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Ronce - A l'ombre des mots.

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Mer 3 Juin - 20:31





A l'ombre des mots.
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Ils faisaient trop de bruits. Alors il était parti.
C'était une attitude dont se plaignait parfois son bras-droit mais à laquelle il ne pouvait se substituer. Pensées, paroles et odeurs s'entremêlant dans une danse plus dérangeante que sensuelle. Et très souvent, ce trop pleins d'informations obligeaient le mercenaire à se lever, silencieux, glissant comme une ombre contre les parois de la grotte avant de s'enfuir d'un pas tendu en direction de la sortie. Cette fois encore, la neige l'avait accueilli avec une satisfaction réciproque, heureuse de pouvoir laisser aller ses flocons délicats dans les fils noirs qui ornaient le crâne du corbeau. Il avait pris une direction au hasard, s'enfonçant entre les cimes droites qui l'éloignaient du monde civilisé. Civilisé... c'était un bien grand mot.

Les mains gantées du métisse s'étaient vues délaissées de ses couvertures de cuir, laissant sa chair découvrir et redécouvrir chaque aspérité des troncs contre lesquels ses doigts minces se baladaient, coulant au sein des bois comme on s'enfonce dans des sables-mouvants ; avec comme seul vœu de ne jamais en revenir. Les chants mélodieux de rares oiseaux d'hiver n'avaient pas cessés sous son passage : trop silencieux pour être remarqué, l'ombre s'enfonçait à merveille dans les lieux qu'il ne considérait ni comme sa possession, ni comme inconnus. L'endroit n'était pas sien, c'est lui qui était à la forêt. De retour dans un cercle sauvage aux pourtours invisibles ou peut-être inexistants.
Y rester pour toujours aurait été un bonheur. Mais petit à petit, les arbres semblèrent se distancer les uns des autres, lui offrant une vue sur des toits et lui amenant un ensemble de bruits et d'odeurs qui n'avaient rien de naturels.

Lysandre s'immobilisa à l'orée de la village, portant son regard faucon sur l'ensemble qu'il pouvait attendre, retraçant la vallée du Bourbier pour s'arrêter contre la façade ouest du manoir. Créature de roc et de glace prétentieusement édifié. Il était bien heureux d'avoir su s'exiler même si proclamer haut et fort que son service là-bas ne lui avait apporté que du malheur aurait été faux. Dans ses allers-retours terrifiés, l'immortel avait grandi, s'était étoffé, avait appris et rencontré aussi. Des individus qu'il n'avait pas recroisé depuis des centaines d'années mais qui gardaient une place qui ne souffriraient pas d'oubli.
Rabattant sa capuche sur son crâne, le mercenaire ajusta son masque en ne laissant que ses prunelles fendus de curiosité de visible, s'enfonçant lentement dans les tréfonds de la ville. Les années étaient passées, peu de personnes seraient à même de le reconnaître. Peut-être même aucune. Cette capuche n'était qu'une protection supplémentaire. Il n'était même pas sûr que quelques vampires se souviennent simplement de son nom alors de son visage... Lysandre n'était pas de ceux qui écoutait ce que l'on racontait de sa personne. Aussi n'avait-il pas conscience des histoires qui avaient vagabondé à travers l'espace et les âges à propos de lui.

La ville semblait danser en ce début de soirée qui permettait aux vampires les plus matinaux de mettre pieds dehors. Ses orbes bicolores se vissèrent quelques secondes sur une flamme dansante qui ne manqua pas de réchauffer son épaule d'une présence qui lui tira un soupir satisfait. Boire quelque chose. Il voulait pouvoir s'arrêter et prendre plaisir à déguster un verre de vin, bien que son goût vampirique ait très fortement amenuisé la saveur de la nourriture humaine. Alors d'un mouvement calme et élégant, le métisse pénétra dans la première échoppe d'apparence calme qu'il croisa, avançant vers le bar pour se renseigner auprès de lui : s'il n'avait pas de vin, une bière suffirait quoique le corbeau n'était pas friand de la gourmandise. Ses oreilles traîneraient certainement à droite et à gauche, récoltant quelques informations intéressants, abreuvant sa curiosité de milles nouveautés toutes plus futiles les unes que les autres. Mais c'était ainsi : Lysandre était en manque de savoirs.



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Mar 16 Juin - 20:20
Thadée avait eu une permission de sortie afin de récupérer quelques affaires chez lui. Il avait décidé de monter une petite forge au palais, afin de fournir les gardes directement à la source, avec la permission du Seigneur Alastair. Il devait donc aller chercher son matériel chez lui.

Bien entendu, il était accompagné d’un vampire, Laurel, un joli nom. Et, bien entendu, il avait réussi à le convaincre de passer à l’auberge boire un verre. Certes, la bière coupée à l’eau n’avait rien à voir avec le vin presque pur du palais mais Thadée avait besoin de sociabiliser un peu et l’ambiance chaleureuse des auberges lui manquait. Laurel n’avait pas été très difficile à convaincre, sa bonne humeur et la promesse de quelques gorgées de sang ayant suffis. C’est ainsi qu’ils finir par faire une petite halte ici.

Laurel était un vampire appréciant peu la foule et le bruit, c’est pour ça qu’il l’attendait dehors, le temps qu’il prenne son verre. Thadée se demandait quel supérieur cruel lui avait ordonné de l’accompagner jusqu’ici. Aucun risque qu’il ne fuit, déjà Thadée n’en avait pas envie, il ne s’était pas porté volontaire pour s’en aller à la moindre occasion. En plus, il n’y avait qu’une entrée (et donc qu’une sortie) à l’auberge et c’est là que le vampire l’attendait. Enfin, celui-ci l’avait prévenu, s’il tentait de passer par une fenêtre pour se carapater, il le pistera à l’odeur. Un vrai limier, ce Laurel !

C’est ainsi que Thadée passa les portes de l’auberge, demandant à la tenancière une pinte de bière et du pain perdu, en échange d’une jolie dague au pommeau ouvragé. Aussitôt demandé, aussitôt reçu, l’humain eu alors tout le loisir de choisir une table où s’installer. Il n’eu le temps de se pencher sur cette question qu’il aperçu une allure, une aura ou une prestance familière juste à côté de lui. Bizarre, il ne l’avait pas remarqué en commandant sa boisson.

Il ne saurait dire quoi mais quelque chose chez cet homme (malgré sa cape le recouvrant presque entièrement, sa carrure ne pouvait le tromper, c’était un homme) lui rappelait quelqu’un. Peut être son air d’ombre, de fantôme prêt à s’évanouir dans la foule et ne plus jamais réapparaitre. Tout naturellement, il s’installa au bar, à côté de cette personne, se rapprochant d’elle avec un sourire mangeant son visage. Au pire des cas, il apprendrait à connaitre un nouvel être et c’était tout aussi bien ! … ou il se prendrait un râteau et il faudra retrouver une place où s’installer mais il délaissait cette option dans un coin poussiéreux de son esprit.

« Hey, je peux m’installer ? » demanda-t-il son sourire dans la voix alors qu’il s’était déjà installé.

Il prit une gorgé de sa choppe, son regarde courant et bondissant sur le visage de l’autre, essayant de déceler son identité derrière le masque de l’homme et toucher du bout des doigts le nom qui lui effleurait l’esprit.

« Vous n’avez pas un peu trop chaud avec tout ça ? » son ton était rieur et amical, Thadée ne voulant pas se positionner en tant qu’ennemis.

L’humain adorait les énigmes et il comptait bien résoudre celle-ci.
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Mar 16 Juin - 20:40





A l'ombre des mots.
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Le vin était fort. En tout cas c'était ce qu'il devinait en inspirant l'odeur qui lui parut fade, tout autant que le goût qui vint s'épancher sur sa langue. Le liquide était très certainement coupé à l'eau, ce qui ne l'aidait pas à faire développer ses arômes. Sur l'instant, Lysandre regretta de ne pas avoir penché sa préférence an faveur d'une bière : après tout, c'était ce que tout le monde avait autour de lui, sans doute l'idée aurait-elle été plus intéressante pour se fondre dans la foule. A chaque prise, son masque revenait couvrir son nez qu'il avait dévoilé quelques secondes auparavant. Ce n'était pas pratique. Honnêtement, avait-il besoin de se cacher autant ? Le mercenaire possédait un visage somme toute banal et une allure qui n'attirait pas particulièrement l'oeil. Non ? Non. S'il faisait ça et qu'on le reconnaissait - bien qu'il en doute -, il allait avoir le droit à des remontrances de la part de son bras-droit et le corbeau ne tenait pas à paraître naïf devant ses hommes. Les temps nécessitaient une prudence encore plus fort qu'à son habitude, surtout après ce qu'il s'était passé aux joutes. Si rien au manoir n'avait indiqué qu'on avait remarqué leur combine, le brun préférait redoubler de méfiance plutôt que de se laisser couler dans une satisfaction imprudente.

Malgré tout, même en se débarrassant du rempare de cuir, il y aurait toujours sa capuche pour le protéger. Dans cette position, le seul à même d'éventuellement définir les pourtours de son visage se trouvait être le tenancier mais celui-ci paraissait bien trop occupé pour lui tenir un semblant d'attention. D'un geste lent, son index alla trouver l'une des ceintures passant au-dessus de son oreille, la tapotant d'un ongle pensif, ripant contre le métal de la boucle avant de s'arrêter. A sa droite, une présence bougea, se rapprochant, l'empêchant de terminer son geste. Tant pis, il attendrait.

- Hey, je peux m’installer ? Ce n'était pas vraiment comme si l'inconnu avait attendu son accord pour accéder à son désir, Vous n’avez pas un peu trop chaud avec tout ça ?

La voix se fit amicale mais le rebelle ne s'en méfia que plus. Pourtant son attitude ne renvoya rien de la tension qui animait ses muscles sous sa cape. Il n'était pas là dans le but de prendre part à une quelconque confrontation : rencontrer quelqu'un avec qui échanger serait certainement sa meilleure option pour le reste de la soirée.
Alors, la décision fut prise : la boucle de sa ceinture sauta, suivit de sa jumelle pour laisser son masque tomber lourdement sur ses genoux alors qu'il tournait son regard bicolore en direction du nouveau venu. Un humain visiblement, mais avec une couleur vive au sommet du crâne qui ne lui parut pas inconnue.

- Je préfère être discret. Et il fait froid, même à l'intérieur.

Cet homme, il ne l'avait jamais rencontré en personne mais peut-être l'avait-il aperçu au loin. Et puis, qui possédait cette teinte vaillante et remarquable à des kilomètres si ce n'est une personne ? L'esprit agile colla certains morceaux entre eux, cherchant une faille avant d'arriver à la conclusion qui lui paraissait la plus logique : le forgeron. L'avait-il reconnu ? Lui poser la question en face aurait été impoli et l'Immortel avait su conserver son éducation à travers le temps.

- Comment est-elle ? Je regrette mon verre. Demanda-t-il e désignant de son menton pointu la choppe de l'humain.

Son propre verre retrouva le chemin de ses lèvres, permettant de nouveau au vampire de constater l'absence de goût de sa boisson : qu'il regrettait les cuvées prestigieuses qui avaient su conserver mille saveurs et plus encore.



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Dim 22 Nov - 1:56
Tu étais libre cette nuit. Cette nouvelle, tu n’avais pas eu à te la faire dire deux fois. Tu avais beau apprécier avoir eu l’autorisation de rejoindre la garde du Manoir et ainsi occuper tes nuits à autre chose que roder sans but… Les coupures faisaient toujours du bien.
Cela dit, avoir la nuit de libre signifiait souvent pour toi rester dans tes appartements. Parce que tu ne voulais pas errer dans le Manoir au risque de croiser d’anciennes connaissances. Au risque de le croiser.

Mais ce soir, tu n’avais pas eu envie de rester dans ta chambre à te morfondre sur ton éternel sort. Alors tu étais parti. Assez vite pour ne risquer de croiser personne. Tu avais rejoint le Bourbier, où là, tu savais qu’il y avait moins de chance pour voir une quelconque connaissance. Tu pouvais plus facilement passer inaperçu.

Pas d’ennuis ce soir, tu n’allais pas t’amuser à embêter les humains d’ici-bas. Tu te souviens encore ce que cela t’avait coûté l’autre soir, quand Alexander t’était tombé dessus. Le destin était vraiment contre toi ce soir-là. Tu n’avais pas envie que cela recommence aujourd’hui. Tu avais donc décidé d’être sage. C’était une nuit à marquer d’une croix blanche.

Ne pas mordre d’humain ne voulait pas dire que tu ne pouvais pas t’occuper autrement. En arrivant au Bourbier, tu avais erré quelques minutes dans les rues, capuches sur la tête, mains dans les poches, avant de trouver la taverne ouverte. Tu connais cet endroit, pour y être déjà venu plusieurs fois avec Asmodée, avant. C’est un sentiment désagréable de se souvenir de ce genre de chose. Mais il faut soigner le mal par le mal, c’est toujours ce qu’on t’a dit. Alors tu avais franchi la porte, et tu t’étais installé au bout du bar, comme tu le faisais avant.

Soigner le mal par le mal. C’est ce que tu pensais faire en t’enfilant boisson sur boisson pour tenter d’oublier tous ces mauvais souvenirs qui s’emparaient de toi dès que tu posais tes iris quelque part. N’importe où tu allais, tu le voyais non loin de toi. Il te faisait sursauter sans même être présent physiquement près de toi. Tu espérais que l’alcool efface tout. Mais cela n’avait pas vraiment l’effet escompté.
Tu faisais peine à voir, avachi sur le comptoir du bar, la tête posée contre ton bras tandis que de l’autre tu cherchais à tâtons ton verre qui finalement s’écrasait avec fracas au sol. Cela ne faisait même pas une heure que tu étais arrivé et le patron avait déjà envie de te foutre à la porte. C’est parce qu’il n’était pas vampire qu’il ne le faisait pas, très certainement, sinon il t’aurait aidé à te rafraîchir les idées.
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Dim 22 Nov - 1:57





A l'ombre des mots.
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Du bruit. C'était ça qui avait attiré son attention plus vers la droite, juste assez pour voir une femme inconnue au bataillon débarquer. Enfin, inconnu pour lui, mais visiblement pas pour son compagnon de comptoir à la tignasse bleuté qui fut emmener rapidement par sa chère et tendre, ne lui laissant pour toute salutation qu'un petit signe de main et dans l'air, une promesse de peut-être se revoir vite.
Lysandre n'en demeura pas moins silencieux.
Un étrange numéro ce rebelle.
Suffisamment étrange pour que le brun le garde quelques minutes en tête. Son attention coula davantage contre le reflet qui se formait au fond de son verre. Le récipient n'avait pas frémit depuis un petit temps, rendant sa boisson parfaitement plate, presque huileuse. Et pendant quelques instants, le corbeau se laissa aller à s'enfuir vers des contrées plus éloignées, baignées d'une aube lente qui s'élevait au-dessus d'un océan calme. Silencieux.
Le plaisir que lui apportait l'absence de bruit était sans limites. Et malheureusement, ce n'était pas ici qu'il allait pouvoir s'en rassasier. Mais c'était lui qui avait tenu à revenir en ville ; se couler dans le néant froid de la forêt était pourtant devenu soudainement oppressant.

Tandis que des yeux clos, l'Immortel tentait de retrouver une once de cet océan qui lui avait échappé, un grognement prêt de lui l'alerta. Visiblement, le barman n'était pas spécialement heureux qu'un nouvel ivrogne vienne tâcher son bar. Compréhensible, la soirée n'avait qu'à peine débutée et en voilà un déjà bien fait.
L'attention du lys se perdit entre les mèches brunies d'un reflet bleuté qui lui tournaient le dos. Une teinte qui aurait pu le porter encore quelques années en arrière s'il ne s'était pas refusé à se laisser de nouveau aller à la divagation.
Concentration. Le danger pouvait être partout.
Et puis l'autre buta dans son propre verre, grogna, tourna son visage incapable de voir quoique ce soit vers lui et le corbeau enrailla tout bruissement autour de lui. Finalement, un saut temporel ne serait peut-être inutile.

- ... Désolé. Je vais payer pour lui.

Le patron grogne, accepte les excuses, les pièces, et laisse le vampire se lever pour aller poser son verre à une table dans un coin plus reculé de l'auberge. Il ne lui faut que quelques secondes pour revenir prêt du bar, passer un bras solide autour de la taille du plus jeune pour l'entraîner avec lui. Et qu'importait sa résistance : pour être aussi imbibé malgré sa condition, il ne devait pas y être aller de main morte. Lysandre avait toujours déprécier ce comportement qui consistait à s'abreuver tellement d'alcool, que même un vampire en devenait instable.
Le périple fut long et lorsqu'enfin il posa le nouveau-né sur son banc, il se laissa aller à un long soupir désappointé.

- Je n'aurais pas cru te croiser ici. Encore moins dans cet état, Ulrich. Presque déçu. Je vais te chercher de l'eau.

Qu'il lâche en retournant vers le tavernier, pour finalement revenir un verre et une cruche fraîche dans les mains.


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Sam 5 Déc - 19:55
- ... Désolé. Je vais payer pour lui.

Tu n’avais pas reconnu sa voix. En même temps, dans l’état dans lequel tu étais, tu ne reconnaissais pas grand-chose. Cela dit, tu ne t’attendais pas à ce qu’il te prenne par les épaules pour t’obliger à te lever. C’était toute une épreuve pour ton pauvre corps tout engourdi par l’alcool. Toi qui pensais que les vampires étaient plus résistants, tu dois être l’exception qui confirme la règle. En même temps, pas sûr que tu aies eu l’habitude de consommer de l’alcool de ton vivant, ceci expliquerait cela. Sans grande conviction.

« Fiche-moi la paix… ! »

Très convainquant, il n’y a pas de doute. Tu te laisses retomber lourdement sur la chaise, une fois attablé, et pose ta tête entre tes bras. Voilà que tu as la nausée, rien que de t’être déplacé de quelques mètres tout au plus. Il n’aurait peut-être pas dû te déplacer et te laisser décuver dans ton coin tranquillement.
Te redresser te demande tous les efforts du monde. Même après t’être battu avec Asmodée, tu ne te souviens pas avoir eu autant de mal à te tenir droit. C’est le pire des combles. Adressant un regard silencieux à ton interlocuteur, il te faut de nombreuses secondes avant de le reconnaître. Lysandre. Qu’est ce qui était pire ? Avoir bu jusqu’à ta dernière limite, ou te montrer en spectacle devant l’un des amis d’Asmodée ? Tu pouvais être sûr que cette information allait remonter à ses oreilles.

« Quelle merde... »

Lourdement, tu reposes ton front contre ta main, elle-même accoudée à la table. Un lourd soupir t’échappe alors. Tu l’entends te parler, et cette fois ci tu fais un effort pour comprendre ce qu’il te dit. Tu pouvais entendre dans sa voix qu’il était déçu, et ce n’était pas étonnant. Mais ça te faisait amèrement rire de l’entendre.

« C’est ça, va... »

Tout ça sur un ton très agréable, tu profites de son absence pour essayer de remettre les pieds sur Terre. De te redresser, de ne plus avoir l’impression d’être en train de tanguer -alors même que tu n’as jamais mis les pieds sur un bateau de ta vie.
Lorsqu’il revient, c’est avec un peu plus de véhémence que tu lui parles. Complètement injustifié, après tout, il n’était certainement au courant de rien, et quand bien même il le serait, il n’aurait rien pu faire pour toi alors…

« Qu’est-ce que tu m’veux ? Ah ça… Tu vas aller rapporter à l’autre tout ce que t’as vu ce soir ? Bah vas-y fais le je m’en fous ! »
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Ven 11 Déc - 17:55





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Il était fatigué, Lysandre. Et même armé de sa patience légendaire, il fallait dire que le manque de sang et de sommeil commençaient fortement à peser dessus. Aussi, lorsque le grognement d'Ulrich jaillit, le vampire habituellement de marbre ne put s'empêcher de hausser un sourcil. Eh bien, quelles retrouvailles. Le jeune homme avait l'air absolument enchanté de le revoir - ce qui était son cas -.
Bourré jusqu'à l'os, le jeune immortel ricane, jaune certainement en le voyant partir. Lysandre n'est peut-être pas un exemple parfait de politesse, mais la moquerie n'avait de son avis, pas sa place dans la bouche de l'allemand.

Le fond du verre d'eau claqua conter le bois de la table, sonore, juste assez pour remonter une désagréable vibration à l'intérieur du crâne du brun. Il voulait jouer l'agacé ? Très bien.
D'un mouvement particulièrement lent, le leader de la Cause rebelle se rassit sur sa chaise, croisant ses longues jambes l'une sur l'autre en faisant de même avec ses bras. Il avait connu Ulrich jeune. Il l'avait connu curieux, brillant d'une intelligence et d'une ouverture d'esprit rare. Le genre de denrées précieuses que le grec voulait absolument protéger. Il avait appris, de la bouche même de son bourreau, les horreurs qu'il lui avait fait vivre et pour cela, Lysandre avait perdu un de ses rares amis. Il n'avait eu de cesse de se demander ce qu'était cette harmonieuse intelligente toujours prête à débattre sur des sujets divers et variés avec lui. En ce point, le mercenaire avait cru retrouvé une part de ce qu'il appréciait chez son vieil ami, le seigneur de ces lieux.
Alors le revoir dans cet état, on pouvait comprendre sa déception.
Ivre pour une raison quelconque - peut-être même sans ? -, malpoli et visiblement persuadé qu'il venait de la part de son ancien maître.

- Qu’est-ce que tu m’veux ? Ah ça… Tu vas aller rapporter à l’autre tout ce que t’as vu ce soir ? Bah vas-y fais le je m’en fous !

La main droite du métisse aux yeux vairon retrouva le doigt sur lequel il fit lentement claquer ses ongles, seule manifestation de l'agacement qui commençait à montrer à l'arrière de son crâne. Lysandre ne négociait pas avec les poivrots et il lui semblait que le plus jeune allait avoir besoin de se faire remettre les idées en place.

- Tu es devenu aussi ridicule après mon départ ou c'est spécifique à ton amour pour l'alcool ?

Vu l'état dans lequel il était, son interlocuteur avait dû ingérer une quantité plutôt impressionnante de breuvage alcoolisé pour se retrouver dans cet état. C'était presque pitoyable.
Pas "presque" finalement.
Les enfants étaient toujours insupportables à gérer, c'est l'une des raisons pour laquelle le Lys ne voulait pas s'encombrer de davantage de successeurs. Roman lui suffisait et son nombre de bêtises équivalait à celui d'un régiment entier de rejetons. Malheureusement pour lui, le mercenaire avait un peu trop tendance à s'inquiéter du bien-être de ces plus jeunes compagnons. Qu'il soit actuel ou passé.

- Je ne converse pas avec les ivrognes.

Tranchant. pourtant, il n'avait pas l'intention de partir, alors le choix fut rapidement fait.
D'une main puissante, Lysandre saisit l'arrière du col du plus jeune, le décollant de sa chaise avant de le traîner brusquement hors de l'auberge sous le regard médusé du tenancier.
Oui. Finalement, il n'avait aucune patience ce soir.
Alors lorsqu'il contourna l'auberge sans mal malgré les rechignements de son cadet et qu'un étang légèrement givré apparut, il n'eut aucun scrupule à l'y laisser tomber. Quelques gouttes vinrent s'attaquer à ses bottes, alors qu'il tirait un tonneau qui traînait non loin pour s'y asseoir, son coude posé sur son genou tandis que le menton pointu venait reposer au creux de sa paume. Désabusé.

- C'est bon, tu es calmé ?


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Mer 23 Déc - 18:30
Ton taux d’ébriété était tel que tu avais l’impression que tout fonctionnait au ralenti autour de toi. Qu’est-ce que c’est désagréable. Si désagréable que tu préfères fermer les yeux un moment, en espérant que cela cesse, et que tu te retrouves comme par magie dans ton lit, au manoir, dans tes draps.
En entendant la voix du brun de nouveau atteindre tes oreilles tu te redresses légèrement, relevant la tête même si c’est dur pour de nouveau le regarder. Pas certain de comprendre, il te faut un long moment pour essayer de mettre de l’ordre dans les mots avant de rire, lentement, en posant ton front contre sa main.

« C’est la première fois que je bois de l’alcool… Mec… C’est dégueulasse... »

Alors pourquoi est ce que tu avais bu autant ? C’était la question. Tu avais bu, parce que tu avais entendu dire que ça libérait les esprits, ça annulait tous les malheurs. Alors tu avais voulu essayer. Crédule comme tu étais parfois, ce n’était pas étonnant finalement.

Ivrogne. Il te traite d’ivrogne, et sur le moment tu n’arrives pas à savoir si c’est pour rire ou s’il est sérieux. Ça te fait mal sans savoir pourquoi, et pourtant tu ne peux t’empêcher de rire faiblement.

« Je… Je suis pas un… i- »

Pas le temps de terminer ta phrase qu’il t’attrape par le col. Ça te coupe court dans ta réponse, ça te coupe même le souffle. Tu râles quelques mots complètement incompréhensibles en te faisant traîner à l’extérieur de la taverne
Tu ne comprenais rien à ce qui était en train de t’arriver. Et l’alcool n’aidait pas.

Et d’un coup, c’est comme s’il n’y avait plus rien. Le silence. Tu ne t’étais même pas senti tomber. Le seul indice que tu avais eu, c’était de sentir l’eau gelée mordre ta peau déjà froide. Ça t’avait fait mal sur le coup, puis c’était comme si rien ne s’était passé, finalement. Comme si tu t’y étais habitué. Rapidement.

C’est seulement lorsque tu sentis que l’air manquait dans tes poumons, que ton corps eut le réflexe de se redresser brusquement dans le petit étang dans lequel tu étais tombé. Pas très profond, l’eau t’arrivait au milieu du torse alors que tu étais bien assis dans le fond. Autant dire que tu ne risquais pas grand-chose. Sobre peut-être. Avec l’alcool rien n’était moins sûr.

Un peu d’eau s’était infiltré dans tes poumons, te donnant une quinte de toux insupportable. Tu étais trempé jusqu’aux os, et après t’être remis de ta toux, tu avais passé une main lente sur ton visage, à te demander silencieusement ce qu’il s’était passé. Pour le coup, les effets de l’alcool avaient radicalement chutés.

- C'est bon, tu es calmé ?

Surpris, tu avais relevé la tête pour regarder le brun dans les yeux. Il n’en fallait pas plus pour faire face à tout ce que tu avais dis depuis un bon quart d’heure. Et tu avais honte. Horriblement honte.

« Ouais… Ouais... »

Ca pour être calmé, on ne pouvait pas mieux dire. Avec quelques précautions, tu t’étais relevé en prenant garde de ne pas glisser sur les quelques plaques de givre au sol. Pas évident tout de même… Finalement, tu reviens sur la terre ferme, complètement frigorifié. On peut dire ce qu’on veut sur la condition de vampire, mais l’eau à température négative ne fait pas du bien à qui que ce soit.
Les lèvres bleutées par le froid, tu te retiens de claquer des dents devant Lysandre tandis qu’avec tes mains tremblantes tu entreprends d’essorer du mieux que tu peux tes cheveux maintenant détachés.

« Je pense que je ferais mieux de rentrer... »

Tu t’étais certainement assez donné en spectacle. Et puis d’ici à ce que tu arrives au Manoir, tu aurais peut-être le temps de sécher. Ou de mourir d’une quelconque maladie liée au froid qui sait ?
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Mer 23 Déc - 18:47





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- C’est la première fois que je bois de l’alcool… Mec… C’est dégueulasse...

Lysandre ne releva pas. Autant pour l'absence de respect que pour la vulgarité, se contentant de l'attraper pour le traîner à l'extérieur.
Crétin.
S'il lui sortait après qu'il s'était foutu dans cet état pour une raison ridicule, le métisse sentait qu'il allait devoir distribuer des claques. Ulrich avait l'air d'avoir besoin de remettre les pieds sur Terre et lui n'était pas suffisamment patient ce soir pour écouter ses déboires sans broncher.

Sans un mot mais un agacement glacial dans les yeux, le vampire regarda l'étang avaler sans scrupule le plus jeune. Quelques secondes, suffisamment longues pour lui tirer un haussement de sourcils avant qu'enfin, il ne refasse surface, crachant la moitié de ses poumons et visiblement de nouveau sobre. C'était une technique qu'il avait plusieurs fois utilisée sur sa progéniture et dont il avait également fait les frais - exprès -, alors il connaissait bel et bien son efficacité.

- Ouais… Ouais... Je pense que je ferais mieux de rentrer...

Le jeune vampire essorait ses cheveux, dégoulinant d'une eau qui commençait à former quelques particules de givre ça et là de ses habits. Depuis son tonneau, le leader des rebelles laissa son esprit vagabonder au gré de ses voyages ; l'image souriante du petit humain s'imprima sur sa rétine, tentant de rassembler les similitudes avec l'homme qu'il avait face à lui. Le silence se prolongea. Et Lysandre passa sa main tatouée dans ses mèches pour les rejeter en arrière.
Merde.

- Viens.

Faible face au passé. Sa plus grande faille.
Mais ce n'était pas comme s'il pouvait réellement le laisser mourir de froid. Repoussant son tabouret improvisé, l'Immortel s'approcha de son cadet, tendant le bras pour écarter le pan du manteau trempé de son torse frigorifié. Sa poigne se referma une seconde sur la nuque tremble pour l'inciter à le suivre alors qu'il prenait le chemin de l'intérieur de la taverne. Si l'apaisement n'avait pas encore posé sa douceur sur ses épaules, le métisse consentant à se débarrasser d'un peu de son agacement.

- On va prendre une chambre. La meilleure que vous ayez.

Là où ils pourraient être tranquille.
Grommelant, l'aubergiste racla sa main bourrue sur le comptoir pour rafler les quelques pièces, avant de lui tendre un jeu de clefs que Lysandre saisit sans un mot avant de désigner l'escalier au plus jeune d'un mouvement de tête. Là haut, il y aurait certainement de quoi prendre un bain, pour qu'Ulrich puisse s'y plonger pendant que son aîné perdrait son attention sur le monde qui les entourait.


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Sam 16 Jan - 17:43
Ton petit voyage dans l’étang n’aura été que de courte durée, mais suffisamment longtemps pour te donner froid. Grelottant, tu étais décidé à rentrer au Manoir pour te réchauffer. Mais même en partant maintenant, tu en avais pour plusieurs heures de marche pour arriver à destination. Heureusement que tu ne craignais plus autant le froid qu’avant. La pneumonie par contre…
Redevenu sobre en l’espace de quelques secondes, tu as une impression de fatigue énorme. Et quand Lysandre te demande de le suivre, il te faut un petit temps de réaction. Tu ne te décides à le suivre qu’une fois qu’il te prend par la nuque pour t’inciter à avancer. Tu ne fais pas de commentaire lorsque vous rentrez à nouveau dans l’auberge.

Tu préfères même garder la tête basse lorsque vous passez devant le gérant et que Lysandre demande une chambre. Tu gardes finalement le silence jusqu’à ce que vous arriviez dans cette dernière.

« Tu n’étais pas obligé. J’aurai pu rentrer au Manoir… »

Cela dit, tu n’attends pas pour te défaire de ton manteau. Tu es gelé, et même s’il faisait bon dans la pièce, tes vêtements raidis par le froid te laissait une sensation désagréable sur la peau.
La baignoire ne t’avait pas échappé lorsque vous étiez entré dans la pièce. Un bon bain chaud ne serait pas désagréable, c’est vrai. Et puis maintenant que tu étais là, tu n’allais pas tout simplement attendre que tes vêtements sèchent sur toi.

« Je vais me faire couler un bain… Sinon tu auras la lourde tache que cacher mon corps inerte au lever du jour. »

Sans faire plus de détail, tu prépares le bain. Une fois l’eau chaude versée dans le grand bac, tu termines de te défaire de tes vêtements et tes chaussures.
Pas plus pudique que ça. Tu n’as jamais vraiment eu le temps d’apprendre à l’être. Pas avec Asmodée.
Sans trop traîner, tu te glisses dans l’eau, non sans lâcher un soupir de soulagement et de satisfaction. C’est limite si le toucher de l’eau chaude contre ta peau glacée n’était pas douloureux.

Tu restes un long moment sans rien dire, juste à fixer tes mains sous l’eau, à repenser au début de sa soirée. Tu ne te souviens même plus pourquoi tu étais venu ici. Certainement un moment d’égarement. Boire de l’alcool ne te ressemblait pas, surtout à forte dose. Un moment d’égarement sans doute. Pour qui est ce que tu allais passer encore.
Finalement tu tournes légèrement la tête pour chercher Lysandre du regard, et le trouve proche de l’unique fenêtre de la chambre.
Pinçant légèrement les lèvres, tu hésites avant de reprendre la parole.

« Je suis désolé Lysandre… J’ai été ridicule. J’ai pété un plomb… »

Il n’y avait pas d’autre explication. Et pendant tes années humaines, tu ne peux oublier que Lysandre avait été beaucoup présent pour toi, lorsque vous le rencontriez avec Asmodée. Peut-être modérait-il ton ancien maître. Tu n’en as jamais eu la preuve, mais il était qu’Asmodée ne se montrait pas aussi désagréable avec toi quand le brun était à proximité. Finalement, tu lui devais pas mal de chose.
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Sam 16 Jan - 17:57





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S'il ne le fit pas ressentir, Lysandre était néanmoins satisfait de sentir la présence du plus jeune dans son dos. Docile ou honteux, peu lui importait, tant qu'il le suivait sans causer davantage d'ennuis.

- Tu n’étais pas obligé. J’aurai pu rentrer au Manoir … Je vais me faire couler un bain… Sinon tu auras la lourde tache que cacher mon corps inerte au lever du jour.

Le brun ne répondit pas, se contentant simplement de vérifier la présence d'une baignoire, avant de se diriger vers la chambre. Si les vampires ne craignaient pas vraiment le froid et que lui y était tout particulièrement habitué, la chaleur d'un foyer était tout de même bienvenue. De part ses origines, le corbeau ne pouvait résister à l'appel d'un peu de douceur provenant de quelques flammes, à défaut de pouvoir s'allonger au soleil comme lors de ses quelques années humaines. Quelques, si on oubliait le trou noir de plusieurs siècles qui lui revenait parfois sous forme de flash-back rapides et presque incohérents.

Dans son dos, l'oreille avisée put percevoir les remouds de l'eau et le bruit d'une chute de tissus. Pas besoin de se retourner pour constater la nudité d'Ulrich. Prêt du lit, le rebelle se contenta de poser son masque sur la commode, avant de défaire un à un les boutons de son manteau. L'habit tomba lourdement sur une chaise alors qu'il tirait tranquillement les manches de sa chemise noire cintrée, pour les remettre correctement. Son attention se perdit contre les carreaux gelés qui reflétaient la silhouette nue du jeune Immortel ; il avait bien grandi, sa musculature s'était développée et il lui semblait apercevoir quelques cicatrices qu'il était persuadé de ne pas avoir remarqué auparavant. Le petit humain était devenu adulte. Fort.
Sans doute encore fragile, vu son comportement précédent.

- Je suis désolé Lysandre… J’ai été ridicule. J’ai pété un plomb…

Les prunelles vairons dardèrent leurs feux faucon, sur la silhouette qui avait tourné la tête dans sa direction. Lentement, il tourna les talons dans un silence total, avant de se rapprocher du bac plein d'une eau désormais fumante. Sans prendre gare à sa nudité, il s'assit sur le rebord, plantant sa froideur sur la culpabilité évidente du plus jeune. Elle n'était pas feinte et malgré les années, le visage d'Ulrich gardait à certains endroits cette candeur d'autrefois.
Ça le rendait faible, les enfants, il le savait.
Seul un long soupir glissa hors de ses poumons, comme seul signe qu'il rendait les armes. Et d'une lenteur contrôlée, sa main gauche se leva pour venir ébouriffer la tignasse déjà emmêlée du jeune vampire.

- Tu as bien grandi. Comporte toi en adulte. L'immortalité ne nous protège pas de l'ivresse et des erreurs, tu sais.

Moralisateur, seulement un peu. Mais si lui ne le faisait pas, qui le ferait ? Lysandre n'avait pas la moindre idée de si le brun avait toujours des contacts avec Asmodée. D'un côté, il n'espérait pas. Cela dit, Ulrich avait sous entendu résider - de façon permanente ou non - au manoir. C'est qu'il devait avoir des liens là-bas.

- Il s'est passé quelque chose ? Je ne te pensais pas autant porté sur la bouteille.


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Mar 16 Fév - 2:22
La chaleur du bain te fait un bien fou. L’eau chaude qui entre en contact avec ta peau gelée te donne une douce sensation de brûlure loin d’être désagréable. Des picotements traversent tout ton corps, des pieds jusqu’aux épaules pour finalement t’arracher un frisson. L’ivresse est totalement partie de ton corps après ce petit aller-retour dans l’étang et pourtant c’est comme si ton esprit était encore embrumé.
Tu t’excuses platement envers Lysandre. C’est vrai que tu avais été un petit con. Tu avais dit des choses qui dépassaient totalement ta pensée. Mais tu gardais tellement de choses au fond de toi qu’un petit instant de faiblesse suffisait pour te faire exploser. C’est ce qui était arrivé.

Lorsqu’il vient s’asseoir sur le bord de la baignoire, tu lèves légèrement le regard vers lui quelques secondes avant de le reporter sur tes mains. Le silence était pesant, mais peut-être que tu le méritais après tout.
Finalement, quand il vient ébouriffer tes cheveux tu ne peux t’empêcher de te sentir un peu soulagé. Même si ses paroles restent moralisatrices, tu as l’impression d’être pardonné. Ou du moins un peu. C’est suffisant.

« Je sais… »

Ou plutôt, tu commençais à le savoir. Après tout, cela ne faisait pas encore si longtemps que tu étais immortel.

Un soupir t’échappe tandis que tu t’affaisses un peu plus dans la baignoire, jusqu’à t’immerger jusqu’au nez. Fermant les yeux, tu l’entends te demander s’il s’est passé quelque chose pour que tu sois amené à être dans cet état.
Et toi-même tu te le demandes.
Est-ce qu’il s’est passé quelque chose ?

Tu restes un instant sans répondre, avant de finalement te redresser et poser ton menton sur tes genoux. Le regard planté droit devant toi.

« Il ne s’est rien passé de plus que les autres jours depuis que je suis rentré au Manoir… Je n’en pouvais plus de rester enfermé dans ma chambre à fuir A-… » Ta voix déraille, tu te reprends. « À fuir Asmodée parce que je ne veux pas le croiser dans les couloirs. Alors j’ai préféré sortir et je suis arrivé là… Et j’étais en colère… contre moi-même… alors voilà. »

Serrant tes mains entre elles, tu appuies avec une certaine force contre ta peau. C’est vrai, cette frustration est de plus en plus dérangeante et tu ne sais pas comment t’en débarrasser. Une confrontation serait peut-être la solution, mais tu n’es pas certain de savoir retenir tes envies meurtrières en faisant face à ton créateur.

« Lysandre… Tu veux bien rester avec moi encore un moment ? Je n’ai pas envie de rentrer au manoir tout de suite… Je ne veux pas me retrouver tout seul à nouveau… S’il te plaît. »

Tu attrapes l’éponge et le savon pour commencer à te frictionner la peau, puis les cheveux. L’eau te détend, mais sa chaleur n’est pas éternelle et quand tu sens la température baisser, tu sors de l’eau pour te sécher.

« Ah… Mes vêtements sont trempés. Je n’ai rien à me mettre. »

Couvert par le linge qui te sèche, tu vas jusqu’au lit installé au centre de la chambre pour t’y asseoir.

« J’espère que tu n’es pas gêné, parce que si je dois attendre que mes habits sèchent, on en a pour un petit bout de temps... »
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Mar 16 Fév - 2:35





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Il y a une tension, dans les épaules fortes du jeune homme, qui a l'air de disparaître lorsque le contact se fait entre sa tête et la main nue du chef des rebelles. Le silence devient moins pesant, les langues semblent prêtes à se délier. Et c'est toujours dans ce genre de situation que Lysandre sait qu'il se doit d'être attentif. L'éloignement physique n'était plus une possibilité ; il avait l'étrange sentiment qu'Ulrich ne tarderait pas à lui vider tout ce qu'il avait sur le coeur.
Le vampire se laissa glisser dans l'eau jusqu'à s'immerger presque totalement, alors qu'assis sur le bord du bac, le métisse le regardait du coin de l'oeil. La vapeur émise par le bain commençait à humidifier ses vêtements et à les coller à son torse. Pour éviter une sensation désagréable, il ramena ses bras à lui, afin d'en rouler ses manches jusqu'à ses coudes. De ce fait, lorsque sa paume retrouva le bord de la baignoire et que les sillons veineux tracèrent leur présence bleuté sous sa chair, Lysandre n'eut pas à faire face à la moindre sensation dérangeante. Désormais, il était tout ouïe.

- Il ne s’est rien passé de plus que les autres jours depuis que je suis rentré au Manoir… Je n’en pouvais plus de rester enfermé dans ma chambre à fuir A-… À fuir Asmodée parce que je ne veux pas le croiser dans les couloirs. Alors j’ai préféré sortir et je suis arrivé là… Et j’étais en colère… contre moi-même… alors voilà.

A lui parler ainsi, Ulrich lui donnait la sensation qu'ils s'étaient séparés hier.
Le métisse ne pouvait pas nier avoir eu - avoir toujours - de l'affection envers le maître du jeune homme. Malgré tout, il n'avait pas du tout adhéré à ses méthodes de "dressage" lorsqu'il les avait découverte.

- Lysandre… Tu veux bien rester avec moi encore un moment ? Je n’ai pas envie de rentrer au manoir tout de suite… Je ne veux pas me retrouver tout seul à nouveau… S’il te plaît.

Le grec ne répond pas tout de suite mais pourtant, il ne s'en va pas pour autant. Lorsque l'allemand remue pour se laver, il s'éloigne cependant pour lui laisser un peu d'intimité, avant d'aller fouiller dans la commode de la chambre. L'oeil attentif, le corbeau finit par dénicher une couverture - par ce temps en même temps ... -, qu'il tendit au plus jeune désormais assis sur le lit.

- Met ça. Ça te réchauffera.

Plutôt que de rester à demi nu dans la pièce.
De nouveau, le brun fit quelques pas mais cette fois-ci, ce fut dans le but de saisir les deux verres et la cruche d'eau claire posée dans un coin. Il remplit les récipients avant d'en rapporter un au plus jeune, descendant le sien à une vitesse folle ; à force de fixer le jeune être qui lui tenait compagnie, son intérêt avait été tellement pris qu'il ne s'était pas rendu compte d'à quel point sa gorge était sèche.

- Je ne vais nul part. Assainit-t-il en tirant une chaise pour s'y asseoir, croisant l'une sur l'autre ses jambes qui pouvaient paraître interminables sous un certain angle, avant de jouer avec son gobelet, Donc tu suis toujours Asmodée ... pourquoi ne prends-tu pas ton indépendance désormais ?

Le nouveau-né, bien que jeune, avait l'air fort et Lysandre le savait intelligent et débrouillard. La seule raison pour laquelle Ulrich était obligé de demeurer auprès de son maître, résultait de sa jeunesse vampirique mais ... pour l'instant, l'autre ne semblait souffrir d'aucun désir d'aller saigner un humain au rez-de-chaussée.



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Sam 13 Mar - 13:05
Est-ce que finalement les choses avaient tellement changé ? Tu n’étais plus mortel, certes, mais tu craignais toujours autant Asmodée et sa colère. Alors qu’il n’avait plus aucune emprise sur toi. Alors que tu pouvais simplement faire ta vie comme tu le souhaitais maintenant. Parce que tu es libre. Alors pourquoi garder ces barrières douloureuses du passé ?
Lysandre ne répond pas, te laissant gamberger silencieusement dans ton bain. Il ne s’éloigne pas cela dit, comme il acceptait ta requête. Et ça te soulage. Un peu.

Tu avais simplement relevé la tête quand il s’était éloigné du bord de la cuve, et l’avais suivi du regard, comme pour t’assurer qu’il ne s’en allait pas. Et il ne partait pas. Il fouillait simplement la chambre. Tu en profites alors pour sortir de l’eau, un énorme frisson désagréable parcourant ton corps tandis que l’air froid entre en contact avec ta peau encore chaude.
Il te ramène alors rapidement une couverture, que tu passes sans attendre sur tes épaules pour retrouver un semblant de chaleur, tes cheveux dégoulinant encore sur tes épaules.

« Merci… »

Serrant la couverture contre toi, tu n’oses pas imaginer à quel point tu dois être pitoyable dans cet état.

Le plus important pour l’instant, c’est qu’il accepte de rester avec toi encore un moment. Tu lui adresses un regard un tant soit peu reconnaissant avant de te redresser très légèrement pour attraper ton verre et boire toi aussi quelques gorgées qui ne sont pas désagréables.

Et le voilà qu’il reparle d’Asmodée. Peut-être aurais-tu dû éviter de parler de lui. Sa mention te donne toujours des nœuds dans l’estomac, pour autant que ça soit possible.

« Non je ne suis pas Asmodée… » Est-ce totalement vrai ? Après tout, même en ne lui devant plus rien, tu ne cesses de vivre dans la crainte de le croiser dans les couloirs du manoir. « Je ne veux plus rien à voir avec lui, il a gâché ma vie. » Une grimace. Tu te crispes légèrement au point d’entrer tes ongles dans ta chair. « Je vie avec l’envie de lui gâcher sa vie autant qu’il a gâché la mienne. Si je le croise, j’ai peur de ne pas pouvoir me retenir et de juste… » Tout faire pour l’anéantir.

Tu veux qu’il crève, ce salaud.

Une inspiration suivi d’une expiration plus longue. Ne pas perdre à nouveau ton sang froid.

« Excuse moi je-… c’est ridicule de parler de ça tu… ça doit tellement te passer par-dessus la tête ce genre de problèmes… » Un léger rire maussade t’échappe. « Parlons de toi, plutôt… Qu’est ce que tu faisais à la taverne ? Tu attendais quelqu’un ? »
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Sam 13 Mar - 13:26





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- Non je ne suis pas Asmodée… Je ne veux plus rien à voir avec lui, il a gâché ma vie. Je vis avec l’envie de lui gâcher sa vie autant qu’il a gâché la mienne. Si je le croise, j’ai peur de ne pas pouvoir me retenir et de juste…

L'enfant tremble. Parce que c'est comme ça que Lysandre le voit toujours : un jeune enfant délicat, aux yeux emplis de malice et d'une soif intarissable de connaissance. Le jeune homme semble davantage porté sur la peur de son prochain que sur la force qui émane de lui-même. Jeune fauve qui a besoin d'être mis en selle, remis même, et qui ne combat déjà la vie qu'à grands coups de faucille nommée "vengeance".

- Excuse moi je-… c’est ridicule de parler de ça tu… ça doit tellement te passer par-dessus la tête ce genre de problèmes… Parlons de toi, plutôt… Qu’est ce que tu faisais à la taverne ? Tu attendais quelqu’un ?

Sur le moment, le rire vide semble peser autant dans l'air qu'une menace auto-agressive. Le corbeau ne bouge pas, tend à poser son regard vairon un peu plus fermement sur la peau frissonnante du nouveau-né. Il ignore les questions sans même le montrer par un geste de la main, non ; le silence suffira.
Portant son verre contre sa bouche, le rebelle laissa son intérêt dévier contre les parois de la pièce. Il n'était pas sans connaître les malheurs du plus jeune, il s'en était d'ailleurs voulu de n'être jamais directement intervenu quoique là n'était pas son rôle. Mais à voir l'état de stress post-traumatique qui prenait d'assaut la gorge du germanique, le brun pouvait ressentir une pointe de culpabilité le mordre à même la poitrine.

- Tu n'es plus sans défense.

Certes, Asmodée restait un puissant vampire mais Ulrich n'en était pas moins vigoureux. Son attention se posa de nouveau sur la mâchoire carrée par les âges.

- Pourquoi tu ne quittes pas le manoir ?

Pourquoi tu ne viendrais pas avec moi ? Au lieu de s'y terrer comme un rat, à trembler à chaque tournant de chaque couloir de croiser la silhouette sombre de son ancien maître.

- Je prenais l'air. J'avais besoin de réfléchir. Ses jambes se décroisèrent avant de se recroiser dans l'autre sens pour soulager d'une pression ses lombaires, Je ne suis pas exactement en accord avec les lois érigées par le manoir. Et tu sembles le craindre. Pourquoi ne viens-tu pas avec moi ?

C'était sorti, de but en blanc. C'était dangereux, certes, mais Lysandre préférait se fier à son instinct. Et celui-ci lui disait que le brun à côté duquel il venait de s'asseoir calmement, ne le vendrait pas pour récupérer quelques mérites de la couronne.


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Ven 9 Avr - 20:26



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FT. Alix & Ulrich

- Tu n'es plus sans défense.

Il avait tardé à reprendre la parole, et ça n’avait fait qu’accentuer un peu plus ta nervosité. Mais sa réponse résonnait dans la pièce peu meublée, assez pour te faire relever la tête et le regarder. La suite te surprenait tout autant. Quitter le manoir ? Était-ce réellement une option à ta portée après tout ce que tu avais fait comme chemin, comme efforts, comme progrès…

Tu ne sais pas. Ca te perd un peu. Pas que l’idée n’ait jamais traversé ton esprit, puisque tu étais déjà parti une fois. Mais tu étais revenu, et on a accepté ton retour alors que tu aurais pu essuyer un simple refus. C’était grâce à Alexander, tu le savais. Est-ce que tu pouvais alors recommencer une fugue, après tout ce qu’on avait fait pour toi depuis ta renaissance ?

Alors tu le laisses parler tout en réfléchissant, le regard vaguement perdu dans le vide. Tu l’entends dire qu’il n’était pas totalement en accord avec les lois du Manoir. N’étais-tu pas déjà au courant ? Tu ne te souviens plus vraiment, mais il ne serait pas étonnant que tu aies déjà entendu Lysandre et Asmodée parler de ces désaccords par le passé.

« Ce n’est pas le manoir que je crains Lysandre… » Un soupire s’échappe doucement d’entre tes lèvres. C’était la vérité. Tu avais eu des soucis avec Alastair, et tu avais été puni pour ton insolence. Quand tu y repenses, tu comprend la décision qui a été pourtant douloureuse. « J’ai fais des conneries, et on m’a laissé ma chance… deux fois. Ce serait hypocrite de dire qu’on essaie pas de faire en sorte que tout se passe bien. » Le problème finalement, c’est dans ta tête qu’il réside.

Tu finis par te redresser légèrement, pour le regarder de nouveau.

« Si je pars encore une fois, je ne pense pas avoir une troisième chance. Partir et tout quitter de nouveau, la dernière fois que je l’ai fait, ça n’a rien donné de bon. J’ai tué des gens. Et si Alexander ne m’avait pas trouvé je serais certainement mort. »

C’était la stricte vérité, malheureusement.

« Alastair m’a laissé ma chance. Il a accepté que je rejoigne la garde du manoir. Le Sir d’Outrelac m’apprend à manier l’épée, mieux qu’Asmodée me l’apprenait… » Une légère moue se dessine sur ton visage. « Si je n’ai pas eu un caliçat joyeux c’est parce que j’étais trop fier pour me plaindre. Si je l’avais fait, je serais certainement encore humain aujourd’hui… Dans un sens, c’est de ma faute. Pas celle d’Alastair. Je crois même qu’il ne sait rien tu sais, alors… »

Passant une main dans tes cheveux, tu portes à nouveau ton regard vers la fenêtre.

« C'est idiot mais si tu m'avais posé la question quelques semaines plus tôt, j'aurai certainement hésité à te suivre… Mais maintenant, sincèrement… »
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Ven 9 Avr - 20:26





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- Ce n’est pas le manoir que je crains Lysandre…

Certes, ça il l'avait bien compris. Une bâtisse était rarement à l'origine des maux, un être qui s'y traînait comme un fantôme, oui. Et quel que soit l'affection qu'il portait à son vieil ami, le chef de la rébellion savait parfaitement bien qu'Asmodée n'avait pas pour projet de quitter les terres sur lesquelles il s'était installé.
A ses côtés, le jeune vampire se redressa, l'air soudainement plus sûr de lui, comme si certains évènements venaient de lui revenir en tête. Le regard perçant du corbeau se posa sur lui, attentif à sa réponse, mais surtout, légèrement surprit par la fougue qu'il sentait tapisser les interlignes.

- J’ai fais des conneries, et on m’a laissé ma chance… deux fois. Ce serait hypocrite de dire qu’on essaie pas de faire en sorte que tout se passe bien. Si je pars encore une fois, je ne pense pas avoir une troisième chance. Partir et tout quitter de nouveau, la dernière fois que je l’ai fait, ça n’a rien donné de bon. J’ai tué des gens. Et si Alexander ne m’avait pas trouvé je serais certainement mort.

Alexander ... le prénom était assez commun mais lui disait tout de même quelque chose. Consciemment, le mercenaire le nota dans un coin de sa tête.

- Alastair m’a laissé ma chance. Il a accepté que je rejoigne la garde du manoir. Le Sir d’Outrelac m’apprend à manier l’épée, mieux qu’Asmodée me l’apprenait… Si je n’ai pas eu un caliçat joyeux c’est parce que j’étais trop fier pour me plaindre. Si je l’avais fait, je serais certainement encore humain aujourd’hui… Dans un sens, c’est de ma faute. Pas celle d’Alastair. Je crois même qu’il ne sait rien tu sais, alors… C'est idiot mais si tu m'avais posé la question quelques semaines plus tôt, j'aurai certainement hésité à te suivre… Mais maintenant, sincèrement…

Déçu, ça, il l'était.
Si Ulrich s'entraîna auprès du grand chef de la garde qu'était Rohan d'Outrelac, il ne pourrait pas se placer dans une position neutre, au sein du conflit qui le liait au pouvoir en place. Sur le coup, Lysandre préféra ne rien répondre et laisser s'écouler le temps, les secondes transformées en minutes qui lui permirent autant d'assimiler l'information, que de la traiter et de laisser le plus jeune se reprendre.
Tout cela l'emmerdait profondément. Mais le grec n'allait pas montrer son mécontentement, il allait simplement se contenter d'être heureux que le jeune garçon perdu qu'il avait connu, ait trouvé sa voie.
Le lit remua alors qu'il se levait, laissant sa main dominante courir entre ses mèches pour les rejeter en arrière, alors qu'il venait appuyer son épaule contre le bord de la fenêtre. De là, il avait une vue imprenable sur la forêt. Mais avec une adaptation du focus de ses yeux, c'était sur le combattant qu'il pouvait se concentrer. Jeune mais si fébrile déjà, si incertain mais au fond de lui, persuadé.

- J'aurais dû me dépêcher, alors.

Le temps qu'ils perdaient, tous, en permanence. En voilà une preuve de plus.

- J'espère que le chemin que tu as choisi est le bon.

Autrement, il n'y avait pas que lui qui risquait d'en pâtir.


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Mar 1 Juin - 14:06



A l'ombre des mots
FT. Alix & Ulrich

Ton petit discours avait jeté un froid. Et en même temps, ce n’était pas si étonnant. Si tes paroles étaient plutôt sincères, tu pouvais très bien imaginer la déception de Lysandre face à ton refus. Alors tu étais resté silencieux, en remontant la couverture sur toi pour te réchauffer un peu. Ou du moins, pour avoir l’impression de te réchauffer un peu.
Lorsqu’il se leva, tu le suivis du regard sans un mot. Ses pas le menèrent jusqu’à la fenêtre où il s’arrêta, pour faire durer un peu plus longtemps le silence déjà bien pesant. Tu allais soupirer quand il reprit la parole, ce qui te fit te redresser pour le regarder de nouveau. D’où tu étais, tu ne pouvais pas savoir s’il te regardait toi ou l’extérieur, mais dans le fond, cela revenait au même.

« Ce n’est pas comme si c’était une course... »

Une course à quoi d’ailleurs ? Ce n’est pas comme si tu étais une quelconque récompense ou quoi que ce soit d’autre. Tu ne comprends pas vraiment sur l’instant. Il te parle de chemin et tu saisis encore moins de quoi il veut parler.

Et finalement, ce soupir fini par t’échapper.

« Bon chemin ou pas, j’en sais rien, j’en ai juste marre de… de me faire balader à droite et à gauche pour telle ou telle raison. J’ai envie de me poser, et de ne plus me prendre la tête. J’ai envie d’exister sans avoir à me soucier de mon passé. C’est compréhensible non ? »

Et pour ça, pour prouver que tu existes, que tu peux exister sans être «  celui qui a été transformé par son maitre », tu n’avais pas d’autre choix que de te débrouiller par toi-même pour le prouver. Et ce n’était pas en fuyant les lieux que cela arrangerait les choses. Au contraire, même.

« Je ne comprends pas ta position. Toi, Lysandre, qu’est-ce qu’il t’empêche de venir vivre au Manoir plutôt que de vivre seul reclus dans ton coin ? » Parce que tu n’avais jamais connu Lysandre autrement que seul. A part quand Asmodée lui rendait visite. Mais c’était relativement rare. « Tu dis que je ne suis plus sans défense mais… quand on est seul, humain ou vampire, on est tous sans défense. Peu importe la force qu’on a… » Et tu ne peux qu’en être la preuve. Lorsque tu avais fui du Manoir, tu étais seul. Et en plus d’être seul, tu étais sans défense. Et c’est -entre autre- parce que tu étais sans défense que tu as fais couler le sang malgré toi.

Si on ne t’avait pas laissé ta chance, tu serais certainement mort, à l’heure qu’il est, humain comme vampire.
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Mar 1 Juin - 14:23





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Le plus jeune se redresse, défend sa position, exprime son opinion. Soupir aussi, ce qui manque presque de faire lever un sourcil au corbeau qui, pourtant, reste totalement impassible. De là où il est, il n'est pas difficile de distinguer les contours du plus jeune ; les traits de son visage en revanche, semblent incertains. Pourtant, Lysandre ne ressent pas le besoin de se retourner : la tonalité de la voix d'Ulrich parle d'elle-même. Le nouveau-né n'a jamais été bien difficile à lire de toute manière.

- Je ne comprends pas ta position. Toi, Lysandre, qu’est-ce qu’il t’empêche de venir vivre au Manoir plutôt que de vivre seul reclus dans ton coin ? Tu dis que je ne suis plus sans défense mais… quand on est seul, humain ou vampire, on est tous sans défense. Peu importe la force qu’on a…

Au loin derrière les arbres, se dessinent les monts et les recoins qui accueillent le reste de son équipe. Sa rébellion, le projet récupéré de Leif qui n'attendait que le retour de son leader. Quelques mouvements vers le bas lui indiquent le passage de quelques corps - travailleurs acharnés ou ivrognes -, tous s'en allant se coucher.

- Qui te dit que je suis seul ?

L'oeil faucon darde ses aiguilles sur l'allemand, le buste tourné de trois quarts et les bras barrant de nouveau son torse. Appuyé contre le carreau gelé d'une épaule pointue, l'ombre observe, détaille et analyse chaque mouvement infime du faciès d'Ulrich.
Certes, Lysandre a été seul longtemps, bien longtemps. Parcourir les landes gelées, les paysages un peu plus tempérés, des mondes qu'ici, on ne soupçonnerait même pas. Son attention glissa vers le manoir dont la façade semblait les observer de loin. Toujours, il pense, plus jamais, murmure son ventre. Les choix sont plus difficiles que de suivre son corps, mais la logique est toujours maîtresse de sureté. D'un mouvement calme, les bottes du brun avalent quelques mètres pour venir se poster face au lit. Une main calme se lève pour venir s'enfouir dans les mèches encore humides, ébouriffant légèrement la tignasse d'une lourdeur affectueuse.

- Je vais devoir te laisser, on m'attend. Prend soin de toi Ulrich.

La nuit sera douce dans cette chambre. Et malgré l'absence de sourire, une petite flamme au fond de l'oeil met bien en avant la satisfaction tendre à l'idée que le nouveau né ait trouvé sa voie.


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