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Rikers - Everyone wants to rule your heart.

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Mer 24 Fév - 22:46


Everyone wants to rule your heart.
Il l'avait fait.
Salement, comme une merde. Mais la retenue quand il était seul, c'était pas vraiment ce qui animait le plus Stab. Ça lui avait demandé que quelques secondes de réflexion, lorsqu'allongé dans le noir, sur son matelas, il s'était rendu compte que le tee-shirt du doc' était toujours sur son meuble. Les souvenirs affluaient rapidement, pics démoniaques dans son crâne, qui frappent et grattent jusqu'à pousser au vice. Alors, le poing fermé sur le tissu appuyé contre son museau et l'autre main souillée d'une luxure presque coupable, Ismaël avait poussé la réflexion jusqu'au matin.

Il n'avait pas de raison d'y retourner.
Mais la curiosité le tiraillait, malgré tout. L'excitation du jeu, de se sentir désiré, d'avoir failli mordre, sous l'impulsion de la bête dans son estomac. Le p'tit doc' n'avait surement pas conscience d'à quel point il avait échappé à une semaine entière au lit. Les hanches étroites brisées sous la violence de sa rage.
Y avait pas d'raison d'y retourner. Aucune, mais ça le titillait quand même.
Encore plus lorsqu'il l'avait aperçu au loin, au détour d'un couloir, à sourire à un employé dont la tête lui parlait mais que sur le moment, il ne s'était pas fait chier à replacer. Ses crocs avaient écrasé le filtre de sa dangereuse, menaçant d'entamer le tabac. Une frustration latente l'avait pris à la gorge, ainsi que le besoin pressant d'entacher cette chair métisse d'une marque possessive. Ça venait de nul part pourtant, mais ça l'agrippait aux tripes.
Mais fallait pas.
Ismaël avait beau être un taulard, il n'était pas truand de naissance. Et son but n'était pas que l'innocent perde son taf. Lui, il risquait pas grand chose mais le médecin ... c'était une autre histoire. Alors il avait ravalé la brûlure de l'ombre de son regard pour retourner à son atelier.

Puis y avait eu la douleur, mordante, qui l'avait choppé par la cheville et entraîné par terre. Un croche-patte de son propre corps ; il n'avait juste pas pu se lever. La colère à la gueule, le détenu s'était verbalement battu contre le gardien qui le réclamait avant de claquer sauvagement des crocs, forçant au silence ; il est toujours calme Isma', avec les surveillants. Ils l'aiment bien en général alors pour la plupart, ils comprennent que s'il dit qu'il a mal, c'est pas juste pour la blague.

- J'vais t'emmener jusqu'à l'infirmerie, ok ?

- Ouais.

"Merci", il aurait dû dire, mais dans son état ça lui arrachait juste la gueule. L'idée même de devoir passer en boitant devant la moitié de la taule tendait la nuque de taureau qui reliait sa tête à ses épaules. Au moins, c'était pas trop loin. Juste un peu. Quelques dizaines de mètres, de toute façon, rien n'était vraiment loin sur ce vaisseau.

- Bon, soit sage, j'reviens te chercher dès qu'il m'appelle.

L'uniforme se barre et il ne reste que lui, combi' flashy, appuyé contre le mur. D'une main, il pousse la porte, pénètre dans le lieu vide. Son regard balayant l'endroit déjà bien connu, il cherche consciemment la silhouette métissée. Mais rien. Ça lui fait claquer la langue d'agacement mais tant pis ; de toute manière, c'est pas vraiment comme s'il pouvait claudiquer dans tous les sens à sa recherche. Alors, sans même se poser la question, Ismaël laisse tomber sa lourde carcasse sur le matelas bien plus douillet que celui de sa cellule ; son bras remonte se coincer sous son crâne, tendant son biceps qui se gonfle sous l'afflux de sang, alors que son genou gauche vient pointer le ciel.
C'était bien là.
Un peu trop surement. Un voile sombre tombe sur ses paupières. Faut pas qu'il s'endorme mais en même temps, c'est pas un vrai sommeil. C'est juste deux minutes en attendant que le doc' revienne ... non ?
Feat Jax Leroy
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A-Delta Lord
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Sam 27 Fév - 15:24
Everyone wants to rule your heart
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Y a des illusions qu’on aime juste contempler de loin. Des visages et des corps comme toi, convoités mais jamais possédés. Des dangers latent. Un désir éphémère. Une pensée égarée…

Égarée mais pourtant trop ardente, cette pensée, pour être aussitôt oubliée.

Merde…

Peut-être que j’espérais que tu reviennes.
Et peut-être que j’voulais que ta petite tête repasse le seuil d’une porte te menant jusqu’à moi.

Peut-être,

pas.


- - -


T’avais pas conscience de la merde que t’avais foutue, hein ?

La merde.
Dans sa tête.

Les idées qui tournent en boucle, la douche transformée en un lieu maudit à force de se remémorer une certaine scène. Puis la chaleur, le corps alerte, le regard figé de sentir chaque gouttes dévaler le corps comme un rappel liquide de ce qui n’avait pas eu lieu.

Putain, que c’était frustrant…
Et que c’était con, que c’était stupide ! De quoi donner envie de se déchaîner, de gueuler un bon coup ou baiser un bon coup. Puis se calmer, puis oublier. Ou juste oublier, sans se calmer...

Mais réduire l’état d’un homme à ses frustrations n’était pas tout. Et ici, sans doute que c’était pas entièrement ta faute, et que le terrain était juste construit de cette façon, de sorte que t’aie pu y planter les prémisses de ce foutu « quelque chose ». Le résultat c’est que c’était malheureux, tous ces nerfs en pelote. Toutes ces langues de feu qui léchaient constamment les parois de son crâne à n’en plus finir, lui susurrant des idées qu’il voulait pas entendre, mais ressentait quand même.

Pas juste te concernant, nan.
Mais concernant l'entièreté de son monde.

C’était comme voguer de consternations en sentiments de privation. Clairement, au compte goutte, Jax avait le sentiment de perdre lentement pied. Y avait quelque chose qui progressait doucement en lui, dont il ignorait encore la cause ; dont il avait pas trop conscience, mais qui était là : dangereux.

Alors, est-ce que ça justifiait qu’il se laisse un peu aller ? Ca justifiait qu'il trouve divers subterfuges pour planquer certaines idées, derrière d’autres ? Qu’il daigne se perdre dans ces idées de toi ? Ben probablement, ouais. Mais certainement pas au boulot, non. Le soir, parfois. Presque par hasard, quand penser à Félix devenait trop douloureux, trop putain de fatal. Pas de bol, l’appel de la chair inopinée qui refaisait surface. Mêlant tout et rien, les deux à la fois.

En ce qui te concernait, Jax pourtant ne connaissait rien d’autre que ton nom. Garcia, que l’autre avait dit. Le matricule était passé à la trappe, il n’avait pas retenu.

Ce qu’il avait retenu, en revanche, c’était ta cheville blessée. Ce genre de détail s’incrustait trop vivement dans l’esprit, déformation professionnelle. Donc il se souvenait oui. Et il regrettait, un peu, car cela c’était produit en sa présence, qu'il avait pas pu l'empêcher.

Mais comme disait l’adage : « pas de nouvelles, bonne nouvelles », et jusqu’à présent, ça lui allait bien de pas en avoir. Juste croiser de loin ton regard. Il avait espéré que tout rentre dans l’ordre.

Alors… quand cette fois-là, il avait ouvert la porte de l’infirmerie et qu’on lui avait dit qu’un certain Garcia attendait une auscultation à cause d’une blessure, le médecin avait eu l’impression que quelqu’un venait de foutre un grand coup de pied dans son cœur. Pas foutu de réfréner l’inquiétude, le doc. Ça aussi, c’était quelque chose, non ?

Il avait tout réprimé.
Mais là-bas, sur le lit médicalisé installé derrière ce rideau à moitié tiré, il y avait toi.

Lentement, avec une prudence presque féline, Jax s’approcha du lit. D’un revers délicat de la main, il écarta le rideau qui lui barrait le passage, et te trouva du regard. Immobile alors, devant ta vision, la pomme d'Adam qui roule secrètement dans sa gorge. Rêvait-il ou t’étais en train de pioncer ??

Il aurait pu t’avertir de son arrivée. Il préféra se taire. La langue coincée pensivement sous la pointe d’une canine, ses yeux décrivaient déjà des axes sur ta grande silhouette ; captait des détails impertinents, comme la fermeture éclaire de ta combinaison qui était ouverte sur ton torse… Ou cette impression de tranquillité puissante qui émanait de toi, même allongé ainsi, tranquille.

Qu’est-ce qui t’arrive, songea-t-il, pourquoi t’es là ? Sous mes yeux, presque offert. Tu souffres ? T’as mal ?

Et puis : Et moi ? pourquoi j’suis là ?

Regard aiguisé. Ta vision déchaînant une multitude de sentiments contraires. Quelque chose qui l'emmerdait, comme la première fois. Et autre chose. Rapproché, rapproché si près. L’élan qui le pique ; l’envie qui le tanne. Et l’inquiétude qui se joint à l’intime conviction qu’il allait devoir rester sur ses gardes.

Il se posta tout près de toi, contre le rebord du lit, profita de ton inattention pour se perdre dans ta contemplation. Fallait avouer que... ça lui faisait un truc de te revoir de si près. C’était différent. Ton charme ; il était différent. Sans artifices au repos, visage plus doux, plus jeune aussi, mais toujours aussi diablement séduisant.

Putain. Et devait-il te vouvoyer ? Pouvait-on vouvoyer quelqu’un qu’on avait manqué d’embrasser ? Qu’on et qui avait pu contempler l'autre pratiquement nu ? Hein ? Comment devait-il te considérer ? Comme un patient lambda ?

Pensif et incapable de trancher, Jax se mordit l’intérieur de la lèvre. Puis ravalant un profond soupir, s’appuyant sur un bras pour se pencher légèrement vers toi, le murmure grave s’évada de ses lèvres :

– T'attend quelqu’un ? ronronna-t-il.

Petite mine railleuse, l’ombre d’un demi-sourire collé aux lippes qui se reflète dans les yeux. Il attendit une quelconque réaction de ta part, attendit de croiser ton regard. Puis s’humecta les lèvres avant de les pincer durement, pour en chasser tout sourire ; se recomposer un air sérieux.

– J’pensais pas te revoir de sitôt, avoua-t-il. Je me disais que si tu venais pas ici, c’était bon signe.

Mais est-ce que c’était trop familier, de te parler comme ça ? Ouais, sûr que ouais. Mais il n'y avait personne dans les parages. Conscient, le médecin détourna les yeux, serra les dents. Puis il porta en douceur sa paume sur ton front, après en avoir écarté quelques mèches – car savait-on jamais, parfois certaines blessures provoquaient aussi de la fièvre.

– Ta cheville te fait toujours mal ou c’est autre chose ? …

Et à ce moment, attentif et grave, presque dur, il planta son regard dans le tiens.


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Sam 27 Fév - 16:19


Everyone wants to rule your heart.
Les phares.
Ils dansent sous ses yeux. Des ombres lumineuses qui se prennent par la main, s'entraînent dans le lointain comme si l'horizon n'était pas qu'une ligne mais un tout autre monde bien accessible. Ce moment, assis dans la voiture, la tempe collée à la vitre gelée par l'orage qui se déchaînait à l'extérieur ; enfant turbulent mais ce soir étrangement calme, à fixer les lumières de cette ville immense qu'était la sienne. A ignorer sa sœur à côté et ses parents devant, trop occupé à tenter la capture de nouvelles teintes lumineuses, à l'accroche de ses yeux. Magnifique.
J'y repense parfois.

- T'attends quelqu’un ?

C'est pas la voix de sa sœur. La tête d'Ismaël a pivoté vers la gauche comme s'il pouvait en être autrement, pour tomber sur le visage calme du médecin. La lueur dure en sous-ton de l'expression de son visage était encore bien présente, mais avec le grésillement des lampadaires qui attaquaient la peau sombre comme une nuée d'insectes, on ne s'en rendait que très peu compte. Il était là, dans la voiture de ses parents qui conduisaient toujours - étaient-ils toujours présents ou le véhicule roulait-il seul ? -, dans une case chérie de son passé, comme s'il en avait fait parti. A attendre une réponse de sa présence fantomatique dont l'attention restait entièrement focalisée sur le corps enfantin, désormais adulte, du latino.
T'attends quelqu'un ?
Jax. C'est ça son prénom.
Ismaël l'avait cherché auprès de ses camarades d'infortune, en laissant traîner un peu trop ses oreilles. Il avait mis un intérêt tout particulier dans la récupération de cette information. Jax. C'est court, vif, ça sonne comme une interjection, presque une insulte à l'oreille.
Pourquoi t'es dans mon rêve ? T'es censé être en prison, pas ici.
C'était son jardin secret, de quel droit le médecin si glissait ? Pourtant le décoloré ne sentait aucune colère gonfler sa poitrine ou battre ses tempes. Un mince soulagement, sous la forme de soupir se fit même sentir, tandis qu'il ne le quittait pas des yeux. Sa main s'était rapprochée, de quelques centimètres seulement, pour frôler celle de l'apparition. Vérifier si le contact était possible. Il l'est.

Jax. Pourquoi tu hantes mes rêves ?
Pourquoi les plus précieux ? Son index frôle le sien et la colonne vertébrale du détenu ploie, lentement, en direction de la vitre opposée.
C'est privé, t'as pas à être là.
"Je veux bien que tu restes ici", ça murmure très bas contre ses lèvres sans les toucher. Non, il n'allait pas imaginer prendre ce qu'il n'avait jamais eu. Ismaël ne veut pas s'inventer le goût du désir. Je peux attendre. Il peut attendre jusqu'au matin. Jusqu'au réveil, tout du moins.

- Toi.

Eveillé.
Disparue la voiture, disparues les danseuses dorées, la présence sans contours du médecin et leur absence nouvelle de baiser. C'était moins doux. Mais là aussi c'était bien.
Parce que c'était réel.

Il a senti, Ismaël, le matelas s'affaisser légèrement mais n'a pas voulu ouvrir les yeux. C'est tout aussi bon de l'imaginer prêt, tout prêt sans le toucher pourtant. Il a l'impression de sentir un poids lourd dans tout son corps, qui le garde cloué au matelas. Sa seule indication est l'odeur musquée qui vient engourdir un peu plus ses sens ; tirer un mince sourire sur sa bouche un peu sèche, le premier de la journée.

- J’pensais pas te revoir de sitôt. Je me disais que si tu venais pas ici, c’était bon signe.

Donc t'as pensé à moi.
Il aimerait se racler la gorge, mais ça se retient un peu. Tant pis pour le timbre rauque, c'est pas si désagréable à l'oreille. Puis, il a pas besoin de parler, lui ; en fait il préfère quand c'est Jax qui remplit le silence. Même s'il aimerait bien pouvoir le faire avec autre chose que des murmures plein de bon sens.

- Ta cheville te fait toujours mal ou c’est autre chose ? …

Là tout de suite, y a autre chose qui lui fait mal. Mais c'est une douleur agréable. Du genre de celles qui se logent entre les côtes, appuient là où les émotions se déchaînent et s'abreuvent de chaque petit mouvement, chaque minuscule soupir, chaque infame miette de son existence.
C'est pas une bonne idée. Pour le doc', surtout.
Lui, erreur sur erreur sur erreur, de toute manière, il ne sortira jamais d'ici. Alors où était le problème de succomber à chacun de ses vices ?
Lui. Le p'tit doc'. Jax. Il doit vivre correctement pour ne pas finir à son tour au tribunal. Faut pas. Ismaël ressent cette douleur creuse au fond du bide qui essaye d'étouffer le désir au profit de la protection.

Puis y a cette main. Sur son front. Comment c'est possible d'essayer d'avoir une voix aussi sérieuse, mais d'offrir une caresse si douce ? Ça se bat, dans ta tête, toi aussi ? Est-ce que tu sens les coups de poignards, les lances qui fauchent et les boucliers qui se fendent sous la violence de la bataille ? Ressens-tu le grondement des gorges, le hurlement des cœurs, les suppliques pour une mort plus rapide, plus lente, moins douloureuse, atroce ? Il a écarté les fils clairs comme si de rien n'était, mais ce simple frôlement avait secoué son crâne dans son entièreté d'un frisson cinglant.
C'est inconscient et à la fois, attendu, quand Ismaël glisse doucement son visage contre la paume fraîche du terrien. Elle quitte son front pour devenir une couverture pour ses yeux, stoppée dans sa chute par le nez du détenu qui inspire. Lent. Expire. En silence. Ose même souffler doucement vers le haut pour atteindre la tranche sensible de sa main, à défaut de pouvoir y déposer ses lèvres. Elles ne sourissent déjà plus, se laissent juste humidifier par la pointe d'une langue agile, qui laisse rapidement place à une rangée de dents blanches. Elles mordent sa chair humide, lentes, comme pour se retenir.
Et à travers ses phalanges, l'œil du fauve capte enfin les traits du visage rêvé.

- ... La ch'ville.

J'ai mal à la poitrine aussi, quand j'te regarde. Au ventre parfois et souvent le soir, j'ai des sueurs froides ; des frissons qui me prennent jusqu'à la nuque et une irrésistible envie de me réduire à l'état d'eau pour ne plus jamais avoir à penser.

- Ça a empiré.

Il murmure, la gorge rocailleuse, le bout des doigts vagabondant à l'orée du poignet du médecin, sans jamais véritablement le toucher ; partout dans son corps, le fauve guette.
Feat Jax Leroy
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Ven 12 Mar - 19:40
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Dis... Pourquoi y a cette lueur dans tes yeux ?
Qu’est-ce qu’elle dit ? Qu’est-ce qu’elle raconte ?
J’ai l’impression qu’il y a des mots qui se perdent autrement que par la voix. Des murmures volés à ta psyché. Inaudibles pourtant. Qu’est-ce que c’est ? Ce regard que tu me rends ? Celui qui se coule entre mes doigts pour capter le mien. Suspendu. Le temps.

Il y a quelque chose dans leur ombre. Impossible à décrire.
Oh comme tu m’attires... Fauve… presque doux…

- - -

Dans tes yeux, Jax venait de se perdre.
Sous ton souffle, il avait succombé à mille frissons.
Et par ta voix, il avait senti se dissoudre à l’intérieur de lui une force brute et bouillonnante.

C'était incompréhensible, cette vibration au creux de sa poitrine. Vive, nette, entêtante ; toutes ces palpitations distillées dans ses veines. Comme une furie placide. Le feu d'un corps contenu par un barrage à l’aspect lourd et massif, qu'en apparence, rien ne pouvait ébranler. Oh, un vent intérieur l’ébranlait pourtant. Mais son visage n’exprimait rien d’autre qu’une mine grave et préoccupée. Seul son regard brillait, peut-être, d’une lueur toute particulière tandis qu'il te considérait.

Me regarde pas comme ça, sifflait-il en secret, conscient de la pente vertigineuse. Mais attisé par tes effleurements sur son poignet, presque brûlé vif en réalité ; il était incapable de se soustraire au faisceau de tes yeux, ce contact fragile et violent.

– T’aurais dû venir plus tôt… s’entendit-il répondre à mi-voix, son timbre à cet instant, aussi rauque que le tiens.

Il était troublé…

Troublé. Mais loin encore de se laisser complètement désarçonner, parce qu'il était le premier à s'en agacer. Qu’importe les envies, qu’importe les failles. Qu’importe que le navire prenne la flotte ; il était pour l’heure le seul maître à bord. Il gérait. Il allait gérer. Il le fallait.

Pas le choix.

Durant quelques instants, seul le silence sembla baigner vos retrouvailles.
Il cru vraiment y parvenir, rester maître. Mais sa propre main, sa propre volonté, se chargea de le trahir.

– T’as l’air fatigué, reprit-il alors d’une voix adoucie mais un peu bourrue.

Cette constatation, c’était comme décrire la couleur du ciel. Ça avait quelque chose d’idiot. Et... il avait eu ce geste. Sa main était remontée sur ton front, délicatement, avait tracé la courbe de ton arcade, effleurant ta cicatrice avant de couler sur ta tempe et s’éloigner.

Une inspiration gonfla ses poumons.

... Et il se pensait vraiment être le maître. Lui qui ne t’avait toujours pas lâché des yeux. Lui qui, sans même s’en rendre compte, était en train de s’abreuver de loin de chacun de tes souffles. Son regard ne venait-il pas de buter malgré lui, contre la pulpe trop tentante de tes lèvres…?

Il déraillait...
Il déraillait mais par chance, personne n'était là pour le voir.
Hormis toi...

Je suis fou… songeait-il d'ailleurs. De penser à ça... Putain. Pourquoi j’y pense, même ?

– Tu peux rester allongé pendant que je m’occupe de toi, dit-il dans une inspiration. Et comme s’il venait de réaliser brusquement tout ce qui n’allait pas, dans son propre comportement, il rompit tout contact visuel et se décolla du lit.

Sa paume s’imprima durement sur sa nuque tandis qu'il faisait quelques pas, lèvres pincées avec frustration, le temps qu’il rejoigne le pied du lit. Alors il se planta là et, se bornant à fixer ta cheville, puisque tu t’étais déjà chargé de te mettre à l’aise en retirant tes pompes, ses doigts s’étaient chargés, eux, de remonter ton pantalon jusqu’au mollet.

– Tu peux me parler si tu veux. Me dire comment tu te sens. Globalement, j’veux dire… murmura-t-il. Comment tu te sens ?

Pensif soudain.

Et aussi… comment tu t’appelles ?
Depuis combien de temps t’es ici ? Je voudrais savoir.
Tu ressens ce truc qui plane, toi aussi ? Ce truc qui tire entre nous ?
J’me fais des idées...
Pourquoi j’y pense et ça me fait mal ?
Est-ce que ça te fait mal à toi aussi ?

C’est quoi, putain…


Jax aurait bien aimé que ce ne soit que des idées. Il aurait bien aimé qu’on lui jette à la gueule que c’était des conneries, de penser tout ça. Qu’il n’était qu’un pauvre abruti. Et que ce n’était là que les rêves d’un pauvre mec désespéré de pouvoir distinguer une autre sorte terrible de réalité. Mais quelle réalité ? Celle-ci, de réalité, était bien trop sombre. Il ne pouvait rien distinguer à l’intérieur, la petite lueur existait-elle, seulement ? Elle était maudite. Pas vrai qu’elle était maudite ??

Et lui, il fallait vraiment qu’il arrête ça…
Et toi, que t’arrête vraiment de le regarder comme ça…

Il sentait ton regard peser sur lui et son cœur voulait s’accélérer. C’était la raison pour laquelle ses yeux restaient baissés. Mâchoire crispée. Pas assez focalisé à son goût ; quand le goût dans sa bouche empruntait aux poisons ses plus douces saveurs.

– T’as le tendon un peu enflé, commenta-t-il d’une voix lente, sourcils froncés. Est-ce que ça te fait mal lorsque j’appuie ici ?

Te manipuler ; manipuler ta cheville, remonter à peine le long du mollet, redescendre lentement. Déglutir. Les pouces tournant autour des zones douloureuses… Se focaliser. Se focaliser. Il fut bien obligé pourtant, à un moment donné, de relever les yeux.


A-Delta Lord
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Ven 12 Mar - 20:21


Everyone wants to rule your heart.
- T’aurais dû venir plus tôt…

Ça sonne même pas comme un avertissement. Mais c'est rauque, aussi rauque que la pierre qui s'est coulée seule, dans sa gorge. Contre sa pomme d'Adam. Là où elle ne peut plus que vibrer à chacune de ses paroles, chacune de ses prières. Dans la gorge de Jax aussi, c'est dur. Et il peut imaginer, que dans sa bouche aussi, c'est sec.
Le fauve se voit se redresser lentement, aidé d'une main sur le matelas, se pencher en direction du médecin ; chercher ses lèvres de la danse suave que réveillent ses yeux, dans sa tête, rendre à sa bouche, son humidité première, par les caprices de sa propre langue.
Mais il n'a pas bougé. L'illusion se dissipe lentement de devant sa rétine, et le détenu en vient à prier pour n'avoir manqué aucune parole. Avec cette indéfectible sensation de soif qui ne quittait que quand le médecin disparaissait de son champ de vision.

- T’as l’air fatigué.

Tu me laisses pas beaucoup de temps pour dormir. C'est épuisant aussi, de rêver de lui. Ça occupe même son esprit le jour, quand il n'est pas pris par des actions mécaniques.
Et puis y a cet effleurement : sur son visage, pire, sur la chair creusée autour de son œil. Ça le flingue, Ismaël, cette douceur que le civil est capable de mettre dans ses gestes, quand sa voix fait comprendre qu'elle a davantage l'habitude de grogner des "dégage" que des "je t'aime".
Les prunelles attentives du fauve n'ont pas quitté son visage, mais ses lèvres ont dû se faire mordre pour réprimer un mince gémissement : c'est sensible, là. C'est sensible, plus bas, vers ses oreilles. C'est sensible, ses cheveux. Y a pas mal de zones trop délicates à toucher chez lui. Ça lui fait peur, que le terrien le remarque, ça l'inquiète un peu du moins. Pourtant, ça ne l'empêche pas d'être déçu quand la porteuse de douceur s'éloigne. Il a envie de se pencher pour la récupérer du bout des lèvres.

- J'voulais pas d't'déranger.

Il s'entend murmurer en réponse à sa petite réprobation. Il devait avoir une masse incroyable de boulot, non ? Et puis, il pouvait attendre. Et puis, c'était tendu. Et puis, peut-être que le doc' n'avait pas envie de le voir ? Et puis, p't'être que lui avait un peu trop envie de le voir ? Et puis ... et puis ... et puis.

- Tu peux rester allongé pendant que je m’occupe de toi.

C'est subit, cette cassure dans leur espace-temps ; Jax s'éloigne brusquement, ça dérange les remouds de son atmosphère mais Ismaël ne bouge pas. Il préfère se concentrer sur ses paroles, ou plutôt, sur une façon de s'empêcher de les tourner dans un sens plus charnel. Si un brûlure vint titiller le creux de ses entrailles, Stab la retint d'une déglutition presque silencieuse : se tendre au milieu d'un soin, à quoi il pensait ?
Doux.
... Mais comment faire lorsque même de dos, le plus vieux lui donnait des envies des plus déplacées ?

- Tu peux me parler si tu veux. Me dire comment tu te sens. Globalement, j’veux dire… Comment tu te sens ?

Frisson.
Comment tu fais pour être aussi désirable sans même essayer de l'être ?
Merde.
Il n'avait pas fallu plus que le contact contre son mollet pour provoquer une inspiration profonde qui bloqua toutes paroles pour quelques secondes. Le temps qu'il se redresse, assis, plus pour le plaisir de pouvoir admirer le visage du brun plus bas - plus bas qu'il ne l'avait jamais été - que pour être à l'aise. Ça le trouble, de le voir là. D'habitude, il ricanerait. Ou il banderait. Ou les deux en même temps.
Là il n'en est pas loin, mais c'est différent. Parce que d'habitude, Ismaël n'a pas l'écho de sa propre pulsation cardiaque dans ses oreilles.

- Ça ... va. J'travaille beaucoup et j'dors pas très bien alors j'suis un peu fatigué mais ça va passer. J'ai juste besoin d'un peu de temps. Pour arrêter de penser à tes yeux.

Ses jolis yeux. Si doux. Si durs. Si terrifiés sous l'ombre fauve, couché dans sa salle de bain. Si quémandeurs. Si suppliants.
Ah ...
Il inspire, encore, pour couper court à cet élan de souvenirs qui pourraient lui faire commettre une erreur.

- J'm'appelle Ismaël, au fait. C'est sorti tout seul. C'est stupide d'ailleurs, ... Mais t'as mon dossier alors tu dois déjà l'savoir. Désolé, j'parle trop. Mais ici on m'appelle Stab, aussi. Parce que j'ai tué un homme et que j'suis bon avec un couteau.

C'est quoi cette envie de donner des informations sur sa présence ?
Inspiration. Encore. Il allait finir par hyper ventiler. Mais cette fois, le gonflement de sa poitrine s'accompagne d'un mouvement de la nuque vers la droite. Y aurait presque pu avoir une coloration visible de sa pommette, s'il ne s'était pas directement focalisé sur ce point étrange sur le mur. C'est ça ouais, regarde par là mon gars, ce sera bien mieux que de débiter ta vie à un mec qu'est juste là pour réparer ta ch'ville. Faut pas le fixer. C'est gênant pour lui. Faut pas fixer. Ça lui donne des pensées bizarres, à lui.
Brun. De là, Garcia n'était pas capable de dire ce qu'était cette tâche. Mais c'était brun. Comme la terre. Comme le bois. Comme les boucles du doc'. Oui, elles ont à peu prêt cette couleur.
Wait.
Quand est-ce qu'il a recommencé à l'observer?

- T’as le tendon un peu enflé. Est-ce que ça te fait mal lorsque j’appuie ici ?

Quoi ?
Le détenu réagit par réflexe, en baissant les yeux vers sa jambe. Son mollet. Sa chevilles. Les mains aux longs doigts du médecin. Il a une belle ossature, une peau fine sans laisser trop voir l'os comme c'est trop souvent le cas chez les hommes avec un peu de muscle. Ça l'obnubile, soudain ; le roulis des veines, la danse des tendons sous sa chair.
Quel goût elle aurait, sous mes lèvres ?
Cette fascination, elle lui coule jusqu'à l'estomac. C'est long, profond. Ça cherche la bonne raison, la bonne approche, ignore un léger pincement.

- Ah ..!

Réagit trop à l'autre.
Là, ça fait mal. Il aimerait parler, mais ses crocs ont brisé le gémissement dans sa course. Et quand il se sent presque capable de signaler la douleur, le massage le prend de nouveau au dépourvu en attaquant des points qu'il n'aurait pas imaginé sensible. C'est parce que c'est lui ? C'est à cause de l'inflammation ? Ça peut remonter jusqu'au ventre, la douleur ? Parce qu'elle agresse son sternum qui se serre, autant que ses poings sur les draps, autant que ses paupières sur ses prunelles, autant que ses mâchoires l'une contre l'autre ; à retenir un gémissement sans pouvoir dissimuler un halètement troublé.
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Dim 21 Mar - 22:18
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– J'voulais pas d't'déranger.
– Qu'est-ce qui te fais dire que tu vas me déranger ?
– ... Le ... travail, non ?
– Moi ça me dérange si tu souffres tout seul dans ton coin.

Plus de réponses.
Juste la scène qui suit son cours quand Jax te propose de rester allongé, tandis qu’il poursuit son auscultation.

Puis l’heure tourne, et t’en viens à lui dire ton prénom, et c’est drôle, non ? C’est comme si t’avais lu dans ses pensées. Comme si t’avais capté les mots qu’il avait pas osé prononcer.

Ismaël…

Ah ! C’est donc ça. Putain… qu’il se dit. J’te regarde même pas. Alors pourquoi ça résonne dans ma tête ? Pourquoi ça s’infiltre ? Stab. Pourquoi ça s’insinue ? L’information prend déjà trop de place ; elle s’installe, s’enregistre. Ismaël. Est-ce que ça roule aussi bien sur la langue que j’me l’imagine ? Comme une friandise, j’suis sûr que ça le fait … Et j’ai cette furieuse envie, soudainement, de le prononcer autrement qu’en pensée. De le laisser s’échapper.

Est-ce que j’peux ?

Non…

Non ?


– Ismaël, hein… que ça ronronne presque dans le fond de sa gorge.

Ou peut-être que si…

Et voilà. C’est bien ce qu’il pensait. Ton prénom glisse comme une caresse chaude sur ses lèvres, juste là, entre vous. Voilà que ça glisse dans cet air déjà froissé par une multitude d’émotions. Derrière tout ça, toujours, l’instinct qui gratte. Cette voix qui voudrait lui crier de faire gaffe, parce que toi, depuis le départ, t’as ce truc qui l’a directement titillé, au médecin. Ce truc qui s’est fiché tout droit dans ses veines. Collée à la rétine, ton image. Indélébile. Tout comme ce désir trop suave pour être même exprimé, qui se dissipe pas complètement...

Je me suis retenu de te chercher dans mes dossiers. Garcia.
J’aurai pu, ouais. Je l’ai pas fait. Précisément pour contenir les emmerdes que je sens poindre, encore plus brutalement, maintenant que t’es là. Que tu me parles.


– Et toi, tu préfères qu’on t’appelle comment ?
– 'Maël. Ismaël, réponds-tu.

Et cette fois-ci, c'est Jax qui ne répond pas. Ça le fait disjoncter un peu, à l’intérieur, ça le renfrogne. Il se demande, l’espace d’une seconde, où est passé cet homme au sourire railleur et à la parole piquante qui est venu réparer sa douche.

Celui que j’ai sous les yeux, celui qui me fixe,
Il est encore plus dangereux…


La certitude s’ancre à mesure que les secondes passent et que ça se met à le brûler, doucement, à chaque endroits où tes yeux s'égarent. Paupières basses, lui. Malgré toute sa bonne volonté. Se focaliser sur ta cheville aide-t-il vraiment ?

Ouais ça aide.

Ça aide jusqu’à ce que j’te pose la question.

« Est-ce que ça fait mal ? »


Le regard qui remonte enfin, qui s’accroche au tiens, plongeant directement à travers les cils pour gagner la cible. Alors brusquement, l’air se trouble encore.
Et davantage brusquement encore, ça a semblé le faire : mal.

La douleur qui s’empare de toi, un peu à contre-temps, tout qui se crispe, et le cœur qui se serre tout seul, d’un seul coup…

Merde.

Son réflexe premier, à Jax, est de cesser toute manipulation. Le second de contourner le lit pour revenir à tes côtés. Ah putain au diable les précautions ! Jure-t-il intérieurement. Une fois. Juste une fois ! Il pouvait jouer au con et ignorer ce qui plane ? Il pouvait marquer son inquiétude en se rapprochant, sans rien s’imaginer d’autre ?

– Hey. C’est sec mais aussi diablement chaud comme timbre. Voix qui se voudrait douce et apaisante pour te conter son ressenti – ou peut-être juste pour contrer ta douleur. Ça va aller ? Son regard cherche dans le fond de tes yeux – ou du moins, il attends que tu les rouvres pour ce faire – il guette les signes. Puis il s’humecte ses lèvres trop sèches, trahi sa nervosité en mordant sa pulpe et se déteste pour ça, juste avant de continuer : Où est-ce que t’as mal ? C’était pas la cheville ? C’était autre chose ?

Si c’était que la cheville, alors j’suis vraiment qu’un gros con.

Bondir, comme ça. Pour quoi faire ?


Dents serrées. Il déglutit, intimement persuadé que ça l’était pas. Pas entièrement, du moins, la faute à ses manipulations sur ta cheville. Et il te dévisage trop fixement. Sa main s’est posée sur ton épaule avec précaution, pouce et index effleurant la peau tiède et pulsatile de ton cou. Tu halètes et il a presque l'impression que son souffle voudrait se calquer au tien. Il a l’air sûr de lui, il a l’air de vouloir te protéger du monde et de ce qui t’ébranle si vivement. La blouse qu’il porte lui permet de le faire, nan ? Et pourtant, son cœur à lui est sur le point de s'écraser quelqu'part, sous un poids immense. Boom boom, ça fait. Parce que vous êtes à nouveau trop proches, qu’il a franchit l’espace, la limite qu'il voulait s'imposer, et qu’il le capte, soudain. Qu’il capte comme le silence marque les lieux, et combien il vibre. Ce silence qui ne sert probablement qu’à faire entendre le rythme fou de ses propres pulsations cardiaques.

Est-ce que tu les entends... ?

– Parle-moi… Murmure-t-il. Tu veux t’allonger ?

Moi j'crois que j'entends les tiennes... Mais il ne le dit pas.

S’il y avait bien une vérité, c’est qu’à cet instant, l’homme retenait tout ce qu’il avait en lui, pour pas faire dévier ses iris jusqu’à tes lèvres. C’était un peu paradoxal. Parce qu’y avait ça… Et de l’autre côté, y avait aussi cet élan professionnel ; celui du docteur qui n’attendait qu’un signal de ta part, pour aller chercher d’autres outils, afin d’approfondir son examen…

Mais brûler pour brûler…
Merde. Qu’était-il en train de foutre, au juste ?



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Dim 21 Mar - 23:08


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- Ismaël, hein…

Le dialogue précédent lui avait simplement cloué le bec. Et Dieu sait que c'était rare de réussir à faire taire Ismaël d'une vérité aussi ferme que l'affirmation du médecin. Il n'aimait pas qu'il ait mal, hein ... c'était son job après tout. Que son job.
Non ?
Et ce ronronnement là.
Ça tire un frisson le long de l'échine du fauve. Il vient s'enrouler, boa impétueux, autour de sa gorge pour finir par dresser les cheveux rasés contre sa nuque. C'était quoi cette façon suave de prononcer le mot par lequel on avait décidé de le nommer à sa naissance ? Avait-il au moins conscience de la satisfaction qui trahissait sa gorge au travers des trois minces syllabes ?
Ismaël, hein ...

- Et toi, tu préfères qu’on t’appelle comment ?

'Maël. Il a répondu par réflexe. "Ismaël" en fait, pourquoi il lui donne son diminutif ? "Isma'", c'est bien aussi, mais "Maël", c'est plus intime, plus doux, ça passe dans la gorge comme la caresse d'un félin aussi habile qu'un chat. Et ça lui plait aussi, au Némésis, ces minces douceurs qui s'accordent contre sa chair dure de combattant.
Il aimerait bien, lui, que le doc' l'appelle "Maël". Que ça lui échappe, entre deux questions - deux soupirs peut-être -, sur un dosser griffonné ou dans une salutation. Mais il n'y compte pas trop. Quoi que, rêver ici n'est pas encore interdit - rêver, c'est tout c'qu'il lui reste de toute manière -. Rêver et toi.

C'est perdu dans un ailleurs bien planqué à l'intérieur de son crâne, que le détenu suit mécaniquement l'ascension descendante du plus vieux. Plus vieux, il ne doit pas l'être de beaucoup. Peut-être quelques poussières de semaines, de mois tout au plus. Des années qui s'écoulent - pourquoi t'es venu te pommer dans l'espace ? -, un temps qui s'effile au gré des lames de son espace. Les parois du vaisseau semblent se refermer de plus en plus, comme celles de sa tête. Et ça tique, dans son mollet. Ça se crispe, sur son front.
Aïe.
Ahh ...

- Hey. Il s'est levé. Il est là, tout prêt, ça l'oblige à redresser la tête. Ça va aller ? Le timbre curieusement chaud, l'inquiétude, diablement douce. Où est-ce que t’as mal ? C’était pas la cheville ? C’était autre chose ? Et ses lèvres là, si proches, si propices à la morsure des siennes.

Ça le flingue, tout ça. La proximité, la chaleur qu'il sent si prêt mais trop loin - c'est toujours trop loin -. L'absence de bruit aussi, si forte qu'il en vient à entendre le battement d'autre chose. Quelque chose de plus loin, de plus profond, bien enfouit sous quelques couches - en trop - de vêtements.
Mal, oui, il a mal c'est pour ça qu'il est là. Mais à cet instant, c'est ailleurs que cogne la douleur. C'est moins discipliné. C'est plus animal. Et pourtant Ismaël n'a pas bougé, parce qu'obnubilé comme il l'était par la proximité de l'autre, son cerveau n'a pas réussi à faire les connexions correctes qui lui auraient permis de réagir.

- Parle-moi ... T'es trop proche. Ou t'es trop loin, j'sais pas. Tu veux t’allonger ? C'est le chaos, dans ma tête. De t'avoir si prêt et si loin. D'être capable d'admirer mon reflet dans tes yeux, mais de ne pouvoir goûter qu'au quart de ton univers.

Le contact contre son épaule est étrangement chaud. Brûlant en fait, mais c'est une lave délicieuse qui remplit son estomac - c'est quoi ça, c'est lui qui provoque ça d'habitude, pas les autres chez lui -. Pas des plus p'tits. Pas des civils. Et pourtant, la caresse contre sa gorge réveille un élan pulsionnel infernal.

- ... "Maël", c'est bien.

Ça murmure tout bas en relâchant la bride.
Il avait raison. Ses lèvres ont le goût de miel.
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Ven 9 Avr - 20:31
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Pourquoi tu dis rien… Pourquoi tu–

Si…

T’as dis quelque chose…

Juste avant que tout se brouille dans ma tête, que l’imagerie ne se mette à furieusement déconner. Cœur hurlant de trouble. Comme un ouragan. Maël. T’as dis. Et y a eu ce souffle chaud contre mes lèvres, qui m’a volé le mien…


- - -


Ah… T’as pas idée de ce que tu viens de provoquer, pas vrai ? Non, t’as pas idée… T’as pas idée du déluge. T’as pas idée des braises. Dans son ventre, le désir qui brûle en foyer, cette passion rugissante qu’il ne peut encore exprimer mais que t’es pourtant venu réveiller, du bout de tes lèvres.

Tes lèvres… il aurait dû les fixer, finalement. Peut-être qu’il les aurait vu arriver – et peut-être qu’il aurait eu le temps d’esquiver.

Mais il ne l’a pas fait. Et ses yeux se sont à peine écarquillés quand, figé dans l’instant, il s’est rendu compte de ce qui se produisait. Il n’a pas bougé, pas émit le moindre son. Propulsé trop loin, violemment déconnecté. Hors d’ici, hors du temps. Immobile jusqu’à ce que ton visage ne s’éloigne de quelques centimètres, que ton regard ne croise à nouveau le sien, et…

Et voilà… le drame au goût d’interdit. Tes jolis yeux. Avec la violence d’un uppercut envoyé dans l’estomac, l’homme réalise. Il réalise la portée de ton acte, ce qu’il signifie. De quel droit t'as fait ça ? Puis cette faim que tu viens d'éveiller ; ce souffle qu’il ne sait toujours pas retrouver. Il a l’air paumé brièvement, perdu de te redécouvrir là, si proche. Il cille, ravale sa salive alors que la chaleur inonde sa peau, ses membres, son corps tout entier.

Puis le silence encore. Ce foutu silence qui semble exacerber chaque sensations. Juste ce silence et le bruit de vos respirations.

J’étouffe…

J'crois que mon souffle s’est perdu entre tes lèvres.
Je peux plus respirer je… je peux plus… Penser… ?


Une seconde et le silence se ressert encore autour de vous. L'homme fronce les sourcils. En vérité, il a l’impression qu’on l’a scié de l’intérieur, prisonnier de ton regard, comme hypnotisé. T’es si beau que ça lui dévore les entrailles. Depuis quand t’es aussi séduisant ? Ça le frappe, soudainement. Il a trop envie… Envie de toi… Trop envie de te reprendre ce que tu viens de lui voler.

Ce baiser était le premier. Et si c’était aussi le dernier ?

Et si c’était le dernier…

Non. Non, non.


Les mots comme un écho se répercutent dans ses pensées. Frémissement. Frustration. Puis comme un sentiment de révolte. Contre toute attente, c'est à son tour de craquer. Et c’est vif, c'est brûlant quand sa main dans ton cou s’accroche brusquement plus fermement. Ses ongles ripent contre ta peau jusqu’à ta nuque, plongent dans tes cheveux. Quand a-t-il véritablement cessé de réfléchir ? Dans un soupir il a rompu la distance. Il a fondu sur ta bouche tel un loup vorace cherchant à s’emparer de chair pour survivre. Et c’est avide. Fébrile. Brûlant, suave, cette façon qu'il a de dévorer tes lèvres. À l’image de ce baiser profond qu’il te donne ; et qu’il prend. Tu le sens ? Aucune barrière dans son acte, et pourtant, son corps qui voudrait ployer vers le tiens, partir à ta rencontre… ne le fait pas. Car c'est trop bon. Trop violent. Trop doux. Trop…

Merde…

Une crispation. L’alarme dans sa tête qui se met à retentir, violemment.

Merde ?! Merde !!!

Jax s’arrache à tes lèvres, complètement déboussolé, le souffle haché et le cœur battant à tout rompre. Ses mains encadrent toujours ton visage, il veut pas se séparer de toi, voudrait rester encore un peu, juste une minute, appuyer son front contre le tiens. Mais l’interrogation fait irruption dans son regard, furieuse, vibrante, comme son envie de toi qui demeure, qu’il doit contenir ; Qu’est-ce que je fous ?! Putain qu’est-ce que je suis en train de foutre ??

Une inspiration. Il doit fermer les yeux une seconde pour se canaliser.

– Pardon, s’entend-il articuler, d’une voix rauque et grave, tellement chargée de désir - comme si ce n'était pas déjà évident. Pardon… Il répète, plus doucement.

Mais pardon pour quoi ?

Il a hésité une fraction de seconde avant de relâcher ton visage pour de bon, te repousser, en quelque sorte. Mais il a fini par le faire et… il a bien fait… Car à peine l’a-t-il fait que le bruit caractéristique de la porte s’est fait entendre, dans son dos, accompagné du bruit de déverrouillage. Pas le temps de reprendre sa respiration, dès lors – ni se remettre les idées en place. Le médecin se redresse instinctivement, se place de manière à te cacher un peu, et inspire profondément en se passant une main nerveuse sur ses lèvres, pour en chasser l’humidité.

Déjà, l’infirmier apparaît à l’autre bout du rideau.

– Docteur, euh… Il s’interrompe, avisant la scène – est-ce qu’il a capté un truc ? Le médecin le fusille du regard. Pardon. Est-ce que vous pourriez venir une seconde ? On a un cas qu’il faudrait que vous examiniez.

Il s’en était fallu de peu que l'autre arrive au mauvais moment, et c’est horrible dans un sens… Depuis quand devait-on s’empêcher de…

De quoi au juste ?

– J’arrive dans une seconde.

Alors, déglutissant son surplus d’émotion sans rien exprimer d’autre, le métis attendit que l’homme disparaisse de son champ de vision pour s’autoriser le soupir qu’il mourrait d’envie de relâcher.

Dans son dos, sa main avait discrètement cherché la tienne sur le rebord du matelas. Si seulement il pouvait y trouver tes doigts, y glisser, l’espace de quelques fractions de secondes seulement, ses phalanges.

Est-ce que ce qu’il ressentait, de si vertigineux, de si intense, pourrait alors s’apaiser ?

– Je reviens… murmura-t-il.

Et il parti sans se retourner, avec sur les lèvres le goût des tiennes, et dans les veines, cette mélodie folle et entêtante que tu venais de composer, qui faisait toujours battre son cœur…


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Mer 14 Avr - 15:40


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Jax s'écarte, lent, et Ismaël a l'impression que c'était sa dernière action dans cette vie.
Le silence se creuse, dans son ventre comme entre eux ; il réalise la portée de son acte, de son erreur. Mais jamais il ne regrette, non, il n'est pas comme ça. Les remords, c'est pas pour lui, les regrets encore moins. Et pendant les centièmes de seconde de néant, il sent sa gorge bloquée l'apport d'oxygène à ses poumons, à son cerveau. Y a plus que la symphonie de l'incompréhension, les flash de la respiration du médecin.
Le temps qui s'étire comme s'il modifiait la durée d'une seconde.
Le premier et le dernier. Le terrien pourrait se maudire d'avoir pris un contact si intime sans même demander ; mais il n'en fait rien parce qu'il est convaincu que le désir était partagé. Mais la barre qui scie le front de son vis-à-vis provoque un élan violent dans son ventre. Une crispation non attendue, désagréable à souhait : la peur. Inconsciemment, il s'humecte les lèvres, sent un sursaut de respiration faire redémarrer le temps. Et soudain, l'envie de s'excuser s'en ressent. Sa nuque se durcit, Ismaël sent son regard trembler. Et il cherche quoi dire mais son esprit est blanc. Son âme a la couleur des yeux de Jax. Jax qui ne réagit pas. Jax qui ne bouge pas. Jax qui l'attaque comme la plus vorace des bêtes féroces.

Il est à un doigt de l'attraper par les hanches, de le tirer sur les siennes. Cogner brutalement son bassin du sien et l'enfouir dans les draps. Ou se laisser manipuler et s'allonger sous la violence de son baiser. Ses dents cognent aux siennes. Sa nuque se déchire sous ses ongles et leur contact contre son crâne lui arrache un gémissement qu'il n'a même pas entendu ; le seul bruit qu'il peut capter, c'est son coeur qui bat dans ses tempes. Le seul goût qu'il peut ressentir, c'est celui de la langue qu'il refuse de lâcher. Une coulée de lave a déjà fini d'inonder son bas-ventre, de dresser ce qui devait rester endormi. Sa main est même venue se caler contre sa nuque, d'une pression réconfortante, un doux "continue", une invitation à prendre ce qui le rassasierait.

- Pardon ... pardon ...

Jax scinde leur univers en deux, marque l'achèvement d'une passion et le début d'une excuse qui lui déplait fortement deep down. La gorge du détenu tressaute sous une déglutition bruyante, alors que son pouce balaye la gorge tendue du brun - it's okay -, que ses yeux ne témoignent d'aucun désagrément - it's alright -, qu'il cherche à retenir une nouvelle impulsion des reins - it feels good -.
Ismaël aimerait parler, ouvre la bouche pour le faire mais déjà le médecin s'éloigne. Et heureusement parce qu'au même moment, le rideau qui leur garantissait un tant soit peu d'intimité s'écarte pour laisser apparaître une tierce personne dérangeante. Le détenu se mue dans le silence et tourne un regard profondément désagréable en direction de l'intrus.

-Docteur, euh ... Pardon. Est-ce que vous pourriez venir une seconde ? On a un cas qu’il faudrait que vous examiniez.

De là, le Némésis a une vue imprenable sur le dos de l'homme en blouse blanche. Mais il retient le moindre auto-commentaire, se contente d'un mince claquement agacé de la langue en tournant la tête pour regarder dans l'autre sens. Il allait se faire renvoyer, ça se sentait. Mais contre toute attente, il chasse l'employé, pousse un profond soupir qui se répercute dans le sien. Et sur le matelas, Isma' ressent un poids doux qui n'est pas le sien ; son index percute la peau chaude du médecin, son organe vital se serre une seconde et il acquiesce d'un mouvement de tête au simple "Je reviens…", du terrien.

Merde.

Il est de nouveau seul avec ses pensées.
L'animal tombe lourdement sur le matelas, ramenant ses larges paumes contre ses yeux. Un souffle poussé avec force hors de sa cage thoracique répand sa toxicité dans l'air ambiant et filtré du vaisseau. Merde. Plus au sud, son bas compresse l'érection qu'il prit que le médecin n'ait pas remarqué. Parce que putain, bander pour un simple baiser démontrait un incroyable manque de contrôle qui n'était habituellement pas sien. D'une main lâche, il cherche sa combinaison et ainsi, le tee-shirt que l'autre lui avait prêté et qu'il avait prévu de lui ramener. Le tissu tomba sur son visage alors que le détenu prenait une profonde inspiration : calme. Il fallait qu'il se calme.
Et si ... non. Quoique personne ne le saurait si ... si, ça se voyait, ça se sentait et puis surtout, Stab n'avait pas remarqué de mouchoirs à portée pour cacher les traces de son méfait. Il allait juste devoir prendre son mal en patience. De longues minutes. Très. Très. Très longues minutes. La pulsation dans son bas-ventre s'était légèrement calmé avec l'obscurité qui le plongeait dans un état de demi-coma agréable. Le genre de moment où les rêves éveillés commencent à reprendre leur droit et que même sans être là, Jax s'impose dans son esprit.

- ... Jax. Il murmure, pour essayer. C'est pas désagréable. ... Jax ... Il essaye de nouveau. Ça donnerait quoi, murmuré contre ses lèvres ? Ça donnerait quoi, implorant dans un soupir.

Nouveau frisson.
Se calmer hein, se calmer. Il n'ose même pas jeter un coup d'oeil plus bas pour vérifier son état ; rester engourdi, le haut sur le visage, c'était pas plus mal. Avec un peu de chance, quand le doc' reviendra, tout sera normal. D'ailleurs, c'est pas le verrou de la porte qu'il croit entendre au loin ? Ou c'est juste un nouveau tour de l'esprit. Comme cette impression de caresse sur son torse. De frôlement sur son abdomen. De souffle contre sa peau.

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Dim 30 Mai - 19:43
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Y a comme un tumulte dans ma tête.
Comme un vacarme assourdissant.

Qu’est-ce que c’est ?

Ce mot qui hurle, déjà,
Ce mot qui me hante…


- - -

Les paroles de l’infirmier résonnaient entre les murs blancs mais Jax ne l’entendait pas. Tout ce qu’il percevait, c’était cette sorte de fureur réprimée. C’était l’écho de son cœur. Les ventricules qui claquaient, toujours, furieuses turbines sur le point de s’arracher de sa cage thoracique.

Les obligations n’y changaient rien. Ses dents serrées et sa démarche autoritaire non plus. L’infirmier parlait, mais il ne l’entendait pas. Son regard avait beau être fixé sur sa trajectoire, toutes ses pensées, elles, étaient restées en ta compagnie.

J'ai besoin d'une minute, se dit-il, obnubilé par ce qu’il ressentait toujours. Juste une minute.

Une minute loin de toi. Pour que tout rentre dans l’ordre. Pour arrêter d’être ce con en devenir, incapable de contrôler ses pulsions.

Putain qu’il détestait ça. C’était insupportable. Ce n’était pas lui. Jamais il ne se laissait aller de cette façon, à craquer inopinément à la moindre attirance. Il avait envie de se foutre la tête sous le jet d’une eau glacée. Envie de revenir te voler tes lèvres, dévorer ta peau ; arracher tes fringues ou alors, s’encastrer violemment dans un mur pour arrêter d’y penser. Mais comment faire ? C’était possible, même, de se sentir tiré d’une façon aussi abrupte et certaine, vers quelqu’un qu’on connaissait à peine ? Criminel, de surcroît ?!

Putain y avait sûrement une explication rationnelle là-dedans. C’était pas simplement parce qu’il te trouvait diablement sexy. Peut-être devrait-il songer consulter le psy de la station, un de ces quatre ? Et pour raconter quoi ? Que l’interdit – ou tes jolis yeux de fauve – faisait de lui un homme incapable de se maîtriser ?? Avait-il seulement conscience de ce qu’il se passait ?

Merde…
Ouais, bien sûr, qu’il en avait conscience.

Il brûlait de désir, voilà ce qu’il se passait ! Il brûlait d’un désir dévorant, irraisonné et coupable. Un désir qui couvait probablement depuis votre toute première rencontre et qui, de façon foudroyante, venait de trouver comment s’exprimer, voilà quelques instants à peine.

Mais au bout du compte, Jax se sentait démuni. Et cette bataille intérieure qu’il se livrait se traduisait par une colère sourde qu’il dirigeait quasi-intégralement à son encontre.

Et les minutes défilaient, interminables…

Finalement, se retrouver en tête-à-tête avec un détenu qui était ton extrême opposé, permis au métis de tasser légèrement ce brouillon d’émotions parasites. Ça lui donna un second souffle, en quelque sorte – et une gueule encore plus sérieuse, qui faisait ressortir tout ce qu’il y avait de plus dur et d’intraitable chez lui. Mais bon, au moins était-il capable de faire correctement son boulot malgré tout.

Quand il lui fallu revenir jusqu’à ta porte ; passer devant l’officier qui rôdait dans le couloir, il se surprit à retenir son souffle et ralentir le pas.

Figé, son corps. La morsure brûlante du souvenir ressurgissant aussitôt pour lui coller un frisson monstre le long du corps. Il se demandait, brusquement : Et toi, qu’est-ce que ça te faisait ? Qu’est-ce que t’en pensais de ce foutu dérapage ?

T’avais rien dit. Rien prononcé…
Il avait été le seul à ressentir le besoin de s’excuser.
Le seul à "reculer".

Alors… Ahh… quelle importance fallait-il donner à ça ?

Aucune ?
Strictement aucune ?

Fallait-il faire comme si de rien n’était ?

T’étais toujours allongé lorsqu’il s’enferma de nouveau avec toi. Dans sa main, le médecin apportait un petit plateau avec du matériel de soin qui t’était destiné.

Après quelques pas, il s’immobilisa. Ce t-shirt que t’avais posé sur ton visage… Ce t-shirt, bien sûr, Jax le reconnaissait. Ça le perturba, de le voir là. Pourquoi tu… Ça veut dire quoi ça, encore… Trouble manifeste. Ses sourcils se froncèrent et son regard se fit plus perçant. Pourtant en se rapprochant, il ne fit pas un bruit. Il sentit son cœur repartir au galop. Il sentit sa respiration chercher à s’accélérer. Et consciemment, la pointe de sa langue se perdit dans le creux d’une commissure trop sèche, dans laquelle il alla ensuite mordre.

Tu sais ce qui me bute ? songea-t-il sombrement. C’est cette envie que j’ai de tout foutre en l’air. Mes idées, mes pensées. Toute ma putain de bonne volonté, et même les devoirs qui vont avec. Ouais je voudrais tout bousiller. Tout. Les efforts de tant d'années. Juste pour pouvoir arracher ce tissu qui me barre l’accès à ta bouche et m’en emparer encore… et encore… et encore,
… jusqu’à te voler à toi-même.


Réalisant la portée de ses pensées, sa lèvre tressauta nerveusement. L’œil était noir, les pupilles dilatées. Quand il rompit son immobilité – il s’était arrêté sans même le réaliser – inspirant profondément, il s’asséna quelques gifles mentale. Tout chez lui transpirait la retenue. Son approche était lente, mesurée. Presque nonchalant (ou prudent?), il acheva d’avaler la distance qui vous séparait. Alors doucement il déposa son plateau sur une table. Puis, retenant presque son souffle, il vint de sa main libre tirer délicatement sur le t-shirt, afin qu’il glisse sur ta peau, et lui dévoile ton visage.

L’émotion qu’il ressentit en retrouvant tes yeux fit lamentablement trébucher son cœur. Mais y avait aucun sourire sur ses lèvres ; aucune aménité sur sa face non plus. Y avait juste cette brûlure dans le fond de ses prunelles. Inextinguible. Celle qui aurait voulu tout calciner – ton univers et le sien.

– T’endors pas tout de suite, murmura-t-il, se retenant comme un dingue de passer les doigts sur l’angle de ta mâchoire, après avoir abandonné le t-shirt sous celle-ci.

– J’ai pas fini de m’occuper de toi.

Il y avait une question que t'étais en droit de te poser, à cet instant : avait-il fait exprès de placer ces mots totalement ambiguës ? Si c’était difficile à capter, quelque chose venait pourtant bien d’être posé là. Une première erreur de sa part, peut-être. La seconde étant de dévier momentanément la trajectoire de ses yeux jusqu’à tes lèvres.

Il marqua une pause. Força une inspiration.

Respire… Tranquille.

À nouveau, l’air semblait vouloir l’étouffer et ça le rendait fou. Agacé par lui-même, ses iris roulèrent dans leur orbite pour se poser ailleurs (loin de toi). Il était hors de question qu’il revienne sur le sujet de votre baiser de lui-même. Fuir. Battre en retraite. C’était la meilleure chose à faire…

Nan ?

– Bon alors… Cette cheville… marmonna-t-il en attrapant sèchement le plateau, sans plus t’adresser de regard, pour regagner le bout du lit.

L’air impassible, il entreprit de préparer son matériel sans décrocher les yeux de ses mains, t’offrant son meilleur profil. Le temps que dura sa préparation, ses lèvres parfois s’entrouvraient lorsqu’il serrait les dents, ou qu’une pensée inappropriée traversait son esprit. Et quand elles ne le faisaient pas, alors, sa pomme d’Adam roulait nerveusement dans sa gorge au rythme de ses déglutitions.

– Je vais te faire une injection dans le talon, t’informa-t-il platement. Ça aidera les tissus à cicatriser plus rapidement, consolider le tendon.

Ceci dit, d’une main experte il se saisit de ta cheville. Il palpa doucement la zone pour trouver celle qui l’intéressait. Puis... Tout à coup, il sembla réfléchir à quelque chose... Durant un instant, son attention se fixa intensément ton pied. Il ne faisait plus un geste.

– Tu sais, commença-t-il alors, à mi-voix, comme s'il craignait que quelqu'un d'autre ne l'entende.

Alors il releva enfin les yeux pour les plonger dans les tiens, l'air grave.

– Ça risque de faire mal...

Si on continu ce petit jeu…



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Dim 30 Mai - 20:07


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Si, c'était ça. Son oreille avisée avait bien traduis le roulis du verrou, le mécanisme de la serrure et le claquement très doux, étouffé, presque imperceptible de la porte. Il venait de pénétrer les lieux, ses lieux. Mais pas comme un roi, pas en conquérant. Il lui semblait de là où il était, que Jax tentait lui-même de s'enfouir dans une couverture invisible qui le protégerait du moindre risque de chute. Rechute, même. Parce que ça ne pouvait qu'en être une ; quoi que, qu'est-ce que le médecin pourrait faire de pire qu'embrasser un détenu ? Oh, Ismaël avait bien des idées. Une, deux, plus en fait, beaucoup trop à vrai dire, trop sonores, trop réelles, trop bien imagées pour le laisser totalement froid. C'était ça l'ennui, au fond.
Stab ne savait pas rester de marbre devant le civil. Plus qu'un ennui, c'était un problème. Car il n'y avait rien au monde qu'il désirait moins que de savoir le terrien expulsé du vaisseau à cause d'un rapprochement entre eux.

D'un coup, il fait jour.
Le détenu plisse les paupières, cesse de réciter son matricule dans sa tête comme il le faisait à chaque fois qu'il essayait de garder les pieds sur Terre - ironique - et de ne pas penser. Pas de soleil dans ce vaisseau, que la taule, les longs pans de métal et les spots qui agressent la rétine. Et toi.

- T’endors pas tout de suite. Toi, on peut dire que t'es un soleil. J’ai pas fini de m’occuper de toi. Il retient à peine un pouffement.

Incapable de réprimer ce sourire en coin, rookie sur les bords mais plus amusé que nerveux, le fauve ne se retient pas. Mais continue, occupe toi de lui, il n'attend que ça de toute manière. C'est pour ça qu'il est là.
C'est pour ça qu'on est là.
De nouveau plus bas que lui, le civil. Le latino s'est redressé dans un élan paresseux pour lui offrir un accès VIP à sa cheville, alors qu'il retient son buste lourd de deux membres puissants, gonflés sur le haut de la tension qui les habitait. L'oeil lent mais pas moins attentif s'assoit sur le front bas du médecin. Une injection hein ... Ça lui tire une grimace. Pas que Stab soit spécialement douillet mais comme beaucoup, il faut avouer que l'approche d'une aiguille ne le met pas non plus en confiance. Surtout dans une partie aussi sensible que le pied - quoiqu'aussi charnu que son talon, il doutait de sentir quoique ce soit -. Achille ferait certainement une attaque.

- Tu sais. Silence, Ça risque de faire mal... Il se fout de moi, là ?

Cet air de joueur de poker, claqué au visage. Claqué au sol. Claqué n'importe où.
La surprise l'attrape au vol, lui fait poser un arrêt silencieux, avant de reprendre rapidement le large.

- J'aime pas les aiguilles doc'. Il murmure, J'fais quoi pour avoir moins mal, alors ?

Sans un geste qui pourrait laisser supposer de ses véritables intentions, le fauve se noie dans l'obsidienne liquide qui tapisse le fond de l'oeil de son vis-à-vis. Frapper le fer pour mieux le forger, pétrir l'argile pour pouvoir la modeler. Ismaël n'avait pas encore tranché du côté où le brun se situait.

- Aiguillez moi ... Il ajoute, J'serais sage.

Même sans scalpel à portée, seringue ou tout autre objet pointu, il l'aurait été.
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Dim 25 Juil - 21:46
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Est-ce que t’as compris, Isma’ ? T’as capté ce que je voulais dire ? T'as saisi les mots derrière les mots ?

Y a dans tes yeux un éclat que je ne sais interpréter ; quelque chose qui me souffle qu’il vaudrait mieux être aveugle ou sourd, pour espérer s’en tirer. Car ici chaque mot, chaque pensée... Tous ces p’tits effets dont t’es la seule cause, j’le sais, me feront tôt ou tard dérailler.

Preuve en est du baiser. Preuve en est du second. Avide, dévorant. Une faim qu’en vérité rien n’est venu rassasier.

Alors dans ce silence électrique, j’attends, immobile, figé. Un rictus sans joie fini par étirer doucement ma commissure, seringue toujours entre les doigts, quand tu descelles tes lippes.

- J'aime pas les aiguilles doc', murmures-tu. J'fais quoi pour avoir moins mal, alors ?

Ah, ça…

Si seulement j’le savais…


– Aiguillez-moi..., j’serais sage, tu rajoutes.

Et moi, je marque une autre pause, pensif en passant distraitement ma langue sous une canine, avant d’ouvrir à nouveau ma gueule :

– Sage ? Je répète, à voix basse.

Je fronce les sourcils, emprunte un air lointain en te scrutant avec intensité comme si t’étais la réponse à toutes mes interrogations, mais que j’étais pas foutu de décrypter l’énigme. C’était ça, quand on avait la tête pleine de doute, prête à exploser. Parfois valait juste mieux se plaquer des œillères sur la face.

– Peut-être que c’est simplement ça la solution, fis-je gravement. « Être sage ».

Je soutiens encore quelques seconde ton regard, puis romps tout contact visuel – tout bonnement parce que j’ai cette boule dans le bide en disant ça, plus douloureuse que je veux bien l’admettre.

C’est ça... je m’entête pourtant, intérieurement. Sois sage et laisse-moi à mon putain d’trouble… arrête de te pointer dans les parages, arrête de te blesser, de me jeter ces regards, de t’imposer dans mes pensées, de tout bousculer. Arrête. Et tout ira bien…

On aura plus qu’a espérer que le désir soit passager pour se sentir moins con. Qu’il daigne rebrousser chemin aussi gentiment qu’il s’est pointé à un moment donné. Et tant pis, si j’dois garder en secret le souvenir de tes lèvres fauve entre mes dents. Tant pis si j’dois…

Non...

Rien.

Rien, rien, rien.

L’instant suivant, sans crier gare ni grande douceur, j’enfonce l’aiguille dans la chair tendre de ton talon. On peut voir ça comme un coup bas. En réalité, peut-être est-ce juste l’expression de cette frustration latente qui m’emmerde de trop. Pardon. Au fond, tu vois, je suis qu’un gros con. Et j’ai l’audace de me montrer imperturbable – quoique bien trop renfrogné pour être crédible – serrant la mâchoire.

La vérité c’est que j’suis mal placé pour aiguiller qui que ce soit. J’en ai ras-le-cul de devoir faire gaffe aux autres, à ce que je ressens ou ce que je peux me permettre de ressentir. Ici, finalement, c’est pire que sur Terre. Ici aussi, quelqu’un viendra me faire chier – et je serai probablement le premier à le faire.

– T’es bon pour rester ici jusqu’à ce soir…, je te révèle au bout d’un moment, toujours occupé à soigner ta cheville.

Après quoi, je passe un coton imbibé de désinfectant sur le point de piqûre. Ensuite, t’as droit à un petit bandage de ma confection. Pas trop serré, cette fois, je fais attention. Et c’est plus fort que moi… quand l’empreinte de mes doigts file en toute légèreté s’imprimer sur ta peau, distraitement, juste une micro-seconde ou deux. Juste une dernière fois, pour la route.

Ici, au final, il s’agit pas de « nous ». Il s’agit juste de toi.
Toi et ta blessure.

Quand j’en termine, ma paume chaude enserrant délicatement le bandage, je remonte les yeux jusqu’aux tiens.

– Ta cheville doit rester immobile le temps que le sérum agisse, alors… Profite-en pour te reposer.

T’avais l’air d’avoir sommeil…

Un battement de cils plus tard, je me débarrasse de mon matos ; quitte le chevet de tes pieds et remonte à tes côtés, mon regard s’attardant malgré moi sur ton corps jusqu’à croiser de nouveau ton regard.

– Quelqu’un viendra te ramener à ta cellule ce soir.

Là. C’était le moment. Y avait cette voix qui me disait : « Jax, c’est le moment ou jamais de se barrer de là. Vas-y. Sois sage, comme t’as dit. Sois sage et dégage ! »

Mais au lieu d’obéir à ma conscience, mon cœur s’accélère. Je me pince les lèvres, affichant certainement sans le vouloir le combat intérieur que j’étais en train de me livrer ; entre raison et envie.

– Tant que je suis là… La voix est basse, hésitante et presque murmurante. Est-ce que tu voudrais me signaler autre chose ? T’as mal autre part ?

Dis-moi que non.
Dis-moi que oui.



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Dim 25 Juil - 22:20


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Le médecin n'a jamais dû avoir un air aussi grave collé sur sa face. Ça, Isma' le remarque, vite et bien, comme le coup de batte d'un gamin dans une balle qui file à 300 à l'heure vers lui.
C'est regrettable, ça regrette, mais pas l'acte plus la situation ?

- Peut-être que c’est simplement ça la solution. Être sage.

C't'une bonne solution ça, c'est vrai.
Mais wait, finalement peut-être pas ? Après tout, si lui avait été sage dans sa vie, jamais il n'aurait fini en prison. Jamais il n'aurait croisé les jolis yeux qui s'étaient assombris en se baissant vers sa cheville. Jamais il ne sera là, le ventre brûlant, les doigts fourmillant.
Les bêtises mènent parfois à de bonnes choses.

- On vit moins, quand on l'est trop.

Et puis aïe, ça a piqué sec dans son talon et lui a laissé échappé un sursaut de respiration, un sursaut tout court. Putain, ça avait la vivacité d'une vengeance. Putain, ça faisait mal. Bon, peut-être bien que Stab était douillet d'un endroit : celui-ci.
Le médecin récupère un autre instrument alors que le blond amorçait un mouvement de replis dans sa direction. Sa jambe = la fuite. Pas une deuxième, merci mais non merci ... putain, mais qui avait l'idée de se fouler la cheville en prison déjà ?Ah oui, un plombier qui répare un problème d'eau chaude dans le plafond et pas dans le mur ...

- T’es bon pour rester ici jusqu’à ce soir …

"Quel dommage", il s'entend marmonné alors que Jax passe un coup de désinfectant sur les pores enfoncés par la seringue. Un bandage plus tard et le détenu capte un frisson qui prend sa jambe, hérisse ses poils à une caresse qui, même douce, restait présente. Une boule se forme dans son estomac : pourquoi tu continues de faire ça alors que t'as l'air sur le point de t'barrer ? C'est injuste c'que tu fais, tu l'sais au moins ?

- Ta cheville doit rester immobile le temps que le sérum agisse, alors… Profite-en pour te reposer.

Le voir en bas, ça n'a pas aucun effet sur lui. Clairement pas. Pourtant, Ismaël reste immobile et silencieux. Il profite, plus que nécessaire surement, de la chaleur qui émane de la paume du médecin avant qu'il ne se relève pour ranger son matériel. Quelqu'un qui le ramène ? Et il ne pouvait pas rester ici, plutôt ? Ou peut-être dans l'appartement de l'autre ? Non ? Ah oui, détenu, prison c'est vrai, le cadre lui revenait.
Impuissant, Ismaël inspire, ramène sa cheville contre lui sur le matelas. Les coudes appuyés sur ses genoux, le regard fauve la démarche pensive de l'homme face à lui. Patient, attentif : il attend.

- Tant que je suis là ... Est-ce que tu voudrais me signaler autre chose ? T’as mal autre part ?

Là, il l'a vu.
Le mordillement de lèvre.
Une ouverture.

Le latino reste d'abord silencieux, comme pour donner plus de poids à ses mots futurs. De là où il est, il peut le voir dans son entièreté sans pourtant louper le moindre détail : la distance parfaite pourrait-on supposer.

- J'ai pas envie d'dormir tout seul.

Il attend, tire un sourire en coin, amusé.

- T'aurais pas un autre problème qu'il faut réparer dans tes quartiers, par hasard ?

Ça plaisante en apparence, mais ça sous-entend beaucoup au fond. Part pas. M'laisse pas là, seul dans le noir. La lumière artificielle ne fait rien, j'ai besoin du soleil. Je crève dans ma geôle propre mais pourrie, dans ma combi' à ma taille mais banal, j'crève devant les yeux mornes quand y a pas les tiens.

- J'aimerais bien avoir mal. A un autre endroit.

Fais moi mal pour que j'puisse revenir me faire soigner chez toi.
Fais moi mal, ça me plait, plante moi ou lapide moi.
Peut-être, mord moi ?
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Jeu 16 Sep - 13:24
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Un dératé du cœur, voilà ce qu’elles provoquent tes paroles. Une seconde de déstabilisation face à cet aplomb qui te va si bien.

« J’ai pas envie d’dormir tout seul. » Putain, tu te fous de moi ?

Malgré moi obsédé par ce sourire qui s’affiche sur ta bouche, captivé par l’éclat railleur de tes prunelles, ton aura féline, et ce désir qui plane encore entre nous, me bouffe de l’intérieur. Que tu puisses oser me déballer ce genre de propos, là… comme ça, ici, dans ta situation… c’est juste…

Ça me bute.

Parce que dans un autre monde, il m’en aurait fallu de moins pour dérailler. J’aurai repoussé tout le reste puis repoussé tes draps, juste pour me glisser là ; à tes côtés, conscient du message qui venait de passer entre nous, pour profiter d’un moment de plus avec toi...

Mutique et troublé. J’me demande encore, en t’observant fixement : Est-ce que c’est normal, ces putains d’envies qui planent et me déchire presque du besoin de t’avoir ?

Le fait est... J’voudrais revenir te bouffer les lèvres. Pour une fois : m’écouter. Me brûler contre ta peau et lâcher la bride, déchaîner ces envies. Et toujours, ce truc qui me retient. Ces murs invisibles, le devoir, cette prison… ma Raison. Tu sais, au fond, j’ai l’impression que tu te fous de ma gueule… J’ai cette petite voix perfide qui me souffle que tu t’amuses de ce que je peux bien trahir et ressentir. T’as capté mon désir l’autre fois, sous la douche… et… Peut-être que t’y a vu une faille à exploiter ? Un moyen d’échapper à l’ennui ? Peut-être que j’suis trop con pour m’en rendre compte. Peut-être que c’est rien. Peut-être qu–

Ça s’agite ; ça s’affole. Mon regard charbonneux toujours planté dans le tiens alors que tu m’achèves de ta dernière phrase. Faut avouer que t’as de la suite dans les idées. Mais le résultat c'est que je suis là, à ne savoir que dire, plongé dans mes pensées comme dans tes yeux. Immobile jusqu’à ce que finalement, je puisse me détourner de ton regard hypnotique en affichant un rictus.

Ma mâchoire saille un instant. Hésitant à me casser de ce guêpier direct, sans même prendre la peine de te répondre ou rester encore un peu, je me passe une main fébrile dans les cheveux. J'ai l’oreille tendue pour guetter le moindre bruit alentours quand mes yeux décrivent un axe sur ta personne, butant sur ce t-shirt – le mien – que tu t’es trimballé jusqu’ici – encore un sujet d’incompréhension, d’ailleurs, à croire que ça aussi, c’était prémédité ?

Et mon palpitant qui s’accélère invisiblement, qui augmente sensiblement la cadence de ma respiration… Y a un truc qui passe dans mes yeux. Une lueur brute quand je viens, finalement, poser mon cul sur ce putain de matelas avec une lenteur hautement contrôlée.

– Toi.., Murmuré-je en me mordant la lèvre, me rapprochant dangereusement sans cesser de te fixer.

Un peu plus et je vais sentir ta chaleur.
Un peu plus et tu vas sentir la mienne.
Cette chaleur comme un appel, le besoin démoniaque et brutal de consommer l’autre.

Trop proche...
Comme une nouvelle connerie en perspective.

Je prends appuie sur un bras, tend les lèvres vers ton oreille, prudemment, pour y verser un secret.

– J’crois que je te déteste un peu pour ces idées que tu viens de planter dans mon crâne.., murmuré-je à travers mes dents, d’une voix chaude et dure. J’te déteste parce que… t’es irrésistible.

Pointe de reproche dans le timbre. Mon corps vibre tant je dois me contenir pour ne pas craquer et venir planter mes dents dans ta gorge, attiré irrévocablement par le parfum qui s’en dégage.

Par je-ne-sais quel miracle, je parviens à me reculer pour te défier du regard.
Parce que j’en ai pas terminé, que j’ai besoin de savoir où placer ce qui nous lie – que je voudrais considérer comme des conneries…

– Ça t’amuse ? que je te demande brusquement, de voir l’effet que t’as sur moi ?

Vas-y, dis-moi.

– J’suis quoi ? Un moyen d’oublier ta condition ? Une distraction ?

Je suis plus assez naïf pour y voir autre chose, et au fond, ce serait logique.
Je t’en voudrai pas.

C’est pas toi qui a développé cette saleté d’obsession…


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Jeu 16 Sep - 13:26


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Il est tout gêné, là, à ne pas savoir comment réagir. C'est adorable.
Ismaël pourrait presque voir s'agiter dans tous les sens ses neurones pour essayer de savoir que faire, comment réagir à ce flot de paroles sous-entendues, à ces sens qui remuent, à ce qu'il laisse penser sans même avoir honte de ne pas se cacher. Est-ce des mensonges ? De la manipulation ? Peut-être rien ou tout ça à la fois, qui peut vraiment savoir ? Pas lui en tout cas, il ne le connait pas mais Isma' n'est pas très bon pour tenir le mensonge sur la longueur ; la franchise comme plus grande qualité et surtout le fait d'assumer ses actes et ses pensées. Comme maintenant.
Jax s'éloigne, fige, se rapproche de nouveau. Le poids de son assise vient peser sur le matelas, le faisant se redresser sur les coudes pour réduire encore la distance. De là, il sent la chaleur. De là, il perçoit l'odeur. De là, il reconnait la lueur du désir qui vient illuminer les iris du médecin. Il se penche et Ismaël sent sa bouche s'assécher ; sa gorge est si prêt, si tendue. Parfaite pour accueillir une morsure.

- J’crois que je te déteste un peu pour ces idées que tu viens de planter dans mon crâne... J’te déteste parce que… t’es irrésistible.

Il ne va pas mentir, à entendre c'est satisfaisant. Bien qu'il n'avait pas besoin de preuve pour sentir que le terrien avait envie de lui - ce genre de chose est gravée dans l'attitude -, le savoir nommé avec des mots avait le don de faire naître un poussée de chaleur dure au creux de son estomac. Jax n'était définitivement pas le seul à être influencé dans cette pièce, même s'il n'avait pas bien l'air de se rendre compte de l'effet qu'il avait sur le détenu. Et pourtant, il aurait suffit de regarder un peu plus bas.
Sur le matelas, l'index du fauve tressaute en rencontrant les lignes fermes de la main du brun. C'est chaud, tendu ; il a envie d'y glisser ses phalanges, ce qu'il fait insidieusement tandis que ses prunelles doivent contenir une révulsion. Il en tremblerait presque, de cette proximité, si sa position ne l'obligeait pas à gainer autant de muscles d'un coup.

- Ça t’amuse ? De voir l’effet que t’as sur moi ? J’suis quoi ? Un moyen d’oublier ta condition ? Une distraction ?

Tu parles trop, il pense à la moitié de sa phrase.
La porte est fermée. Il n'entend aucun bruit. Et puis ses doigts qui tremblent là, non, Stab ne veut pas voir cet air méfiant qui cache de l'inquiétude sur les traits fins de Jax. C'est trop difficile, il ne supporte pas de l'imaginer blessé par son attitude. D'un mouvement du coude, il s'est redressé vivement et la poussée l'a emmené à proximité de l'autre ; près, trop près ou pas assez peut-être, son souffle s'est échoué contre le sien sans le laisser finir de poser ses questions.

- Non. Ça murmure en frôlant des siennes, ces lèvres ravageuses qui font trembler jusqu'à son estomac, No ... Il répète en déglutissant, conscient de la proximité beaucoup trop grande désormais pour prétendre qu'il n'y a rien - comme si c'était encore possible -, No es así.

Amusé, oui il l'est légèrement mais surtout heureux, heureux de la réciprocité de son attraction. Joueur, surement l'est-il, mais pas du mauvais côté de la barrière. Mais le prendre pour une distraction, non.

- J'ai suffisamment de façon d'me distraire si j'en ai envie.

Fuir la réalité est le passe-temps favoris de ses camarades d'infortunes après tout. Il n'y avait qu'à voir les embrouilles dans lesquelles il pouvait facilement se fourrer. Dans lesquelles il était déjà d'ailleurs ; sa cheville allait être un enfer.
La porte ne s'est pas ouverte.
Pas de bruit de pas à l'horizon.
Le latino n'a qu'une envie : passer la barrière invisible qui le sépare encore de l'objet de son désir. Mais il attend, il ne prend pas, jamais sans permission explicite non. Seuls ses doigts sont en contact avec la chair de Jax. Et, les paupières plissées dont les yeux cherchent un "oui" dans leurs jumeaux, il murmure :

- ... Je peux t'embrasser ?

J'en ai très envie. Toi aussi. Il n'y a personne.
Je peux ?


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Jeu 30 Sep - 23:36
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Peut-être que je prête trop l’oreille à tes mots. Peut-être que c’est absurde, d’attendre de trouver du sens à ce qui n’en a pas. Peut-être que c’est juste des conneries. Que c’est dans ma tête, pas juste dans mon corps, ces appels, cet émoi, qui frappe et qui hurle. Mais quand je te regarde, toutes mes résolutions vacillent.

Toutes.

Jusqu’à la dernière.

– ... Je peux t'embrasser ?

Et il a fallu que tu lâches ces trois putains de petits mots… Pour que quelqu’part, ça se fasse ravager. Comme un briquet. Voilà que je m’enflamme. Et ça brûle, si fort et si bien, qu’à cet instant, je perd tout le contrôle que j’ai sur moi. Je ne pense plus qu’à tes lèvres, je ne vois plus que tes lèvres, je ne pense plus qu’à toi.

Ça part au quart de tour, ce baiser que j’attendais autant que je le redoutais, qui vient s’écraser contre la pulpe trop tentante de tes lèvres. Un soupir qui meurt contre. Ce désir grave et perturbant... Je m’en fous – j’suis fou – je ne pense plus. À rien. Plus rien n’existe. Hormis toi ? Toi que ma langue vient à goûter, que mes dents viennent à mordre. Te cherchant encore et encore, glissant contre la tienne, toujours plus profondément.

Et mes mains se meuvent, s’accrochent, ardemment. Elles te disent que je ne veux tout pour moi. Mes doigts qui s’agrippent à ta nuque, mon corps qui ploie vers le tiens, comme pour te culminer, t’offrir un refuge. Et cette autre paume, allant pour s’appuyer contre le matelas, à tes côtés. Ahh…

J’ignore combien de temps dure ce baiser… Je sais juste qu’une part de moi vient de m’échapper, j'sais juste que c’est fatal. Lorsque le souffle vient à manquer, que l’oxygène vient à me faire suffoquer, je m’interromps, haletant. Je te veux encore... Mais j’suis comme sonné, incapable encore de réaliser pleinement l’étendue de… quoi, en fait ? Des dégâts que l'on vient de commettre ? Les pupilles dilatées, suspendu à ta bouche, mon front contre le tiens. J'arrive même pas à m'éloigner. Ça grésille dans mes tympans, dans mes veines, sous ma peau, partout.

Puis j’réalise. Je réalise qui tu es – et ce que tu n’es pas. Et ça me fait si mal, putain... Mon expression se décompose. Un liquide froid coule dans mes tripes. Parfois les émotions les plus belles se révèlent être les pires. En voilà une preuve, je crois. J’en ai une boule au fond de la gorge, mes iris confondus à travers les tiens. Je clique des yeux… m’humecte les lippes et… la boule qui se raffermi, qui m’étrangle.

– Isma… Je murmure, d’un timbre rauque, sans même savoir réellement quoi dire.

Mon visage se fend d’une expression indéchiffrable. Et puis… Au point où j’en suis… J’me dis que je peux revenir t’embrasser, plus lentement, plus profondément, comme pour mieux imprimer le souvenir dans ma mémoire.

Je suis resté près de toi, plusieurs secondes, ensuite.

Mais... Il ne se passera rien de plus.

– J'dois filer... On m'attends, à côté.

Une douleur invisible est déjà en train de me poignarder. Comme si j'étais pas déjà assez ravagé. J’ai reculé. Me suis enfin demandé ce que j’étais en train de foutre. Ici, là. Pratiquement à la vue de tous.

Mes doigts parcourent ta mâchoire, le pouce effleure la commissure de ta lèvres. J'suis déjà plus là.

– Tu peux garder mon t-shirt, si tu veux. En souv'nir.

Et d’esquisser un sourire, amer, les yeux ne souriant pas eux, ayant même du mal à te lâcher.

Vraiment. Comment c’était possible d’être aussi con ?
Comment c’était possible de te vouloir autant… ?

J’avais envie de rire ou de pleurer.

Mais la seule chose que j’ai fais,
Comme d’hab,

C’est dégager.


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