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Rikers - Visite impromptue.

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Sam 5 Déc - 20:01
Retourner dans sa cellule pour trouver Ismaël allongé sur son lit avait cessé de surprendre Daryl. Même l’agacement qu’il ressentait se muait bien assez tôt en une lasse acceptation. Son ami d’enfance n’avait presté que deux années au sein de Rikers SJP, il n’était pas près de s’en aller.

Un déplaisir quotidien.

Et pourtant, ce désenchantement incarné, le Némésis s’était arrangé pour qu’il rejoigne son gang. Mieux valait assumer la responsabilité de ses agissements futurs que d’être confronté à un visage familier, fragment d’un temps révolu, dans les rangs de ces chiens de Perros.

Quand il n’y avait qu’eux, le terrien baissait sa garde. Non pas qu’il le veuille, non pas qu’il le faille, mais la tension dans ses muscles se dissipait d’elle-même. Qu’importe le caractère horripilant et les sales manies du Latino, le bras droit de River connaissait sa loyauté.

Cela lui suffisait.

Daryl s’arrêta à l’entrée de ses quartiers, haussa un sourcil en toisant son cadet. Deux ans auparavant, il l’aurait très certainement salué avec un commentaire déplaisant, un « Toi, encore ? » ou un « Mon lit n’est pas plus confortable que le tien, retourne dans ta cellule. » Lorsqu’il était le seul occupant des lieux, s’asseoir ailleurs ne l’aurait pas autant dérangé qu’aujourd’hui. Mais le second futon appartenait maintenant à son nouveau colocataire et il refusait d’y toucher – il n’aurait pas supporté qu’on occupe le sien en retour.

Bien que la froideur caractéristique de ses traits reste inchangée, il se reflétait sur le visage du Némésis, en particulier dans ses yeux, un soupçon de tendresse inavouée, celle qui le trahissait : l’homme avait pris son ami d’enfance sous son aile pour éviter qu’il ne devienne un ennemi redoutable, certes, mais il s’agissait là d’une demi-vérité.

La nostalgie l’habitait en présence d’Ismaël.

« Ecarte-toi, s’il te plaît. J’aimerais m’asseoir sur mon lit. » demanda-t-il, poliment, patiemment…

… Ou plutôt pour la forme.

Car bien sûr, le plus jeune n’obéit pas, chercha à le provoquer en prenant encore plus ses aises. Son aîné, pourtant connu pour son tempérament intransigeant et autoritaire, ne se sentait pas d’humeur à se battre pour une pauvre place assise. La différence de taille, de poids et force entre son interlocuteur lui ne lui laissait pas beaucoup de choix. Mais il n'avait pas non plus envie de s'avouer vaincu en prenant place sur une chaise.

« Je vais compter jusqu’à trois. Si à trois tu n’as pas bougé, je ne réponds plus de mes actes. »

Il le fusilla du regard, comptant comme annoncé. Et lorsqu’à trois le Latino n’avait toujours pas bougé, Daryl ignora sa présence et s’en servit comme d’un coussin, se laissant tomber sur son dos avec une lourdeur qui ne lui était pas habituelle. Cette action mise à part, il se tenait aussi droit que d’habitude, ayant réussi à maintenir sa prestance. Ses yeux se posèrent d’abord sur ses chaussures qu’il contempla d’un air intéressé mais ne résistèrent pas longtemps au besoin de croiser le regard d’Ismaël, de lui montrer la lueur victorieuse et sarcastique qui les habitait. « Je t’avais prévenu », disait-elle.
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Ven 11 Déc - 19:21


Visite impromptue

Faire chier Daryl, c'était son petit plaisir perso'. Déjà parce que voir le visage agacé du chinois lui procurait une satisfaction que peu de choses arrivaient à lui tirer ; ensuite parce qu'il le pouvait, tout simplement. Physiquement, le bras-droit des Némésis n'était pas en capacité de lui faire grand chose. Et puis très sincèrement, même s'il le pouvait, Ismaël était quasiment certain que l'autre ne s'y risquerait pas.
Parce qu'il n'était pas aveugle.
Lui seul savait allumer l'étincelle de douceur au fond des puits glacial qu'affichait en permanence l'autre détenu.

Etalé sur la couette qui n'était pas la sienne suite à une longue journée fatiguante, le latino avait posé son menton sur l'oreiller de son supérieur, fixant le mur dans l'attente. Longue attente, Daryl était en retard ! Mais tranquille, il avait le temps. Ce n'était pas comme s'il avait un emploi du temps de ministre après tout. On finissait rapidement par tourner rond entre ces murs alors dès qu'un petit rien piquait son intérêt, il était impossible pour Stab de s'en éloigner.

- Ecarte-toi, s’il te plaît. J’aimerais m’asseoir sur mon lit.

Aaaah ... la voilà enfin, cette douce voix printanière, tendre et aimante ... qui ressemblait plus dans la sonorité à une insulte qu'à un compliment.
Le sourire plaqué sur la face du détenu s'élargit alors que pour toute réponse, il se mettait à agiter des jambes. Oui, définitivement, embêter son ami d'enfance, c'était vraiment son péché mignon. D'ailleurs, celui-ci ne tentait même plus d'être ferme avec lui. Les mots n'étaient là que pour sauver les apparences - au cas où quelqu'un passe devant la pièce certainement - parce qu'il ne fallut pas deux minutes avant que l'imposant brun ne se rapproche, armé d'une nouvelle menace.


- Je vais compter jusqu’à trois. Si à trois tu n’as pas bougé, je ne réponds plus de mes actes.

- Oh, oh ? ~

L'air suggestif, le visage du plus jeune se tourna sur le propriétaire du lit, affichant un sourire plein de dents alors qu'il s'étirait un peu plus sur le lit, adoptant une attitude féline bien décidé à ne pas bouger d'un demi-millimètre. Visiblement, l'autre n'attendait que ça.
En tout cas c'est ce qu'il constata lorsque ses reins s'encombrèrent d'un point qui n'était pas leur, lui tirant un grognement désabusé, suivit d'un long soupir de plaisir. Eh bien ça faisait du bien ça. Enfin, au moins ça étirait son dos. Mais c'est qu'il pesait son poids l'animal.

- C'est une nouvelle méthode de séduction ?

Son ricanement se perdit dans l'air alors qu'il s'amusait de le voir tourner les yeux vers lui. Daryl était incapable de faire comme si tout cela l'ennuyait réellement et qu'il lui cède un peu plus chaque jour lui faisait prendre un pied ... monumental.
Le dos d'Ismaël remua. Un peu. Histoire de voir si l'autre pouvait se relever ou s'il avait bel et bien décidé de se servir de lui comme d'un tabouret. Mais visiblement, aucun mouvement ne semblait animer la carcasse de son partenaire. Il voulait jouer à ça ?
Très bien.

- Ha-an ... Daryl hmm j'aime tellement quand tu me chevauches oui ! Hanw, encore mi hermoso jinete !

La voix langoureuse du latino avait grimpé dans les aigues, retenant à grande peine un éclat de rire alors qu'il remuait sous les fesses du brun, fixant avec attention son visage dans l'espoir d'y voir apparaître un large pannel de teintes carmin.
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Sam 9 Jan - 18:39
Demander poliment ne suffisait pas, menacer non plus. Quelle que soit la technique utilisée, Ismaël ne se départait pas de son sourire horripilant. Le ton avec lequel il accueillit la mise en garde de son ami de longue date prouvait qu’il ne la prenait pas au sérieux – ou qu’il s’en foutait, ce qui s’avérait tout aussi probable.

Un soupir, quelques mots et Daryl regretta sa décision. L’assurance dans son regard vacilla lorsque le ricanement de son subordonné résonna dans la pièce. Le sous-entendu – déplacé – indignait le Némésis.

« Je te demande pardon ? »

Le latino tenta de le déloger, son manque de succès le poussa à avoir recours à une tactique d’autant plus éhontée. Les yeux grands comme des soucoupes, le bras droit de River le dévisagea comme s’il n’en croyait pas ses oreilles. Sentant ses pommettes se colorer d’une légère teinte rosée, son réflexe fut d’empoigner la tignasse d’Ismaël pour écraser de force son visage dans le matelas et l’y maintenir – pourvu qu’il n’ait rien vu de l’expression décomposée de son aîné.

« Garde ça pour d’autres. »

Sa voix ne laissait rien trahir. Daryl se refusa de penser au désert de sa vie sexuelle qui n’aidait pas sa cause ou même à la faiblesse qu’il venait d’afficher. Il accentua la pression qu’il exerçait sur le cuir chevelu du plus jeune tout en cherchant à retrouver contenance. Comme d’habitude, celui-là ne perdait rien pour attendre !

« Si tu as tant besoin d’un hermoso jinete, je ne te retiens pas, la sortie est juste là. En attendant, je te prie de respecter ma couche. » lui répondit-il sans se soucier de son accent espagnol approximatif.

Malgré la froideur de son ton, la poigne du Némésis se détendit. Il descendit du dos de son ami pour s’asseoir sur le bord du lit et commença à lui gratter l’arrière du crâne, un réflexe inconscient causé par la sensation familière des cheveux décolorés qui chatouillaient ses doigts.

« Et donc, tu comptes me dire ce qui me vaut l’honneur ta visite ou continuer de gémir comme un Perros en chien ? »

L’un de ses sourcil s’arqua, interrogateur. Le chinois essayait de changer le sujet de conversation, son erreur étant peut-être de ne pas clore définitivement le précédent. Il se préoccupait réellement de son cadet. Est-ce que quelque chose le tourmentait, avait-il besoin de se confier d’une manière ou d’une autre ? Ou alors, il avait peut-être des ennuis, non pas besoin d’une oreille attentive mais de l’aide d’un supérieur hiérarchique. Daryl espérait sincèrement qu’Ismaël ne s’était pas fourré dans un quelconque pétrin. Néanmoins, quel que soit le motif de sa visite, son aîné serait là pour lui. Il ignorait quelle infraction son subordonné avait commise pour atterrir à Rikers ni de combien d’années de prison il avait écopé mais le bras droit de River comptait bien l’empêcher de rallonger sa peine pour des broutilles telles que de conflits entre détenus.
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Sam 9 Jan - 18:40


Visite impromptue
Si Daryl était resté de marbre face à sa magnifique interprétation de porno' sortit tout droit d'un western, le décoloré aurait pu être surpris. Cela aurait voulu dire que son "supérieur" - dans tous les sens du terme, présentement - aurait gagné quelques skills pendant qu'il avait le dos tourné et ça ... ça aurait été beaucoup moins amusement. Mais heureusement, le brun réagit exactement comme il s'y attendait. Autant par son "Je te demande pardon ? " qui aurait pu refroidir l'entièreté d'une banquise que par le "Garde ça pour d’autres." qui suivit. Cette dernière remarque lui tirant d'ailleurs un rictus en coin. Dans quelques secondes, il aurait le droit à une méchanceté en sous-texte.
Trois.
Deux.
Un.

- Si tu as tant besoin d’un hermoso jinete, je ne te retiens pas, la sortie est juste là. En attendant, je te prie de respecter ma couche.

ET C'EST LE JACKPOT.
Un long ricanement glissa à travers ses lèvres alors qu'il fixait avec une satisfaction grandissante, le museau du chinois qui n'avait pas su resté d'albâtre. Enfin. Une seconde avant que son visage à lui ne s'enfonce brusquement dans l'oreiller, manquant de lui arracher le souffle. Mais pas question d'arrêter de rire, ça non, c'était trop bon. Sa cage thoracique se soulevait par spasmes, alors que l'odeur bien connue du brun glissait comme un précieux nectar jusqu'à son cerveau, embrumant légèrement ses sens. C'était à ce genre de flagrance qu'Ismaël était réactif. Authentique et masculine.
C'était vraiment le meilleur.

Pourtant, la torture - si on pouvait appeler ça comme ça - ne dura pas longtemps. Son cuir chevelu arrêta de le tirailler et son dos s'apaisa alors que le détenu se levait pour venir s'asseoir à côté de lui. Sans remuer d'un poil, Ismaël le laissa se poser, tendre la main, le toucher. Glisser ses ongles courts sur la chair de sa boîte cranienne. S'il avait pu le voir, Daryl aurait certainement remarqué que ses crocs s'étaient enfoncés légèrement contre sa lèvre inférieure, alors que ses muscles dorsaux se détendaient à vue d'oeil.
Dios, que c'était bon ...

- Et donc, tu comptes me dire ce qui me vaut l’honneur ta visite ou continuer de gémir comme un Perros en chien ?

Et voilà l'insulte tant espérée.
Un mince soupir coula hors de sa bouche alors qu'il se décidait enfin à tourner la tête en direction de la hanche du Némésis. Il avait envie de tendre les crocs pour l'embêter en le mordillant un peu, mais malheureusement pour lui, il se doutait que la plaisanterie ne plairait certainement pas à son ami d'enfance.

- Hmm ... Qu'est-c'qu'il y a, Wang Ning ? Tu n'aimes pas m'entendre gémir ?

C'était plus fort que lui.
L'ébauche de sourire qui tirait ses lèvres s'accompagna de quelques étincelles au fond de ses yeux, alors qu'il glissait le bout de ses doigts sur le poignet de son aîné, guidant un peu plus ses mouvements vers sa nuque, accentuant le frisson qui acheva de lui tirer un soupir. Pourquoi ils ne dormaient pas dans la même cellule déjà ? Ce serait tellement plus pratique ... les nuits seraient sans doute plus douces. Plus amusantes aussi.

- Si tu trouves tant que j'ressemble à un d'ces chiens de Perros, je peux aboyer tu sais ? Murmura le plus jeune en mimant un aboiement taquin du bout des lèvres, l'oeil à moitié endormi sous les délicates attentions procurées par son supérieur.
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Ven 29 Jan - 19:09
Ignorer les nouveaux ricanements du plus jeune, tout comme la lueur satisfaite qui avait habité son regard, était la meilleure des solutions. Vu comme il s’étouffait de rire contre le matelas, le courroux de Daryl ne l’avait pas refroidi, bien au contraire. Le Némésis opta donc pour une solution plus mature : ignorer ses frasques et changer de sujet. Si cela ne porta pas tout à fait ses fruits, gratter affectueusement le cuir chevelu d’Ismaël eut au moins le mérite de le calmer. Lorsqu’il se tourna vers son supérieur, ce dernier l’attendait déjà au tournant ; ses yeux accrochèrent aussitôt les siens.

« Hmm ... Qu'est-c'qu'il y a, Wang Ning ? Tu n'aimes pas m'entendre gémir ? »

Utiliser le nom complet du chinois, ce nom qu’il n’entendait plus depuis qu’il avait été séparé du reste de ses proches et de sa famille, était une tactique des plus viles. Ça ramollissait son cœur, ça ramenait la mélancolie dans ses yeux. Et pour quoi ? Des enfantillages.

Le bras droit River soupira. Son ami semblait motivé à l’entraîner dans son jeu et à éviter certains topiques de conversation. Dire que s’après deux ans de cohabitation, son aîné ne savait toujours pas pourquoi ni pour combien d’années l’autre était emprisonné à Rikers. Il esquivait les questions telle une anguille.

« ‘Maël. »

Un avertissement prononcé sans conviction qui ne faisait pas le poids face à malice du latino. Le plus vieux le laissa guider son poignet, accentua légèrement la pression de ses ongles au niveau de la nuque. Ismaël soupira d’aise, il avait l’air si détendu que ça en devenait contagieux.

« Si tu trouves tant que j'ressemble à un d'ces chiens de Perros, je peux aboyer tu sais ? »

Une nouvelle taquinerie. Même à moitié assoupi, le plus jeune restait imbuvable.

« Comme un chien de garde, hm ? »

Voilà que le Némésis entrait dans son jeu.

« Du genre à n’avoir qu’un maître ? »

Il enroula un doigt autour d’une mèche de cheveux de son subordonné et tira légèrement dessus

« Mais tu n’es pas doué pour répondre aux ordres. » continua-t-il en tirant un peu plus fort « Tu sais très bien que tu as le droit à un traitement de faveur et tu en abuses. Un jour, ton cher Wang Ning va arrêter de ramasser la casse derrière toi et tu seras dans de beaux draps. Tu viendras supplier pour mon aide, la queue entre les jambes, mais je ne serai peut-être pas d’humeur magnanime. »

Une pause, faussement pensive, et puis :

« Tu sais ce qui pourrait plaider en ta faveur ? Que tu te pousses histoire que j’aie assez de place pour m’allonger dans mon lit. »

Daryl laissa en paix la chevelure du latino pour recommencer à gratter doucement son crâne. Il n’avait pas oublié son objectif premier. Certes, à l’origine il avait simplement voulu s’asseoir, ses revendications avaient légèrement changé. Voir son ami aussi confortablement installé lui donnait envie de se reposer un peu, lui aussi.
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Ven 29 Jan - 19:22


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- ‘Maël.

Premier - non, millième - avertissement. Le ton ne montait pas, mais on pouvait percevoir dans les nuances vocales, un assombrissement agacé. Daryl approchait des limites de sa patience, forçant le plus jeune à se maintenir en position couchée. Et si son visage ne laissait place à aucune tension, son sourire ne s'agrandit pas davantage. Attentif, l'animal.

- Comme un chien de garde, hm ? Du genre à n’avoir qu’un maître ?

Frisson. Les doigts du chinois s'étaient enroulés autour d'une mèche décolorée, à tirer dessus comme pour le punir alors qu'il devait bien avoir remarqué comme, lui, aimait ça. Son cuir chevelu sensible ne s'écarta pourtant pas au tiraillement. Il se contenta plutôt d'un claquement de crocs narquois, bien cachés par la peau qui couvrait son visage.

- Mais tu n’es pas doué pour répondre aux ordres. Tu sais très bien que tu as le droit à un traitement de faveur et tu en abuses. Un jour, ton cher Wang Ning va arrêter de ramasser la casse derrière toi et tu seras dans de beaux draps. Tu viendras supplier pour mon aide, la queue entre les jambes, mais je ne serai peut-être pas d’humeur magnanime. Pause, pendant laquelle le latino demeura silencieux. Tu sais ce qui pourrait plaider en ta faveur ? Que tu te pousses histoire que j’aie assez de place pour m’allonger dans mon lit.

Gratouille.
Le plus jeune ferma les yeux, se laissant quelques secondes aller à la récompense contre son crâne, avant de rouler un peu plus vers le mur afin de lui laisser la place de s'allonger. Il n'avait pas répondu, l'avertissement sonnant comme une véritable menace sous un vêtement humoristique. Mais Stab préférait ne pas jouer à ce jeu là : s'il se savait particulièrement indiscipliné, il y avait une bonne raison pour qu'il ait insisté pour rejoindre les rangs des Némésis. Et la raison en question disposait d'une longue chevelure de jais qui s'étalait à présent sur l'oreiller que le terrien avait délaissé.
D'une main, il en frôla une mèche trop longue pour ne pas être gênante, avant de la repousser doucement. Wang Ning savait ou taper pour le calmer et il en abusait sans cesse. Ismaël était du genre débrouillard et ne considérait pas avoir besoin de qui que ce soit en prison : sa réputation, il l'avait battit lui-même. Qu'il appartienne ou non à un gang ne change rien. Et pourtant, la seule idée de se retrouver éloigné de son ami lui tiraillait désagréablement l'estomac. La séparation arriverait bien assez tôt, même si personne parmi les détenus n'était au courant. Ismaël préférait profiter des années qui lui restait aux côtés du brun, avant de se voir de nouveau plongé dans le coma solitaire qui trônait en maître dans sa tête.

- Ça colle, vu que j'suis ton chien de garde.

Waf. Un mince sourire étira les lèvres amusées du latino, alors qu'il se tournait sur le dos, à demi appuyé contre le mur pour laisser le plus de place possible au plus vieux, son attention portée sur le plafond. Du métal. A perte de vue. Etrange qu'était ce ciel qui était le leur. Une étendue artificielle qui incitait à la claustrophobie.
Ismaël ferma les yeux. Sa main frôla le pouce de son supérieur, avant de se reculer aussi sec pour éviter un contact trop franc.

- Bah, au pire j'crèverai.

La poitrine du blond se souleva d'un ricanement presque lugubre, alors que du regard, il suivait les sillons solides au-dessus d'eux.

- T'as vu l'boss aujourd'hui ? Qu'est-ce qu'il t'a dit ? Lâcha-t-il en reportant un oeil sur lui, afin de paraître un minimum intéressé à la situation de leur gang.

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Jeu 18 Fév - 20:41
L’obéissance d’Ismaël, Daryl la cueillait avec fierté, la savourait tel le fruit d’un arbre qu’il aurait lui-même planté il y a de ça des années. Personne d’autre à Rikers ne pouvait la revendiquer. Elle était sienne. Pendant un bref instant, l’appréciation se lut dans les yeux du Némésis. Il s’allongea sur le dos, tourna légèrement la tête en direction de son ami. Il préférait prêter attention aux gestes de ce dernier plutôt qu’à la vue monotone du plafond de sa cellule. En les observant, il se fit la réflexion que ses cheveux commençaient à devenir long et qu’il devrait les couper dans un futur proche.

La remarque du latino amena l’ombre d’un sourire sur les lèvres de son supérieur, fantôme qui disparut bien vite lorsqu’il entendit la phrase suivante. Son regard sombre scruta avec insistance le visage de son cadet, la ride du lion annonçant son retour entre ses sourcils froncés. Le chinois se redressa, imposant son expression contrite dans le champ de vision de son vis-à-vis.

Sa vie avait de la valeur, elle importait à Daryl autant que celle de sa petite sœur. Comment le lui faire comprendre ?

Son ami ne lui laissa pas le temps de développer ou d’expliciter sa pensée, il tenta de changer de sujet en posant des questions sur les affaires du gang. Cette tactique de pleutre agaça un peu plus le bras droit des Némésis.

« Depuis quand tu t’intéresses à ce dont on discute avec River ? Essaye encore, ‘Maël, c’est pas comme ça que tu vas m’avoir. »

Ses yeux lançaient des éclairs.

« T’as pas intérêt à crever ici, tu m’entends ? »

Ismaël l’entendait plus souvent qu’il ne l’écoutait, c’était ça le problème.

« Il est hors de question que tu finisses ta vie en taule. Si je dois te flaquer d’une nounou pour que t’apprennes à te tenir à carreaux, crois-moi je le ferai et ça sera une partie de plaisir pour personne. »

Un soupir, las et contrarié. Le chinois ferma les yeux et se pinça l’arête du nez.

« Je sais que… »

Il n’avait pas pour habitude de parler à cœur ouvert, cela lui demandait un effort incommensurable et beaucoup de réflexion. Les mots ne sortaient pas de la manière dont il le souhaitait, ils manquaient de naturel, de fluidité, et ça le frustrait d’autant plus.

« Je sais que c’est pas toujours facile, la prison, la routine, l’absence de but et d’avenir. Je sais que ça n’peut que ne pas te convenir. »

Nouveau soupir, son regard, beaucoup moins menaçant et beaucoup plus inquiet, accrocha celui de son camarade pour ne plus le quitter.

« Si tu veux pas m’en parler – et je comprends, je me comporte plus souvent comme ton boss qu’autre chose – va voir un psy au lieu de t'foutre en l'air, ‘Maël. »

La requête était claire, la détresse sous-jacente à cette dernière, moins. Mais le latino connaissait son interlocuteur mieux que quiconque. Son aîné se souciait de lui mais il avait du mal à l’exprimer. Repensant au contact physique que l’autre avant initié avant de se défiler – une sage décision de la part de n’importe qui – le second de River posa sa main sur la sienne dans geste de soutien qui n’avait rien d’un réflexe. Le Némésis n’était pas tactile. Il avait même tendance à ignorer les signaux qu’on lui envoyait dans ce sens. Avec Ismaël, c’était différent.
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Jeu 18 Fév - 20:42


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- Depuis quand tu t’intéresses à ce dont on discute avec River ? Essaye encore, ‘Maël, c’est pas comme ça que tu vas m’avoir. T’as pas intérêt à crever ici, tu m’entends ?

Ah.
Le changement de sujet avait foiré, profondément. Et Daryl, là, au-dessus de lui presque, montrait son vrai visage. Ses véritables émotions. Sa plus sincère affection.
Mais tu sais, toi ? C'qu'il y a de caché derrière les mèches décolorées ?
Ismaël sourit, d'un coup sec et franc, un peu renard dans le fond, un peu satisfait de le sentir s'inquiéter. Wang Ning continue son monologue, affirmant qu'il le surveillerait s'il fallait, pour qu'il soit tranquille, pour qu'il sorte.
Si tu savais, Daryl.
Si tu connaissais la peine, la signification de son matricule. Le brun n'avait toujours pas fait le lien et c'était tant mieux ; ça lui évitait une engueulade et une dispute, des remords et des nuits noires. Et des nuits noires, il en faisait suffisamment seul pour ne pas avoir en plus à s'occuper du brouillard dans la tête de son ami.

- Eh. Il l'interrompt, cherche le regard sombre de l'asiatique, Chill.

Il stresse - il le sent ça, Ismaël -. C'est un peu comme un chien aux abois au final, qui guette chaque prémices de mouvement, renifle dans l'air chaque modification d'humeur.
Daryl puait l'inquiétude. Et ça, Stab, il aimait pas trop.

Sa main se referma brusquement sur le côté du col de son ainé pour le ramener sèchement à lui. Le front appuyé contre le sien, un peu cogné même - y a un mince filet de douleur qui pique son os -, le latino fixe sans aucune once de gêne ni respect pour l'espace vital du bras-droit des Némésis, les prunelles encrées.

- Te preocupas demasiado. S'tu continues j'vais devoir te changer les idées d'une façon agréable pour moi mais que j'pense pas que t'apprécierais.

Et il ricane, l'animal, fier de sa connerie alors qu'il tend les sourcils de son aîné d'une pichenette sur le nez. Et alors, il tombe dans le matelas, à ramener un coude sur sa tête qui tend son biceps, l'autre main occupée à jouer avec les doigts présents et curieusement tactile.

- Allez, dis moi. Il t'a bien dit d'faire un truc le boss, no ? Faut bien que j'sois dans la confidence, si tu veux que je fasse mi trabajo de perro.
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Jeu 20 Jan - 23:36
Pour une fois, tu avais dévoilé ton cœur, tenté de mettre des mots sur l’affection et l’inquiétude que tu nourrissais pour ton ami d’enfance. D’ordinaire, tu les exprimais via des gestes ou via une hostilité feinte. Transgresser ton habitude n’était pas une mince affaire, cela te demandait beaucoup d’efforts et d’humilité.

Être interrompu par Ismaël au pic de ta vulnérabilité te déplut donc particulièrement.

-Qu’est-ce que… ?

Vos fronts s’entrechoquèrent presque aussitôt et la surprise – ainsi qu’une légère douleur – eut tôt fait d’occuper ton esprit. Tu laissas échapper un grognement tandis que ton regard croisait celui du latino, beaucoup trop proche. Cette proximité forcée te dérangeait mais la poigne de fer qui maintenait ton col t’empêchait d’y réchapper.

Ismaël se permettait beaucoup de choses – comme squatter ton lit à ton détriment, par exemple – mais ça, c’était nouveau.

- Te preocupas demasiado. S'tu continues j'vais devoir te changer les idées d'une façon agréable pour moi mais que j'pense pas que t'apprécierais.

Alors que tu t’apprêtais à vocaliser ton mécontentement, ton camarade s’adressa à toi en ces mots. En dépit de son allusion graveleuse et de son expression goguenarde, tu compris qu’il n’appréciait pas de te voir te faire du souci pour lui. Plus facile à dire qu’à faire vu son talent pour se mettre dans le pétrin.

-Dans tes rêves, lui fis-tu l’honneur de lui répondre, n’alimentant qu’un peu plus son rire.

Tu n’étais jamais certain de la sincérité de sa jovialité. Si lui-même refusait d’aborder un sujet sérieux, tu ne parviendrais pas à lui faire changer d’avis. Ainsi, le grand Wang Ning baissa les bras… pour cette fois. La raie du lion inquiète n’eut néanmoins pas l’occasion de disparaître d’elle-même d’entre tes sourcils que le latino se permit de s’en charger d’une pichenette. La colère s’enflamma dans ton regard, ta mâchoire se serra et tu donnas un coup sur la main de ton subordonné qui se retirait déjà, son méfait accompli.

Tu retins un nouveau soupir fatigué face aux frasques du Némésis qui jouait à présent avec tes doigts précédemment posés sur les siens. L’instant d’avant, tu te félicitais pour ton autorité sur sa personne et à présent… Ismaël ne t’accordait que des miettes d’obéissance selon son bon vouloir, et toi, tu te voilais la face dans ta position de chef, beaucoup trop laxiste dû à la nature de votre relation.

- Allez, dis-moi. Il t'a bien dit d'faire un truc le boss, no ? Faut bien que j'sois dans la confidence, si tu veux que je fasse mi trabajo de perro.

Ledit soupir t’échappa, tu cédas à la requête de ton interlocuteur.

-Pour l’instant, on observe. Garde ça pour toi mais y’a du mouvement chez les Russes. Leurs rangs grossissent et ils seraient capables de nous piquer de bons éléments parmi les nouveaux venus. Je suis d’avis qu’on a plus à craindre d’eux que des Perros…

Tu te tus un instant, perdu dans tes pensées, avant d’ajouter :

-Pas de connerie, ok ? Tu te tais et tu t’approches pas des Krovaskaïa. Manquerait plus qu’avec tes conneries tu ravives les hostilités.

Tu te redressas, mettant fin à votre proximité physique avec laquelle tu n’étais qu’à moitié confortable.

-Allez, retourne dans ta cellule, ‘Maël. Tu as eu les infos que tu voulais. On va encore m’accuser de faire du favoritisme.

Il était temps que tu te reposes comme tu l'avais à l'origine prévu en retournant dans ta cellule.
A-Delta Lord
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