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Contraste - Premier souffle.

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Sam 20 Mar - 20:18
Premier souffle.

Tao Yàn Stewart & Yoichi J. Cooper

Achevé, le dos calé contre le mur, tu regardes devant toi. Tu repenses à ce toit, à cette envie de plonger dans le vide que t'as eu. Puis, y'a eut cette femme... cette femme que tu pensais être la bonne. Qui l'était peut-être, qui sait. Tout c'que t'avais construis comme ce qui pouvait être ton avenir. Tout s'est effondré à partir du moment ou t'as décidé de regarder où tu étais, là, maintenant. Ton regard fixe cette putain de ruelle alors que tu décides de t'allumer une cigarette, la plaquant à tes lèvres, attendant ton client régulier. Comment t'as fais pour te retrouver là déjà ? Ca faisait un moment maintenant. Trop longtemps.
Sortie de cours : le bon moment pour se réfugier dans une ruelle sombre, de celle qui s'enfonce davantage dans le vice que dans la tranquillité. C'était une obligation, matin comme soir, le stick qui permet de tenir la journée. Surtout après certaines comme celles-ci ; ces heures à étudier des sujets qu'il détestait, ces minutes qui lui donnaient la nausée. Il avait largué son sac à dos dans sa piaule, sans faire attention à son colocataire qui dormait déjà comme un loir. Et à lui la vie nocturne de Lifelam, les néons qui clignotent aux enseignes fermées du quartier rouge. A lui les pavés qui s'avalent sous ses pas, à lui le tournant de la-dite ruelle et toi.

- Salut.
Ton regard se tourne vers lui. Ce visage que tu reconnais maintenant. T'aurais presque enfin d'lui demander ce qu'il fou là, finalement. T'as pas envie d'être là c'soir, mais t'es obligé. Obligé parce que ce genre de client à besoin d'toi. Besoin d'ça. Tu restes un moment silencieux avant de remettre ta cigarette entre tes lèvres et d'attacher tes cheveux négligemment sur ta tête.

- S'lut. T'veux quoi, ce soir ?

Ton regard or se pose sur lui, t'attends, t'attends qu'il crache ces mots que tu comprends trop maintenant. T'attends d'voir si autre chose va sortir de sa bouche, pour une fois. T'attends qu'il te surprenne, comme depuis cinq jours. Tu sais pourtant t'faire calme, quelques secondes de plus.
Disparaître loin, il retient, s'approche de quelques pas seulement avant de se laisser s'appuyer contre le mur, d'une poussée fatiguée.

- 2 grammes de canna'. Et ... J'sais pas. Autre chose.

C'que t'as, n'importe quoi tant qu'ça m'emmène loin.

- T'as quoi pour les mauvaises soirées ?

Ça demande en enfouissant ses mains dans ses poches pour sortir de quoi s'en rouler une sans poser les yeux sur son dealer. Il fait pas ça, Tao. Soutenir le regard. Ça l'enfonce dans sa culpabilité de vivre.
Ca change. Un peu. Pas tellement. Tu grognerais presque, mais tu t'retiens encore un peu, un peu plus encore.

- J'sais pas. Redemande-le moi en me regardant dans les yeux pour voir et j'verrais.

La ruelle est sombre, trop sombre pour qu'il puisse réellement voir ton r'gard, ou même le soutenir, mais tu sais que sa tête est baissée parce que tu reconnais son ombre, tu l'as assez étudié pour ça.
Ça tique. Hésite. Et fait rouler le rouage de son zippo. La flamme jaillit, un peu trop haut, manque de brûler une mèche trop longue qui s'échoue sur des prunelles cernées de noir. Pendant un instant, ça éclaire son visage d'un angle qui fait ressortir l'ossature trop présente. Inspire. Expire.

- Il fait noir.

C'est chelou comme demande. Mais de toute manière, c'était comme s'il allait le voir.
Tu pouffes.

- Ouais, tu veux me dire la météo aussi ?

Tu plisses les yeux sur sa maigreur, ça t'fais tiquer. Un peu trop. Tu retiens ton énervement passager, à nouveau. Encore. Tu vas finir par exploser un jour, pas maintenant. Trop tôt. Tu soupires lourdement, lâche prise, juste pour une prise. Tu sors de ta poche un petit sachet, et t'en sors une pilule. Précieuse. Exta. Tu remets le reste du sachet dans ta poche. Tu bouges trop, tes cheveux se détachent et retombe sur tes épaules.

- J'te l'offre si tu sais me la demander convenablement.
Le mouvement de ses cheveux, ça lui tire un regard curieux. Dans l'ombre, ça se mouve mais rien n'est clair. Rien n'est jamais clair dans sa tête, de toute manière. Tao Yàn fixe le cachet qui lui promet quelques bonnes heures à entendre les couleurs et à sentir les sons. Ça lui fait même faire deux pas en avant, curiosité attisée, alors qu'il tire sur la dangereuse qui pend à ses lèvres.

- Je peux l'acheter.

C'est quoi son délire ? Le chanteur sait qu'il a des yeux particuliers, surtout pour un asiat' mais il doutait vraiment que son interlocuteur l'ait remarqué.

- T'as l'air de t'faire chier.
Tu baisses le r'gard, esquisse un sourire. Tu as attisé sa curiosité, tu l'sais, ça te fait quelque chose. Un minimum.

- Ouais, j'me fais grave chier.

Tu restes quelques secondes à chercher son regard, malgré la pénombre, t'aimerais qu'il brille, juste quelques secondes. C'est pas l'cas, c'est dans ta tête. Il t'fait penser à lui. Souvenir amère. Ton regard se referme, attrapant un joint déjà préparée de ta poche pour l'allumer avec dextérité, glissant la pilule de tes mains dans la bouche de ton client, retournant ton joint que tu coinces entre tes lèvres alors que tu te colles contre son corps, ordonnant presque, alors que tes mains se calent de chaque cotés de vos joues respectives.

- Avale et inspire.
Il sourit, Tao Yàn l'entend dans sa voix. Tant mieux s'il peut faire un heureux. Mais quand il s'approche, son premier réflexe est de reculer ; merde, le mur. Coincé. Figé, comme un animal, sans possibilité de fuite. L'adopté n'aime pas qu'on soit si proche de lui. Il n'aime pas le contact, le supporte très peu, fuit devant la proximité d'un autre que ses proches. Et même parmi eux ... Il ouvre la bouche pour lui demander de reculer mais erreur, c'est la faille parfaite pour glisser le cachet entre ses lèvres. Fuck. Eu. Un frisson le prend solidement à la nuque, tend sa colonne souvent douloureuse qu'il cale davantage contre le mur alors qu'il se sent en alerte. Plus qu'inquiet, couvert. La pression du corps étranger bloque son organe vital dans sa poitrine alors que le brun crée le tunnel. Ce simple geste calme le plus jeune qui comprend.

- ...

Docile, il avale. Docile, il inspire. Ses paupières se plissent, il retient sa langue de venir humidifier ses lèvres alors qu'une brise tiède l'agrippe aux tripes. Dans l'allée, une voiture passe, éclaire quelques millièmes de secondes les corps rapprochés. Les iris anormalement claires qui se sont dressées en direction du mordoré du dealer.

-... trop prêt.

Ça murmure lorsque la fumée commence déjà à embrumer son cerveau abimé.
Tu le laisses faire, quelques secondes. Encore un peu. Tu te recules légèrement et récupère le joint dont tu tires une taffe, avant de le tendre vers ton client. T'attends qu'il te rende la pareille. Tu te rapproches encore, ignorant ses mots qui pour toi n'ont pas de sens. Tes cheveux se décalent sur ses épaules alors que tu restes silencieux, le joint que tu tiens qui sépare vos visages, illuminant de la brise rougeoyante l'obscurité ambiante. T'as pas envie d'réfléchir ce soir, il est trop tard pour ça.

- Tu aimes ?

La conso. Quoi d'autre.
- Attend que j'entende les couleurs.

On verra après. Il n'hésite pas à récupérer le joint, pas plus qu'il n'hésite à tendre un bras long pour refermer ses serres sur la nuque de l'adulte. Les fils qui s'emmêlent à ses ongles, il ne s'y attendait pas ; c'est pas désagréable. Il le tire suffisamment pour pouvoir glisser ses mains des deux côtés de leurs visages. Juste assez, juste de quoi faire passer la fumée.

- Si tu t'ennuies, prends en un aussi.

Qu'il soit pas tout seul à couler vers un autre espace-temps.
Première règle, ne pas consommer c'que tu vends. Ca faisait bien longtemps que tu n'voulais plus transgresser cette règle. Que tu l'avais pas fais. Tu inspires profondément alors que tes doigts viennent par la suite effleurer sa peau pour récupérer le joint que tu recales entre tes lèvres. T'hésites. Tu d'vrais pas hésiter. T'es con. Tu sors une pilule nouvelle de ce sachet des cauchemars. Tu la glisses entre tes lèvres, fermant les yeux. Ca r'commence, hein ? Tu rouvres les yeux et tire une latte, profonde, assez profonde pour que ton regard devienne intense. Tu t'mets à réfléchir à nouveau, l'observant lui.
Il est surpris, mais en même temps pas trop que le brun suive son idée. Si seulement c'était vraiment la sienne et pas celle de son cerveau défoncé. En permanence ailleurs. Un mouvement dans la rue principale l'interpelle, mais il ne bouge pas ; fixe un peu juste, avant de s'asseoir sur une caisse haute contre le mur. Sa nuque se brise en arrière alors que l'arrière de son crâne trouve le mur et que son souffle se mêle à la fumée de sa cigarette. Ça monte pour aller polluer un peu plus, le ciel.

- C'est quoi ton nom ?
Tu hausses un sourcil. Tu t'y attendais pas. Ton prénom, à quoi ça sert ? C'pas comme s'il allait s'en servir un jour. Tu restes silencieux, tirant encore sur le joint. Tu pourrais mentir. Tu pourrais inventer un truc, utiliser ton ancien nom d'artiste ou encore, simplement, fermer ta putain de gueule.

- Yoichi.

Evidemment qu'non, c'était trop facile comme option.

- Et toi ?

Tu te rapproches à nouveau de lui, glissant tes doigts contre l'arrière de son crâne pour redressé légèrement sa tête.

- T'penche pas comme ça, du con. T'pourrais faire un arrêt cérébrale avant d'planer.

Abruti.
Yoichi, c'est joli, il se surprend à penser

- Japonais ?

Il l'a presque lâché sèchement, comme si c'était une insulte. Ca l'a un peu fait tiquer mais malgré tout, le chanteur ne relève pas pour ne pas soulever un conflit qu'il ne saurait pas gérer.

- Tao Yàn.

Tao suffira. La main contre son crâne lui fait ouvrir les yeux et se décaler légèrement.

- Je sais.

C'est peut-être fait exprès. Ou pas, p't'être la fatigue. Il sait pas trop. Le mur bouge doucement en face de lui.
T'as étrangement une bonne résistance. Légère. Un décalage mineur, surement ton inconscient qui cherche à controler la situation. Encore un peu. Ta colère s'est apaisé.

- Ouais.

Tu tires encore une fois, alors que ta main à nouveau libre de tout contact, se retrouve dans ta poche de ton blaser.

- Tao.. C'nice comme nom.

Ca t'dit un truc. Vaguement. T'y penseras plus tard.

- Viens.

Tu te mets à marcher en direction du fond de la ruelle, que tu connais par coeur. Quitte à chiller, autant qu'tu l'emmene quelque part.
- Pas trop.

Il répond sur le vif. Lui, il connait la signification profonde de son prénom et ça donne pas envie. Mais après tout, c'est qu'un prénom. Le taï' saute de sa caisse - ou plutôt s'en laisse glisser - et suit sans la moindre once de méfiance, le brun vers le fond de la rue. Rester un mètre et demi derrière lui. Marcher lentement mais sans traîner. Respirer l'air ambiant et fixer le dos qu'il semble percevoir de mieux en mieux dans le noir. J'aurais dû ramener un truc à boire.
Tu tournes à droite. A gauche. Tu vérifies qu'il suit. Tu l'attends. Tu recommences à marcher.

- T'inquiètes.

Tu te stoppes à coté d'une moto. La tienne. Tu ouvres l'arrière et sort une bouteille de rhum. Chère. Elle était pas pour toi. A la base. Tu refermes l'arrière et tu continues de marcher un peu plus, observant la fin de la ruelle qui débouche sur un mur d'un peu plus d'un mètre, au dessus, de l'herbe et des buissons. Surtout de l'herbe pour se poser. Tu t'tournes vers Tao.

- Viens.

Tu tends ta main libre qui tient pas la bouteille pour agriper sa hanche et l'amener contre le mur, posant la bouteille sur l'herbe, tu le soulèves pour le faire grimper, espérant que ses rèflexes restant, lui évite de se ramasser. Au moins à quatre pattes dans l'herbe. Tu tiques. Il est léger. Trop.
Les doigts calleux du bassiste serrent leur prise pour le tirer à lui. Il sent qu'il n'est pas d'une grande utilité, mais c'est pas grave. Assis dans l'herbe, il récupère la bouteille en lâchant un vague remerciement avant d'en prendre une gorge qui le fait tousser ; ça brûle cette merde.

- Hn...

Il manque de grogner en lui passant le rhum. Et cette fois, à la lumière des lampadaires, il peut contempler l'entièreté du corps du japonais. C'est pas ce à quoi il s'attendait. Mais il ne sait même pas de toute manière, à quoi il s'attendait.

-... Tiens.
Tu tends la main. Tu t'redresses même pas. L'effet commence sur toi. Tu bois, manque de t'étouffer aussi. Même connerie. Tu grognes, la colère remonte. Tu soupires, elle redescend. Tu poses la bouteille. Tu la cales. Qu'elle se vide pas, cette conne. Tu fermes les yeux finalement, t'es bien. Tu t'sens bien. Ca faisait longtemps. C'était pas si mal finalement. Il s'passera rien. Rien d'grave. Juste du bien. Tu t'rassures, mais ça marche pas. Pas continuellement.
Il fait chaud, d'un coup. Ou alors c'est le feu qui a pris le temps de monter sans qu'il s'en rende compte, d'accélérer sa respirer, de dilater ses pupilles. Lentement, il se laisse tomber en arrière, cale juste un bras replié derrière sa tête. La drogue de l'amour commence à faire son effet. Ca lui ronge presque les tripes ; de l'amour, il aimerait en avoir sans en avoir ne serait ce que conscience. Mais c'est pas grave. Y a jamais rien de grave avec Tao.

- T'es souvent en colère.
T'ouvres les yeux. Il a raison. La colère. Elle te motive. Elle te rend vivant. Cette colère, c'est contre toi-même.

- Ouais.

Tu tournes la tête vers lui. Et, toi t'es souvent défoncé. Tu te tais. Tu dis rien, tu l'regardes juste. T'arrives encore à discerner son visage, à demi éclairé. Il est maigre. Tu contribues à ça. Tu l'sais. Ca t'bouffe un peu. Puis t'oublies. Tu tends la main vers lui, touche une meche, ramène ta main. T'attrapes la bouteille, boit. Encore. T'es con, Yoi. T'es con.
Il confirme. Et puis ne dit rien. Il a l'air d'un gars qu'a des choses à dire. Il pourrait. Tao sait très bien écouter. Mais Yoi ne dit rien. Yoi se tait. Tend la main vers lui, ca le fige, le tend ; il déglutit sans en avoir conscience. Et de là où il est, il le regarde boire. Se sent couler peu à peu dans la terre, plus en phase avec son élément, plus conscient de tout ce qui l'entoure.

- ...ah ...

Il a la gorge sèche quand il en vient à humer les brins verts.
Tu reposes la bouteille. Ton regard dévie vers lui. Tu n'arrives plus réellement à suivre. Ca r'commence. Non, ça peut pas. T'as controler. Il a rien prit d'plus, de moins. Tu gères... T'as fais quoi d'ton joint ? T'as du le laisser tomber. T'as un doute. Tu n'aimes pas cette sensation de vide, de trou noir. Tu devrais t'souvenir pourtant. Tu te penches vers lui.

- T'aurais pas vu... le joint ?

T'es penché au dessus d'lui, tes cheveux tombent, tes bras tremblent légèrement, pourtant t'as de la force en théorie. T'as chaud.
Chaud. Ah. Ca tombe dans son ventre comme un plomb dans l'océan. C'est bizarre. C'est pas censé lui faire ça. Quelqu'un. Un gars. C'est bizarre. C'est l'ecsta', c'est sûr.

-... J'crois.

Sa main fouille lâchement sur sa gauche, à l'aveuglette, sans qu'il soit capable de lâcher ces fils des yeux. Et ce biceps qui tremble, t'as froid ? T es fatigué ?, ça aussi ça lui tombe dans le ventre.

-... j'ai. Tiens.
Tu essayes de suivre, du coin de l'oeil, les mouvements agités. Mais ton regard l'quitte pas. Pas une seconde. Sauf à la fin, tu attrapes le joint. Tu cherches un feu, mais tu bouges pas d'ta position. Tu tiens que sur un bras. T'vas pas tenir longtemps comme ça. Tu grognes, t'es obligé d'te remettre à plat. Tu t'remets sur le dos. Ton bras touche le sien, tu le captes pas. Pas réellement. Un peu quand même. Tu rallumes le maudit et tire dessus, soupire d'aise. Là t'es bien. Tu tournes la tête. T'es proche. T'as chaud. Encore.

- Tu veux ?

Tu tends, au dessus de son visage, tes yeux dévient, effleure les courbes de sa machoire. T'es pas lucide.
Il est loin, Tao, loin et très prêt. L'autre se rallongé et lui, sent le contact, le frôlement comme une brûlure. Mais il n'est pas en état de fuir alors il ne remue aucun orteil. Tao se sent déglutir, encore, tourner la tête pour s attarder sur la tige qu il lui tend. Mais il préfère rester dans le silence ; juste ouvrir légèrement la bouche en signe de consentement, plus que de laisser échapper des syllabes pietineuses.
Tu observes. Aucun son. Tu n'es presque plus capable toi non plus. Fais chier. Tu ramenes alors le joint vers toi, t'sais pas pourquoi. Tu tires profondément, et tu t'avances vers lui. Quelques centimètres. Effleurement de lèvres. Tu souffles, tu remplies sa bouche entrouverte. Tu confines tes mots, tes maux, dans cette fumée. Tu fermes les yeux. Bientôt, y'a plus de fumée, mais t'as pas bouger. Quelques secondes. Trop longues. Qui durent des heures. Tu te redresses lentement.

- Hmm ...

T'as chaud. Tu laisses tes cheveux effleurer son visage, toujours penché, tu tires une deuxième fois. T'attends son consentement. Encore. T'peux faire ça des heures. Tu crois.
Il n'a pas bougé. L'adulte en revanche, il lui couvre le ciel. Y a son souffle, contre le sien, y a son visage, qu'il distingue trop bien. Tao a l'impression de voir flou lorsque la fumée vient emplir sa bouche et qu'il inspire comme un premier souffle de vie.

- ...

Inspiration d'une nouvelle vie. Chaud. Encore, ça aimerait dire.

- Encore.

Ça a lâché en ouvrant un œil paresseux. Il aime pas le contact, Tao. Il aime pas qu'on l'approche. Il aime pas trop qu'on le touche. Mais là, c'est différent.
Tu t'rapproches encore. Prudent. Patient. Tu sais l'être quand ça vaut la peine. Quand t'as pas envie d'tout briser encore. Tu contrôles les doses, une partie d'toi est encore lucide. Une petite partie. Ta peur. Peur de perdre des choses. Des gens. Un gens. Tu souffles. Intensément. Jusqu'à ne plus en avoir de souffle. Ton bras tremble, il te soutient depuis trop longtemps. Tu le plies, te retrouves appuyé sur ton coude. Tu dévies ton visage, tire encore une fois, attend un nouveau consentement. T'attends moins longtemps, finalement. Tu reviens contre lui, encore. Tes cheveux couvre la lumière, le ciel, la vue. Silence.
Les doigts longs se sont enroulés sans penser, autour du biceps tremblant. Là, ils soutiennent le muscle. Il est dur, souple sous la pression. Il soutient l'échange qui plisse qu maximum ses paupières pour ne laisser de sa vision qu'une ligne mince. C'est étrangement agréable. La chaleur contre sa main. L'haleine inconnue. Yoichi ploit, s'écarte, reprend, Tao n'attend pas cette fois, mais lui non plus. Ça vibre d'impatience, il a l'impression de ressentir jusqu'aux battements d'un cœur qui ne lui appartient pas. C'est l'obscurité totale quand le dealer se penche sur lui. Il lui éteint sa lune mais le chanteur ne panique pas. Le contraire même. La mdma, ça lui fait avoir des envies bizarres. Comme l effleurement sur une mèche d'apparence douce, et le dérapage de ses ongles contre le crâne du japonais.
Tu frissones. Électrochoc. Des signaux que ton cerveau entend comme des murmures enivrants. Des murmures qui t'appellent un peu plus profondément dans la transe. Tu t'es pas redressé cette fois. Tu restes là, sans souffle, contre lui, respirant son oxygène, offrant le tien. Cette bulle d'obscurité qu't'as créer avec tes cheveux. T'as toujours chaud. Cette fois-ci, ça change. T'entends un son dans tes oreilles. Sourd. Régulier. Un coeur qui bat. Le tien. Il résonne dans tes tempes. Tu plisses légèrement les yeux alors que tu t'rapproches toujours un peu plus de son visage. Reculant, avançant, tel un balancier, légèrement, centimètre par centimètre. Comme si t'allais t'endormir. Comme si t'allais faiblir. Tu faiblis pas. Tu tiens sur tes appuies. Il t'aide à tenir.
Il tremble. Il en est sur. Il peut le sentir de là. De sa position. Allonge. Vulnérable. Tao aimerait poser sa main sur le ventre du brun pour en tester la solidité. Vérifier son hypothèse. Mais il s'abstient, par pudeur, respect ou flemme. Et il préfère se dire que sa respiration courte, la chaleur, le temps que l'autre prend à s'écarter, c'est la mdma. Ce besoin subit d'initier le contact, c'est l'ecsta'. Parce que c'est sa fonction première apres tout.

- C't'un joli prénom ...

C'est sorti, avec bien trente minutes de retard. Il fait sombre ici, mais le plus jeune se surprend à vouloir se sentir couvrir d'un corps étranger. Incapable pour une raison physique cette fois, de rejoindre la lumière.
Tu déglutis. T'as soif. T'as la flemme de bouger de position. T'entends des mots. T'arrives pas à saisir l'sens. Tu t'concentres un peu. Cette concentration te fait réaliser que t'as vraiment soif. Enclenche donc ta langue pour humidifier tes lèvres. Dans l'action, celle-ci effleure quelque chose d'autre. D'autre qui ne t'appartient pas. Tu as laissé s'échapper ta chance de te concentrer sur les mots. Ta langue qui fait sa curieuse, lente, effleure les lèvres inconnus, timidement, comme pour être sûr que ce n'était pas les tiennes. T'as un doute. Vraiment. Tu léches à nouveau tes lèvres et range ta langue, la claquant contre ton palais alors que tu te redresses légèrement, levant la tête pour attraper de ta main libre la bouteille que tu bois, faisant vibrer ta pomme d'Adam, fermant presque entièrement les yeux, aveuglé par la lumière tamisée du lampadaire.
Ça lui laisse une sensation de trop et à la fois de pas assez. Le contact humide sur ses lèvres, ça lui arrache un tremblent doux, puis plus violent. Sa paume se plaque contre son abdomen sans pousser, mais pour éviter qu'il se rapproche. Vieux réflexe traumatique dont il ne connaît même pas l'origine. Yoichi s'éloigne et Tao reste là, la respiration courte à se perdre dans l'immensité du ciel sans étoiles. Il a l'impression d'entendre la terre battre

-... Passe, après.
Tu sens une pression contre ton corps. Tu quittes la bouteille des lèvres et baisse les yeux. T'comprends pas. Tu captes pas encore ce que t'as fais. C'pas grave pour toi. T'as même pas réellement saisi que c'était pas tes lèvres. Tu relèves le regard vers lui. Il a toujours eut les yeux si clairs ? Tu glisses alors la bouteille entre sa main et ton abdomen, alors que tu tangues légèrement. Tu dois te stabiliser. Tu veux pas l'quitter des yeux. Surveiller. P'tain. Comment tu vas faire les deux? Tu ne bouges pas pour l'instant, prenant appuie sur ton coude, penchant la tête légèrement sur l'coté, observant. Essayant de réfléchir à une position.
Reflechir, c'est dur là et pas que pour lui visiblement. Sa main rencontre le verre froid ; il ne prend pas mille ans avant de se redresser sur un coude pour porter le liquide à sa bouche. Ca lui déchire la gorge, une coulée de magma qui manque de lui arracher une nouvelle quinte de toux. Mais cette fois, il retient, déglutit, soupire longuement. C'est bizarre mais c'est mieux qu'être seul.

- ... Pourquoi tu t'allonges pas ?

Il a l'air pensif et en même temps, pas du tout dans ses bottes. Comme lui certainement, mais encore faudrait il qu'il ait de quoi mater sa sale gueule de célébrité camé.
Sa voix te récupère. Tu clignes des yeux. Ca efface pas ton état évasé. Ton regard dévie sur lui. Il a bougé. Ah. Tu cherches du regard. Il n'est pas loin. Il ne sera pas loin ce soir. Tu commences à lâcher prise.

- J'sais pas. J'ai soif. Fais moi boire...

Tu t'allonges alors, docilement aux dires proposés, tournant la tête vers lui, attendant sagement en entrouvrant les lèvres. Tu sais pas trop ce que t'attends, ni ce que t'as demandé, mais t'as soif. C'était surement ça alors. Tu penses d'travers. Ta main fouille alors le coté et tu récupères le joint, qui t'brules au passage. Tu tires longuement.
- ...

Il le sent pas, mais il se redresse quand même. Assis en tailleur, prêt de la tête du plus vieux, il lui enlève doucement le joint pour le caler entre ses propres lèvres. Là. C'est mieux. D'une main, il lui soulève doucement la tête. Ses doigts s'enfoncent dans les mèches, encore. Ça frotte à chaque parcelle calleuse de sa peau, mais Tao ressent la caresse comme mille fois plus présente. C'est comme si ses mains étaient devenues horriblement sensibles

- ... Doux.

Ça murmure alors qu'il approche le goulot de sa bouche pour l'aider à boire, sans grande conviction de réussite. Sa main tremble, il le sent déjà.
Tu l'laisses faire. Tu l'laisses te toucher avec facilement. Trop d'facillité. Personne le fait si facilement. T'es pas un mec qu'on touche. Ton regard le fixe, inconscient, dépassé. Tu t'es laissé dépassé. Tu le sais, quelque part. C'ta faute s'il est parti. Une angoisse profonde. Tu le laisses faire, t'es perdu dans tes souvenirs, entre la réalité et l'ancrage à la réalité. Le rhum qui coule doucement dans ta gorge t'ancre ici. Là. Le passé est parti. Le présent est ici. Ton regard se dévie contre lui, comme ton corps qui trouve ça judicieux de soudainement récupérer la bouteille et venir se caler contre l'homme en tailleur, le poussant presque de ton poids, le faisant s'allonger, alors que tes cheveux retombent de chaque coté de son visage. Obscurité à nouveau. T'entends la bouteille versé son liquide sur l'herbe lentement. Quelque chose à changer. Tes lèvres touchent quelque chose cette fois-ci. T'as rien controlé Yoichi.
Le dealeur a l'air loin, parti complètement ailleurs. C'est une sensation qu'il comprend, alors Tao Yàn n'essaye pas de le ramener avec lui. Il se contente de réaliser sa tâche, s'agacerait sûrement de ne pas la réussir. Mais d'un coup, le japonais revient. Dans son cœur. Sur Terre. Dans le présent. Et lui, ne comprend pas ce qu'il se passe. Trop faible pour réagir. Trop fatigué pour comprendre. Trop brûlant pour repousser. Il aime pas qu'on le touche, Tao. Mais il se laisse entraîner par la masse du plus vieux. Il aime pas se sentir emprisonner. Mais soudainement dans le noir, il réussit à respirer d une connaissance nouvelle. Il n'a jamais de relation comme ça, Tao.
C'est violent, cette fois.
Le pic fébrile dans son ventre, la brûlure au premier degré et son cerveau qui ne capte pas l'information. Y a un truc. Contre ses lèvres closes. C'est doux et chaud. Il aimerait parler mais quand il ouvre la bouche, aucun son ne sort. La mdma le tient à la gorge et le cloue au sol, lui impose ces sensations d'euphorie nouvelle et en même temps si ancienne.
T'as l'impression d'entendre le bruit de la bouteille beaucoup trop fort. A moins que ce ne soit ton coeur qui batte en rythme du liquide qui bientôt, se tait dans un silence. Lorsque tu te concentres sur la scène, ta bouche est déjà entrain d'imiter sa consœur, s'entrouvrant légèrement. Un souffle chaud, tu l'aspires, le rejette. Tu veux lécher tes lèvres, tu les sens sèches. Elle le sont pas. C'est un tic. Instinctif. Ta langue se glisse lentement hors de tes lèvres, frémissante, léchant avec lenteur les contours humides des lèvres inconnues. T'as chaud. T'as envie de plus. Tellement plus. Ca t'prend le ventre, sensation qui remonte et descend à nouveau. Montagnes russes, créant encore plus de chaleur. Ton corps entre en fusion.
L'étudiant n'est pas sur d'avoir un jour sentit pareil coulée de lave dans son estomac. Il fait noir, mais il arrive presque à distinguer les contours mordorés des iris du plus vieux. Il n'a pas conscience au début, de la signification du contact. Toute son attention est pour l'instant braquée sur le poids contre son corps, cette sensation d'être bloqué dans une cage terreuse. Protégé.

- ... h...

Sa respiration a sursauté en filtrant hors de sa bouche. Le contact humide cogne sa poitrine à la force d'un bulldozer ; Tao se sent chuter sans être capable de se rattraper. La seule corniche qu'il trouve, c'est la hanche de Yoichi contre laquelle ripent ses ongles. C'est trop. C'est déjà trop et il n'a même pas conscience de toutes les variables. Ça lui défonce le cœur. Le ventre. La tête. La gorge. Il ne s'entend pas haleter, sent à peine sa main trembler, ne voit pas le sillon salé qui coule le long de sa tempe.
Tu sens l'humidité. Tu sens la chaleur. Ça t'prend au ventre, tes hanches se cale contre les siennes. Un mouvement léger. Imperceptible. T'as envie de mouvoir contre lui. Ton souffle s'perd alors que tes lèvres effleurent toujours les siennes. Avides. Retenues. Tu n'es plus là, t'es déjà loin. T'es loin avec lui. Ça change. T'es plus seul.
Il aimerait parler du rhum. Du joint. De l'ecstasy. De n'importe quoi pourvu qu'il ne trébuche pas davantage dans un terrain qui n'est pas le sien. Ça lui rappelle cette fameuse soirée, malgré lui ; celle où un homme lui a pris son premier baiser. Celle où il a aimé et que, depuis, il essaye désespérément d'oublier.

- Yoi ...

Ça souffle sans finir, deglutissant, la gorge trop sèche pour parler davantage. Il fait chaud, là. Et le musicien se surprend à se rendre compte que ce n'est pas désagréable...
Tu penses à rien. T'es bien. Tu veux pas penser. T'y arrives pas t'façon. Sa voix. Ton nom. T'as envie de répondre. Ta voix est rauque. Plus que d'ordinaire. Comme si t'avais pas parler depuis des jours.

- Tao.

Assuré. Protecteur. Confiant. Tu cales ta voix pour lui. Pour le maintenir. Pour l'entourer. Ton autre coude s'installe de l'autre côté. Tu l'protège. Du monde. De la lumière. T'as cette envie. P'tete passagère. Ton corps se cale. Trouve sa place. Tes lèvres effleurent toujours. Tu veux pas l'forcer. Tu brules pourtant. Tu désires. Juste lui. Juste cet instant volé.
Tao. Tao. Ça résonne dans sa tête. Ses yeux s'écarquillent légèrement et y a un truc dans sa poitrine qui bondit. C'est que son prénom. Ca lui a jamais fait ca. Pourquoi ça lui fait ça ? Tao. Il le recouvre, entièrement et c'est comme si sa cage thoracique allait s'ouvrir. C'est l'ecsta'. Ça peut n'être que ça. Sinon, il ne brûlera pas autant ; sinon, il ne fondrait pas autant. Tao se sent déglutir difficilement, remarque à peine que ses doigts remontent de sa hanches à ses côtes, pour finir leur trajet sur le bras plié. Yoichi est si présent contre lui qu'il n'est pas sur de savoir faire la distinction entre ses sensations et ce qu'il imagine des siennes. Garçon perdu, encore plus maintenant que d'habitude.

-... ah...
T'as pas de culpabilité. Parce que t'es aussi loin qu'lui. T'es proche de son univers. T'veux pas l'quitter. Tu veux pas que ça cesse. Ses bruits. Ses murmures. Ses frottements. T'as chaud, tu brûles. Tu redresses un bras pour attraper ton haut, tu le retires, le laissant disparaitre dans l'herbe alors que tu reprends ta position, le cachant. C'est précieux. Ça se brise pas. T'en prends soin.

- Tao...

Ton souffle étatique frappe le sien, tes lèvres viennent se poser contre le coin d'ses lèvres, hésitantes. Tes bras tremblent, ton corps est chaud. Ton torse est exposé à la brise, mais tu décroches pas. T'as pas froid. Pas froid avec lui.
Putain. Qu'est ce qui se passe ? Putain. Son tee-shirt tombe, le plus jeune à l'impression d'être en plein rêve. Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi il fait ça ? Pourquoi il l'a pas fait avant ? Merde. Merde.

- J...

J'aime pas les hommes. J'aime pas le sexe. J'aime pas qu'on me touche. Qu'est-ce que tu fais ? Mais son contact a bien fait de briser ses pensées. De ses lèvres, s'échappent un gémissement plaintif, incontrôlé ; est-ce qu'il est vraiment tendu, plus bas ? Non, c'est pas possible.

- Hn...

Ses paumes reviennent trouver les tremblements de ses biceps. Il a envie de l'étreindre. Fort. Jusqu'à en perdre toute sa force.
Ton corps vibre sous ses contacts. Il bouge ton corps. Il se presse un peu plus contre l'sien.

-... P'tain.

Qu'est ce que t'fais? Pourquoi ça te fais ça. Pourquoi tu veux l'protéger. Le toucher. Tes lèvres remontent. Croisent les siennes. Intenses. Le temps s'arrête. Tu touches enfin ses lèvres. Elles brulent. Elles sont humides. Tu veux l'dévorer. Un grondement sourd s'échappe, accompagné d'un coup de bassin plus net qu'un autre. Tu le sens. Il te sent.
Un nouveau baiser. C'est comme une respiration. C'est comme s'il le maintenait en vie. Alors Tao ne repousse pas, serre même un peu sa prise sur son muscle sans retenir un tremblement pourtant.
Et le coup de reins.

- Ah !

Merde ... il se sent dur plus bas. Pire, il le sent aussi. L'envie. Elle nait dans son ventre alors qu'il plaque une main sur ses yeux pour couvrir l écarlate qui lui monte aux joues. Merde. Il a gémit. Comment c'est possible. Merde. C'est l'ecsta, c'est l'ecast, c'est forcément l'ecsta.
Ton souffle court se ballade sur son cou, ta langue s'échappe, trop aventureuse. Tu la retient pas. T'as pas la force. C'comme un dessert. Le contact de ta langue contre sa peau te fait une décharge. Pire. Le contact de ton bassin, calé sur le sien, te fait basculer plus profondément. Tu le sens. Contre ton propre atout de plaisir, tu le sens. Ça te rend fou. Un peu plus chaque seconde.

- Tao...

Tu as remonté tes murmures contre son cou, son oreille. Tu te redresses légèrement. Tes yeux sont dilatés, a demi-clos, reflétant les siens. Ses iris qui te percutent dans les faibles traits de luminosité. Ton bras support finit par flancher. Tu chutes sur le côté, lentement, te retrouvant sur le dos, fixant le ciel sans lune. Ta main s'était glissé dans la sienne alors que l'contact de l'herbe fraîche sur ton dos t'arrache un soupir d'aise. Merde.
C'est possible, d'avoir la gorge si incroyablement sensible ? Ou c'est qu'une illusion, ces millions de frissons qui s'attaquent sournoisement à sa colonne vertébrale. Yoichi se redresse, son poignet glisse légèrement sur son front alors qu'il le fixe, les pommettes brûlantes de honte, de gêne, de plaisir ... et son regard complètement noyé par la brume trouve le sien. Doré. Tao se mord la levre, sans s'en rendre compte. Et y a même cette sensation de manque lorsqu'il retombe au sol. Sa main fourmille de son contact mais ne s'enfuit pas ; il contemple le ciel, la mine perturbée, à tenter de remettre de l'ordre dans ses émotions et dans sa respiration qui va si vite. Trop vite. Merde.
Tu deglutis. Ta main serre la sienne par pressions irrégulières. Rassure moi d'ta présence. Vis. Tu le regardes. L'instant dure des heures. T'as l'impression. T'veux pas que ça cesse. Tes lèvres piquent de manque de sa peau. Alors tu rapproches ta tête d'la sienne. Tu poses ton front. Nois tes cheveux dans l'herbe. Contre lui. Ta main continue de se rassurer. D'te rassurer. De t'ancrer ici. Tu l'regardes. T'oses rien dire. T'arrives pas à aligner d'autres mots que son prénom. Merde.

- Tao..
Lorsqu'il se rapproche, le Taï a ce réflexe stupide de tourner la tête vers lui. Son front rencontre le sien, sa gorge se serre des trois simples lettres. Il ressent soudainement l'envie de s'effondrer en larmes comme jamais il ne l'avait fait. Ses doigts s'accrochent mieux aux siens, son pouce vient masser lentement sa paume. Si c'est qu'un baiser de plus ... ca peut pas être grave. Si ? Y a personne. Y a la drogue. Il fait noir. C'est pas sa faute. Les caresses sur sa main, c'est pas sa faute. Sa tendresse, sur ses lèvres, c'est pas sa faute.
Ton regard est absent. Soudainement aimant. Tes lèvres touchent ton paradis momentané, sans qu'tu le captes réellement. T'as un sourire qui nait dans cette douceur. Malgré toi. Tu souris p'tain. Ça faisait combien de temps. Tes émotions te traversent. Tu souris et t'as quand même une putain de larme qui s'écroule. T'es cassé. Tu t'es recollé tout seul. T'avais pas le choix. Personne l'aurait fait pour toi. Ton baiser est lent. Recommence. La même lignée. Tu aimes ça, Yoichi. Si fort.
Ça lui fait mal. Le sourire. La larme. C'est un plomb qui tombe dans son ventre, pour un mec qu'il connait pas. Sa bouche délicate se sépare de la sienne et il ne peur pas s'en empêcher : embrasser la perle, remonter doucement ses lèvres tout le long du sillon pour finir par toucher délicatement sa paupière close. Son coude enfoncé dans le sol lui faisait mal. Mais c'était pas important si ça pouvait chasser sa tristesse.
Tu t'y attendais pas. Tu comprends pas. Tu acceptes. C'est pas grave s'il te touche cette nuit. C'est pas grave. C'est juste une fois. Rien qu'une fois. T'ouvres les yeux. Ta main lâche la sienne pour venir s'ancrer sur sa joue. Tes lèvres trouvent les siennes. Sincèrement. Naturellement. Tu te redresses alors. Ta tête tourne.  Tu remontes un genou contre ta poitrine. Prend appuie sur lui de ton coude, ta tête posée sur ta main. La terre tourne ou c'est toi qui ne voit plus la réalité ? Tu laisses ta tête finalement se pencher en arrière, un frisson te parcours. Quand t'as enlevé ton haut déjà? Tu fermes les yeux, lechant tes lèvres. Elles ont son goût. Tu veux pas t'en défaire.
C'est qu'une fois. Rien de plus. Le mal est déjà fait. Son goût est déjà trop présent sur sa bouche. Dans. Yoichi se redresse et lui, roule doucement sur le ventre en posant sa tête sur ses bras croisés. A le regarder ainsi, par en bas, il paraît encore plus grand. Encore plus fort. Encore plus

-... T'es loin.

Ça murmure d'une tonalité rauque.
Ta tête se penche sur le côté. Tes mèches tombent aussi. Sur ton visage. Lechant l'herbe. Tu veux répondre. Pourquoi ça sort pas. Pourquoi t'aime pas cette distance soudainement. T'as envie de plus le lâcher. Tu vas crever si tu restes ici. De froid. D'overdose. Tu te deplaces, le surplombe, attrape ton haut, te stoppe au dessus d'lui.

- Viens.

Tu gardes ton haut dans la main. Prends ta veste. Enroule Tao avec. T'abandonnes la bouteille vidée. Tu descends de la plateforme. Tu poses tes mains sur ses mollets. Tire. Fermement. Tu l'attrapes contre toi dans sa descente que tu contrôles. Tu profites de ton autonomie cérébrale.

- Allons au chaud... J'veux pas qu'tu meurs.

Sorti naturellement. Trop.
Son regard quitte rapidement son visage quand il le regarde trop. Il tombe sur ses mèches plutôt, qui se perdent dans l'herbe. Jusqu'à ce qu'il revienne au dessus de lui. Ses genoux des deux côtés de ses hanches. Il se surprend à vouloir le sentir s'asseoir.

-...où ?

Il demande en enfouissant son museau dans la veste, dans l'odeur masculine ; là encore ça lui fait un truc. A peine il se rapproche du bord qu'il se sent tiré. Ca glapit de surprise dans sa gorge, encore plus en arrivant contre son torse, ses mains agrippées à sa nuque et ses cheveux.

- Hn...

Ca bouge beaucoup. Les mots lui parviennent mais son cerveau ne traduit pas leur sens. Il se contente de suivre, encore. Fixer le dos large et nu de Yoichi. Parce que c'est la seule chose qu'il sait faire.
Ou. C'était une putain d'bonne question. T'allais prendre ta moto. Si c'était qu'toi. Si c'était pas lui aussi. Tu marches. L'tenant contre toi. Fermement. S'il savait qu'il avait contre lui des centaines d'euros d'conso que t'avais mis sur son dos pour l'protéger du froid. Inconscient. Tu continues d'avancer. Tes pas sont automatiques. T'frappes à une porte. Pas si loin. On t'ouvre. T'dis rien. On te demande rien. Tu continues d'avancer. Jusqu'à une porte. Tu connais c't'endroit. Tu veux un abri. Pour lui. Tu passes la porte, tu l'poses sur le lit. Tu refermes la porte. Parano. Pas qu'il parte. Qu'on vienne. Personne rentre. Tu protèges. Tu recules. T'asseois au bord du lit, par terre. Là, tu peux souffler. Relâcher. Il est sauf. Ici. C'est ok. Tu laisses ta tête se poser sur le lit, en arrière. Tu l'regardes. Son nom. L'oublie pas.

- Tao ...
C'est censé lui faire du bien, le froid. Pas l engourdir davantage, pas le plonger dans cette espèce de langueur constante. Mais le corps de l'adulte dégage une chaleur qui l'endort tout doucement. Il ne peut pas lutter. Ni se retenir de suivre. Dans ces lieux reculés où il ne connaît personne mais où tout le monde le connaît sûrement. La porte claque, le chanteur plisse son museau alors qu'il s'assoit sur le matelas. Et baisse la nuque lorsque son dealer remonte les yeux vers lui. Son prénom, encore. Il a l'air loin. Trop loin.

- Loin...

Ça murmure. Il s'est rapproché sans s'en rendre compte. Ses mèches sont venues effleurer le front du brun et sa bouche, respirer son souffle.
Chaque fois qu'ce mot entre dans tes oreilles, t'as plus envie d'le quitter. Tu puises sur tes forces. Tu pousses, glisses à ses côtés. Le prend contre toi. Tire un drap. Le cale. Ta respiration fait vibrer ton torse. Tu fermes les yeux. Tu veux le rassurer. Tu luttes. T'avais des trucs de prévus cette nuit. C'est loin dans ton esprit. Y'a qu'lui qui compte, là.

- J'reste.

Il peut dormir. Il peut. Tu peux. Là comme ça, t'es bien. Ton repos. Tu le mérites. Tu mérites ça. T'essayes de t'en convaincre. Parce qu'une partie d'toi renie ça. Renie ce repos. Tu glisses ta main derrière sa nuque, cale sa tête contre toi. Tu fermes les yeux.
Le blazer tombe, en même temps que lui sur le matelas. C'est dingue cette facilité avec laquelle il fait rouler ses hanches, tord son corps pour le modeler dans la position qui lui plaît. L'ordre tombe, silencieux. "Repose toi", ça dit. L'étudiant sent son front se soulever au rythme de la respiration du brun, sa main trouver une place hésitante dans son dos, l'autre se caler entre leurs torses.

-... Qu'est-ce qu'on fait là ...

Il se murmure à lui-même.

A-Delta Lord
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Sam 20 Mar - 20:19
Premier souffle.

Tao Yàn Stewart & Yoichi J. Cooper

Tu n'ouvres pas les yeux. T'entends pourtant. Tu vas pas faire le muet. C'pas ton genre.

- Sécurité ici. Tu peux respirer.

Il parle de ça. Non ? Tu as un doute. Le doute grossit. T'as pas la réponse. Tu peux pas réfléchir si la question est pas précise. Tu baisses la tête. Posée ainsi contre la sienne, ça va mieux.

- J'reste.

Tu confirmes. Tu rassures. Tu inquiètes peut être. Est-ce une promesse? C'est flou.
Il l'a senti alors, tout à l'heure ? Ce besoin tranchant d'être épargné pour une fois. Tao Yàn ne bouge pas. Respire juste contre ses lèvres. Embrasse moi, il pense. Prend moi, il ressent. Impossible de mettre une expression vocale sur ca. Impossible de ne respirer autrement que par à coups.

-... Ok.

Serre plus fort, j'ai besoin de cette passion qu'on a ressenti tout à l'heure, de cette brûlure qui disparaîtra avec l'Aube. Fais moi juste vivre encore un peu avant de disparaître.

Tu respires son souffle. T'essayes d'être calme. Tu sais que les effets partiront d'ici quelques temps. Heures. Ce n'est qu'une question de temps. De... temps. Tes lèvres frôlent à nouveau les siennes. Je meurs d'envie de toi. Tu penses. Trop fort. Ton corps réagit. Il fait chaud dans ton bas. Tu es serré. Encore. Tu rapproches ton bassin du sien. Tu veux savoir. Tu veux qu'il sente. Qu'il gémisse pour te dire oui. Que tes mains l'agrippe. Tu veux. Tu ne fais pas. Tu restes si proche de lui.

- Tao...
- Yoi...

En réponse à son murmure. C'était descendu. Mais déjà, l'éruption reprend dans son ventre. Dans sa gorge. Il a la bouche sèche. Il sent la pression contre son bassin et devine sans avoir besoin de voir, ce que c'est. C'est dur. Ça le fait se tendre. Vrombir un milieu d'insectes dans son ventre. Serrer sa poitrine. C'est trop. Il sait pas. Mais il veut - non, il a besoin -, ça s'entend à sa respiration qui s'est de nouveau accélérée. Il fait noir. Y a personne. La drogue. Personne ne saura. Personne ne ...
- Reviens.

Réduis l'espace, brise la distance.
Tu brise l'espace. Tes lèvres croisent les siennes et la chaleur s'installe. Cuisante. Ta main agrippe sa nuque, serre. Ton autre main vient se glisser entre vos corps. Entre vos bassins. D'une pression, tu t'libères. Un gémissement t'échappe alors que ton plaisir se colle un peu plus contre lui. Une autre pression. Tu le libère aussi. Vos bas sont ouverts. T'peux respirer. Pourquoi tu manques de souffle alors ? Tu touches plus ses lèvres. Ta besoin d'aspirer son oxygène.
Ça hurle, dans son ventre. Subit l'assaut de ses lèvres alors qu'il ressent le besoin vorace d'y répondre. D'abord doux, tendre, comme lui. Ensuite avec plus d'ardeur quand le gémissement se laisse entendre et qu'il la sent. Son pantalon s'ouvre et il se sent jaillir, certainement plus dur qu'il ne l'a été ces dernières années.

- Hmn...

Ca l'attaque de tremblement à la nuque quand il sent qu'elles se touchent. Merde. Ne pas penser. Et lui, il est trop loin. Tant pis pour l'oxygène. Déjà sa main s'est calée dans sa nuque et l'a plaqué contre sa bouche entrouverte.

- Ah-h ...
Tu n'es plus autant évaporé. Tu es juste plein de désir. Envers lui. Personne d'autre. Tes muscles se tendent. Gronde. Ta main resté entre vos corps remonte, agrippe sa nuque comme l'autre. Serre. Intense. Tu manques de souffle. Tu le désires. Tu as des pensées intimes, presque trop. Tu veux savoir le goût qu'il a. Tu veux savoir. Ça te demange. Te ronges. Tes baisers deviennent puissance, contre son menton, son cou. Ton torse vibre sous ta respiration saccadée. Tes baisers descendent. Avides. Dévoreurs. Tu ne t'arrêtes pas. Tu n'arrêtes pas ta chute jusqu'à ce que tes lèvres touche l'ouverture de son bas, contact indirect avec lui.
Tao Yàn a l'impression d'être une boule de nerfs en fusion, prête à exploser à un simple contact. C'est la première fois. La premiere qu'il a envie de faire l'amour avec quelqu'un, qu'il a vraiment envie. Ça le bute, au fond de lui, autant que son contact, sa langue qui caresse la sienne et ses grondements. Tao se sent minuscule par rapport à lui. Ça l'attaque à la gorge de se laisser faire comme ça, se découvrir à quel point il est hypersensible ; car sur chaque passage du brun, il se tend et la zone touchée se met à flamber. C'est comme si ça n'allait jamais s'arrêter. Jusqu'à l'arrêt.

- Hnn...!

Merde. Sensible. Comment c'est possible de l'être autant ? Sa verge a tressauté dans son boxer, et si une main s'est retrouvée coincée entre ses crocs, l'autre a fondu dans les fils sombres, inquiète et désireuse.
Tu le respires. Tu respires son odeur. Ses tresaillements donnent échos aux tiens. Tes lèvres se font présentes sur l'intimité. Ton souffle chaud quand elles ne sont pas contre. Tu veux retirer ce qu'il reste de tissu. Tu le veux. Ton cerveau n'enclenche pas tout d'suite. Tes yeux remontent. Tu le dévores du regard. Il fait sombre, mais tu l'sais. Tu l'entend. Son souffle. Son désir. Le tien. A l'unisson. Tes doigts se font caresses, glissent, ôtent ce qui te dérange. Tes lèvres se font gourmandes, impatientes. Son odeur s'ancre en toi. Le contact est immédiat, et tu n'empêche pas ton grondement de satisfaction, tes doigts s'enfonçant contre ses hanches osseuses. Égoïste moment. Tu n'veux pas qu'il t'échappe. Plus maintenant.
Ses ongles contre son bassin, ça lui fait mal. Mais il aime ça, etre ferré aussi fort : ça le fait se tendre davantage. Son érection frémit au contact frais de l'air, alors qu'il se tient redresser sur un coude. Il ne le voit pas. Il le devine tout juste, et c'est pire parce qu'il ne peut pas anticiper. Ça il l'a fait peut-être une ou deux fois. Pas plus. Un novice que ça n'a jamais perturbé jusqu'à l'instant présent.

- At-... merde ...

Ça lui échappe, très bas, alors que ses doigts se crispent dans ses cheveux et serrent, tremblants. Impatients malgré lui.
Tu te fais gourmand. Doux. Passionné. Ta langue se délie, glisse le long, cherche à connaître tout les contours de cette peau inconnue. Tu te fais désiré. Désirant. Tu quittes le contact. Brutalement le rompt. Pour revenir ensuite glisser à nouveau. Caresser de cette humidité, mêlant vos goûts et odeurs respectifs. Tu aimes. Beaucoup. Tu savoures. Un peu trop. Un gémissement d'impatience t'échappe. Ta main glisse contre ton propre sexe, durcit. Il te tend. Il te fait presque mal. Depuis combien de temps tu n'as pas désiré quelqu'un ainsi ? Un léger vent de panique, mêlé à cette impatience, te fait remonter contre ses lèvres soudainement. Lui, tu le baiseras pas. C'est plus fort qu'ça.

- J'ai envie d'te faire l'amour.

Murmurer. Lâcher violemment. Comme un avertissement. Lucide l'espace de quelques secondes, avant de sombrer contre ses lèvres à nouveau.
Dieu. Comment c'est possible d'être au bord de la jouissance rien qu'en ayant été qu'un peu touché ? La langue de Yoichi lui fait l'effet une bombe, ses caresses, de mitrailles. Il se sent fondre dans le matelas comme s'il ne pouvait plus qu'en devenir une partie. Ses crocs se serrent, laissent une marque sur sa peau et soudainement il n'en peut plus.

- Haaan...

Ça lui a échappé, à la suite de l'impatience du brun. Ses reins se sont creusés par automatisme mais déjà, le fauve revient voler le reste de son âme de quelques mots. Ca le chamboule, tout au fond ; Tao se sent démuni. Alors il plonge à cœur perdu dans leur baiser, tremble de cette sensibilité qu'il se découvre alors que ses hanches poussent vers l'avant pour se coller au membre tendu de Yoi.

- Hnn...
Il te tente. Il gémit. Il te touche. Tu sais pas. T'sais plus. Tu grondes alors à nouveau, glisse une main pour venir attraper vos membres. Le contact est intense. Trop. Encore.

- P'tain.

T'as même pas b'soin de bouger tes doigts. Juste des effleurements suffisent. Des mouvements lents, des contacts humides qui font tresaillir contre le sien. Tu maintiens simplement ce contact si divin. T'es pas rapide. Normalement tu l'es pas. Tu pourrais pourtant jouir si t'continues comme ça. T'en aurais aucune honte. C'était tellement bon.
- Ah !

Il a glapit sans pouvoir s'en empêcher. La main d'un autre sur sa hampe, c'est tellement différent de la sienne. C'est tellement doux. C'est tellement ferme. Il se sent déjà à sa limite, rien que de se sentir rouler contre lui. Merde ... les ongles longs de sa main droite déchirent lentement les reins du dealeur, alors que l'autre main s'est perdue dans ses cheveux. Son seul ancrage, alors que même ses hanches semblent s'être peinte de folie, à onduler de cette façon démente...

- Y-...
Douleur. T'as mal à la hanche. T'sais pas pourquoi. On t'arrache la peau. Qui ? Tu t'en fou. Rien n'importe. Autre que lui. Tu le laisses onduler, frôler. T'es en transe. Tu finis par ne plus bouger, le laissant maître. Tu te sens venir. Une chaleur envahit ton ventre rapidement, descend profondément. Ta main devient alors humide lorsque ton souffle se stoppe. Tu trésailles. Impossible. Comment a t-il fait ça de toi? Comment... Ton coeur bat dans tes tempes. Dans ton torse. Contre ta main qui tient toujours fermement malgré le glissement. Cette sensation. Dopamine. Endorphine. Merde.
Qu'est-ce qu'il a fait de lui ? De son corps qui s'exprime de lui-même comme jamais il ne l'avait fait. Ses hanches sont incapables de s'arrêter. C'est trop bon. Trop chaud. Ses lèvres aussi. Il halète, se perd plus loin qu'aucune drogue ne l'a jamais emmené. Il aimerait gémir un nom, le sien, quand il se sent brûler, humide dans sa main. Mais Tao n'entend plus rien d'autre que son sang dans ses tempes et sa respiration trop sèche. Et l'épuisement de Yoichi, directement contre ses lèvres.
Tu bouges pas. Ni ton corps, ni ta main. Tu souffles lourdement contre ses lèvres. Au bout de longues minutes, tes doigts bougent. S'essuie sur le drap. Tu dégages ton bas. Il t'emmerde. Tu fais de même avec Tao. Tu prends soin de lui. Pourquoi tu fais ça. Tu fermes les yeux, sur le dos, mains sur le torse. Tu te concentres. Ce bruit sourd dans tes tempes. Ce manque. Ce manque de ce mot. Dis le que j'suis loin. Dis le. Tu veux l'entendre. Encore. Pas que cette nuit. Tu fouilles maladroitement la main dans ton blazer, sors un joint à moitié écrasé, plat. Tu l'allumes et soupire d'aise. Là. Rien qu'une fois. C'pas grave. On peut te toucher rien qu'une fois.
Il sent son pantalon quitter ses chevilles. C'est pas désagréable. Qu'on prenne soin de lui comme ça. Intimement. Il aime bien. Il prend le temps de reprendre sa respiration, d'observer le plafond dans le noir avant de refermer les yeux. Il le sent, contre son épaule. Sa chaleur. Rag se tourne lentement sur le côté, acceptant de rester à demi nu dans le lit de l'homme qui vient de le faire jouir sans même y penser. Mais il dit rien. Un moment. Son museau frôle son épaule et finalement, il parle très bas, comme un murmure avant de s'endormir.

- T'es prêt.

J'aime, quand t'es prêt.

A-Delta Lord
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Sam 21 Jan - 22:13
Premier souffle.

Tao Yàn Stewart & Yoichi J. Cooper

Tu n'ouvres pas les yeux. T'entends pourtant. Tu vas pas faire le muet. C'pas ton genre.

- Sécurité ici. Tu peux respirer.

Il parle de ça. Non ? Tu as un doute. Le doute grossit. T'as pas la réponse. Tu peux pas réfléchir si la question est pas précise. Tu baisses la tête. Posée ainsi contre la sienne, ça va mieux.

- J'reste.

Tu confirmes. Tu rassures. Tu inquiètes peut être. Est-ce une promesse? C'est flou.
Il l'a senti alors, tout à l'heure ? Ce besoin tranchant d'être épargné pour une fois. Tao Yàn ne bouge pas. Respire juste contre ses lèvres. Embrasse moi, il pense. Prend moi, il ressent. Impossible de mettre une expression vocale sur ca. Impossible de ne respirer autrement que par à coups.

-... Ok.

Serre plus fort, j'ai besoin de cette passion qu'on a ressenti tout à l'heure, de cette brûlure qui disparaîtra avec l'Aube. Fais moi juste vivre encore un peu avant de disparaître.

Tu respires son souffle. T'essayes d'être calme. Tu sais que les effets partiront d'ici quelques temps. Heures. Ce n'est qu'une question de temps. De... temps. Tes lèvres frôlent à nouveau les siennes. Je meurs d'envie de toi. Tu penses. Trop fort. Ton corps réagit. Il fait chaud dans ton bas. Tu es serré. Encore. Tu rapproches ton bassin du sien. Tu veux savoir. Tu veux qu'il sente. Qu'il gémisse pour te dire oui. Que tes mains l'agrippe. Tu veux. Tu ne fais pas. Tu restes si proche de lui.

- Tao...
- Yoi...

En réponse à son murmure. C'était descendu. Mais déjà, l'éruption reprend dans son ventre. Dans sa gorge. Il a la bouche sèche. Il sent la pression contre son bassin et devine sans avoir besoin de voir, ce que c'est. C'est dur. Ça le fait se tendre. Vrombir un milieu d'insectes dans son ventre. Serrer sa poitrine. C'est trop. Il sait pas. Mais il veut - non, il a besoin -, ça s'entend à sa respiration qui s'est de nouveau accélérée. Il fait noir. Y a personne. La drogue. Personne ne saura. Personne ne ...
- Reviens.

Réduis l'espace, brise la distance.
Tu brise l'espace. Tes lèvres croisent les siennes et la chaleur s'installe. Cuisante. Ta main agrippe sa nuque, serre. Ton autre main vient se glisser entre vos corps. Entre vos bassins. D'une pression, tu t'libères. Un gémissement t'échappe alors que ton plaisir se colle un peu plus contre lui. Une autre pression. Tu le libère aussi. Vos bas sont ouverts. T'peux respirer. Pourquoi tu manques de souffle alors ? Tu touches plus ses lèvres. Ta besoin d'aspirer son oxygène.
Ça hurle, dans son ventre. Subit l'assaut de ses lèvres alors qu'il ressent le besoin vorace d'y répondre. D'abord doux, tendre, comme lui. Ensuite avec plus d'ardeur quand le gémissement se laisse entendre et qu'il la sent. Son pantalon s'ouvre et il se sent jaillir, certainement plus dur qu'il ne l'a été ces dernières années.

- Hmn...

Ca l'attaque de tremblement à la nuque quand il sent qu'elles se touchent. Merde. Ne pas penser. Et lui, il est trop loin. Tant pis pour l'oxygène. Déjà sa main s'est calée dans sa nuque et l'a plaqué contre sa bouche entrouverte.

- Ah-h ...
Tu n'es plus autant évaporé. Tu es juste plein de désir. Envers lui. Personne d'autre. Tes muscles se tendent. Gronde. Ta main resté entre vos corps remonte, agrippe sa nuque comme l'autre. Serre. Intense. Tu manques de souffle. Tu le désires. Tu as des pensées intimes, presque trop. Tu veux savoir le goût qu'il a. Tu veux savoir. Ça te demange. Te ronges. Tes baisers deviennent puissance, contre son menton, son cou. Ton torse vibre sous ta respiration saccadée. Tes baisers descendent. Avides. Dévoreurs. Tu ne t'arrêtes pas. Tu n'arrêtes pas ta chute jusqu'à ce que tes lèvres touche l'ouverture de son bas, contact indirect avec lui.
Tao Yàn a l'impression d'être une boule de nerfs en fusion, prête à exploser à un simple contact. C'est la première fois. La premiere qu'il a envie de faire l'amour avec quelqu'un, qu'il a vraiment envie. Ça le bute, au fond de lui, autant que son contact, sa langue qui caresse la sienne et ses grondements. Tao se sent minuscule par rapport à lui. Ça l'attaque à la gorge de se laisser faire comme ça, se découvrir à quel point il est hypersensible ; car sur chaque passage du brun, il se tend et la zone touchée se met à flamber. C'est comme si ça n'allait jamais s'arrêter. Jusqu'à l'arrêt.

- Hnn...!

Merde. Sensible. Comment c'est possible de l'être autant ? Sa verge a tressauté dans son boxer, et si une main s'est retrouvée coincée entre ses crocs, l'autre a fondu dans les fils sombres, inquiète et désireuse.
Tu le respires. Tu respires son odeur. Ses tresaillements donnent échos aux tiens. Tes lèvres se font présentes sur l'intimité. Ton souffle chaud quand elles ne sont pas contre. Tu veux retirer ce qu'il reste de tissu. Tu le veux. Ton cerveau n'enclenche pas tout d'suite. Tes yeux remontent. Tu le dévores du regard. Il fait sombre, mais tu l'sais. Tu l'entend. Son souffle. Son désir. Le tien. A l'unisson. Tes doigts se font caresses, glissent, ôtent ce qui te dérange. Tes lèvres se font gourmandes, impatientes. Son odeur s'ancre en toi. Le contact est immédiat, et tu n'empêche pas ton grondement de satisfaction, tes doigts s'enfonçant contre ses hanches osseuses. Égoïste moment. Tu n'veux pas qu'il t'échappe. Plus maintenant.
Ses ongles contre son bassin, ça lui fait mal. Mais il aime ça, etre ferré aussi fort : ça le fait se tendre davantage. Son érection frémit au contact frais de l'air, alors qu'il se tient redresser sur un coude. Il ne le voit pas. Il le devine tout juste, et c'est pire parce qu'il ne peut pas anticiper. Ça il l'a fait peut-être une ou deux fois. Pas plus. Un novice que ça n'a jamais perturbé jusqu'à l'instant présent.

- At-... merde ...

Ça lui échappe, très bas, alors que ses doigts se crispent dans ses cheveux et serrent, tremblants. Impatients malgré lui.
Tu te fais gourmand. Doux. Passionné. Ta langue se délie, glisse le long, cherche à connaître tout les contours de cette peau inconnue. Tu te fais désiré. Désirant. Tu quittes le contact. Brutalement le rompt. Pour revenir ensuite glisser à nouveau. Caresser de cette humidité, mêlant vos goûts et odeurs respectifs. Tu aimes. Beaucoup. Tu savoures. Un peu trop. Un gémissement d'impatience t'échappe. Ta main glisse contre ton propre sexe, durcit. Il te tend. Il te fait presque mal. Depuis combien de temps tu n'as pas désiré quelqu'un ainsi ? Un léger vent de panique, mêlé à cette impatience, te fait remonter contre ses lèvres soudainement. Lui, tu le baiseras pas. C'est plus fort qu'ça.

- J'ai envie d'te faire l'amour.

Murmurer. Lâcher violemment. Comme un avertissement. Lucide l'espace de quelques secondes, avant de sombrer contre ses lèvres à nouveau.
Dieu. Comment c'est possible d'être au bord de la jouissance rien qu'en ayant été qu'un peu touché ? La langue de Yoichi lui fait l'effet une bombe, ses caresses, de mitrailles. Il se sent fondre dans le matelas comme s'il ne pouvait plus qu'en devenir une partie. Ses crocs se serrent, laissent une marque sur sa peau et soudainement il n'en peut plus.

- Haaan...

Ça lui a échappé, à la suite de l'impatience du brun. Ses reins se sont creusés par automatisme mais déjà, le fauve revient voler le reste de son âme de quelques mots. Ca le chamboule, tout au fond ; Tao se sent démuni. Alors il plonge à cœur perdu dans leur baiser, tremble de cette sensibilité qu'il se découvre alors que ses hanches poussent vers l'avant pour se coller au membre tendu de Yoi.

- Hnn...
Il te tente. Il gémit. Il te touche. Tu sais pas. T'sais plus. Tu grondes alors à nouveau, glisse une main pour venir attraper vos membres. Le contact est intense. Trop. Encore.

- P'tain.

T'as même pas b'soin de bouger tes doigts. Juste des effleurements suffisent. Des mouvements lents, des contacts humides qui font tresaillir contre le sien. Tu maintiens simplement ce contact si divin. T'es pas rapide. Normalement tu l'es pas. Tu pourrais pourtant jouir si t'continues comme ça. T'en aurais aucune honte. C'était tellement bon.
- Ah !

Il a glapit sans pouvoir s'en empêcher. La main d'un autre sur sa hampe, c'est tellement différent de la sienne. C'est tellement doux. C'est tellement ferme. Il se sent déjà à sa limite, rien que de se sentir rouler contre lui. Merde ... les ongles longs de sa main droite déchirent lentement les reins du dealeur, alors que l'autre main s'est perdue dans ses cheveux. Son seul ancrage, alors que même ses hanches semblent s'être peinte de folie, à onduler de cette façon démente...

- Y-...
Douleur. T'as mal à la hanche. T'sais pas pourquoi. On t'arrache la peau. Qui ? Tu t'en fou. Rien n'importe. Autre que lui. Tu le laisses onduler, frôler. T'es en transe. Tu finis par ne plus bouger, le laissant maître. Tu te sens venir. Une chaleur envahit ton ventre rapidement, descend profondément. Ta main devient alors humide lorsque ton souffle se stoppe. Tu trésailles. Impossible. Comment a t-il fait ça de toi? Comment... Ton coeur bat dans tes tempes. Dans ton torse. Contre ta main qui tient toujours fermement malgré le glissement. Cette sensation. Dopamine. Endorphine. Merde.
Qu'est-ce qu'il a fait de lui ? De son corps qui s'exprime de lui-même comme jamais il ne l'avait fait. Ses hanches sont incapables de s'arrêter. C'est trop bon. Trop chaud. Ses lèvres aussi. Il halète, se perd plus loin qu'aucune drogue ne l'a jamais emmené. Il aimerait gémir un nom, le sien, quand il se sent brûler, humide dans sa main. Mais Tao n'entend plus rien d'autre que son sang dans ses tempes et sa respiration trop sèche. Et l'épuisement de Yoichi, directement contre ses lèvres.
Tu bouges pas. Ni ton corps, ni ta main. Tu souffles lourdement contre ses lèvres. Au bout de longues minutes, tes doigts bougent. S'essuie sur le drap. Tu dégages ton bas. Il t'emmerde. Tu fais de même avec Tao. Tu prends soin de lui. Pourquoi tu fais ça. Tu fermes les yeux, sur le dos, mains sur le torse. Tu te concentres. Ce bruit sourd dans tes tempes. Ce manque. Ce manque de ce mot. Dis le que j'suis loin. Dis le. Tu veux l'entendre. Encore. Pas que cette nuit. Tu fouilles maladroitement la main dans ton blazer, sors un joint à moitié écrasé, plat. Tu l'allumes et soupire d'aise. Là. Rien qu'une fois. C'pas grave. On peut te toucher rien qu'une fois.
Il sent son pantalon quitter ses chevilles. C'est pas désagréable. Qu'on prenne soin de lui comme ça. Intimement. Il aime bien. Il prend le temps de reprendre sa respiration, d'observer le plafond dans le noir avant de refermer les yeux. Il le sent, contre son épaule. Sa chaleur. Rag se tourne lentement sur le côté, acceptant de rester à demi nu dans le lit de l'homme qui vient de le faire jouir sans même y penser. Mais il dit rien. Un moment. Son museau frôle son épaule et finalement, il parle très bas, comme un murmure avant de s'endormir.

- T'es prêt.

J'aime, quand t'es prêt.

A-Delta Lord
A-Delta Lord
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Sam 21 Jan - 22:14
Premier souffle.

Tao Yàn Stewart & Yoichi J. Cooper

Tu t'relèves. Mal de crâne. T'as la sensation qu'un million de moustiques t'as piqué le corps. Tu grognes. Tu observes. Il fait noir. T'es ou d'ja? Ah.. Ton client. L'herbe. Le froid. La nuit. Son odeur. Disparu. Tu t'redresses et pousse la porte. T'es seul dans l'appart' ? Tu prends ton tel. T'appelles. Ton client. Une fois. Deux fois. Trois...
C'est absolument horrible. Tao Yàn tuerait pour ne pas être là. Déjà, se lever le matin dans un appart' qu'il ne connait pas, à moitié nu, complètement déglingué c'était pas ouf. Commencer à se souvenir des événements, c'était pire. Il avait enclenché le mode automatique avant de fuir à la vitesse de la lumière et maintenant, dans cet amphithéâtre plein à craquer, il avait l'impression que sa tête allait exploser. Le front posé sur le clavier de son ordinateur, il observe le téléphone sonner en silencieux sans décrocher une seule seconde. Parce qu'engager la conversation le mettait face au risque qu'on lui ramène la passion d'il y a quelques heures à la figure. Et une crise de panique et d'érection, c'était peut-être pas ce dont il avait besoin maintenant.
Tu vois que ça répond pas. Tu fronces les sourcils. Pose ton tel. Pas le temps. Besoin d'un café. La journée passe. La nuit tombe à nouveau. T'as pas rappelé. Mais ça t'reste en tête. Faudra bien qu'il appelle. Faudra qu'il conso.. non? T'es pas unique. Idiot.
Il a pas rappelé. Tant mieux, Tao veut oublier. Allongé sur le lit qu'il occupe dans sa chambre, il tire doucement sur son joint en regardant en coin son colocataire et meilleur ami, griffonner des notes sur ses partitions. Petit ange, ça lui met un coup au coeur de le voir dépasser des lignes. Puis soudain, ça tape dans sa tête, alors il prend son téléphone et envoie un simple message, une réponse aux appels. Un simple point d'interrogation.
Le téléphone vibre. Joint entre les lèvres, tu regardes. Tu soupires. Tu r'poses. Tu fumes. Tu reprends ton tel. Tu réponds qu'il te rappelle quand il a besoin de conso. Juste ça. Rien de plus. C'était peut être dans ta tête. Tu fixes la ville par la fenêtre et retourne chez toi.
- Conso hmm ...
- "Quoi ?"  
- Non, r.

Miharu le fixe de son regard aveugle, à lire toujours dans son âme alors qu'il essaye de l'ignorer. ... rien, juste j'ai peut-être plus assez de shit.

- "Hmm ... sinon tu peux aller m'en chercher ?"

Ah. Oui. Peut-être. C'est bizarre cette envie de se lever, alors qu'il sait que ses stocks sont loin d'être vides. Il hésite, un peu, reprend son téléphone et tape un nouveau message "J'ai besoin de shit pour un pote."
Tu regardes d'un oeil distrait ton tel. Tu réponds juste ok. Même heure même endroit. Tu te poses pas plus de questions. Tu n'as pourtant pas l'habitude. Loin de là. Mais t'es pro', et c'est ce qu'on attend de toi. Alors pourquoi t'as mis ta veste en cuir préféré et ton putain de parfum avant d'aller dans la ruelle ? Tu poses un pied à terre, le casque toujours sur la tête. Roulant ton joint, t'attends dans la nuit.
-... J'vais t'en ramener.

Il a l'air content, son angelot, ça lui fait comprendre qu'il a bien fait de se proposer. Au fond, ça l'arrange surement un peu. Puis si ça va vraiment pas, il pourra toujours changer de dealer. Ce sera rapide ; pratique. Ouais, il n'était pas en danger, pas de soucis. L'asiat' se lève pour enfiler un jean déchiré et laisser son jogging dans un coin, récupère un pull prêt du corps aussi sombre que le bas histoire de ne pas trop être visible. Et son manteau sur les épaules, il part à pied : ça lui prendra le temps qu'il faudra mais il sera à l'heure, comme toujours. C'est pas très loin, mais dans sa tête ça dure une éternité, surtout lorsqu'il avise la moto devant lui, le casque, la ruelle, dans laquelle il plonge finalement à l'abris des regards.
Tu restes contre ta moto. Le temps passe beaucoup trop lentement. Trop rapidement lorsque tu l'aperçoit. Tu retires ton casque d'une main. Tes cheveux mettent quelques secondes à trouver leur place avant que tu portes le joint à tes lèvres. Tu l'observes. Dans cette obscurité, tu vois ses formes. Tu te rappelles. Tu frémis. T'allumes ta sauveuse et tu inspires profondément.

- T'as d'quoi payer?

Dis non.
Il s'est directement glissé à l'ombre de la ruelle, à quelques pas seulement du plus vieux et sa main s'est enfoncée sans vergogne dans sa poche.

- Oui.

Il dit. Pas de bonjour, pas de politesse, pas de "t'as bien dormi sans moi ?" rien de tout ça.

- Toujours.
Tu sens ses quelques pas de distance. Trop loin. Un électrochoc dans ton esprit. Tu entends ses murmures. Ses soupirs.

- Cool.

Tu cherches dans tes poches et tu l'regardes, avant de sortir un sachet dont le contenu est bien rempli. Tu l'regardes. Tu accuses la brise qui vient frapper ta crinière ébène et la lune qui a fait don de sa présence c'soir pour éclairer tes prunelles dorés.

- Trop loin...

Ouais, trop loin pour qu'il lui donne et trop loin. Trop loin tout court. Pourquoi t'es parti?
- ...

Quoi "trop loin" ? Ca le perturbe. Il s'approche d'un pas, mais s'arrête. Pas plus.

- J'veux pas être exposé dans la rue.

Toi, viens à moi. Il l'invite, d'un signe de la main à le rejoindre, fouillant dans sa poche pour en sortir son porte-feuille.

-  ... J'te dois combien ?

Le reste, il ignore. Pas le nuit. Pas de réflexion. Pas tout, le reste, non, rien juste l'échange et après il part. Ca suffira. Putain qu'est-ce qui fait noir ici.
Tu fronces les sourcils. Pensif. Exposé dans la ruelle, en pleine nuit? Soit. Tu t'avances. Tu réduis la distance jusqu'à effleurer son bras du tien.

- 50.

C'est moitié moins que c'que tu donnes. Propose.  Tu fais un prix. Pourquoi. Tu inspires et passe la main dans tes cheveux.

- Tu veux fumer ou prendre un truc ?

Tu tires sur ton joint. Ya mieux comme demande de date. C'est une demande de date ? Non. Tu proposes. T'es gentil. C'tout.
50 ? C'est peu. Vraiment peu.

- C'est tout ?

Ca lui parait bizarre, il est quasiment sûr d'avoir payé plus la dernière fois. Le contact le fait frémir ; il aimerait reculer, mais le mur le bloque, alors il s'enfouit davantage dans son long manteau qui frotte jusqu'à l'arrière de ses genoux, et tente de garder le menton haut.

- Hm ...

Il sait pas. Pas d'ecstasy cette fois, sinon ça va encore finir comme la dernière fois. Ou peut-être que si justement ? Il sait pas. Il hésite, s'appuie davantage contre le mur, comme pour échapper à un prédateur sans possibilité de fuite.

- Pourquoi pas.

Mais il est faible, Tao, face à l'appel, surtout celui du joint. Ca peut pas lui faire de mal, non ?
Tu sens dans sa voix son doute. Il a raison. C'est tout. Oui. Tu ne sais pas pourquoi. Alors tu ne vas pas lui répondre. Tu te contentes du silence, de donner la consommation et de récupérer l'argent. Machinalement. Comme les autres fois. Quelque chose change.

- Ok.

T'attrapes le joint de tes lèvres pour l'approcher vers lui. Non, tu lui donnes pas. Tu l'cales entre ses lèvres. Naturellement. T'avais pas cette proximité, avec les autres clients. Avec les autres tout court. T'en fais pas un drame. C'rien. C'est l'ambiance. La nuit. La lune. Tu redresses la tête pour la r'garder.

- Elle est pleine.

Détail, mais faut bien qu'tu combles le vide. T'aimes pas le vide. Pas comme ça. Pas avec lui. C'est bizarre.
Il prend, enfonce dans sa poche, y a l echange de tune qui se fait mais l'autre dit rien. Ca l agace un peu, peut etre beaucoup. Mais pareil, il se tait, prend juste le joint entre ses dents pour tirer dessus. Lent. Il aime ça, la lueur qui scintille plus fort au bout du joint. Ca lui donne l'impression que l'objet est brillant.

- hmm... les loups chanteront.
C'est toi que j'veux faire chanter. Tu dis rien. T'observes. Tu l'regardes dans cette pénombre. Tu t'demandes beaucoup de choses. Tu repenses, ressasses. Ca part pas. C'est chiant. T'effleures ses lèvres avec ton pouce en récupérant l'joint au passage que tu tires à nouveau. Tu inspires. Fortement, encore. Encore. Tu lui souffles la fumée dessus.

- T'as l'air en forme.

Ta gueule. Vraiment, ta gueule.
Caresse. Il l'a senti et tout à coup, il est vraiment heureux de ne pas être éclairé par le lampadaire car le feu qui lui monte violemment aux joues brûlent l'intégralité de son visage. Tao échoppe d une respiration courte et sèche, avant de se reprendre

- Ça va. Juste mal au crâne.

Il secoue la tête en se prenant la fumée.

- Toi aussi, ça a l'air d'aller.
Ta respiration au rythme de la sienne. Instinctivement. Comme un second souffle. Tu t'cales sur lui. Tu sais pas faire autrement là.

- Ouais, la routine.

Comme si rien n'était arrivé. Tu sors de ta poche une pillule. Familière. Encore. Tu te demandes si... t'as rêvé. Si t'en prends une, ça recommencera ? T'en as envie. T'as envie de planer avec lui. C'est une sensation étrange. Tu l'avales. La croque, et t'observes Tao.

- Tu veux l'autre moitié, Tao?

Son prénom. T'as pas oublié. C'était pas un rêve.
- Hmm

Routine... comme lui. Et il la voit, la pilule, il phase même une minute. C'est un rappel ? Il se fout de lui ? Non, faut rester sur l hypothèse qu'il a tout imaginé ou presque.

- L'autre moitié ? De ?

Il a un peu déconnecté donc il est pas bien sur de ce qu'il entend, là.
Tu l'observes. Longtemps. Un moment. Il se moque de lui ? Il fait semblant ? Tu comprends pas. Tu t'sens presque con. Pas longtemps. Quelques secondes, suffisantes.

- T'es sérieux ?

Suffisantes pour sortir ça. Tu t'prends pas la tête, t'avales l'autre moitié. Tu remets les mains dans tes poches. T'oublies ton joint, qui t'brules. T'es con. Tu ressors ta main en grimaçant.

- P'tain.

Fuck. Ca fait mal. Presque autant qu'sa réponse.
De la pill. Bien sur, quel con, c'est ça d'avoir l'esprit ailleurs. Il passe sa main dans ses cheveux un peu trop longs, griffe la partie rasée en regardant ailleurs

- Sorry, j'suis pas bien réveillé j'crois.

C'est sûr. Par contre, le juron le fait sursauter

- Eh, fais gaffe !

Son premier réflexe est d'attraper son poignet pour le tirer vers le haut et observer la brulure

- ... Tu risques d'avoir une marque.

Il s'est pas raté ce con... 'tain.
Tu t'attends pas à ce qu'il te touche. Pas après ce rejet pour toi évident. Tu fronces les sourcils. Tu t'laisses pas toucher. Pourquoi tu bouges pas ta main? Tu t'en fou d'la brûlure. Y'en a une autre qui se créer, chaque seconde de son contact. T'attrapes sa main de celle qu'il tient. T'enlaces tes doigts. Rapide. Un courant d’électricité se passe. Tu relâches immédiatement sa main, la passant dans tes cheveux.

- C'rien, t'inquiètes, ça va aller.

Ca brule. Moins qu'son contact pourtant.
Les doigts, sur le dos de sa main, ça le stresse mais il ne bouge pas jusqu'à l'enlever.

- Désolé.

Le chanteur ramene sa main dans sa propre poche avant de soupirer doucement. La brulure est sérieuse, il n'a pas envie de le laisser comme ça.

- Hm ... viens.

Et cette fois, c'est lui qui tourne les talons pour sortir de la ruelle, lui qui ordonne et surtout, lui qui vérifie si Yoichi le suit bien.
Tu ne sais pas à quoi il joue. La drogue monte à ton esprit. Comme habitué par les années passées. Tu n'es pas sûr de comprendre, l'effet est plus rapide que la veille. Etonnant T'attrapes ton casque, et docile, tu récupères les clés d'ta moto et le suit. Toujours sourcils froncés. En questionnement. Intrigué.

- Tu voulais pas ne pas sortir d'la ruelle ?

Non, vraiment, tu devrais arrêté d'chercher. Parfois, y'a des actions, des mots, des gestes, qui n'ont pas de sens avant que le sens vienne à toi.
La question tombe, ça le fait s'arrêter et se tourner vers lui en attendant qu'il le rattrape. A la lumière du grésillement des lampadaires, il le découvre véritablement pour la première fois. L'ossature forte, la carrure haute, ferme, le corps solide. Le regard dur. Un homme d'une trentaine d'années qui n'a pas été épargné par la vie.

- J'ai pas de quoi te soigner dans ma poche. La pharmacie est pas loin.
Tu t'arrêtes. Si près. T'as pas anticipé qu'il s'arrête. T'as plus trop de réflexes, là, tout d'suite.

- Ah.

C'ta réponse. Tu mets du temps à comprendre. Quelques secondes.

- Mais j'ai pas b'soin.

T'es sérieux. T'as le regard presque trop sombre. T'as pas envie d'aller à la pharmacie. Encore moins avec tout c'que t'as sur toi. C'était pas prévu dans ta soirée. Puis ça va finir par s'voir, que tu viens de prendre de la drogue. Surtout aux éclairages d'un batiment. T'es drogué, mais pas con. ... Tu te stoppes, refuse d'avancer, quelque chose va pas. Pourquoi tu t'sens comme ça ?
Il avance plus, comme un enfant qui refuse de faire ce qu'il faut. Quoique là, 'cest logique vu toute la cam' qu'il se balade. Alors Tao n'insiste pas, lui montre calmement le bord de la rue et les autres ruelles qui y mènent.

- Tu peux m'attendre là si tu veux.

C'est qu'il s'est bien brûlé, et c'est pas avec l'ecstasy dans le nez qu'il va s'en rendre compte seul. L'asiatique aimerait bien profiter du fait d'être un peu lucide pour devenir un minimum utile.
Tu ne bouges pas. Quelque chose te dérange. Encore. Toujours. Il est loin. T'inspires, hoche la tête. Après tout, pourquoi pas. Tu fais demi-tour, tu retournes vers ta moto. Il pourrait partir. Il a prit sa commande. Il te doit rien. Tu n'sais pas pourquoi, mais l'idée de le laisser partir seul pour ne pas revenir, t'aimes pas. T'aimes pas cette sensation qui nait au creux d'tes reins. C'est dérangeant. Tu prends appuie sur ta moto. T'observes la ruelle. Tes yeux divaguent. T'es plus réellement lucide, mais tu rallumes ton joint. T'avais l'habitude. Avant. D'être seul quand tu t'drogues.
La lumière de la pharmacie ouverte de nuit l'agresse vivement. Ca tape dans son œil, mais d'un grognement, il secoue rapidement la tête avant de récupérer un spray antiseptique et des compresses refroidissantes pour les brûlures. Ca suffira, ce n'était pas non plus brûlé au 1er degré. Lorsqu'il sort, Tao voit bien que le brun n'est plus là, mais à quelques dizaines de mètres, contre sa moto. Il n'est pas parti. C'est déjà ça.

- Donne ta main. Ça ira mieux après.
Tu ne pensais pas qu'il reviendrait. Tu l'regardes. Tends la main. T'as des questions cons qui te viennent en tête.

- Pourquoi t'es revenu?

Pas tout à l'heure. Ce soir. Pourquoi t'es revenu si c'est pour faire semblant? Toi, pourquoi ça t'intéresse cette réponse. C'est qu'un client. Un client qui prend soin d'toi. Juste un client. T'as pas à t'en preoccuper. Tu laisses ton joint s'consummer entre tes lèvres. T'observes en silence maintenant.
- Mon coloc' avait besoin de shit.

C'est la vrai raison, oui. Il prend doucement sa main pour ne pas lui faire mal et asperge la plaie d'antiseptique avant d'attendre que ça sèche. En attendant, il ouvre la boite de compresses et en sort une

- ça va être froid je pense. Mais ça devrait cicatriser mieux.

C'est pour le rassurer et le préparer qu'il dit ça. Pas pour faire la conversation, pas du tout.
Tu l'observes. Il comble le silence. Tu comprends pas. Toujours pas. Pourquoi. Tu l'laisses faire. Te toucher. Encore. Il brûle son contact.

- Pourquoi t'es revenu ?

T'insistes. Tu le crois pas. Il avait de la conso' hier. Tu lui avais vendu. Tu l'crois pas. Pourquoi il ment. Tu t'rapproches, tend le joint. Le dévores du regard.
- ... J'viens d'te l'dire ? Et si tu parlais pour maintenant, j'allais pas te laisser avec ta main brûlée ... C'est pas très poli, quoi.

Il pose doucement la compresse, range le tout dans le sac en plastique qu'il accroche à une des poignées de la moto

- Tiens, garde les, ça te sera utile.

Le regard le brûle, mais Tao ne dit rien. Il ne lève pas non plus les yeux, s'écarte même d'un demi pas en faisant mine de chercher une clope à allumer.
Tu n'comprends toujours pas. Tu laisses pourtant tomber. Ça n'a pas d'sens pour toi, et tes sens justement, ils sont plus là. Exta dans le corps, t'as du mal à suivre une conversation normale. T'attrapes ton casque, le met. Range le sac.

- Ok. Bonne soirée.

T'enjambe la bête. Démarre. Le moteur vrombit dans le silence, et toi, tu vois les sons.
Il tangue. Ça le rassure pas trop au fond, de le voir comme ça. Et si il tombe ? Et si il percute quelqu'un ? Merde ...

- Eh. T'es sûr que t'es en état de rouler ? Tu vois même pas la route.

Mec c'est pas sérieux du tout, ça.
Tu tournes la tête. L'observe derrière ta visière. Silence.

- Ouais. J'ai l'habitude.

Tu ments. Tu fais bouger les vitesses. Ça vrombit encore. Tu poses tes pieds, t'es près au départ. T'as juste étrangement pas envie de penser. Pas maintenant. T'veux pas qu'il vienne plus chercher tes consos. Alors tu t'tais avant de dire un mot de trop.
Il hésite. C'est pas son role mais ... sa main s'appuie sur le guidon de la moto

- Désolé. J'peux pas te laisser rentrer dans cet état.

C'est pas possible, non, il va droit dans le mur.

- T habites loin ?
Tu grognes. Le bruit couvre ça. Apres quelques secondes, tu coupes enfin le moteur. Tu retires ton casque, les pupilles dilatées.

- 10, 15 minutes. En moto.

T'hésites.

- Un ami habite pas loin. S'tu veux venir. Fumer.

Rester. Respirer même. Tu récupères les clés et marche vers cet appart qui a trop d'odeurs de la veille encore. Tu te demandes s'il te suit. Les beaux yeux.
- En fait

Il hésite mais est un peu rassuré de le voir retirer son casque. Ok, une bonne nouvelle au moins, il ne risque plus d en crever

- J allais te proposer un hôtel. Mais c est comme tu veux

De toute manière  il ne se sentait pas de le laisser comme ça, seul.
Tu t'arrêtes et hausse un sourcil, te retournant. Un hôtel ? C'était innatendu. Tu as même du mal à réaliser que c'pas ton imagination.

- Ok. Un hotel.

T'attends qu'il prenne la route. C'pas toi qui allait te diriger. Tu rallumes ton joint qui s'est eteint dans ta poche. Observe ta main au passage. Gênant. Tu soupires.
C est clairement sa seule idée. La plus pratique aussi parce que c etait pas comme s il pouvait l inviter dans sa chambre. Alors le brun marche silencieusement en évitant les regards comme toujours, prenant les passages les plus rapides avant de s'arrêter devant un hôtel.

- Ici ça te va ?

Y en a que deux à Lifelam de toute manière. Le motel pas degueu' ou l'hôtel de grand luxe, bien plus loin.
Tu marches. Derrière. Ton regard épouse ses courbes aiguisées. Un peu trop. Il est mince. Maigre. C'pourtant pas aussi dérangeant que tu l'aurais pensé. Sauf pour sa santé. Ça t'fais grogner. Tu tires sur ton joint et t'as le temps de le finir finalement sur le trajet. T'observes le bâtiment.

- Ouais, ok.

Tu rentres. Tu demandes une chambre. On vous regarde comme un couple d'amants indiscrets, surtout a cette heure et avec l'odeur de canabis qui s'dégage de toi. T'y prête aucune attention. T'attrapes juste la clé et grimpe les trois étages qui t'sépare de la chambre. T'as même pas regarder le numéro. Tu phases donc au troisième.

- ... Il a dit quoi comme numéro?

Tu dévies ton regard doré sur lui.
Il est d'accord. Ok, ça lui va. Et là, Tao regrette de ne pas avoir pris un truc pour dormir. Car oui, là, la flemme est bien trop présente pour songer à rentrer au pensionnat. Alors il le suit presque docilement, en se cachant vaguement derrière lui pour ne pas trop être vu. Pourtant quand il se stoppe, il manque presque de lui rentrer dedans

- hmm... 167. Donne

Il lui pique les clefs, passe devant et va ouvrir la porte. La chambre n'est pas si grande mais propre, et plus moderne qu'il n'aurait cru. Tao enlève lentement son manteau et ses chaussures avant de masser lentement sa nuque en fermant des yeux

- T'as mangé...?
T'avais absolument pas penser qu'il puisse partir. Aucunement. Même pas une seconde. C'était l'exta. Surement. Ouais.

- ... Non.

T'as l'air d'un gosse perdu soudain. Tu frottes ton visage avec ta main, laisse tomber ta veste sur le lit, laissant la pièce se couvrir de ton parfum.

- J'vais me réveiller.

Attends, y'a un lavabo au moins dans cette chambre ? Histoire que t'ai pas a sortir pour te rincer l'visage. Qui ne changera rien à ton état. Tu l'sais. Tu poses tes chaussures en passant, dans une lenteur extrême pour les autres, rapide pour toi.
Il est complètement défoncé. Ça se voit à sa lenteur, à son regard perdu. L'odeur le fait tiquer, lui brouille quelques secondes l'esprit avant qu'il ne se rapproche de lui

- Tu veux ... aller à la salle de bain ?

T as l air à deux doigts de vomir. Sa main se pose automatiquement sur son épaule alors qu'il essaye de voir son visage.
Tu sens qu'on te touche. Tu te redresses brusquement. Attrape son poignet tout aussi soudainement. Ton regard doré se braque sur le sien. C'rien. C'est lui. Tu relâches la pression sur son poignet.

-  Ouais. Je voudrais ... de l'eau. Sur moi.

T'as les pupilles dilatées. T'es docile pourtant. Parce que t'as le choix. C'est pas parce que tu le veux. T'es juste coincé ici. Ouais. C'est bien ça. Ton regard ne le quitte pas. Glisse sur son corps. Avant de remonter. Montée de chaleur.
La prise. Sur sa main. Il a reculé vivement, d un réflexe ancré bien trop loin dans son cerveau pour qu il se souvienne d où il vient. Ses yeux sont écarquillés, sa respiration courte et son bras tendu à l extreme. Mais lorsqu'il le relâche, tout retombe comme si de rien n'était.

- Ok. Viens.

Il se rapproche, totalement une autre personne que précédemment. Sa main ne le frôle pas cette fois, mais il le guide silencieusement jusqu'à la salle de bain, sans fermer derrière eux.

- Est ce que t as besoin d aide ? Pour enlever tes vêtements.
Tu le suis. Pourquoi tu le suis. Il t'emmene où. Ah. Oui. La salle de bain. Tu restes concentré. Tu luttes. Pourquoi t'as pris de l'exta déjà. Ah. Oui. Pour lui. Non. Pour toi. Oui. C'est bien ça.

- T'as parlé ?

Tu fronces les sourcils. Tu comprends maintenant. Tes vêtements. Il veut t'enlever tes vêtements. Ton esprit se tord. Ton corps inspire et brûle.

- J'ai chaud.

Tu tentes d'enlever ton haut. T'y arrives. Par contre, le bouton de ton bas, c'est une autre histoire.
- Oui.

Pourquoi il est aussi fort ? Il a pris plus ? Ou lui aussi il était dans cet état sans s en souvenir ? Si c est le cas, la merde ... Yoichi arrive à retirer mais son bas ... c'est plus dur. ...

- Attend. Arrete, tu vas t'faire mal.

Il souffle en l'attrapant par le pantalon sans le regarder. Il est ... bien batti. Pour un gars. Sans doute que les femmes se battent pour ses yeux.

- J'vais t'aider.

Serviable hein. Toujours. Il fait sauter le bout, doucement, baisse lentement la fermeture éclair.

- ... Ça va aller dans la douche ?
Se faire mal ? Ah. Oui. Ta blessure. Tu bouges en sentant qu'on te tire. Tu n'arrêtes pas ton avancée alors que vos corps se frôlent. Tu sens ses doigts qui brulent ta peau. Glissent. Ta respiration change. Légèrement. T'as chaud. A cause de lui. Pourquoi.

- Pourquoi tu me donnes chaud.

Tu soupires. T'ecartes. Ton pantalon te gêne. Tu démarres pourtant la douche. Le bruit t'apaise déjà. Tu fermes les yeux. Profite. Écoute. Laisse glisser ton bas sur tes pieds. Tu prends appuie sur le mur.

- Putain...
- ...

Chaud. Merde, qu'est-ce qu'il vient de dire ? Le chanteur essaye de rester stoïque. Il est quasiment sur qu il y arrive, physiquement au moins. Tu es défoncé, Yoichi. C'est bizarre son nom, dans sa bouche. Il lève les yeux et le regarde. Là... contre le mur, trempé par la douche, complètement débraillé.

- ... t...

Tu vas tomber. Tu vas te faire mal et ... hm... Tao s avance doucement, hesite mais retire son tee-shirt pour ne pas le mouiller. Comme ça, il peut se baisser pour saisir lentement son mollet, le relever et le libérer du pantalon. Un pied après l autre.

- Tombe pas ...
Tu es défoncé Yoichi. Ça sonnait comme un reproche. S'en était un ? Pourquoi t'avais l'impression d'avoir déjà entendu ça. Loin. Loin dans ta mémoire. Surement rien.

- Ouais, Captain Obvious.

T'avais dit ça alors qu'il était déjà baisser devant toi. Instinctivement, ta main vient se caler dans ses cheveux. Tu plonges les doigts. Profondément.  C'doux.
Frisson. Tao s arrete à la main dans ses cheveux, sa respiration se bloque. Et lentement, il lève les yeux. Qu'est-ce que tu fais, ça pense, les joues un peu rouges, les yeux genés par l'eau.

- Lève le pied...

Ça dit, pour compenser.
Docile. T'obeis. Tu te penches. Vers lui.

- Merci

Ta main quitte pas ses cheveux. Les tiens collent déjà. Tu t'redresse, retires ta main pour venir les attraper et les aligner dans ton dos. Ton boxer oppresse ton bas. Ça s'voit. Qu'il te donne chaud.
Il est mort de gêne mais reste physiquement stoïque. C'est presque une habitude. Pas presque en fait. Il se relève difficilement, pose le pantalon à l'extérieur de la douche et regarde plus bas ...

- Tu devrais te débrouiller avec ça.

Non ? Pitié, dites lui que si ...
Tu l'observes faire. Rien d'inhabituel pour toi. Tu comprends pas sa question. Sa phrase. Tu la comprend même totalement dans un autre sens. Tu baisses les yeux. Il parle de ton boxer. Toi, t'penses qu'il parle d'autre chose.

-  Euh. Ouais, mais je le fais rarement sous la douche.

Tu redresses ton regard vers lui, serieux. Pourquoi il parlait d'ton début d'érection en fait ?
D'habitude il rigolerait. Il s en foutrait. Là c est pas pareil. C est très different au contraire. Parce que même s il essaye d oublier ou de se dire qu il a rêvé, on parle du membre qui l a ... potentiellement fait jouir. Et le mot est faible.

-  ... J'parle d'ton boxer.

Il recule  sort de sous l eau et remet rapidement son haut en comptant sur la drogue pour avoir mis un filtre flou en essayant de changer rapidement de sujet.

- Je laisse ouvert. Appelle moi si t as besoin.
Tu restes statique. Seul ton regard le suit. Tu réponds pas. Discussion normale. T'as chaud. T'as pourtant chaud. Tu soupires et passe une main sur ton visage. Retire ton bas. Te touches. T'essayes. C'est pas une bonne idée. Ça vient pas. Vraiment pas. T'es long sous la douche. T'es long à venir. Ça t'agace. Tu t'obstines. Te frustre. Continue. 10. 15. 20 minutes bientôt.
Il a laissé ouvert, comme prévu. Il a même eu le temps de commander à manger un peu. Son froc est trempé mais s il l enleve, on risque de voir ses marques. Deja son haut, il aime pas trop, à part sur scène alors ... Son portable à la main, il check l'heure, finit par aller toquer doucement à la porte

-  ... Yoichi ?
Tu t'attends pas à ton nom. Ça t'aide. Tu te sentirais con si t'étais pas dans l'émotion, la drogue.

- Redis mon nom.

Ta voix couvre le bruit de l'eau. T'veux qu'il répète. Ton nom. Sa voix. Pourquoi ça t'aide. C'est la drogue. C'est presque animal. Sale. Putain.

- Juste une fois.

Après t'arrêtes. Tu promets. Après tu stoppes. Tu t'en veux presque. T'es con. T'oubliera. Rien qu'une fois. Ce sera fini.
Un frisson brute, qui le prend à la gorge. Wow. C'était quoi ça ? Elle était aussi grave que ça d'habitude, sa voix ? Elle ressemble à la sienne, lorsqu il chante. Ca le fait déglutir.

- ...Yoichi ....

Frisson. Il a envie de pousser la porte déjà ouverte. Sa main s y appuie alors qu il inspire difficilement, perturbé

- Yoichi.
Ton nom, sa voix. Entre ses lèvres. Tu gemis, bruit couvert par l'eau. Tu te sens monter en pression. En chaleur. Il redit encore ton nom. Tu le sens. En toi. Ça monte si rapidement. Il fait si chaud.

- Ah...

Tu jouis. Sans aucune honte. Ta voix cassé, rauque. Ton torse qui tressautes et tes jambes qui tremblent. Extase et exta, t'as le sourire aux lèvres et mal au poignet. Tu t'rinces, profitant encore de l'eau chaude.

- J'arrive.

Tu sais pas sa position, t'étais concentré toi, dans ta bulle de bien être.
Sa main s est crispee violemment contre son torse. Il l a entendu jouir. Et putain, il ne s y attendait vraiment pas. Vraiment vraiment pas. Il sent sa respiration un peu affolée avant de rejoindre la chambre, sortir de quoi se rouler un joint et l allumer à la fenêtre en vitesse. Putain putain putain... merde, qu est ce qui se passe, il est complètement affolé. Son échine tremble doucement.
Tu sors de la douche. T'enroules la serviette autour de ta taille et sort. Tu te sens mieux. Toujours drogué, mais ça a plus de sens autour de toi. Un minimum. Tu sens l'odeur de joint malgré la fenêtre ouverte et t'y dirige.

- J'peux ?

Tu te poses à côté. Tu remarques pas sa tension. Pas tout de suite. Ton regard cherche le sien.
La voix dans son dos le fait un peu tressaillir. Le joint est chargé mais ça le détend à balles. Il lui donne calmement sans lui jeter un regard, fixant les rues devant eux, l air un peu dans le vague.

- T as pas l air de gérer l'ecsta'.

A-Delta Lord
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