, avant de faire basculer son ami sur le lit. Ouvrant puis fermant la couette, il s'allongea à ses côtés, cala sa main contre sa nuque pour l'appuyer dans ses bras et ferma les yeux pour profiter du calme.

- Je n'vais nul part.

Il était stable. Pour l'instant, Hater devait en profiter pour se reposer et reprendre des forces. Et il casserait les genoux de quiconque lui chercherait un peu trop des noises, si cela venait futurement à ses oreilles.
notes
A-Delta Lord
A-Delta Lord
Messages : 3225
Date d'inscription : 16/07/2018
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
Page 1 sur 1

Sauter vers :
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: Coin sombre-