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Ti amo ... Mi dispiace

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Jeu 17 Mai - 2:34
Ti amo ... Mi dispiaceFiche Lucian Kinley

J’suis con. Bon c’est vrai quc’est pas vraiment un secret, j’dirais même qu’à ce stade-là c’est d’notoriété publique. J’ai pas d’chance d’base, j’le sais, ça aussi c’pas un secret. Alors qu’est c’qui m’a pris ? Comment est-c’que j’ai pu être aussi con ? Non en vrai l’pire, c’est qu’j’ai cru que ça aurait pu marcher, et c’est qui m’fait l’plus mal…
Pourtant j’ai fait comme les aut’ fois quand ça va vraiment pas, j’ai été boire, j’me suis shooté, mais rien… J’aurais dû m’sentir mieux, jl’ai attendue c’te putain d’euphorie mais rien, j’me sentais comme la pire des merdes.

Faut croire qu’on est maudit dans la famille, ma mère est morte à cause d’moi, seule et triste parc’qu’mon connard d’géniteur était son grand amour… Et moi qui m’étais promis d’pas faire la même merde, v’là que j’fais exactement pareil ! J’ai rien d’mander moi, j’voulais pas aimer ! J’voulais rester un enfoiré sans sentiments, ça m’allait parfait’ment bien ! Mais l’a fallu qu’y rentre dans ma vie, qu’y vienne y foutre l’bordel avant d’se tirer… J’pouvais pas l’supporter, j’voulais lui éclater la tronche sur l’bitume ! Comment j’ai pu passer d’ça, à l’aimer ?! Et j’ai beau dire et penser tout c’que j’veux, l’traiter comme l’pire des déchets que j’voudrais qu’y soit, j’arrive pas à m’empêcher dl’aimer…
C’est l’bordel, j’arrive pas à penser correct’ment, à chaque fois mon esprit s’détourne pour r’tourner   dans ses yeux et j’me sens crever un peu plus… Y a pas un truc pour arrêter ça ? Pour oublier ? Pour l’oublier ? J’me suis déchirer au point d’plus m’souv’nir comment jm’étais r’trouvé à pioncer sur un banc dans l’parc, mais lui jm’en souviens toujours… J’en suis v’nu à m’demander si jl’avais pas rêver c’truc entre nous, si c’tait pas une allu’ d’mon esprit défaillant. Pis j’ai ouvert mon phone et j’y ai vu ses photos… Ca j’peux pas les avoir inventées, j’suis pas assez doué et imaginatif pour faire c’genre de truc...

Est-ce quj’ai dit ou fait une connerie d’trop ? Jm’en souviens pas… Un jour on est bien, et l’lend’main ça… J’comprends pas, j’essaie, mais j’arrive pas à traiter les infos. Lui l’a r’pris sa vie comme si y rien n’avait exister, alors qu’moi la mienne s’est juste arrêtée quand y m’a viré. L’avait rien dit jusqu’là, rien d’chez rien pis même qu’y m’souriait parfois, alors pourquoi? J’comprends rien et ça m’tue.
J’ai essayé d’lui parler juste une fois, j’crois que j’voulais juste m’assurer d’être bien réveillé. Ah ça jl’ai été. Y m’a fracassé la tronche sans quj’ai eu l’temps d’dire « merde ». On en était d’retour à ça, un truc sur l’quel y passe ses nerfs. Sauf quj’ai plus d’combativité, j’suis vide en d’dans… L’est entré par la grande porte, l’a tout détruit et y s’est tiré sans un r’gard en arrière. J’étais d’nouveau qu’un putain d’nom sur sa liste.
J’ai été assez con qu’pour m’faire avoir, pour croire qu’quelqu’un pouvait vraiment t’nir à moi. La bonne blague. Mais moi elle m’fait plus rire du tout, c’est même l’contraire.

Depuis jl’évite, j’veux pas qu’y puisse voir à quel point son p’tit jeu m’met mal, j’veux pas lui donner c’te satisfaction et pourtant j’sais qu’ça voit, j’crois même qu’mes potes s’inquiètent -parait que j’commence à faire peur à voir, mais y psychotent tous, j’vais bien. J’suis vide, détruit, mais j’vais bien.

Hier j’ai lâché l’club, zont pas compris pourquoi mais j’les ai envoyé s’faire foutre, j’ai plus ni envie ni motivation d’rester avec eux alors j’me tire, c’plus simple comme ça -ça n’a rien à voir avec l’fait que j’peine à mettre un pied d’vant l’autre. Mais y sont têtus… Z’ont pas voulu m’lâcher et c’est parti en couille. L’problème c’est quc’est moi au final qu’ai fini à l’infirmerie… Mais y commence à avoir l’habitude d’voir ma tronche j’crois, faudra que j’pense à lui d’mander si y fait pas une carte d’fidélité avec points et tout : Un poing pour un point. J’suis certain d’la remplir vite. Mais l’était pas fun aujourd’hui quand il a vu ma tronche, l’a insisté pour m’ausculter mais j’ai r’fusé. J’vais bien et si y m’approche avec sa merde là, j’lui fais bouffer !

Aujourd’hui, j’me suis pris la tête avec mes potes… Sois disant que j’joue faux, que j’devrais aller m’reposer pour arrêter d’faire d’la merde. Moi j’joue faux ? MOI J’JOUE FAUX ?! Non mais y s’est pris pour qui c’con hein ?! J’lui ai balancé ma gratte à la tronche, j’crois qu’elle lui a frôlé la joue avant d’aller s’éclater par terre. Maint(nant j’jouerai plus, ça m’évit’ra d’jouer faux.
Y sont tous passés les uns après les autres, z’avaient tous des r’proches à m’faire. Belle conn’rie ouais. J’leur ai tous fait pareil, si c’que j’faisais leur plaisait pas, z’avaient qu’à s’tirer. C’est cqu’ils ont fait… Même elle, elle m’a r’garder tristement en m’disant qu’elle m’reconnaissait pas, quj’avais changé en mal à la vitesse d’un tgv mais qu’si j’avais b’soin, ses bras étaient grands ouverts… J’ai manqué d’la gifler. J’lui ai gueulé d’sus d’se casser si ça lui plaisait pas, que jm’en branlais d’son avis. Elles partie aussi, j’crois même que jl’ai fait pleurer. J’devrais m’en vouloir, j’aurais dû la rattraper et la prendre dans mes bras pour m’excuser, mais jl’ai pas fait. C’mieux comme ça pour tout l’monde, j’suis fait pour rester seul jusqu’à la fin.

Cl’heure des cours, les couloirs s’vident et au final y reste plus qu’moi. J’irai pas, j’irai plus.J’ai décidé d’me casser d’ici, d’aller… quelqu’part là où on voudra d’moi. Mais j’suis pas con, c’genre d’endroit ça existe pas. J’pensais qu’si à un moment, j’pensais qu’ma place c’était dans ses bras et j’me sentais vivant, heureux… Putain d’chimère à la con.
Jm’en vais pour vider mon casier. J’pourrais tout laisser là pour les faire chier, j’ai plus b’soin d’tout ça là où j’vais, mais y a des trucs planqués que j’compte récup’. Mais j’me fige en ouvrant la porte… Là, d’vant moi comme pour m’narguer, là clé d’sa chambre… J’me souviens même plus du pourquoi du comment l’avait fini par m’en filer un double. J’ai envie d’la laisser à la vue d’tous, qu’le premier connard passe par là, le trouve et lui vide sa piaule. Mais j’suis trop accroché à c’con… J’peux pas faire ça quand bien même j’en crève d’envie. Alors j’fais là seule chose qu’mon esprit pourris m’autorise à faire : J’me rends moi-même à sa chambre en espérant qu’il y soit pas.
Et heureus’ment pour moi, la pièce est vide quand j’ouvre la porte.

Me r’trouver là, maint’nant, après tout ça… Ca m’fous mal. J’sens c’qui m’reste de coeur se comprimer, s’effriter un peu plus plus… La douleur est à la limite du supportable, j’ai l’impression d’manquer d’air, d’suffoquer. Ma main s’crispe sur ma poitrine, j’sens mes ongles s’incruster dans ma peau, j’me souv’nais pas qu’elle était si fine -ou qu’mes ongles étaient si longs…
Y m’faut quelques minutes pour réussir à m’calmer et j’me sens lamentable, pitoyable même… J’suis pire qu’la loque sur laquelle on essuie ses pieds plein d’merde… J’pose la clé sur sa table, y d’vrait la voir si y va assez près… Non, m’faut plus visible. T’façon y pourra bien vouloir m’peter la tronche pour être entré ici sans sa permission, j’serai d’jà loin quand y s’en rendra compte.
J’cherche un bout d’papier, un truc assez visible sur l’quel foutre la clé et quand j’en trouve un que que j’tire dessus, j’fais tomber une chiée d’ses affaires sur l’sol… M’manquait plus qu’ça tien… Me v’là, à g’nou sur l’sol occupé d’tout ramasser quand mon r’gard est attiré par l’sac sous son lit. J’ai comme une absence, j’me souviens pas l’avoir attrapé ni ouvert, tout c’que j’sais c’est quj’ai plusieurs flingues sous les yeux. Mes doigts glissent sur le métal glacé du canon, remontant jusqu’à la crosse et, la seconde d’après je l’ai sorti du sac. J’le tiens en main, c’plus lourd que j’pensais en fait. J’suis comme fasciné par c’truc qui brille et j’sais pas pourquoi, j’vais b’soin d’voir si l’chargeur est plein ou non. J’suis presque déçu d’voir qu’il est vide… Mais j’pense avoir vu des boites dans l’fond du sac, si j’ai encore un microgramme d’chance, ça s’ra c’que j’veux !
C’que j’veux ? Depuis quand j’veux mettre des balles dans un flingue moi ? J’crois qu’y a comme un truc qui va pas mais j’arrive pas à mettre l’doigt d’sus… Bof, tant pis.
J’prends une balle que j’mets dans l’chargeur, j’sais pas pourquoi mais y a un truc qui m’dit qu’ça suffira. J’range l’sac et j’sors. J’en oublie la clé qu’est quelqu’part sur l’sol, la pile d’machins qu’est tombée quand j’ai tiré la feuille de papier, j’oublie tout. Tout sauf c’machin glacé entre mes mains, j’suis comme hypnotisé, j’pense plus, j’me laisse guider.

C’est l’air frais dl’extérieur qui m’fait lever les yeux du bout d’métal. J’suis monté sur l’toit et même pas j’me souviens avoir poussé la porte… Pourtant ct’une lourde porte anti-feu, comment j’ai pu la louper ? Zont pt’être raison les autres, y a pt’être un truc qui va pas si j’commence à faire des trucs quj’oublie…
J’mets la sécurité au flingue et l’coince entre ma ceinture et ma peau -manqu’rait plus qu’le coup parte seul et que j’me retrouve avec un trou dans la jambe… Jm’installe sur la rambarde, les pieds dans l’vide comme j’ai pris l’habitude d’le faire depuis… depuis un bon moment. Mais contrair’ment aux autres fois, j’ai du mal à m’mettre d’sus, comme si j’manquais d’force… Mais ça va, ça fait même pas 24h que j’me suis tiré du club, j’peux pas d’jà manquer d’force, faut pas charier.
J’me chope une clope, c’la dernière du paquet. A côté y a l’zippo, l’sien qu’il avait perdu et qu’y m’a laissé… Ca aussi j’peux pas m’résourdre à l’balancer… J’essaie d’allumer ma clope mais l’a bien du mal à m’faire une flamme, j’crois qu’ça s’ra sa dernière. Jl’ai jamais rempli d’puis que jl’ai et j’crois que j’le f’rai pas, jl’utilis’rai plus.
Automatiqu’ment, j’sors mon portable et j’fais passer les photos. Y en a qui m’font un mal d’chien, surtout celles où l’est d’sus… J’crois même en avoir vu une où j’suis avec… Y commence à y avoir des gouttes sur l’écran, J’pensais pas qu’il allait pleuvoir aujourd’hui, en plus y a un grand soleil qui m’pète à moitié les yeux. En jouant avec mon portable, j’finis par tomber sur son nom dans ma liste d’contacts. J’ai pas pu l’effacer d’là non plus… Jl’ai pas appelé ni texté d’puis c’jour, mais t’façon connaissant l’machin, l’a dû virer mon numéro à la s’conde même où y m’a viré moi. Comme au ralenti, j’me vois ouvrir l’appli, j’me vois lui écrire un message mais c’comme si j’étais plus maitre d’rien, mais doigts bougent seuls… J’veux les arrêter, j’veux pas qu’ils lui écrivent, j’veux pas qu’ils lui envoient ça ! Quel quelque chose les arrêtent, n’importe quoi… s’vous plait… Mais le son d’envoi résonne et c’trop tard, l’message est parti et j’peux plus rien y faire… Après les derniers messages qu’on s’était échangé j’vois un « Ti amo ... Mi dispiace »
Ca aussi c’était une belle connerie… Qu’est-ce qui m’a pris d’vouloir apprendre une autre langue ? Une seule ça m’suffisait.

J’lâche mon portable dans l’vide, j’veux pas voir d’réponse, j’veux plus rien savoir. Il s’éloigne mais j’peux quand même entendre ma sonnerie d’messagerie… Si jl’avais pas lâché, j’sais que jl’aurais lu…

Y a c’truc dur qui m’fait mal contre ma hanche, c’marrant mais vu d’comme ça, j’ai l’impression qu’mes os sont plus visibles qu’la normale.
Une fois encore, j’me retrouve avec le flingue entre les mains, c’était c’truc qui m’faisait mal, j’vais avoir une marque j’crois. Mes dogts virent la sécurité et mon bras se tend vers l’avant, comme si j’visais un truc, quelqu’part au loin… Mon attention est arrêtée en bas par un groupe d’gens, j’crois qu’ils ont trouvés les restes d’mon portable et qu’y cherchent à savor d’où y vient. J’crois que j’reconnais mes potes ‘fin, mes anciens potes.
Comme pour le message d’mon portable, mon bras bouge seul et vient collé l’canon du flingue contre ma tempe. Alors c’était ça l’but d’la manoeuvre ? Tout ça pour en arriver là ? J’devrais être choqué, j’devrais gueuler que j’suis pas suicidaire, quj’ai encore un tas d’truc à foutre. Mais la vérité c’est que jm’en fous. J’ai plus rien à faire pour moi comme pour personne, pas d’famille pour m’pleurer et l’avantage d’être un enfoiré, c’est qu’on a pas d’amis qui vous r’grett’ront.

Mon doigt prece la détente, l’coup part. J’crois que j’me l’prends en pleine gueule, j’sais pas, j’sais plus. J’sais juste qu’là, j’ai plus mal et ça m’suffit.

Inari
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Sam 28 Juil - 17:21
Ti amo...mi dispiaceft. Lucian Kinley


J'suis con. C'est pas un nouveauté ou un secret, même si j'passe pour plutôt pas trop mal devant les yeux du monde. Mais là j'me sens con un peu. Parce que chuis parti, puis qu'chuis revenu et que j'l'ai ignoré lui. C'était pas une mauvaise idée hein, l'éloigner de moi, protéger ma famille. C'est qu'il commençait à avoir trop d'emprise c'tocard. J'suis pas fait pour être attaché, ou pour m'attacher à quelqu'un. Et si j'avais kiffé défoncer sa gueule d'enculer dès que j'l'apercevais dans le coin d'une vitre, il avait réussir à m'adoucir et ça m'allait pas.

Alors en revenant j'l'avais tabassé, méprisé, ignoré. J'ai détruit tout ce qu'il pensait qu'y avait entre nous. Si j'en suis fier? D'une certaine manière ouais. J'aime faire du mal, ce gosse n'a jamais été une exception à cette règle. J'me suis perdu dans ses bras, me laissant aller à de la tendresse presque malsaine. Et j'voyais dans ses yeux qu'j'étais bien plus. J'suis pas un héros, d'un côté j'me protégeai mais de l'autre j'essayais de l'sauver d'moi aussi. Il a p't'être pas une vie facile mais c'connard a pas tilté que ça pourra jamais être bien avec moi. Faut vraiment qu'il s'trouve quelqu'un d'autre mais j'y peux rien, il m'colle au cul. J'l'ai dans la peau. Et au lieu d'm'écorcher à vif, j'ai préféré lui écorché l'coeur. Devant tout le monde. Cruauté quand tu nous tiens.

L'avantage c'est qu'ça a marché hein. M'a à peine cogné et il s'est barré. Tant mieux. J'l'ai pas revu depuis. Il m'fuyait, j'étais pas con. Mais j'voulais pas me perdre de nouveau dans ses bras. Ca devait s'arrêter avant d'aller trop loin. En y repensant, j'crois que j'l'ai jamais appelé par son prénom. A part peut-être lorsqu'on couchait ensemble... ça a du arriver que j'le gémisse entre deux coups de reins, en le voyant se tordre de plaisir. Je secoue la tête: c'pas l'moment d'y penser Noct'. Concentre toi sur ton contrôle... rah et puis merde qu'est-c'que j'm'en branle.
J'me lève, j'me casse, j'entends vaguement la prof' me gueuler après mais la porte qui claque étouffe tout bruit. Mes mains s'enfoncent dans mes poches et mes pas me traînent à l'extérieur, dans la cour. Machinalement j'cherche mon bro', quoiqu'lui doit être resté en cours. Quel boloss celui là aussi. J'lui ai parlé du chiot rapidement... j'crois qu'ça l'a fait marré. Son sourire narquois m'avait donné envie d'lui défoncer la gueule mais j'étais pas con, l'était plus fort qu'moi physiquement. J'avais pas forcément envie de d'voir forcé sur mes muscles et en plus../BIP
... Mon portable vient d'sonner. C'quoi c'message? Ah, c'est le nain. Pourquoi j'ai pas encore supprimé son numéro déjà? Ah ouais, les infos', ça peut toujours servir. Je soupire et ouvre quand même le message avant de machinalement lever les yeux vers le toit. Mon regard se plisse pour reconnaître celui sur la balustrade...

J'ai comme un mauvais pressentiment.
J'contrôle pas mes jambes quand elles se mettent à courir vers le bâtiment. "Ti amo... Mi dispiace". Ma main droite tape rapidement une réponse "Stop." quelque chose comme ça. Mais j'perds mon phone en route, j'm'en fous, faut juste que j'cours, plus vite, plus vite encore. J'atteins ma vitesse de pointe alors que j'me sers de mes capacités de traceur pour arriver en une minute chrono sur le toit. La porte est ouverte et j'me rappelle pas avoir aussi vite couru de toute ma putain de vie.
C'est pas qu'un mauvais pressentiment.
Il me r'garde pas, concentré sur un point dans l'vide. Son téléphone explosé en bas peut-être. Mais moi, mon attention est totalement focalisé sur c'qu'il tient dans sa main. Mon flingue. Mon 9mm pour être précis. Je suis le chemin lent de l'arme vers sa tempe. Sa main tremble. J'arrive à la voir de là où j'suis. J'sais pas, j'sais pas c'qui s'passe, c'que j'fais, si j'bouge ou si j'observe simplement. Il pointe le canon sur sa tête. Détonation. Douleur.

J'tombe à genoux.
J'ai mal. Vraiment mal.
Mon cerveau se vide, se remplit et se revide.
Ma respiration se fait plus rapide, coupée par mon hurlement de douleur.
Mais intérieurement je l'sais. J'l'sais que ça aurait été plus douloureux. Si mes jambes n'avaient pas bougé. Si j'l'avais pas attrapé par la taille pour le tirer contre mon torse. Si ma main n'avait pas bouché la moitié du canon, déviant la balle et m'arrachant la moitié de la paume dans le même temps.
Je suis là, à genoux par terre, tenant ce corps frêle contre le mien. Il respire. Il va bien. Et cette seule pensée dévie mon attention de ma main en lambeaux, de mes os en éclat, de ma chair à vif. Un membre qui sera certainement inutilisable à présent. Mais c'pas grave. C'était ça, ou mon âme.

Mon nez glisse contre sa tempe avant de l'embrasser, inspirant son odeur qui se diffuse dans mon cerveau comme une puissante drogue. J'sens à peine les larmes qui dévalent mes joues, venant tremper ses cheveux courts et son visage pâle. J'sens que le sang, mon coeur qui se serre et mon intense soulagement. J'entends pas non plus ma voix qui grince de douleur "Ti amo angelo mio" dans son oreille. Ca aurait été ma faute. Encore une fois. Ca le sera toujours d'une certaine façon. Mes lèvres cherchent les siennes et s'y posent dans un baiser tremblant. J'ai eu peur. J'ai peur. Peur de le perdre. Il a touché mon âme c'connard. J'sais pas c'qui s'passe. J'sais plus. J'ai juste mal. Mais ça m'suffit.

A-Delta Lord
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