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Le coeur dans les ténèbres

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Lun 14 Jan - 2:02
Le coeur dans les ténèbresFiche Miharu Daniels

Il se sentait pas bien.. Il était triste.. non, malheureux.. Oui c’était ça, pour la première fois de sa vie, il était réellement malheureux. C’était un sentiment jusque-là inconnu et ça ne lui plaisait.. Il avait mal au coeur, le sentait écrasé dans un étau qui se resserrait de plus en plus, broyant l’organe et l’empêchant même de battre et ainsi, d’assumer son rôle d’organe vital. Il avait le souffle court, une certaine envie de vomir malgré le vide intersidéral de son estomac. Depuis combien de temps n’avait-il pas mangé ? Quelques jours ? Une semaine peut-être.. Il avait même commencé à esquiver son senior pour que ce dernier ne s’inquiète pas en voyant son état de maigreur, déjà qu’il n’était pas gros, mais dès qu’il perdait quelques kilos ça se voyait directement comme le nez au milieu de la figure.
Qu’est-ce qui pouvait le mettre dans cet état lamentable ? Il était tombé amoureux… Ca aurait pu être une bonne nouvelle, il avait tout pour être vraiment heureux pourtant.. Son coeur battait à tout rombre lorsqu’il était là, quand il entendait sa voix, ressentait sa présence si proche… et depuis cette fois où Il l’avait réchauffé, il avait cru que ça serait possible, qu’ils pourraient même se cacher, être discret et que peut-être cette attirance pour lui deviendrait réciproque… Mais il avait visé trop haut et s’était totalement effondré en comprenant que jamais il ne l’aimerait comme lui pouvait l’aimer.. qu’il resterait toujours un gamin à ses yeux et ce, peu importe ce qu’il ferait…

Au début, il s’était mis en tête que le problème provenait de ses yeux car après tout, qui voudrait aimer quelqu’un qui ne peut même pas le voir ? Alors il avait appelé sa mère, lui avait dit que finalement il avait changé d’avis, qu’il voulait bien tenter toutes le opérations qu’elle voudrait pour tenter de lui donner la vue, même les techniques expérimentales. Il avait été opéré et opéré, il avait souffert physiquement et surtout moralement de voir chaque opération soldée par un échec et d’être encore et toujours plongé dans le noir. Plus d’une fois il en avait pleuré, à bout de nerfs, mais jamais personne ne l’avait su, parce qu’il ne voulait pas inquiéter sa famille, parce qu’il ne voulait pas encombrer Nocturne avec ses problèmes.
Petit à petit, il s’enfonça dans les ténèbres qui étaient nées dans son coeur. Au club de chant, un jour sa voix refusa de sortir, elle était coincée, bloquée.. Plus aucun son ne franchissait ses lèvres et ce, peu importe la force et la volonté qu’il y mettait. Il était aveugle et maintenant, voilà qu’il était devenu muet, incapable de communiquer autrement que par écrit et ça..
On l’envoya voir un psy et le diagnostique tomba, le blocage était purement psychologique. Mais le problème était qu’il ignorait quoi faire pour aller mieux. Pour le soulager, on lui prescrit des médicaments qu’il refusa de prendre, ça le rendait nauséeux et malade à chaque fois qu’il les avalait, vu que estomac était complètement vide.

Plus il s’enfonçait dans le noir, plus il se laissait entraîner par la dépression, le vraie, celle qui engloutit tout, qui ne laisse aucune lueur d’espoir, qui donne envie que tout s’arrête pour de bon… Il n’allait plus en cours de russe, à quoi bon de toute façon ? Il ne pouvait plus parler et chaque notes de sa voix le blessaient un peu plus, meurtrissaient son esprit et son âme, le déchirait en lambeaux.
Puis petit à petit, il n’alla plus du tout en cours, se coupa complètement des autres et se replia sur lui-même, ne sortant même plus de sa chambre pour faire semblant de se mêler autres pour manger. Il avait élu domicile sous sa couette roulé en boule en attendant patiemment  le jour où tout s’arrêterait enfin, où cette douleur disparaîtrait définitivement, où il redeviendrait comme avant. Mais ce jour n’arrivait jamais, ni le lendemain, ni le surlendemain, jamais… Au final, son « père » vint le chercher pour le ramener chez eux, loin de cet endroit qui avait détruit leur petit serpent, ignorant que même loin de l’académie, le coeur de son fils continuerait de se détruire petit à petit. Mais comment expliquer à ses parents qu’il avait le coeur brisé ? Qu’il était tombé amoureux de la seule personne qui ne lui retournerait jamais ses sentiments.. non seulement parce que c’était son professeur, mais aussi parce qu’il n’était pas fait pour lui, qu’il était incapable de le rendre heureux et ce, peu importe ce qu’il faisait… Il en était certain maintenant, s’il avait eux des yeux pour le voir et s’il avait été plus âgé, ça n’aurait rien changé… Il n’était tout simplement pas une bonne personne, ni pour lui ni pour personne d’autre…
Dans les ténèbres de son coeur, il avait remis son existence même en question et s’était rendu compte qu’il n’était utile à rien, un poids pour tout le monde avec ses maudits yeux morts. Ses parents n’auraient jamais du le garder quand ils ont su qu’il n’y verrait rien. Ils auraient du l’évacuer comme on tire la chasse d’eau des toilettes, il ne méritait pas mieux.

Avant de partir, il prit sa sœur à part et lui traça une demande sur la paume de la main, il lui restait une dernière chose à faire, quelques chose qui le ferait peut-être sourire un peu… Elle le guida donc jusqu’à la porte de son bureau et déposa son vieux livre à même le sol. Plus rien n’avait d’importance, pas même ce livre qu’il chérissait tant.
Une fois le livre posé, il se laissa entraîner comme une poupée de chiffon sans volonté par sa sœur jusqu’à leurs parents qui les attendaient dehors. Il rentrerait au Texas pour attendre sa fin, ou peut-être finirait-il chez ses grand-parents maternels dans l’espoir que ceux-ci puissent lui rendre le sourire.
Si seulement ils savaient qu’il s’était condamné lui-même.

Inari
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Mer 25 Sep - 2:41
Le coeur dans les ténèbresft. Mihara Daniels


Il y avait cet enfant. Ce petit serpent qui assistait à mes cours et qui disait m'aimer. Cet enfant qui ne me connaissait pas, qui ne pouvait pas être répugné par mon apparence bizarre parce que sa vue lui avait été arraché. Cet enfant dont les yeux aveugles étaient plus brillants que les miens ne l'avaient jamais été.
Véridique, je me fixais à cet instant dans le miroir de ma salle de bain. Une main aux ongles trop longs tenant mes cheveux en arrière pour me laisser tout le loisirs de plonger dans mon propre regard. Il me paraissait si vide sans que je n'en comprenne moi-même le sens. Mon autre main aux doigts crochus se posa sur ma poitrine, là où mes livres d'anatomie indiquaient l'emplacement d'un palpitant que je ne ressentais pas. Si j'avais l'air d'être animé par une insouciante naïveté teintée de glauque, je n'étais cependant pas idiot. Il me manquait quelque chose. Quelque chose que je n'arrivais pas vraiment à définir.

Mon attention se posa à l'anneau qui encerclait telle des menottes mon annulaire gauche. Où était-elle ? Avait-elle disparu à cause de moi ? J'étais trop différent et c'était devenu pesant pour elle ? Alors pourquoi ne m'en souvenais-je pas. Pourquoi mon coeur n'avait plus pris de la vitesse depuis que je m'étais réveillé dans un lit d'hôpital ? Pourquoi cette fascination morbide qui m'animait constamment pour tout ce qui avait un jour été vivant ? Pourquoi cette peluche d'enfant dans les cartons de mon ancienne maison ?
Mes doigts se crispèrent sur ma poitrine, me faisant froncer les sourcils. Il me manquait quelque chose que mon coeur désirait mais que mon cerveau repoussait de toutes ses forces. J'avais toujours été un homme de pensée et non de coeur. L'âme ne faisait pas partit de mes priorités. Alors sans plus penser à ce manque, je me dirigeais vers ma porte d'entrée.

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Trois semaines. Cela faisait trois semaines que le serpent ne venait plus à mes cours. Assis sur mon lit, un livre entre les mains, j'essayais de me forcer à en lire les premières lignes. Mon entreprise échouait encore et encore sans que je n'en comprenne le pourquoi. J'allais me coucher en le reposant alors qu'un objet dur vint agresser ma moelle épinière. Avec une curiosité bien placée, j'enfonçais ma main sous ma couette pour en ressortir une petite chaufferette verte flash qui ne m'appartenait pas. Que faisait-elle là ?
Après réflexion, c'était surement celle de ce petit serpent. Cette fois où je l'avais agrippé dans la rue et l'avait contraint de dormir à mes côtés. Le pauvre... S'il avait eu des yeux pour me voir il aurait fuit. Des yeux... ses yeux... les miens se fermèrent lentement, le petit objet toujours en main alors que je me remémorai ses prunelles aussi pâles que ses mèches dans lesquelles je m'étais laissé aller à glisser les ongles. Fins... Tout en lui était fin. Son corps que j'avais serré dans mes bras sans y avoir le droit. Ses cheveux soyeux dans lesquels j'avais enfouit mon nez. Ses doigts que j'avais attrapé des miens lorsqu'il les avait tendu vers le plafond dans un geste que je n'avais pas saisit. Petit serpent... pourquoi ne viens-tu plus à mon cours ? T'ai-je dégoûté finalement ? En agissant comme je le faisais à mon habitude ?

J'eus le temps de repenser à la légende qu'il m'avait lu avec beaucoup d'attentions. Il avait une jolie voix, une voix d'orateur. Une voix de jeune garçon mais pas d'enfant. Il avait déjà mué mais... une mue toujours délicate. Ce mot... je l'aimais bien. Il le caractérisait bien. Mon petit serpent.
Je rouvris les yeux en me redressant vivement, une masse désagréable dans la gorge. Mon ? Comment ça, mon ? Je n'avais pas le droit de poser la moindre marque de possessivité sur cet être si innocent qui devait vivre la belle vie que le monde lui réservait. Cette sensation... Ma main vint coller l'objet dur contre ma cage thoracique, trop brutalement en y laissant de se fait, une douleur s'y étendre lentement. Ma respiration s'était accélérée d'une action que je ne connaissais pas. Un frisson secouait désagréablement mes vertèbres saillantes alors que petit à petit, je me mis à ressentir un cognement contre ma main. Une vibration qui traversait la bouillotte. Un battement qui provenait de ma cage thoracique. Trop vite. Trop fort. Faisais-je un arrêt cardiaque ?
D'un élan presque paniqué, j'attrapais mon téléphone en composant le 911, laissant la sonnerie retentirent avant de m'arrêter. Et si je laissais faire ? Et si je me laissais emporter par la traîtrise de mon propre corps ?

- Quelle est votre urgence ?

Pas de réponse. Je regardais ébêté mon alliance avant de me rendre compte que mon organe vital ralentissait peu à peu.

- Allo ? On a besoin d'informations pour vous venir en aide. Allo ?

Plusieurs tonalités. J'avais raccroché.

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- Il a remit son changement d'établissement il y a deux jours Vync. On croyait que le secrétariat t'avait prévenu. Il est rentré au Texas dans sa famille le petit, le mal du pays apparemment. Il avait l'air très mal.

J'étais stupide. Et mon sourire idiot n'avait pas trouvé refuge sur mon visage cette fois.
Je me contentais de reculer de quelques pas jusqu'à arriver automatiquement dans les toilettes. Et encore une fois je relevais la tête pour croiser mon propre regard. Vide. Différent. Il allait mal. Pourquoi ? Pourquoi il ne me l'avait pas dit ? Cet étudiant qui disait m'aimer, était-ce un jeu pour lui ? J'avais bien fait de le repousser, cet agaçant garnement.
"Agaçant... très agaçant... Qu'est-ce qui l'est ? Toi."
Toi...
Le bout de mes doigts frôlèrent mes lèvres qui en avaient connus d'autres il y a quelques semaines. D'autres que celle de ma femme disparue. D'autres que la caresse du vent.
"Ouvre la bouche..."
Ma gorge se serra, de nouveau. Comme hier soir. Cette douleur dans ma poitrine... agréable douleur qui serrait et coupait ma respiration.
"Tu m'agaces." Je vous agace et pour ça, vous m'embrassez ?
Quel idiot...
Vous me plaisez...

- Toi aussi...

Sursaut. Je relevais vivement la tête vers mon reflet. C'était moi qui avais parlé ? Ma gorge se serra nouvellement. Et mon corps bougea tout seul.

- L'adresse de Miharu Daniels. Au Texas. Il a oublié quelque chose, il faut que je lui renvoie.

- Je ne suis pas sûr de pouvoir...

- Donne la moi.

Ferme. J'étais froid et mon ton ébranla la pauvre secrétaire dont je n'avais jamais pris le temps de retenir le prénom. Un bout de papier et une écriture griffonnée plus tard et j'étais chez moi, à contempler ce grimoire qui avait été découvert quelques jours plus tôt devant chez moi. J'en effleurai la couverture du bout des doigts avant de passer deux appels différents. Puis un troisième. Et je m'emparais du lourd livre pour l'empaqueter et le déposer sur mon lit à côté de quelques vêtements.

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J'inclinais la tête face à la jeune femme qui venait de m'ouvrir. Il m'avait fallut deux jours pour arriver jusqu'ici. Et j'avais même faire un effort vestimentaire, attachant mes cheveux en une lourde natte et m'habillant sobrement, plus qu'à mon habitude. Je n'avais pas appelé pour prévenir de ma visite et je savais que c'était déplacé. Mais... il fallait dire que je ne savais pas ce que je faisais. Quelques mots d'anglais et j'étais à l'intérieur de la maison qui s'apparentait plus à un château. Quelques paroles et formules de politesses échangées avec une certaine personne que je devinais être celui qui s'occupait de mon élève. Quelques échanges entendus sur l'état de ce dernier. Et j'étais devant sa porte, le grimoire à la main. Le silence s'était emparé de moi. J'étais incapable de bouger. Parce que maintenant que j'étais là, je reprenais conscience de l'absurdité de la situation. Moi, le paria russe chez un élève aveugle qui avait fuit son école par ma faute. Qu'est-ce qui se passait dans ma tête malade au juste...
Je.. je vous aime beaucoup et quand j'ai su que vous étiez marié... j'ai eu mal. Et j'ai toujours mal.
Idiot.
Mon poing qui était prêt à cogner à la porte se suspendit dans les airs. Je n'avais pas le droit d'être là. Je n'avais aucun le droit de faire ça. Alors... pourquoi s'arrêter à ça ?

Il faisait sombre dans cette pièce. Je n'avais pas toqué. J'étais entré comme si j'en avais le droit, ce qui était stupide et surtout... non, ça m'était égal. Je m'en fichais parce qu'à la seconde où mes yeux se posèrent sur la forme blottit sous la couette au fond de la pièce, mon organe vital trembla d'une secousse trop violente pour n'être que le simple fait d'un geste trop rapide. Il allait mal. Il allait mal et s'était ma faute. Il allait mal et ça m'atteignait. Et ça me faisait souffrir. Il allait mal et il éveillait quelque chose en moi que je n'avais pas ressenti depuis des années. Pas une flamme mais une étincelle dans un climat arctique en période glacière. Quelque chose juste... quelque chose.
Le matelas s'affaissa légèrement sous mon poids. Le grimoire ne fit qu'émettre un léger chuintement dû à sa masse sur le drap, face au jeune homme qui me tournait toujours le dos. Etait-il réveillé ? Avais-je le droit de faire ça ? J'étais perdu... qu'est-ce que j'étais censé faire maintenant ? Le regarder dormir ? Le réveiller ? Partir comme j'étais venu ? Être une simple note ou une mélodie douce pour rendre plus appréciable son sommeil ? Est-ce qu'il serait capable de me supporter, moi ? Est-ce que je serais capable de le mériter, lui ?

Ma main sur le matelas à côté du grimoire, je me penchais doucement, frôlant sa tempe du nez alors que les mèches de ma natte glissaient vers le bas, s'emmêlant aux siennes. Et doucement, mes lèvres frôlèrent sa joue d'un souffle doux que je ne me connaissais pas. Juste assez pour le réveiller.

- Miharu...

C'était comme ça qu'il s'appelait. Miharu... c'était un joli prénom...

A-Delta Lord
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